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sur 987 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Armanoush de son petit nom Amy est une jeune fille américaine, d'origine arménienne par son père, vivant en Arizona. Ses parents ont divorcé et sa mère Rose, s'est remarié, pour faire enrager la famille de son ancien mari, avec Mostapha d'origine turque, émigré aux États-Unis depuis vingt ans, et ayant rompu tout lien avec sa famille d'origine…Amy s'entend bien avec ses deux familles, celle de son père et avec son beau-père. Elle a envie de mieux connaitre ses origines…

Asya, vit à Istanbul dans une famille uniquement composée de femmes, entre ses tantes, et sa grand-mère…Elle appelle même sa mère Zehila « ma tante »…progressivement on apprend qu'elle est née d'un viol, et sa mère, n'ayant pas pu avorter, a du garder ce bébé…Une famille sans homme…tous sont morts dans leur 41ème année…Sauf Mustapha qui a émigré aux Etats-Unis
Le cadre est posé…il faut à l'auteur plus de la moitié du livre pour décrire la vie de chacune de ces deux jeunes filles…c'est long, trop long, j'ai eu envie de lâcher ce livre….très peu pour moi ces descriptions de repas, la cuisine turque, j'en avais assez de ces épices…et j'ai lu en diagonale bien des passages culinaires qui ne m'apportaient pas grand-chose. J'ai pourtant fait quelques découvertes sur la vie en Turquie et la société turque….à coté du machisme des premières pages, découverte du droit à l'avortement dès les années 80, de l'alcool dans les bars, du droit de vote des femmes acquis en 1934, mini jupes, piercings, Istanbul une ville entre Orient et Occident…
Avec l'aide de son beau père Amy va se rendre dans la famille de celui-ci à Istanbul, et se liera d'amitié avec Asya…elles ont le même âge. Elle dit :
« J'ai besoin d'aller à la recherche de mon identité. Vous savez ce dont je rêve secrètement? D'aller voir la maison de ma famille en Turquie. Grand-mère parle sans cesse de leur magnifique maison d'Istanbul. Il faut que je la voie de mes propres yeux. Que je retourne dans le passé des miens pour pouvoir enfin me tourner vers mon avenir. le Paradoxe Janissaire continuera de me hanter tant que je n'aurai rien fait pour découvrir mon passé. »
Celle-ci lui montrera où se trouvait l'ancienne maison familiale des grands parents d'Amy, l'occasion pour cette dernière d'en connaître un peu plus sur les conditions du génocide, mais aussi sur l'imbrication étroite des différentes communautés qui vivent pacifiquement aujourd'hui.
Amnésie d'un coté, désir de reconnaissance de l'autre : « J'ai besoin d'aller à la recherche de mon identité. Vous savez ce dont je rêve secrètement? D'aller voir la maison de ma famille en Turquie. Grand-mère parle sans cesse de leur magnifique maison d'Istanbul. Il faut que je la voie de mes propres yeux. Que je retourne dans le passé des miens pour pouvoir enfin me tourner vers mon avenir. le Paradoxe Janissaire continuera de me hanter tant que je n'aurai rien fait pour découvrir mon passé. »
Très attiré par les ouvrages à caractère historique, j'ai aimé la découverte de la Turquie actuelle, les conditions d'oubli de ce passé gênant. Mais je n'ai pas trouvé ce que j'espérais trouver : pourquoi ce génocide, pourquoi cette haine entre deux communautés cohabitant jusqu'alors? Et je n'ai pas du tout accroché avec le caractère romanesque du livre, ces intrigues familiales au coeur de l'intrigue historique, intrigues constituant finalement le plus grand nombre de pages du roman
J'ai découvert Elif Shafak avec cet ouvrage, une femme et une auteure courageuses : Certains propos tenus dans ce livre ont conduit Elif Shafak à être poursuivie pour « atteinte à la dignité de l'État turc ». Les charges contre elles ont finalement été levées…
Il n'est toujours pas permis de parler de ce sujet en Turquie de nos jours
« Les Arméniens de la diaspora n'ont pas d'amis turcs. Leurs seuls liens avec la Turquie sont les histoires que leur ont racontées leurs grands-parents. Des histoires terriblement douloureuses. Mais, crois-moi, comme dans toutes les nations du monde, il y a aussi des êtres au grand coeur dans ce pays »…
C'est ce que je retiendrai…

Lien : http://mesbelleslectures.com..
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"Les histoires de familles s'entremêlent de telle sorte que des événements survenus il y a plusieurs générations peuvent influer sur le présent. le passé n'est jamais mort et enterré."

Amy, une jeune américaine aux origines arméniennes, s'interroge sur ses origines. Asya, une jeune turque sans père interroge sa filiation à sa famille et à son pays. La rencontre entre les deux jeunes femmes va mettre en lumière l'histoire de leurs familles et L Histoire moderne de la Turquie.
Elif Shafak nous plonge dans des histoires de familles et de femmes, sur plusieurs générations, à des époques politiques et dans des modèles de sociétés très variées. Ses héroïnes sont des femmes plurielles : à la fois fortes et chétives, exubérantes et secrètes...

Dans cette saga familiale Stambouliote Elif Shafak nous invite à réfléchir sur les relations entre passé, présent et futur : de quel espace temps avons nous besoin pour se construire ? Probablement les trois... Quelle importance accorder aux traumatismes ou aux exactions de notre peuple originel ? Quelles voix accorder aux générations qui nous ont précédées ? L'autrice ne répond pas à ces questions et chaque héroïne apporte ses propres réponses, biaisées par le prisme de sa personnalité, de son histoire autant que celle de ses ancêtres.

J'ai éprouvé quelques difficultés à m'y retrouver parmi cette foule de personnages et j'avais tendance à confondre Asya, Amy et leurs généalogies... Alors que je me suis rapidement attachée à Zeliha et aux deux jeunes femmes. J'ai aimé l'histoire, l'intrigue (malgré son dénouement hautement improbable mais intéressant du point de vue psychologique) et le rythme entraînant m'a un peu rappelé Cent ans de solitude.
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D'un côté, une famille arménienne expatriée aux États-Unis. Dévorée par une rancune contre les turcs, pour ce "génocide" qui n'a pas été reconnu. de ces plaies nait Armanoush.
De l'autre, une famille turc, essentiellement féminine, puisqu'une malédiction tue les hommes prématurément chez les Kazanci. Dans le silence nait Asya.
Entre les deux jeunes filles, une amitié se forme, une amitié qui va faire resurgir bien des secrets.
J'ai eu une tendresse particulière pour une petite histoire en parallèle, celle de ce café Kundera, et des quelques personnages haut en couleurs qui y vivotent. L'atmosphère y est trouble, il y flotte cette insoutenable légèreté... Clin d'oeil à l'un de mes auteurs de prédilection.
Portraits de femmes, de femmes libres, excentriques, féminisme subtile, jamais agressif.
Un bon livre.
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Quelle histoire !
Au début, on a l'impression que le titre est mal choisi, qu'il n'allait s'agir que du conflit arméno-turc, si bien décrit par l'écrivaine que je félicite au passage, mais une fois les deux tiers du roman entamés, des secrets sont révélés, des vérités qui éclatent après tant d'années, entre autres, le récit prend une nouvelle tournure inimaginable voire même choquante ...

Elif Shafak a réussi à tisser des liens entre les différentes histoires aussi distinctes qu'elles ont pu l'être, allant de l'Arizona, passant par San Francisco et aboutissant à Istanbul et surtout à répondre à toutes mes interrogations quant au déroulement de certains événements ..

Ce fut une aventure hors norme pour moi :)
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C'est une ambiance bien plaisante que nous dépeint cette auteur... J'ai eu l'impression de vivre à Istanbul le temps de cette lecture, et surtout de savourer ses multiples plats si bien décrits ! Ce n'est pas un hasard, d'ailleurs, si la table des matières se compose de toute une série d'aliments !
Les personnages sont attachants quoique la multiplicité de tous les points de vue empêche d'entrer vraiment dans leur moi intérieur. On zappe d'un personnage à l'autre...Certains apprécieront justement cela, mais moi, pas trop.
Malgré tout, j'ai vraiment passé un bon moment, très dépaysant. J'ai voyagé, c'est ce qui compte !
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Que peut-on retenir d'un roman écrit par une auteure turc avec en toile de fond le génocide arménien ?

Moi qui aime les romans de femmes pour les femmes, me voilà servie ! Ce roman est résolument féminin et féministe puisqu'il englobe quatre générations de femmes de la même famille. Ce sont des femmes fières et fortes, pour qui j'ai nourri de l'admiration et de l'attachement.
Toutes ont des caractères complexes brillamment exposés par l'auteure ; du coup, j'ai trouvé qu'Elif Shafak ne tombait pas dans le piège du roman purement manichéen avec des gentils très gentils, et des méchants très très méchants.

Parmi ces femmes, deux sont en quête de leurs origines respectives. Armanoush, issue (pour moitié) d'une famille arménienne émigrée aux Etats-Unis, décide de se rendre dans la famille de son beau-père installée à Istanbul pour en savoir plus sur le génocide arménien. Sur place, elle va se lier d'amitié avec Asya, née de père inconnue (la bâtarde d'Istanbul), à la recherche de sa place à la fois dans sa famille et dans la société turque. Ainsi, dès le titre, le lecteur peut comprendre que l'un des thèmes du livre sera la quête de soi.

L'Histoire tient également une place prépondérante dans le roman. Les deux jeunes femmes en ont une vision radicalement opposée. Pour Armanoush, l'Histoire définit l'identité et l'individu. C'est là que j'ai compris l'importance du génocide aux yeux des arméniens. On leur apprend très tôt les souffrances de leur peuple, mais surtout, on leur apprend très tôt à ne jamais oublier.
Pour Asya, au contraire, l'Histoire n'est qu'un outil pour comprendre le présent mais ne détermine pas ce que nous sommes aujourd'hui. Aussi, lorsque Armanoush interrogera la famille turque sur le génocide arménien, cette dernière acquiescera à la douleur du peuple arménien, mais ne se sentira pas le moins du monde concernée.
A ce propos, il faut savoir que la publication de « la bâtarde d'Istanbul » a valu un procès à l'auteure, Elif Shafak, pour « insulte à l'identité nationale turque » parce qu'elle y évoquait précisément le génocide arménien. Je ne peux que donc saluer l'attitude courageuse qu'a eue l'auteure en maintenant la publication de son roman et en choisissant de garder son libre arbitre malgré le risque de condamnation. Fort heureusement, Elif Shafak a été acquittée (Ouf ! La liberté d'expression est sauvée !).

Le point négatif (parce qu'il faut bien en trouver) serait pour moi la multiplicité des personnages. Parfois, on a l'impression de ne plus savoir qui est qui, car les histoires sont imbriquées les unes dans les autres. La lenteur du récit m'a parfois dérangé également. Certaines scènes à mon sens sont inutiles et ajoutent de la lourdeur au livre qui est déjà bien assez épais.

Malgré tout, je ne peux conseiller la lecture de ce roman qui reste résolument bien écrit et utile pour comprendre l'Histoire.
Lien : http://mademoisellechristell..
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Elif Shafak démarre son histoire par la tentative d'avortement de Zeliha, une jeune Istanbouliote des années 80. de retour au domicile familial, chez les Kazancı, Zeliha – autant par provocation que par désespoir – s'empresse de raconter à sa mère, ses soeurs et sa grand-mère son curetage raté en évoquant une intervention divine qui l'aurait empêchée de mener à bien son acte. de l'autre côté de la planète, Rose, une jeune mère Américaine conformiste, se sépare de son époux arménien après une très brève union, ne supportant pas la famille trop présente de Barsam. Par provocation et par peur de la solitude, elle décide de sortir avec un étudiant turc, Mustapha. Elle espère ainsi empoisonner la sérénité de son ex-belle famille en hébergeant sous son toit l'ennemi héréditaire des Arméniens alors qu'elle élève la petite fille issue de son mariage avec Barsam.
Vingt ans se sont écoulés. Amy (Armanoush), la fille de Rose et de Barsam, décide de partir à Istanbul, à la découverte de ses origines, sans en dire un mot à ses parents. Elle logera chez les Kazancı, son beau-père Mustapha étant le dernier héritier mâle de la lignée. Accueillie chaleureusement, elle se lie d'amitié avec Asya, la bâtarde de Zeliha. Tous les éléments sont en place pour que le destin assemble ses pièces éparses entre les continents et les époques.
le roman d'Elif Shafak est sans ambiguïtés dans son propos : oeuvrer à la grande réconciliation des Arméniens et des Turcs en n'ayant pas peur d'affronter L Histoire et en montrant tout ce qui unit les deux peuples au-delà de l'épisode douloureux du génocide et de sa négation. Elle met tout son poids dans une démonstration qui peut sembler parfois lourde : illustrations redondantes sur la similitude des plats dans la cuisine turque et arménienne, même mode de fonctionnement familial, même sensibilité au magique... Mais quelle générosité dans son propos !
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J'avais un horizon d'attente assez élevé pour ce livre. Je n'avais encore jamais lu d'ouvrages de cette autrice, mais en avais entendu beaucoup de bien. Et tout le monde semble la connaître. Cela explique peut-être pourquoi j'ai été un peu déçue.
Le sujet principal s'avère complexe (le génocide arménien), et j'ai conscience que le traiter dans une fiction relève du défi. J'ai toutefois trouvé que l'autrice ne prenait pas véritablement de risques (c'est du moins comme cela que je l'ai vécu, je serais ravie que l'on me prouve le contraire).
Le premier chapitre est extrêmement bien écrit (je l'ai lu en anglais), prometteur. Une jeune femme en apparence forte et indépendante, déambule dans les rues d'Istanbul. Les descriptions sont vivantes, la voix du narrateur agréable, les enjeux de taille (il est rapidement question d'avortement). Toute une constellation de personnages féminins variés entrent rapidement en scène. Mais l'intrigue se focalise sur deux personnages, que je n'ai pas trouvé particulièrement sympathiques, et assez artificiels (du genre à citer des philosophes pour se donner un air savant). J'admire toutefois le dénouement, les descriptions du café Kundera, ou les petites incursions vers le fantastique avec les djinns.
Je pense qu'à l'avenir, je lirai d'autres oeuvres d'Elif Shafak.
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C'est le livre de Valérie Manteau, "Le Sillon", dans lequel elle parle beaucoup de "La Bâtarde d'Istanbul", qui m'a décidé à lire ce roman turc qui traînait depuis plusieurs années sur mes étagères. J'avais déjà lu "Soufi, mon amour" de la même auteure, que j'avais bien aimé, sans plus.
Sans tabous ni complexes, Elif Shafak brosse le portrait d'une Istanbul contemporaine, cité cosmopolite tiraillée entre l'Orient et l'Occident, encore agacée par la cicatrice du génocide arménien, à travers les destins croisés de deux familles : l'une atypique, les Karanzi, Turcs dont les mâles sont décimés à l'âge de 40 ans, composée de 4 générations de femmes vivant sous le même toit, et les Arméniens Tchakhmakhchian, plus traditionalistes, émigrés aux Etats-Unis dans les années 20. La curiosité d'une jeune Arménienne-Américaine à la recherche de ses racines va faire se réunir tout ce petit monde-là d'une manière peu subtile, pour le meilleur et pour le pire...
Les soeurs turques de la famille Kazanci forment les figures principales de ce roman, étouffant d'un amour possessif leurs nièce, soeurs, fille, mère, grand-mère, qui lisant l'avenir dans le marc de café, qui s'habillant sexy pendant que l'autre écoute les confidences de deux djinns campés sur ses épaules, qui jurant comme un charretier tout en pratiquant l'amour libre, qui faisant ses prières, cuisinant le matin et enseignant l'histoire nationale l'après-midi pendant que l'autre travaille dans son salon de tatouage...
J'ai d'abord cru aimer la psychologie des personnages, avant de déchanter devant des ficelles trop grosses...
L'auteure parvient à évoquer le génocide arménien de manière très libre (elle a été condamnée puis acquittée pour des propos tenus par ses personnages, rappelons-le), ses personnages sont pétris de contradictions, la nourriture et la cuisine sont omniprésentes (miam ! elle donne même une recette complète...) mais elle nous sert un condensé d'opinions à bâtons rompus au Café Kundera dans des dialogues peu réalistes, célèbre café d'Istanbul où une poignée d'intellectuels se retrouvent pour deviser sur l'alcool, le sexe, la religion, le multiculturalisme... ou encore le cybercafé Constantinopolis, où des expatriés tentent de recoller vainement les morceaux de leur pays et de leur passé.
Si l'intrigue n'est pas exceptionnelle (c'est davantage un prétexte pour évoquer certains sujets chers à l'auteure) et la fin prévisible, je me suis laissé porter par cette balade littéraire dans les ruelles bigarrées de cette ville coupée en deux par le Bosphore, où des Turcs, des Arméniens, des Juifs et des Grecs s'évertuent encore à essayer de vivre ensemble, malgré tout.
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Comme j'avais aimé et été spirituellement inspiré par Soufi mon amour j'ai acheté ce livre d'Elif Shafak avec beaucoup d'attente. Malheureusement je n'ai pas retrouvé la spiritualité et l'amour de Soufi mon amour. Je suis un peu déçu et je vais certainement vite oublier ce livre.
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