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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce n'est rien qu'un "petit" polar mais il tient bien la distance!

Pour l'originalité on passe par une véto lambda pour suivre l'affaire, pour le décor Toulouse, ses cités, ses dealers sur fond de terrorisme.

Tout y est, les flics de base, les stups et les renseignements intérieurs et le savant jeu de lancer de patate chaude entre ces services; à savoir, qui va obtenir la gloire, qui va lâcher l'autre en premier, héros ou viré- l'enjeu est chaud!

du côté délinquant une organisation tout à fait au point où l'argent tombe en masse, des caïds qui ont quitté l'école très vite et trouve là boulot, argent, respectabilité et une place et puis des encartés djihad qui manipulent savamment des esprits affaiblis comme les sectes ont toujours fait .

Le mélange est savamment fait et donne un roman haletant, crédible avec de beaux personnages de femmes entre la véto et le lieutenant.

Bref un excellent polar et un auteur que je vais retrouver rapidement
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Résolument ancrée dans le monde criminel de la France contemporaine, la Manufacture de Livres présente la particularité d'aborder des thèmes dérangeants que bien peu d'autres maisons d'édition osent évoquer à l'instar du radicalisme islamiste qui prend parfois racine au coeur des cités de l'Hexagone. Ecrit après le sinistre parcours de Mohamed Merah et avant les tragédies qui ont secoué les villes de Paris et de Bruxelles, le Chien Arabe de Benoît Séverac nous propose d'explorer les bas-fonds troubles d'une cité de la banlieue nord de Toulouse déchirée entre une économie souterraine de trafiquants et un réseau d'islamistes hostiles.

Ce qui surprend tout d'abord avec le Chien Arabe c'est cette tonalité naturaliste qui imprègne ce roman noir prenant pour cadre une cité sensible de la banlieue de Toulouse. On sort ainsi de ces stéréotypes sensationnalistes dépeignant régulièrement les cités que l'on découvre dans de nombreuses intrigues manquant singulièrement de réalisme et préférant s'orienter vers une vision caricaturale à la « Banlieue 13 ». On perçoit notamment, au travers du récit, que l'auteur connaît parfaitement bien les lieux dans lesquels il met en scène ses personnages, en nous permettant ainsi de nous immerger dans le quotidien d'une ville que l'on arpente dans tous les sens, sans pour autant tomber dans la vacuité du fascicule touristique ne servant qu'à dépayser le lecteur d'une manière parfois bien trop superficielle. Outre l'aspect géographique, Benoît Séverac parvient à dresser une espèce de portrait sociologique en confrontant le quotidien du citoyen « ordinaire » avec cette économie souterraine qui ronge le coeur des cités.

L'amorce de l'intrigue est à la fois simple et originale, permettant ainsi de mettre en scène Sergine Ollard, une vétérinaire plutôt singulière, qui va, parfois de manière très maladroite, tenter de venir en aide à cette jeune adolescente confrontée aux affres des traditions familiales et aux frasques de son frère aîné, impliqué dans un trafic de drogue d'une certaine ampleur. Elle incarne ce quotidien banal, presque ennuyeux, avant de se retrouver soudainement bousculée par l'imprévisibilité des événements. L'autre personnage fort du roman, c'est bien évidemment cette policière en uniforme, l'adjudante Nathalie Decrest, régulièrement tiraillée entre les injonctions paradoxales des différents services de police dépassés qui ne parviennent pas à prendre la pleine mesure de la fracture sociale secouant la cité.

Emprunt de doutes mais définitivement aveuglé par les certitudes de son frère qu'il admire et par les prêches de l'imam qui le guide, Hamid Homane est un jeune homme à la fois poignant et terrifiant qui nous entraîne dans ce déferlement de violence qui va bouleverser toute la cité dans une scène finale absolument dantesque. On y décèle d'ailleurs quelques similitudes avec la confrontation entre Mohamed Merah et les forces de police lors de l'assaut final.

Dénué de jugement, de sensationnalisme et de toute velléité hostile à l'encontre d'une communauté, Benoît Séverac expose, avec une grande justesse et beaucoup de subtilité, les problèmes d'une société contemporaine qui doit faire face aux grands défis du vivre ensemble dans un monde globalisé et multiculturel et ceci particulièrement dans un univers précarisé. le Chien Arabe nous présente donc les conséquences tragiques de ces espaces urbains relégués au second plan et bien trop souvent stigmatisés d'où jaillissent des explosions de violence aux conséquences de plus en plus dramatiques.

Epoustouflant, intelligent, le Chien Arabe est un brillant roman noir, résolument ancré dans les problèmes sociaux de notre époque. Une réflexion romancée sur les sujets graves et sensibles d'aujourd'hui pour tenter de les comprendre, c'est peut-être en cela que la collection La Manufacture de Livres se distingue des autres maisons d'éditions consacrées aux polars.
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Sergine Ollard est vétérinaire à une clinique des Izards, à Toulouse. Un jour, Samia, une adolescente, lui demande d'examiner un chien que son frère Nourredine Ben Arfa a caché dans une cave d'immeuble. le docteur découvre que l'animal a le ventre rempli de drogue. La clinique est braquée par deux frères islamistes radicaux qui ont décidé de prendre le pouvoir sur le quartier. Mais ça Sergine ne le sait pas, elle pense que se sont les propriétaires du chien qui sont venu le récupérer.
Les Izards, quartier difficile, quartier Nord de Toulouse. Plaque tournante du trafic de drogue mais aussi base avant de l'islamisme radical. Voici le décor que nous propose Benoit Séverac pour son dernier roman. Il nous immerge au coeur des cités là où le chômage fait des ravages , la déscolarisation et le trafic de drogue font le reste ou presque. Puisque l'islam radical a aussi décidé d'y mettre son grain de sel.
Et pour compléter ce décor, l'auteur situe aussi son action en été, un été caniculaire. La chaleur est étouffante,la pelouse du seul terrain de foot est grillée par le soleil. On respire mal.
C'est dans cet environnement que nous découvrons ce roman noir de la France d'aujourd'hui. Un roman noir urbain où l'auteur montre sans porter aucun jugement la France d'en bas, les laissés pour compte qui décident de s'en sortir seul. Pour cela il y a l'économie souterraine. Celle des trafiquants qui font vivre presque toutes les famille de la cité. Mais il y a aussi la rédemption, celle que propose les frères musulmans, celle qui passe par la radicalisation. Celle qui nie le savoir vivre ensemble dans cette France multiculturelle.
Benoit Séverac tape juste. Il montre simplement les dérèglements de notre société contemporaine. Il met le doigt sur la pauvreté, la précarité des zones devenues de non droit que l'état a abandonné, reléguant ainsi nos quartiers en territoire de seconde zone. Et laissant s'installer toutes les dérives possibles.
Et si notre auteurs parlent de sujets sensibles, il n'y met aucun sensationnalisme, aucun jugement de valeur, il ne stigmatise aucune communauté. Il ne prononce aucun anathème !
J'ai lu ce livre dans le métro parisien lors de sa sortie. Et j'ai été très surprise par la réaction de certaines personnes lorsqu'elle découvraient la couverture de ce livre.


J'ai eu des petits regards de complaisance, des hochements de tête, des pincements de lèvres. Certains je devinais malheureusement ce qu'ils sous-entendaient. Un titre pris au pied de la lettre. Exprimant un racisme quotidien et ordinaire. J'ai eu aussi des regards noirs, des regards haineux, des regards menaçants même. Là aussi ce titre me valait d'être fustigée, j'étais assimilée à cette idéologie nauséabonde. J'avoue parfois avoir été mal à l'aise. C'est vrai que ce livre arrivait après les horribles et monstrueux attentats parisiens et que l'ambiance était à la défiance. Mais toute cette hostilité exprimée, juste autour de deux mots, m'en disait long sur la virulence que portaient ces sujets.
Aussi quand le livre est paru en poche, j'ai ressenti comme un soulagement en découvrant son nouveau titre.
En effet le chien arabe était devenu Trafics ce 9 mars 2017.
Alors surtout n'hésitez pas à découvrir Trafics, c'est vraiment un excellent bouquins.
Un vrai coup de coeur pour moi !
Lien : https://collectifpolar.com/
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Paroles de Benoit Séverac lors d'une rencontre littéraire sur la relation des auteurs via à vis des faits divers :
« Transcender le fait divers pour se dégager de l'émotion et retrouver l'humain dans les auteurs de faits divers. S'il y a une tendance lourde, il faut que les écrivains en parlent, ils ne mettent pas les mêmes mots que les journalistes et les historiens.
L'écrivain n'est pas tenu de véracité, ne doit pas être dans l'émotion, il amène une nuance, jusqu'à une empathie avec le méchant.
Le roman noir s'attache à trouver pourquoi le crime a été commis »

J'ai rencontré Benoit Séverac à plusieurs reprises ces derniers mois et en particulier lors du salon Toulouse Polars du Sud en octobre 2016. A cette occasion j'ai acheté "Le chien arabe" … et l'ai dévoré dans la foulée.

Avec des mots simples, une intrigue bien menée, Benoit Séverac nous fait vivre ce qui se passe tous les jours dans les banlieues "chaudes" des grandes villes, les trafics de drogues leurs petits dealers, la vie des gens dans ces cités, la montée du radicalisme. Il nous raconte aussi, dans un rythme soutenu, ce qui malheureusement se produit de plus en plus, ici et ailleurs dans le monde, un acte de terrorisme fait au nom de dieu, dans le but de tuer un maximum de monde.
Tout cela se passe à Toulouse, dramatiquement et particulièrement marquée par l'affaire MERAH, connaissant un peu la ville j'ai trouvé agréable de pouvoir situer les différents faits.
J'ai aussi beaucoup aimé la façon dont l'auteur nous montre comment ça se passe. L'influence des petits trafics, le rôle de la police et des différents services, la vie de ces gens ghéttoÏsés, la réaction des « bien pensants » blancs. Les arcanes et choses "inconnues" du simple mortel en ce qui concerne les services de police m'ont surprise et confirmé que l'on ne sait pas tout.
Dès les premières pages je me suis prise d'affection pour la jeune héroïne Samia, victime malgré elle d'un système qu'il m'est difficile d'accepter et très courageuse. Comment ne pas se prendre de sympathie et d'empathie pour Sergine la vétérinaire, inconsciente de ce en quoi elle s'engage mais elle aussi courageuse et convaincue. Idem pour Decrest de la police de Toulouse Nord via laquelle l'auteur nous montre la difficulté de la vie de ces personnes qui tentent de nous protéger au quotidien et qui doivent mener leur vie privée au quotidien malgré le poids de leur vie professionnelle.
« le chien arabe » est totalement dans l'actualité du moment, l'auteur n'est pas dans l'émotion mais m'a plongée moi dans des émotions très fortes, intensifié l'inquiétude pour l'avenir de notre monde tout en ravivant l'utopie pour qu'il évolue dans le bon sens et confirmé mon envie de faire bouger les choses à mon faible niveau, se serait-ce que par la tolérance et l'ouverture aux autres.
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un roman d'aujourd'hui : une veto atypique mais qui vit entourée de la vraie vie et ici la banlieue toulousaine avec ses pbmes : drogues, radicalisme religieux...
la fin est un peu décevante mais la lecture du roman rattrape cette maladresse
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« Au nom de la lutte contre les trafiquants de grande envergure, la hiérarchie laisse une poignée de petits dealers pourrir la vie de centaines de pauvres gens ; les médias ne s'intéressent qu'aux faits divers et les politiques s'en lavent les mains, parce que ces gens-là ne votent pas ou mal ».
Lien : http://wp.me/p5dQA9-Ka
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