AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,21

sur 62 notes
5
2 avis
4
3 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
2 avis
"Marc et Jésus-Christ, Tam et le violoniste, ils sont quatre comme le tétragramme. le fou et son opposé : l'un tient un pinceau et l'autre un couteau sacrificiel. Puis celui qui parle, qui croit sauver le monde par des mots. Puis celui qui en a trop vu et qui ferme les yeux et ne regarde que son violon."

C'est la troisième série signée Joann Sfar que je lis, et je finis par me dire que ce type est vraiment capable du meilleur comme du pire. Et que c'est seulement à condition d'accepter le "fouillis" qui le caractérise, qu'on peut - ou non - l'apprécier.

Ce second tome est plus réussi que le premier. On sent bien le travail de recherches que l'auteur a dû fournir pour mettre en scène et expliquer les pogroms, par exemple.
Toutefois la dimension historique est assez anecdotique dans ce tome.
Cette fois la curieuse troupe de personnage décide de monter un théâtre yiddish, avec comme acteurs : des cosaques et des prostituées ! (oui, humour made in Sfar oblige) Ce qui à l'auteur donne l'occasion d'amuser son public avec des scènes grotesque (de guerre ou de sexe) dont lui seul a le secret.

Dans ce tome, les personnages nous livrent - plus ou moins malgré eux - une réflexion sur le rôle de l'art pour un individu (Marc Chagall) et pour une communauté. Alors oui, les artistes ont une sensibilité qui leur est propre et ils vivent un peu (beaucoup!) dans leur monde, mais qui n'aime pas se bercer d'illusions de temps en temps pour adoucir le quotidien ?
Malgré l'humour, Sfar met bien en évidence, avec un constat doux-amer le sort des communautés ashkénazes dont Marc Chagall a fait partie.
Commenter  J’apprécie          337
J'avais reproché au premier volet de manquer d'articulation, de manquer de linéarité et d'avoir un côté trop inventaire. le suite me donne tord, j'ai pourtant failli ne pas l'ouvrir. Ici, la peinture de Marc Chagall prend forme avec tous ces éléments accumulés auparavant, les références aux peintures elles mêmes sont plus évidentes et on s'en imprègne enfin véritablement. On s'immerge totalement dans le surréalisme mystique et folklorique de Marc Chagall. La vision, l'interprétation de son oeuvre prennent le pas sur l'aspect biographique. C'était très ambitieux de s'attaquer directement au fond des créations de Marc Chagall en prenant quelques libertés avec le personnage réel. Pari pas tout à fait réussi car l'ensemble des deux tomes n'est pas très “agréable” à lire, parfois un peu brouillon, mais l'intérêt est grand. Je reproche souvent aux bandes dessinées biographiques sur les peintres et les artistes de n'être qu'une accumulation d'anecdotes qui ne nous font pas réellement comprendre la particularité de l'oeuvre. Joann Sfar à le mérite de prendre ce risque et j'applaudis très fort. Maintenant, je trouve qu'il s'en est mieux sorti avec Salvador Dali dans “Fin de la parenthèse”.
Commenter  J’apprécie          100
Biographie ? conte juif ? Réflexion sur l'utilité de l'art par rapport à la brutalité de la vie ? Sens de l'amitié et de l'amour dans un monde qui s'acharne sur certains ? Il y a de tout cela dans cette B.D.. Avec quel humour, quelle sensibilité et quelle originalité Sfar nous parle-t-il du regard d'un artiste sur le monde tandis qu'il rend un un bel hommage à Chagall, reprenant certains de ses tableaux dans son dessin à la fois poétique et mystérieux, voire mystique dans la plus pure tradition juive. J'ai beaucoup aimé. A déconseiller toutefois aux plus jeunes et aux âmes sensibles, les pogroms étant dessinés avec beaucoup de réalisme. Pour une découverte de l'univers de Sfar, je conseillerai plutôt "le chat du rabbin", plus gai, mais tout aussi profond. A lire même par ceux qui ne sont pas des fans de BD, mais qui aiment une certaine sagesse de vie portée par beaucoup d' humour et de tendresse.
Commenter  J’apprécie          70
Je l'avais emprunté, alors je l'ai lu. Mais ce ne fut pas une lecture agréable : je n'ai rien compris. C'est une interprétation de la vie de Chagall.... OK... mais je ne comprends que cela, et j'aurais voulu savoir quel était le message, le fond de tout cela, que dois je retenir de ces quelques pages ?
Donc, voilà, je l'ai lu, je peux passer à autre chose.
Commenter  J’apprécie          60
Le titre «Chagall en Russie» semble très clair: le sujet de cette BD évoque forcément l'enfance et la jeunesse du grand peintre russe, né près de Vitebsk, alors en Russie, en 1887, naturalisé français en 1937 et DCD à Saint-Pol de Vence en 1885, grand rival de Picasso à la fin de sa vie quand il envoyait son fils, le chanteur-compositeur et romancier David Mc Neil, épier les travaux en cours de ce dernier( son fils qui a reçu le nom du mari de sa mère a raconté son enfance avec son père dans son livre: «Quelques pas dans les pas d'un ange», en Folio désormais).
On se trompe cependant en pensant à une biographie. En effet, j'ai davantage eu l'impression de lire un conte sur fond de folie furieuse sous toutes ses formes les plus sauvages: primaire, sanguinaire, guerrière, antisémite, cataclysmique, dans lequel le peintre et les personnages, tous plus déjantés les uns que les autres, qui l'accompagnent dans cette aventure sont prisonniers, un cauchemar auquel nul ne peut échapper sauf en acceptant de se réfugier dans le carnet de dessins de Chagall.
L'histoire se déroule dans la Russie du début du XXe siècle et le peintre très amoureux doit choisir entre son amour et la nécessité d'avoir un bon métier pour pouvoir se marier ou poursuivre seul son rêve de devenir peintre. Pour prendre la meilleure décision à ce sujet il va tout d'abord consulter le célèbre rabbin du coin qui ne sait pas quoi lui dire alors il décide de suivre son rêve et de construire un opéra avec tous ceux qui le suivent: un rêve fou et dangereux car ils se savent tous condamnés par la réalité des ghettos dans lesquels ils vivent. Seuls les rêves les plus inouïs et improbables restent une solution puisque le monde dans lequel ils vivent est encore plus fou!
Après un premier temps où le côté étrangement farfelu et rocambolesque des personnages et de leurs aventures m'a quelque peu déroutée, j'ai fini par beaucoup aimer ce récit à la fois désespéré, cruel, déraisonnable mais surtout poétique, parfaitement rythmé par les dessins très personnels de l'auteur et les couleurs dans les tons majoritairement clairs malgré le côté sombre de l'histoire. Un récit en deux tomes dont la lecture m'a fait plaisir.
Lien : http://liratouva2.blogspot.f..
Commenter  J’apprécie          60
Le peintre Marc Chagall, le boucher Tam, le simplet Jésus-Christ et quelques autres juifs russes sont capturés par une bande de soldats qui a pris goût aux pillages et aux tortures les plus barbares. Pour ne pas être trucidés à leur tour, les amis du peintre réussissent à leur faire admettre qu'ils peuvent devenir acteurs dans le théâtre yiddish dont Chagall sera l'inspirateur. Ils montent un spectacle dans lequel ils commencent par égorger un mouton sur scène puis par le faire voler car le peintre, amoureux d'une fille qui se refuse à lui, pense qu'elle risque d'être rebutée à la vue du sang. Un jour, une chute lui occasionne de nombreuses fractures qui l'empêchent de mener à bien sa tâche. Les soldats retournent à leurs mauvais penchants...
On l'aura compris, ce « Chagall en Russie » n'est absolument pas une biographie même partielle, même romancée du célèbre peintre. Un avertissement collé au début du livre en prévient le lecteur : « L'histoire, la représentation physique de Marc Chagall et les propos qui lui sont attribués sont totalement inventés par l'auteur et n'entendent pas refléter la pensée et l'esprit du peintre. » Autrement dit Monsieur Sfar s'est servi du nom et de la renommée d'une célébrité pour fabriquer et vendre sa petite tambouille nauséabonde. Bien que le procédé soit à la limite de l'honnêteté, on pourrait l'accepter si l'oeuvre produite était d'un niveau acceptable. Mais il n'en est rien. L'album est dessiné à la va comme je te pousse. C'est très souvent laid, sans humour, ni poésie, ni inspiration. de vilains gribouillis, d'affreuses scènes bêtement gore. On est pas loin au niveau zéro de la création artistique... le pauvre Chagall doit se retourner dans sa tombe !
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
Commenter  J’apprécie          40
Je ne suis pas une grande lectrice de BD, aussi lorsque j'ai vu, à la médiathèque, l'album « Chagall en Russie » de Joann Sfar, je n'ai pas hésité longtemps car j'aime la peinture de Chagall et j'ai été une grande lectrice de romans russes.

C'est l'histoire de Marc Chagall, un jeune homme qui ressemble au peintre sans pour autant être lui. Ce n'est pas une biographie dessinée de la vraie vie de Chagall, c'est un conte juif dont le héros porte le même patronyme que le peintre. le jeune Marc est dessinateur, rêveur, idéaliste et désespérément amoureux d'une jeune fille. Désespérément car le père de l'amoureuse veut que sa fille épouse « un bon juif qui ait un bon métier ». Que faire ? Cesser de peindre et rentrer dans le rang pour épouser son amour ou renoncer à l'amour pour continuer à peindre ? A cette question existentielle, même le Rabi de Loubavitch ne connaît pas la réponse. Alors qu'il s'endort au bord de la rivière, Marc a des visions : celle d'un plafond peint par ses soins dans un sublime palais. Ou encore monter une pièce de théâtre pour montrer à son futur beau-père qu'il est capable de vivre, honorablement, de son art.

Avec une verve extraordinaire dans les textes, parsemés de mots et d'expressions yiddishs, Joann Sfar m'a entraînée dans une valse endiablée au coeur d'une Russie en proie aux conflits du début de la Révolution : les cosaques mènent une ultime chevauchée d'une sauvagerie quasiment burlesque, les poncifs sur les pogroms sont malmené avec brio et un humour ravageur. Sfar détaille avec drôlerie le quotidien des villages de l'époque, les préoccupations des habitants, les cosaques violents assassins sans qu'ils sachent pourquoi, ils tuent parce qu'on leur dit de tuer.

Dans le deuxième tome, Sfar met en scène le jeune Marc désireux de créer un opéra dans son village. Un quatuor invraisemblable prend vie sous nos yeux, tel le tétragramme hébreux : Marc, Jésus-Christ, Tam et le violoniste. Marc tient le pinceau, Tam le couteau sacrificiel. La sarabande continue, dans une folie surréaliste et presque mystique : tout est fouillis, tout est désordre et tout est incroyable.

Le rythme est endiablé, on suit les virevoltes et les comiques de situation avec entrain, ces folies dessinent les brutalités de la vie faites aux juifs.

« Chagall en Russie » est une biographie du peintre prenant beaucoup de liberté sa vie. Cette licence n'est pas à vilipender car grâce à elle, Sfar n'assomme pas son lecteur avec une ribambelle de faits. Les couleurs utilisées, les dessins d'animaux, certaines scènes permettent d'entrer dans l'univers du peintre et donnent envie de se replonger dans son oeuvre.

Je n'ai pas été enthousiasmée au plus haut point, cependant j'ai passé un excellent moment en compagnie des personnages burlesques.
Lien : https://chatperlitpopette.wo..
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (104) Voir plus



Quiz Voir plus

Le chat du rabbin

De quelle couleur est mon pelage ?

Gris souris
Tigré
Ebène

10 questions
136 lecteurs ont répondu
Thème : Le chat du rabbin - Intégrale de Joann SfarCréer un quiz sur ce livre

{* *}