Résine

Que dire, si ce n'est que ça se lit en dix minutes. le graphisme enfantin nous fait supposer qu'il s'agit là d'une BD Jeunesse. Je me suis donc demandée si ça pourrait instruire de jeunes esprits. Ma réponse est non.
L'histoire se concentre sur le destin de Résine, sorcière de son État, qui termine au bûcher à moults reprises mais tel un Phénix, renaît de ses cendres. Elle semble incarner les valeurs du féminisme comme ses collègues sorcières: elles guérissent, portent parfois le pantalon, vivent comme elles l'entendent, quittent leur mari et travaillent (certains hommes acceptent volontiers de garder les enfants).... Elles combattent pour leur droit à la "sorcellerie" en étant mal embouchées.... Ce gain de droits par la force des mots, sans finesse et par les cris et la colère m'ont laissée dubitative.... un bd sans intérêt... Sur le thème des sorcières on trouve nettement mieux écrit ! Encore une fois, tant pis !

Cet album alternatif, aux illustrations enfantines, a tout de même un discours engagé mais plutôt à destination des adultes. le trait d'Elodie Shanta est maintenant facilement reconnaissable : un dessin très coloré et simplifié. En réadaptant avec son propre style les histoires de chasses aux sorcières, elle se questionne sur des problématiques historiques, pourtant toujours d'actualité, notamment autour des rapports entre les hommes et les femmes. Mais elle retourne la situation en affirmant que ces multiples bûchers contribuaient à accroître la puissance de ces femmes et ne les faisaient pas disparaître, bien au contraire. le décalage entre une histoire assez sombre et la légèreté des illustrations aurait pu être efficace, mais ne contribue pas à nous faire retenir les points marquants et « scandalisants » qui sont abordés.