AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,93

sur 997 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Armanoush Tchakmakchian est une jeune Américaine, d'origine arménienne par son père. Ses parents ont divorcé quand elle était toute petite et sa mère, en partie pour faire enrager son ex-belle-famille, s'est remariée avec un Turc. Elevée par sa mère, Armanoush s'est néanmoins imprégnée de culture arménienne à chaque fois qu'elle séjournait dans sa famille paternelle.

A l'âge de 20 ans Armanoush éprouve le besoin de mieux connaître ses origines. Sans prévenir ses parents elle s'envole alors pour Istanbul où elle se fait héberger par la famille de son beau-père, Mustafa Kazanci. Dans cette maison de femmes (Mustafa, le seul homme encore vivant a émigré il y a 20 ans et n'a plus remis les pieds en Turquie) Armanoush se lie d'amitié avec Asya, la fille bâtarde d'une des soeurs de Mustafa. L'arrivée de cette intruse, les questions qu'elle pose sur les Turcs et les Arméniens, vont faire émerger des secrets de famille dont certains profondément enfouis.

J'ai bien aimé cette lecture qui m'a tenue en haleine. Dès le début je me doutais que l'histoire des familles Tchakmakchian et Kazanci était liée mais comment ? La réponse est plutôt crédible, conforme à ce que j'ai pu lire sur certains épisodes du génocide des Arméniens. Pour en arriver au dénouement il faut en passer par l'intervention des esprits mais cela ne m'a pas gênée.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
Commenter  J’apprécie          10
Un beau livre courageux...
Quel courage de la part d'Elif Shafak d'aborder de manière aussi fine et franche tout à la fois l'histoire contemporaine de la Turquie et en particulier le génocide arménien.
Deux familles se rencontrent et cela donne lieu à un retour littéraire dans le passé, à une évocation gourmande (on parle beaucoup de nourriture) et fine de la Turquie contemporaine (le livre date toutefois de 2006).
Littérairement c'est original : des chapitres relativement traditionnels alternent avec des passages plus originaux, parfois oniriques. Les portraits de femmes sont sidérants, mais comme on se penche sur la biographie de l'autrice on comprend mieux.
Famille, génocide, nourriture, politique, amitié...J'ai trouvé que l'on avait là un livre riche et fort, d'une singulière originalité.
Commenter  J’apprécie          150
Les Kazanci sont turcs. Chez eux, les hommes meurent jeunes et c'est les femmes qui tiennent et portent la famille au grand dam de Asya qui se sent étouffée. A Istanbul, elle cherche alors un exutoire à ces pressions et aux questions identitaires qui l'assaillent autour de son père dont elle ignore tout.

les Tchakhmakhchian, eux, sont arméniens, émigrés aux Etats-Unis. Chez eux, on est attaché aux traditions et aux origines arméniennes qui les unissent. Armanoush, plus communément appelé Amy par sa mère est née d'un mariage mixte et cherche à retrouver l'histoire et les racines de ses ancêtres qui ont fui les massacres. Elle profite du fait que son beau-père, Mustafa Kazanci soit turc pour gagner Istanbul en secret et se faire héberger dans sa bouillonnante famille.

Au-delà des a priori que chacune peut avoir sur l'autre, Asya et Amy apprennent à se connaitre et à s'apprécier. Une amitié qui va venir exhumer de lourds secrets.

Dans une écriture qui allie l'humour sarcastique et la beauté des mots, le récit se construit autour de la quête d'identité : la sienne et celle de nos ascendants.

Oscillant entre drame et comédie, passé et présent, le récit dresse le portrait d'un pays saisissant de contrastes et de nuances.



L'auteure parvient à aborder avec beaucoup de finesse les problématiques entre Turcs et Arméniens, les préjugés de chacun et tente une réunification autour des sens.

La gastronomie est ici sublimée par les innombrables saveurs et senteurs décrites et les sons des marchands ambulants résonnent dans nos oreilles dans un beau voyage.

Une belle lecture même si j'ai eu une petite (vraiment petite) pointe de déception quant au récit que j'imaginais beaucoup plus émouvant (mais ça, c'est moi…).

Je vais tout de même tenter la lecture de Soufi, mon amour qui a propulsé l'auteure.
Lien : https://www.instagram.com/ne..
Commenter  J’apprécie          20
Un mélange d'histoire de familles et de grande Histoire. Un regard croisé de frères ennemis arméniens et turcs.
Armanoush et Asya sont deux jeunes adultes aux vies bien différentes, mais pour chacune d'elle la famille et le passé joue un rôle important dans ce qu'elles sont. Et leur rencontre va faire remonter bien des secrets.
Un livre de femmes, même si les hommes, de par leur absence, jouent un rôle important dans cette histoire.
Un début assez lent et laborieux pour moi, mais je suis contente d'avoir continué car la deuxième partie m'a vraiment plu.
Petit avertissement, c'est un livre qui donne l'eau à la bouche tant la cuisine orientale est omniprésente :-) .
Commenter  J’apprécie          42
La bâtarde d'Istanbul d'Elif Shafak n'est peut-être pas un roman historique au sens strict, mais le livre aborde bel et bien un épisode douloureux de l'histoire de la Turquie moderne : le massacre et la déportation de la grande majorité de la communauté arménienne de Turquie en 1915, une tragédie qualifiée par plusieurs pays de génocide, bien que la Turquie refuse ce terme.

Sans tomber dans le débat historique ou idéologique, Elif Shafak choisit d'aborder le sujet à travers la fiction et le destin individuel d'un petit nombre d'individus au sein des deux communautés. Asya Kazanci est une jeune Turque élevée à Istanbul par sa mère célibataire, ses trois tantes, sa grand-mère et son arrière-grand-mère. Souffrant de ne pas connaître l'identité de son père, elle développe une attitude nihiliste et rebelle. Sa rencontre avec Armanoush (américanisé en « Amy »), une jeune arménienne-américaine à la recherche des traces du passé de sa famille à Istanbul, va donner lieu à une amitié inattendue.

Les deux jeunes femmes ont du mal à développer leur propre identité alors qu'elles ont grandi avec des adultes hantés par le passé. Malgré le ressassement permanent des souvenirs, ce passé familial comprend de nombreuses zones d'ombre et des tabous qui les empêchent de s'épanouir.

J'ai aimé :
• La relation entre les deux jeunes femmes, Asya et Armanoush, et la réflexion que leurs deux expériences génèrent sur le poids du passé d'une famille dans l'identité individuelle.
• le regard à la fois tendre et moqueur que la narratrice pose sur les tantes d'Asya, des femmes hautes en couleur.
• La façon dont l'autrice confronte les points de vue des jeunes Arméniens et des Turcs du XXIe siècle par rapport à la tragédie de 1915 sans prendre parti de manière trop appuyée pour une communauté. Elle souligne notamment la subjectivité des expériences (par exemple, page 275 : "Les Arméniens de la diaspora n'ont pas d'amis turcs. Leurs seuls liens avec la Turquie sont les histoires que leur ont racontées leurs grands-parents. Des histoires terriblement douloureuses.")

J'ai moins aimé :
• le démarrage un peu lent. L'action ne commence vraiment qu'à la page 140 avec la décision d'Armanoush d'aller en Turquie à la recherche des traces laissées par sa famille avant l'exil.
• Les passages teintés du surnaturel, à travers les visions communiquées par les djinns de tante Banu. Peut-être l'autrice a-t-elle choisi ce procédé pour aborder des sujets difficiles avec plus de distance ?
Lien : https://histfict.fr/la-batar..
Commenter  J’apprécie          60
Au départ ce roman m'a paru avoir tout pour me plaire. Un livre qui se passe principalement à Istanbul, ville que j'ai visité et adoré, une réflexion sur la liberté féminine et le conflit arménien, un festin culinaire par les descriptions. Mais au final je suis restée très mitigée car beaucoup de choses m'ont dérangée. Les héroïnes, notamment Asia sont finalement peu développées. le violeur est un peu trop défendu à mon goût, les coïncidences un peu grosses et je n'aime guère l'intervention pseudo surnaturelle.
Commenter  J’apprécie          00
C'est toute la question du génocide arménien, avec un rappel des faits et une confrontation aujourd'hui, à travers deux jeunes filles, une Turque et une Arménienne. Ce n'est pas trop manichéen, mais les personnages ne sont pas très consistants et l'intrigue n'est pas très accrocheuse.
Finalement, on reste avec l'envie de mieux connaitre la Turquie et l'Arménie (notamment au niveau de la cuisine), ce n'est pas si mal !
Commenter  J’apprécie          20
La pluie tombe, les habitants s'agitent et bien qu'il ne faille pas la blâmer, elle agace. Un peu comme Asya, la « bâtarde », à travers quatre générations de femmes, l'auteure nous plonge dans l'Histoire et le quotidien d'une Turquie en plein conflits. Et je dois dire que j'ai adoré, c'est ce que je recherche dans mon tour du monde littéraire, d'avoir non seulement une histoire atypique mais aussi un pan historique.
L'amitié entre Armanoush et Asya est belle, même si elle soulève des secrets de famille trop longtemps gardé sous silence. L'histoire n'est pas très complexe mais suffisamment prenante pour passer un agréable moment de lecture. J'ai aimé le rythme que donne l'auteure, j'ai été pris dès les premières lignes en me retrouvant dans Istanbul avec ses personnages, ses lieux incontournables, et juste ce qu'il faut de détails pour ne pas être ensevelie mais quand même découvrir la ville.
Le poids du passé, familial comme historique, donne à ce roman toutes ses saveurs et ses émotions, les échanges entre turcs et arméniens, entre les générations et les cultures, tout cela s'emboîte parfaitement et en font un bon roman sur tous les plans.
Commenter  J’apprécie          61
Un livre touchant et poignant. L’histoire de deux familles turques et arméniennes aux destins qui s𠆞ntremêlent pour finir enlacées.
La Turquie est mise en valeur et on rêve de s𠆞nvoler pour Istanbul. Loin de donner son avis sur le douloureux génocide arménien, l𠆚uteure se fait messager du bien et de la tolérance. Véritable ode à la paix, le livre est très bien construit. On ne se lasse pas. C𠆞st léger, plein d’humour et d𠆚mour alors que le sujet est sérieux. Sûrement grâce au féminisme puissant qui entoure le livre. Bravo!
Commenter  J’apprécie          10
Un récit tellement décrit que tu te sens Istambouliote jusqu'aux os ! le contraste des femmes Kasanci relate parfaitement le contraste d'une Turquie coloriée de religions , et de cultures .
Deux héroïnes :Armmanouch l'armenienne et Asya la batarde Istambouliote se rencontrent pour faire revivre un passé sanguinaire commun et l'enterrer à jamais .
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (2255) Voir plus



Quiz Voir plus

Soufi, mon amour

Comment s'appelle la première femme de Rûmi?

Gevher
Gisha
Gozde
Kerra

10 questions
23 lecteurs ont répondu
Thème : Soufi, mon amour de Elif ShafakCréer un quiz sur ce livre

{* *}