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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Les Izards à Toulouse, « petit quartier à la marge devenu fournisseur officiel de terroristes » (souvenez-vous, M. Merah).
Guerre des gangs - dealers vs salafistes - et donc guerre des polices : les stups contre la Brigade Spécialisée de Terrain.
Au milieu de ces violences : la jeune Samia, qui a voulu sauver un chien, et Sergine, vétérinaire émue par cette adolescente en péril dans une famille où le frère aîné dealer fait la loi et terrorise tout le monde, y compris ses parents.

Comme dans "Little Sister" (roman pour grands ados), Benoît Séverac évoque le terrorisme, la façon dont les jeunes sont embrigadés, les dégâts sur les proches quand les kamikazes sont médiatisés...
Il est également question des conditions de vie dans les cités 'défavorisées' (euphémisme), bien sûr, de misère, de traditionalisme, de mariage forcé, des méthodes policières pour arrêter les délinquants et meurtriers (lutter contre la drogue ou contre le terrorisme, il faut choisir).

Ce livre m'a rappelé "Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte" (Thierry Jonquet), pour le portrait sombre et tristement réaliste des banlieues sinistrées. le personnage de Sergine, sa rage, son impuissance, sa fatigue, m'ont également évoqué "Je tue les enfants français dans les jardins" (Marie Neuser).

J'ai aimé les observations de l'auteur, les réflexions qu'elles suscitent. J'ai moins apprécié l'intrigue policière elle-même, trop 'action-flics' à mon goût, mais cela reste une réserve vraiment personnelle.

« le roman noir de la France d'aujourd'hui » annonce la quatrième de couverture.
Je dirais : UN roman noir d'UNE France d'aujourd'hui, mal en point, mal connue, caricaturée dans les médias.
On a besoin d'auteurs comme Benoît Séverac, qui apportent des nuances bienvenues aux différents problèmes (votes extrémistes, notamment) que nous voyons par le tout petit bout de notre lucarne :
« Tout le monde se moque de ces cités mais [Decrest] sait que, pour dix voyous, il y a quatre-vingt-dix innocents qui subissent leur loi. Ce sont souvent des étrangers, des retraités, des RMistes. Ils ne font pas de bruit, on ne les voit pas, mais ce sont eux qui supportent les nuisances sans pouvoir se faire entendre. Les stups laissent faire pour ne pas gêner le trafic qu'ils observent, ils jouent la carte du chaos pour préserver leur fonds de commerce... Au nom de la lutte contre les trafiquants de grande envergure, la hiérarchie laisse une poignée de petits dealers pourrir la vie de centaines de pauvres gens ; les medias ne s'intéressent qu'aux faits divers et les politiques s'en lavent les mains, parce que ces gens-là ne votent pas, ou mal. »
-> « 90% d'innocents... qui supportent les nuisances sans pouvoir se faire entendre... qui ne votent pas, ou mal... » - amis politiciens inertes, égoïstes, hypocrites, donneurs de leçons (en s'indignant des résultats des élections), écoutez l'électeur FN des cités, fatigué du bordel ambiant...
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« le chien arabe » de Benoit SEVERAC est un roman noir qui nous plonge directement dans le monde des banlieues "chaudes" des grandes villes ! Et tout particulièrement au sein de la cité des Izards à Toulouse, citée marquée par l'affaire MERAH, dramatiquement célèbre.

A travers une intrigue bien menée autour de la drogue et du terrorisme, l'auteur met en scène trois personnages principaux : Sergine une vétérinaire dont la vie privée est assez chaotique, Samia adolescente maghrébine totalement soumise et sous l'emprise de son grand frère, dealer notoire du quartier et la Brigadier-chef Decrest du commissariat des quartiers Nord, policière luttant chaque jour contre les petits dealers et autres voyous de la cité.

Un soir, Sergine décide de venir en aide à Samia en s'occupant d'un chien ramené et abandonné dans une cave par son grand frère, Nourredine Ben Arfa. Après examen, la véto s'aperçoit que l'estomac du chien est rempli de capsules de drogue. Il sert tout simplement de mule au dealer.
Comment Sergine a-t-elle pu penser un seul instant qu'elle pourrait à elle seule non seulement s'immiscer dans les affaires des dealers, mais également sauver Samia d'un mariage forcé et arrangé en Algérie par sa famille. A trop jouer avec le feu, on s'y brule !
Résultat, elle va se retrouver au beau milieu d'une guerre des gangs et d'une radicalisation montante au sein de la cité dont elle n'avait pas idée !

Autour de deux thèmes sensibles et on ne peut plus d'actualité : la drogue et la radicalisation, l'auteur nous décrit un portrait foudroyant de réalisme de ce monde impitoyable que sont devenues certaines banlieues. En toile de fond, un manque flagrant de moyens pour faire face à la montée du radicalisme islamiste et au milieu de tout cela une population totalement prise au piège.

Alors après la dernière page tournée, on a juste envie de dire Mesdames et Messieurs les politiciens, au lieu de passer votre temps à parler pour finalement ne rien dire et ne rien faire, faites comme nous, prenez un tout petit peu de votre temps et LISEZ CE LIVRE !
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En ces temps festifs, est-il judicieux de vous parler du Chien arabe ? Non pas que ce roman soit mauvais, bien au contraire, il est d'une qualité indéniable tant sur la forme que le fond, un uppercut littéraire qui vous laisse déboussolé(e) tant son sujet fait écho à notre triste actualité.  

Benoît Séverac fait dans le lourd, le très lourd même : il est question de Toulouse ici mais ô combien est loin l'image idyllique de la ville rose narrée par Nougaro. Aux Izards, quartier tristement célèbre pour avoir abrité en son sein Mohamed Merah, il n'est question que de drogue, de trafics en tous genres et de mouvance religieuse extrême. Les caïds côtoient les salafistes, les premiers ayant parfois terminé en barbus, promus harangueurs des foules appauvries qui ne croient plus en l'idéal de l'intégration républicaine. Les enfants préfèrent devenir chouffeurs, informateurs exemptés de procédure judiciaire car trop jeunes, qui ne comprennent pas pourquoi apprendre le participe passé serait plus bénéfique que gagner 50 euros par jour à surveiller l'arrivée des flics. Et dans tout ce marasme, une majorité silencieuse qui souffre et attend l'inéluctable.  

Sergine Ollard apprendra tout cela à ses dépens. Véto dans le quartier, elle ne sait rien de ce qui se passe aux alentours, rejoignant son confort bourgeois dès le taf fini. Mais quand une gamine apeurée demande son aide : un chien mule pour la drogue est gravement malade, notre véto n'écoute que son courage et les emmerdes ne font que commencer. La gamine est la petite soeur du principal caïd du quartier, Ben Arfa et celui-ci ne voit pas d'un très bon oeil que son toutou adoré disparaisse avec des milliers d'euros dans le bide. Et quand celui-ci attise le courroux des barbus du coin, pécheur impie qui mérite le pire, on est pas au bout de nos peines.  

Le chien arabe c'est ce micmac. Dure et impitoyable vérité sur nos banlieues, l'insuffisance des moyens mis en place pour lutter contre toute cette merde, les complaisances : on laisse les petits bonnets agir à leur guise pour pêcher les plus gros, au risque de tout laisser dégénérer, les bassesses et la violence inouïe qui règne à nos pieds. On y est jusqu'au cou. 
 
Vous voulez un roman complaisant et timoré, passez votre chemin. Ici chaque mot fait mal, chaque action vous fout une baffe en pleine figure, rien n'est rose, tout y est gris, gris foncé même. Benoît Severac met le doigts où ça fait mal et ne vous ménagera pas. Vous dont les pas vous ont menés jusqu'ici, prenez-garde au chien arabe.  
Lien : http://www.livreetcompagnie...
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La mule

Toulouse, Les Izards. Un quartier « défavorisé » pour employer le langage « politiquement-correct » qui n'est pas à un euphémisme près… Un quartier gangréné par le trafic de drogues, mais pas que. A côté des dealers, il y a aussi les islamistes extrémistes dont les paradis artificiels ne sont pas moins dangereux que la cocaïne ou l'héroïne. D'ailleurs, Les Izards, c'est là que Mohamed Merah a grandi, à l'ombre des barres d'immeubles délabrés… C'est aussi là qu'habite Samia, une jeune collégienne dont la famille n'est pas idéale : parents musulmans très traditionnalistes, frère ainé, Nourredine, caïd du coin… Samia n'est pas dupe, elle sait très bien quelles sont les occupations de son frère, mais elle tente de vivre à l'écart, jusqu'au soir où elle surprend Nourredine cachant plusieurs chiens dans des caves. Et l'un de ces chiens a l'air vraiment mal en point, si bien que Samia appelle le vétérinaire de garde. C'est le docteur Sergine Ollard qui répond : Sergine, 1m85, 85 kilos, ancienne rugbywoman, première ligne, mais un colosse au grand coeur (brisé qui plus est) … Elle accepte d'aider Samia mais quand elle se rend compte que l'abdomen du chien est rempli de capsules de drogues, c'est le début d'un engrenage infernal.
Je ne connaissais pas cet auteur et c'est la liste de Pecosa « Polars et banlieue » qui me l'a fait découvrir (cette liste n'a pas fini de m'inspirer d'ailleurs !). Merci Pecosa car cette rencontre est l'une de celles que l'on ne peut oublier.
L'intrigue est somme toute assez classique mais cependant le télescopage entre le trafic de drogue et l'islamisme radical en fait un polar très actuel qui résonne fort au regard d'une certaine actualité… L'auteur décrit avec brio les quartiers nord de Toulouse (qui visiblement n'ont rien à envier à ceux de Marseille ou de Paris !), les habitants qui s'y retrouvent « piégés » faute de moyen pour déménager, l'absurdité de l'urbanisme qui accentue la frontière infranchissable entre le centre ville voué à la gentrification et les banlieues délaissées et ghettoïsées, les relations entre la police dite de proximité qui doit gérer en direct les « problèmes » nés des trafics et les stups ou la DGSI (ex Renseignement Généraux).
Un très bon polar, qui donne à réfléchir sur notre société et ses dérives.
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La ville rose. Cité des Izards. La petite Samia n'aime pas qu'on brutalise les animaux. Son frère vient d'en enfermer plusieurs dans la cave de l'immeuble. Sergine reçoit un coup de fil. Elle est dans son cabinet de vétérinaire. C'est la nuit. le chien est malade. Noureddine, le frère, est dans le commerce de proximité. Illégal. Sergine, pas du tout bien dans sa peau, va entreprendre une quête. Si la cité a ses inévitables dealers, une autre menace y pointe sa haine.

Benoît Séverac vit dans cette cité - est-il nécessaire de rappeler que Mohamed Merah y est né ? Il s'y active pour combattre la dégringolade. Pour offrir ce petit coup de pouce afin de désensibiliser cette cité sensible en luttant contre l'indifférence ? Très probablement. Il écrit ceci en préambule « Ce roman est dédié aux habitants des Izards à Toulouse, dont certains font de ce quartier un petit village où il fait bon vivre... aussi. » Autant dire que son engagement filtre dans ce récit et cela n'est pas sans rappeler l'importance quasi vitale de l'acte citoyen.

Tout n'y est pas rose, la violette se fane, ô mon païs !, il y a de l'orage dans l'air, les cailleras aiment la castagne. On est aux Izards, et le boss c'est Noureddine et sa soeur Samia se morfond et son petit frère – déjà chouffeur - veut jouer aux caïds, et ses parents effondrés se taisent, ses parents dissimulent leur honte, pas leur terreur. Il y a cette histoire de chiens, un nouveau plan pour ce que vous devinez. Non, tout n'y est pas rose, Sergine vient de se faire larguer, elle tente de gérer son physique de pilar (surnommé le gros de devant au rugby), son métier de véto est sa seule bouée. Les liens qui vont se créer avec Samia vont bouleverser son existence. Comment accepter la soumission de ces jeunes femmes ligotées par leurs frères sans réagir ? En réponse à cette question, elle va trouver sa mission. Un acte irresponsable - trop invraisemblable pour certains lecteurs ? Pour la police, c'en est un mais Sergine, tête baissée, va foncer dans le tas et faire voler en éclat cette gangrène. Non, tout n'y est pas rose. Les stups passent des contrats avec les dealers en échange d'informations sur la radicalisation grimpante des cités. Ça fout les boules à Decrest, la chef de la BST (Brigade Spécialisée de Terrain), qui voit son boulot de tous les jours bousillé. Non, tout n'y est pas rose. Les barbus posent leurs jalons. Les kalachs pointent leurs museaux destructeurs. Ils ne peuvent laisser ces musulmans salir Leur religion.
La suite sur : http://bobpolarexpress.over-blog.com/2016/04/du-rose-et-des-epines.html
Lien : http://bobpolarexpress.over-..
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Roman noir d'un quartier oublié

Benoît Séverac décide d'implanter son tout nouveau roman noir au coeur d'un quartier dit sensible au Nord de Toulouse – Les Izards. Un quartier comme tant d'autres qui entourent en général les grandes métropoles, un quartier où les pouvoirs publics ont baissé les bras et où les trafics sont légion. Depuis peu on y observe la montée inexorable de l'intégrisme religieux. Entre drogue et fanatisme la guerre ne va pas tarder à éclater. Au centre, la population silencieuse par peur des représailles et par fatalité. le décor est planté.
Sergine Ollard, vétérinaire, décide de venir en aide à Samia en s'occupant d'un chien ramené et abandonné dans une cave par son grand frère, le caïd du quartier, Nourredine Ben Arfa. Après examen, il s'avère que le chien sert de mule. Son estomac est rempli de capsules de drogue. Nourredine n'est pas seulement le dealer du quartier c'est aussi un indic pour les stups et le renseignement intérieur. de par sa position de « chef » il sait tout ce qui se passe chez lui. La véto décide de ne rien dire à la police et tente d'aider Samia promise à un mariage forcé en Algérie. Elle ne sait pas qu'elle empiète sur les plates de bandes de Nathalie Decrest, Chef de la BST au commissariat des quartiers Nord mais qu'elle risque de faire planter toute l'opération mise en place par la brigade des Stups et par le Renseignement Intérieur.
Les personnages féminins, plus particulièrement la véto et la flic, tiennent une place importante dans ce roman. Toutes les deux se battent pour leurs idées, se révoltent et avancent envers et contre tous. Malgré un caractère particulier pour l'une et un physique imposant pour l'autre on s'y attache. Un texte qui prend aux tripes et qui donne à réfléchir. Ce roman pourrait s'apparenter à une analyse sociologique d'un quartier. Une lueur d'espoir vient adoucir cette radiographie bien noire de notre société.
Lien : http://www.librairie-renaiss..
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Dans ce roman, les mules qui transportent de la drogue ne sont pas des hommes, mais des chiens. Ils passent aisément la frontière espagnole à pattes, et les trafiquants les récupèrent en France.

Dans ce roman, il est également question de Daesh et de l'endoctrinement de deux frères par l'imam de la cité.

Dans ce roman, nous sommes plongés dans une cité nord de Toulouse, loin du centre-ville rose.

Dans ce roman, il est question du mariage forcé d'une adolescente de 14 ans et de l'impuissance de ses amies.

Dans ce roman il est question de la brigade des stup qui s'acoquine avec le contre-terrorisme, au détriment des agents de terrain.

Dans ce roman, nous croisons les résidences ultra-sécurisées Monné-Decroix, comme une excroissance dans le paysage.

J'ai aimé la première moitié du roman, qui met en place le drame. moins la seconde qui délaye à loisirs l'action finale sur des dizaines de pages.

Un roman comme une photographie à l'instant T d'une cité comme il en existe des centaines en France.

L'image que je retiendrai :

Il ne faut pas donner de Doliprane à un chat : ça le fait mourir.
Lien : http://alexmotamots.fr/?p=2439
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Benoît Séverac est originaire du sud-ouest et vit à Toulouse. Il se définit comme un auteur de littérature noire et policière.
Son histoire ancrée dans la réalité d’un quartier dit sensible se révèle au fil des pages être bien ficelée. Il ne m’en faut pas plus pour adhérer à une histoire d’amitié originale réaliste et actuelle sur fond de lutte de gangs, de polices, d’islamisme, de la drogue. Ce que j’ai vraiment aimé et que je retiens de ce livre c’est la description psychologique fine de personnages attachants, un rythme soutenu. Bref des descriptions et des dialogues qui font mouche. En résumé on commence ce livre et on a plus envie de le lâcher! Je recommande.
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Le Chien Arabe de Benoit Severac m'a plongé dans un univers de jeunes, de banlieues, de tensions, de trafic, de recherche d'attention et de vérité aussi.

Benoit Séverac nous raconte Sergine, à la carrure d'un 3ème ligne, la vétérinaire d'un coin chaud de Toulouse « les Izards » qui se retrouve au milieu d'un trafic de drogue avec des chiens pour mules.
Elle va tenter de sauver sa peau et celle d'une jeune fille promise à un mariage arrangée et au passage soeur du dealer qui règne sur la banlieue.

Mais la force de ce roman c'est de nous faire découvrir les Izards ; le quotidien des jeunes mais aussi des flics soumis à des décisions hiérarchiques pénalisant le travail sur le terrain. On comprend mieux comment dans « la vraie vie » tout cela se mélange et devient explosif.
Le roman n'est pas qu'un banal constat de la situation, ni une leçon il nous le fait vivre c'est une véritable découverte géographique et sociologique.
C'est noir, c'est bien.
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