A la lecture des critiques,
Diane Setterfield semble rentrer dans le cercle restreint des auteurs britanniques à succès dont la marque de fabrique demeure la fresque familiale de l'aristocratie victorienne. Cette mode au gout du jour, fort soutenue par la télévision et les séries américaines, ne semble pas se tarir, loin s'en faut, et il ne passe pas une semaine sans que l'on voit publiés les drames familiaux d'une énième dynastie de la noblesse britannique. A cela s'ajoute l'atmosphère née de la plume de l'auteur, une ambiance lugubre et lourde mais poétique et virevoltante, qui n'est (soit disant) pas sans rappeler
Carlos Luis Zafon et
l'ombre du vent. le problème ici, c'est qu'on compare Madame
Setterfield avec un maestro avant même la première ligne de lecture. Alors qu'un est-il, foncièrement ?
La plume, pour tout dire, est affligeante. le doute subsiste, s'agit-il d'une traduction française totalement bâclée ? Ou la plume d'origine, dans sa langue maternelle, atteint-elle à peine le niveau de « T'Choupi au cirque » ? Pour la défense de l'auteur, nous mettrons nos remarques sur le dos du traducteur. Certes, ce roman ne veut éclectique, prêt à s'adresser au tout venant, mais ouvrir l'accès à cette lecture aux moins de six ans nuit fortement à l'intérêt du livre.
Pour l'intrigue, on patiente, on patine, l'auteur suivant les bonnes vieilles recettes : Deux femmes ont des secrets enfouis profondément, la première les révèle au fil du roman quand la seconde les enfouit et les cache. Là où le bât blesse, c'est que les secrets de la seconde, saupoudrés de moult remords et d'innombrables pages nostalgiques, s'avèrent stupides et non avenus. Jamais je n'avais découvert un personnage aussi abject que Margaret.
Pour l'intrigue, elle se lit vite, n'évoque rien, mais semble durer trois ans, c'est le vide sidéral, mais un vide qui n'en révèle pas moins des scènes d'une accablante absurdité. Comment tenir me direz-vous ? C'est bien simple, comme toute bonne bouse écrite qui se respecte, placez un mystère, celui du treizième conte ! Vous connaissez le douze premiers, et souhaitez découvrir le mystérieux treizième, alors vous tenez, et souffrez…jusqu' découvrir que T'Choupi s'est bien foutu de vous !