AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782842614423
380 pages
Le Serpent à plumes (11/09/2003)
2/5   1 notes
Résumé :
Tout juste âgé de dix-neuf ans, le jeune Kikuhito apprend le difficile art d'aimer auprès d'un écrivain âgé, le Professeur, et découvre dans le journal intime que le vieil homme a tenu à New York, les heurs et malheurs de la vie sentimentale et sexuelle d'un esthète libertin. Le Professeur y décrit ses relations intimes avec un jeune homme et une étudiante japonaise, et enseigne, ainsi à son élève l'art de cultiver les affinités électives entre personnes des deux se... >Voir plus
Que lire après Maître Au-delàVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
La structure narrative de Maître Au-delà s'inspire largement de celle du Pauvre coeur des hommes de Sôseki. Dans une première partie, le récit est autodiégétique, le narrateur Kikuhito parle de sa rencontre avec le maître et ses tentatives pour percer les secrets de cet écrivain plutôt mystérieux. Dans la seconde partie, le lecteur assiste à une sorte de digression lorsque le jeune homme part en Europe pour voyager avec ses parents. Enfin, la troisième et dernière partie du texte va consister en une sorte de confession de l'écrivain fantasque, sous la forme d'un journal envoyé à son jeune disciple. La différence principale entre ces deux ouvrages réside essentiellement dans la teneur de ces aveux. Dans l'oeuvre de Sôseki, le maître se suicide après avoir confessé dans une longue lettre sa propre noirceur. Dans le roman de Shimada Masahiko, pastiche ironique du Pauvre coeur des hommes, le maître se retire dans un asile après avoir livré à Kikuhito le récit de sa vie déréglée, des dérèglements consentis pour nourrir son écriture.

Maître Au-delà est un soufflé. Un bon gros soufflé qui promet un régal. Mais qui retombe avec un fracas étourdissant. Certainement le bruit des illusions brisées… Influencé par le quatrième de couverture, je m'attendais à la description d'une relation triangulaire entre le maître, sa femme et le jeune disciple influençable qu'il aurait initié à l'homosexualité. Fans d'uranisme, passez votre chemin…La lecture de ce livre ne satisfera absolument pas votre voyeurisme…En revanche, si votre intérêt pour la sexualité est plus général, vous serez comblés…Pendant près de cent pages vous suivrez les tribulations libertines d'un jeune japonais qui multiplie les partenaires, les positions, les expériences…Les termes que choisit Kikuhito pour décrire cet étalage écrit de chair et de libidinosité sont d'une sobriété naïve : « pornographie émaillée de verbiage » (p. 297). Ne sois donc pas bégueule ! C'est du cul pour du cul et puis c'est tout ! Oh oui il y a un pseudo-discours derrière tout ça…Un pseudo-message bouddhique qui prônerait que le monde serait parcouru par l'amour et que ce dernier constituerait l'énergie vitale, première et originelle. Personnellement, j'ai beaucoup de mal à voir en ces confessions impudiques une ode à l'amour, aussi maladroite puisse-t-elle être. En d'autres termes, la mise en place de l'intrigue promet un grand moment de littérature alors que malheureusement la conclusion consiste en une pirouette un peu facile, à l'instar du maître qui se cloître dans un hôpital psychiatrique pour signifier, à gros traits appuyés, qu'il se coupe du monde.

Enfin, et c'est peut-être le plus perturbant, le personnage de Kikuhito, supposé central dans le récit, subit un traitement un peu bâclé. Non seulement ne connaît-il aucune évolution signifiante, mais en plus, ce n'est pas à lui qu'est consacré le dernier
chapitre du livre ! Mais bien à une amante du maître qui s'est vouée au bouddhisme. Comme si on n'avait pas déjà compris l'importance que cette philosophie a pour l'auteur…

Pour conclure sur une note positive, il faut mentionner la présence de certains aphorismes plutôt bien sentis. La réflexion sur l'art romanesque n'est pas inintéressante, bien que parfois un peu caricaturale. La figure de l'homme de lettres qui se livre aux excès pour le bien de sa littérature est, en effet, un poncif… Enfin, le style est fluide, agréable à lire (à supposer que la traduction respectât autant que faire se peut la prose originale). Les références culturelles sont nombreuses et témoignent de l'extrême érudition de l'auteur.
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (1) Ajouter une citation
C’est plus drôle d’écrire un roman avec son corps qu’avec un crayon. Ça n’a rien d’intéressant d’écrire à propos d’un menteur et séducteur. Il faut le devenir. Tu n’es pas d’accord ? Il est aisé de distinguer les vrais écrivains des faux. Ce qui les démarque clairement, c’est s’ils mentent au péril de leur vie, ou pas.
Commenter  J’apprécie          30

autres livres classés : confessionsVoir plus

Autres livres de Masahiko Shimada (1) Voir plus

Lecteurs (9) Voir plus



Quiz Voir plus

L'érotisme en littérature

Lequel de ces romans de Diderot, publié anonymement, est un roman libertin ?

Le Neveu de Rameau
Les Bijoux indiscrets
Le Rêve de D'Alembert
La Religieuse

6 questions
354 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature libertine , érotisme , érotiqueCréer un quiz sur ce livre

{* *}