Citations sur Le pousse-pousse (35)
Dans ce bas monde, les paroles vraies sont rares. Un visage de femme qui rougit vaut cependant mille paroles vraies.
Lui avec ses longues jambes, il faisait de grands pas.Les reins bien dressés, il courait sans bruit, sans agiter les brancards du pousse, de sorte que le client sur son siège, éprouvait une sensation de confort et de sécurité....
Mobilité, précision, élégance, tels sont les mots qu'on peut employer pour qualifier son style.
Courir vite sans donner l'impression de hâte , sans provoquer chez le client de l'appréhension, voilà une qualité rare...
Lui, le malheureux, le déchu, l'"individualiste" qui croyait pouvoir réussir tout seul, quand donc serait-il enterré avec cette société cruelle et pourrie qui l'avait enfanté?
Un homme est façonné par ses expériences. Il est inutile d'espérer voir une pivoine pousser dans un désert.
Une oie sauvage, même si elle ne cacarde pas, recherche tout de même la compagnie de ses semblables.
Son coeur s'était endurci. Dans ce monde injuste, un pauvre ne pouvait se défendre qu'avec un coeur dur pour préserver sa liberté, une liberté dérisoire !
On fit marcher un vieux phonographe, emprunté on ne sait où, et qui émettait des sons aussi grinçants que les hurlements d'un chat auquel on a marché sur la queue. Quatrième Seigneur ne s'en trouvait nullement gêné ; tout ce qu'il demandait, c'était du bruit !
Parmi les tireurs, les ennuis de chacun servaient de sujet de conversation à tous. Au coin des rues, dans les maisons de thé, dans les cours, chacun racontait, en l’arrangeant, sa petite histoire, qui devenait un bien public et se propageait comme une chanson populaire. Siang-Tse était un campagnard ; il n’avait pas la parole aussi rapide que les citadins. Il n’avait d’ailleurs aucune envie d’imiter ces mauvaises langues. Son histoire, il la gardait pour lui-même.
Comme il connaissait l'histoire de ce pousse, Siang-tse n'était pas très chaud pour l'acheter. Des pousses à vendre, on en trouvait partout; alors pourquoi précisément celui-ci, acheté grâce à la vente d'une fille et vendu à cause de la mort d'une femme ! Tigresse, elle, ne s'embarrassait nullement de ces considérations. Pour elle, l'essentiel était le prix.
Siang-tsé, le gaillard superbe, le tireur de premier plan, devint maigre et crasseux, et se rangea parmi les tireurs de la dernière catégorie.....
Autrefois il avait une conscience autrement plus noble de sa profession: il avait à charge une vie humaine!
Maintenant, un accident qui coûterait la vie à son client ne lui ferait ni chaud ni froid.Un homme, c'est fait pour mourrir, non!