« Namiko, pardonne-moi d'avoir gardé le silence depuis des années sur mes parents et la bombe atomique »
Ainsi commence la lettre que découvre Namiko à la mort de sa mère et cette phrase est assez significative de ce court roman d'à peine plus d'une centaine de pages.
Dans « Tsubaki » ( le camélia, en japonais),
Aki Shimazaki mêle l'histoire intime et l'Histoire du Japon dans ce qu'elle a de plus effrayant, la bombe atomique lâchée par les Américains sur Nagasaki le 9 août 1945.
L'horreur est suggérée, avec délicatesse, mais ce n'est pas le centre du roman qui traite surtout de liens familiaux, de mensonges, de trahison, de déception qu'éprouve une adolescente à l'égard d'un père qu'elle vénérait jusqu'à commettre l'irréparable, de secrets profondément enfouis jusqu'à ce que l'approche de la mort vous en délivre. Un roman qui donne aussi un aperçu intéressant de la société japonaise et de ses codes au début du XX e siècle.
Un style très épuré, des phrases courtes, l'auteure japonaise qui vit à Montréal et écrit en français livre ici un roman plein de pudeur et de poésie, un réel plaisir de lecture.
En cherchant les autres titres de
Shimazaki, j'ai appris que Tsubaki faisait partie d'un ensemble de cinq récits , « le poids des secrets », centrés sur des personnages différents éclairant chacun un aspect de l'histoire....ou comment augmenter ma pile de livres à lire ...