C'est parce que mon fils ne veut pas lire le livre d'Antoine de
Saint-Exupéry que je lui ai trouvé une alternative en l'adaptation de
Joann Sfar, puisqu'il est friand de livres graphiques. Mais elle ne lui a pas plu, il n'a pas du tout aimé les dessins et la police d'écriture est mal adaptée, peu lisible selon lui. Il a donc laissé tomber au bout de quelques pages.
Peu cohérents avec les illustrations d'origine, loin des couleurs douces d'Antoine de
Saint-Exupéry, je rejoins le fiston. Je trouve les dessins peu attirants, pas très soignés, plutôt "brouillon". Les coups de crayons sont trop nombreux alors que l'ensemble est peu détaillé. Les couleurs sont criardes. L'ensemble est trop franc, donne à mon sens trop dans le grotesque. Certains visages sont peu avenants, certaines expressions peu cohérentes avec l'émotion véhiculée. Je ne connais pas le travail de
Joann Sfar, je ne peux donc le comparer avec ses autres livres, mais pour moi ici ça ne colle pas du tout avec l'univers du Petit Prince.
Côté scénario en revanche, j'ai été conquise. D'aussi loin que remontent mes souvenirs, il me semble qu'il est plutôt fidèle à l'oeuvre originale, tant par le déroulé des événements que par le texte lui-même.
Joann Sfar y ajoute également sa petite touche personnelle, dans certains dialogues je pense (à vérifier tout de même, mes souvenirs étant plutôt vagues). J'ai pris plaisir à retrouver ce petit prince dans ce voyage initiatique, onirique, philosophique. Chaque étape l'emmène à la rencontre de personnages différents, comme les grandes personnes souvent trop étranges (le roi, le buveur, le vaniteux, le businessman, etc) ou d'autres plus attachantes ou touchantes, et notamment le renard qui veut être apprivoisé pour mieux pleurer le départ de son nouvel ami.
Malgré donc des dessins qui ne m'ont guère convaincue, j'ai tout de même passé un doux moment aux côtés de ce petit garçon qu'on a envie de prendre dans ses bras et de protéger du monde réel, du monde des adultes. Malheureusement, je le trouve mal adapté pour les jeunes, et notamment à cause de l'aspect quelque peu dépenaillé, haché des graphismes.