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3,93

sur 1004 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Cela faisait longtemps que j'avais envie de voyager avec un récit d'Elif Shafak. C'est chose faite et je ne suis vraiment pas déçue par le voyage. D'ailleurs je ne m'attendais pas à un voyage à travers le temps et les pays. A travers l'histoire de deux familles Élif Shafak mêle récits intimes et récits historiques. Et lorsque les deux plus jeunes filles de chaque famille se rencontre ce sont moins deux cultures qui se rencontrent que deux visions d'une même histoire. Pour la famille turque l'année 1915 appartient à un passé qui n'est pas celui de leur pays. Tandis que pour la famille d'arméniens ce qui s'est passé cette année là reste graver dans l'esprit de toutes les générations. Pour autant ces deux familles sont-elles aussi différentes qu'elles le pensent?....
J'ai vraiment apprécié ce récit qui est très riche pour tout ce qu'il raconte. Sans oublier le,voyage sensoriel: plus d'une fois j'ai eu envie de goûter les mezze!
Le seul reproche est que l'histoire va parfois très vite. On passe d'une génération à l'autre sans avoir beaucoup d'indices et il est difficile de compter sur les très nombreux prénoms personnages de femmes pour s'aider à se repérer... certes cela participe à l'effet de dépaysement mais je pense qu'on aurait tout à gagner à ne rien louper.
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Deux familles (une arménienne et une turque), deux destins croisés, deux jeunes filles qui cherchent leur identité propre sous le poids des traditions, du passé et des blessures...

Un beau roman agréable et rapide à lire qui aborde sans tabou le thème du génocide arménien et développe les (res)sentiments des héritiers des deux partis en cause : les Turcs et les Arméniens.
Bien que très facile à lire (sa belle écriture en fait un très bon loukoum livresque dont on se régale), ce livre s'attarde sur des sujets difficiles, qui hantent depuis plus d'un siècle les Arméniens de souche. Sous couvert de l'histoire de deux familles, des questions se soulèvent, des interprétations se donnent, des points de vue s'affrontent. Il est extrêmement intéressant de voir combien une population peut être manipulée grâce à la censure : dans le roman, beaucoup de jeunes Turcs ignorent ce qui s'est passé ou n'en connaissent qu'une fraction, voire une interprétation validée par le gouvernement (c'est d'ailleurs très loin d'être le seul pays où la pratique est courante).
Ce roman pose la question de l'identité intergénérationnelle, du poids du passé sur les dernières générations. Il impose des réflexions personnelles via les dialogues qu'entretiennent certains personnages (surtout lors des échanges virtuels). Qui est responsable d'une tragédie, d'un massacre ? Les enfants d'enfants de criminels sont-ils aussi coupables et responsables que leurs aînés ? Qui doit payer, s'excuser ? Et à l'inverse, les enfants d'enfants de victimes doivent-ils pour autant chercher réparation pour leurs ancêtres, se sentir victimes eux-mêmes, haïr autrui pour une question de nationalité, d'honneur, de respect, de passé ? L'Histoire, qu'elle soit sanglante ou lumineuse, doit-elle être le seul point commun qui réunit ou désunit ad vitam aeternam deux nations ? Si chacun peut répondre comme bon lui semble à ces questions, l'auteur montre toutefois que deux nations qui se veulent opposées peuvent quand même se réunir dans une amitié ; et que sans oublier le passé, on peut choisir d'avancer pour tisser des liens par-dessus les plaies.
Ce roman est aussi très fort grâce à ses portraits de femmes puissants et bien tranchés. Il montre une société clairement matriarcale et insiste sur la position supérieure des femmes dans la famille. Ces femmes qui façonnent le monde, l'avenir, le devenir des hommes, qui savent juger justement ou qui font le choix de l'indépendance dans des sociétés pourtant connues pour être patriarcales...
On aime finalement ce cocktail de vies, de sentiments, de secrets, de questions existentielles et philosophiques. Ainsi que cette fin extraordinaire qui montre encore une fois tout le pouvoir des femmes, de toutes ces femmes qui peuvent très bien (et mieux) vivre sans ces hommes qui croient avoir mérité le titre de "sexe fort".
Une belle découverte à faire tourner !
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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Cette saga familiale turque et arménienne est une invitation à la tolérance ,à la liberté de la femme j'ose espérer qu'elle reste source d'inspiration par les temps qui courent actuellement en Turquie .
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[...] Départ pour la Turquie. Vers cette mélancolie si spécifique au pays, fruit des souffrances du passé et des mystères du présent. Elif Shafak a cet incroyable sens des mots et de l'humour. Honnête, lucide, critique et acerbe. La bâtarde d'Istanbul est un voyage psychologique et historique. Au plus profond de la Turquie, entre Empire ottoman et République turque. Entre chrétiens et musulmans. Au plus profond des êtres. [...]
Lien : https://www.startingbooks.com
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e l'ai emprunté à la bibliothèque parce que la veille un ami m'avait donné rendez-vous à Istanbul. Je n'ai pas regretté car j'y ai appris beaucoup de choses sur les stambouliotes ainsi que sur les arméniens. Et il m'a aussi permis de voir qu'ils avaient de nombreux points communs d'où l'absurdité des guerres. J'y ai trouvé une ressemblance avec de nombreux pays du bassin méditerranéen notamment pour la cuisine. Un bon livre qui m'a donné envie d'en savoir plus.
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La Bâtarde d'Istanbul fut ma première gorgée de la littérature turque, et ce fut très bonne.
Elif Şafak est une des plus talentueuses écrivains de sa génération. Ce roman est hymne à la tolérance et la mémoire féminine.
Le style descriptif fait des éclats féeriques. Les caractères sont bien développés et par plusieurs traits au fil des pages, réussissant de belles facettes de la société locale ainsi que celle de la diaspora.

Ce qui j'ai peu apprécié c'est la tendance dominante de l'auteure à représenter son pays et son Histoire à l'Autre, de manière à trop l'"exotiquer", au lieu d'investir dans une petite communauté. Secundo, et ce que même rendrait cet écrit un chef d'oeuvre pour un lecteur occidental, son appui dynastique et fusionnel parfois déroutant, ainsi que sa ferveur mystique qui pourrait nourrir des clichés orientalistes (le personnage de Banu m'est détestable).
Néanmoins, les thèmes explorés, par ex si on devrait ou non être rongés par nos pères, fait l'excellence de ce roman.
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Coup de coeur!!
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Tres beau roman qui se laisse lire avec beaucoup de facilite.
Une famille turque et une famille armenienne se retrouvent a travers leur passe commun et leur avenir commun,que le destin a reuni pour le meilleur et pour le pire.
Seul bemol,pour moi,la fin de l'histoire qui s'arrete comme ca;j'aurais aime un peu plus
A lire
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La bâtarde d'Istanbul est un roman d'Elif Shafak (Editions 10|18), auteure née en France de parents turcs. Il s'agit de son second livre en anglais et il raconte l'histoire de deux familles, l'une turque et l'autre arménienne à travers le regard des femmes. L'écrivain a frôlé l'emprisonnement à cause des propos contenus dans certains dialogues tenus par des Arméniens sur les Turcs. C'est toujours un grand plaisir de découvrir des femmes engagées à travers leur écriture et c'est ce qui m'a poussée à le lire.

« Maintiens-moi dans la béatitude de l'ignorant ou donne-moi la force de supporter le savoir »

Le livre dresse le portrait de plusieurs femmes sur plusieurs générations et continents. Armanoush une américaine-arménienne va entreprendre un voyage introspectif. Des Etats-Unis, elle va se rendre en Turquie à la recherche des origines de sa grand-mère et entamer une croisade pour le souvenir. Asya est quant à elle Turque née de père inconnu. Élevée par ses nombreuses tantes, elle a du mal à trouver sa place et à se construire un avenir. Liées malgré leurs origines et leurs personnalités aux antipodes l'une de l'autre, les deux jeunes filles vont alors tenter de lier passé, présent et futur.

Recherche identitaire au coeur de la diaspora

Si j'ai d'abord eu peur qu'il s'agisse d'une lecture un peu légère il n'en est rien car nous découvrons rapidement que les histoires des différents personnages ont toutes un point commun : le génocide arménien. A l'heure où ce massacre fait encore l'objet de débats et controverses, le peuple Arménien attend encore une reconnaissance de celui-ci.

Dans La bâtarde d'Istanbul, Armanoush se fait un devoir de mémoire par rapport à son peuple. Tout comme beaucoup d'américains-arméniens elle subit de plein fouet le « paradoxe Janissaire » qui consiste à être déchiré entre deux modes d'existence incompatibles.

Véritable fenêtre ouverte sur la culture turque

Un des aspects plaisants de ce roman est la représentation que fait l'auteure de la Turquie et en particulier d'Istanbul. Les nombreuses descriptions font état d'une ville colorée, aux multiples senteurs et qui est un festin permanent. D'ailleurs, l'originalité des titres de chapitres réside dans le fait qu'il s'agisse chaque fois d'un aliment ou d'une épice. On sent le réel amour qu'Elif Shafak voue à cette ville.
Lien : http://ivredelivres.com/bata..
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Un touchant récit se déroulant dans l'Istanbul moderne et où le passé arménien d'une famille va rencontrer l'histoire d'une famille turque. J'ai bien aimé cette histoire et le style à la fois sobre et piquant de la narratrice.
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