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4,14

sur 1932 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Voici tout juste 70 ans, le 9 août 1945, une bombe au plutonium baptisée par les américains “Fat Man” réduisait en cendres la région de Nagasaki et précipitait la capitulation du Japon.
Quelques heures avant l’apocalypse atomique, un homme dans la force de l’âge absorba sa potion matinale loin de se douter qu’elle contenait du cyanure de potassium. Par une incroyable coïncidence de l’Histoire, la meurtrière au nombre des rares survivants accomplissait le crime parfait.

Yukiko est aujourd’hui âgée. Demain elle ne sera plus de ce monde et sa fille Namiko connaîtra dans le détail le drame familial si longtemps enfoui dans son cœur. Le terrible secret est maintenant entre les mains de son notaire. Il est des cruautés que l’on ne peut pas emporter avec soi dans la tombe...

Premier volet de la pentalogie “Le poids des secrets”, “Tsubaki” est un petit bijou d’écriture à savourer l’espace d’une bonne heure. Ce roman sans fioriture marque, plus que sûrement, le début d’un long bail en compagnie de l’auteure Aki Shimazaki qu’il me tardait de découvrir.

En cette période de l’année les fleurs de camélia ne jonchent plus, intactes, le jardin d’agrément : dommage ! J’en aurais bien ramassé une avec corolle, étamines et pistil comme aimait tant le faire Yukiko.
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Au soir de sa vie, Yukiko décide de se libérer enfin du terrible secret qui pèse sur son âme depuis plus de cinquante ans. Dans une lettre à sa fille rédigée juste avant de se donner la mort, elle raconte son enfance et son adolescence, jusqu'à ce jour pour elle doublement fatidique du 9 août 1945, où la bombe atomique qui anéantissait Nagasaki effaçait du même coup toute trace de l'acte indicible qu'elle, Yukiko, venait de commettre à quatorze ans.


La concision et le dépouillement du texte, sa manière de ne laisser qu'entrevoir les abîmes intérieurs de ses personnages, démultiplient la force de cette histoire, toute de pudeur, de délicatesse et de non-dit. L'essentiel de la charge émotionnelle du roman vient de ce qu'il suggère au-delà des mots et du récit lui-même : en particulier, la béance qu'a dû devenir la vie de Yukiko, quand l'atroce et inimaginable destruction de sa ville, bientôt suivie par l'effondrement de son pays, est venue, telle un terrible châtiment, démultiplier son crime à l'infini, en même temps que le réduire à l'état d'un minuscule et invisible fait divers. L'adolescente se retrouvait désormais, et à jamais, sous le poids d'un secret familial et d'une culpabilité d'autant plus écrasants qu'ils étaient devenus dérisoires et indécents face à l'Histoire.


En un tour de force d'une seule centaine de pages, drame personnel et tragédie historique s'entremêlent dans une confusion de douleur, de stupeur et de honte qui, malgré le temps, le silence et la poursuite de la vie, laisseront des traces indélébiles destinées à resurgir malgré tout. L'on demeure durablement hanté par la puissance d'évocation, les profondeurs abyssales et la beauté épurée de cette oeuvre. Coup de coeur.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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« Il pleut depuis la mort de ma mère. »
Première phrase, étrange, énigmatique, de ce court roman. Un être aimé disparait et nous voilà brutalement enveloppé de cette tristesse qui grisaille tout autour de nous et en nous…
La vieille maman s'appelait Yukiko. Adolescente, durant la seconde guerre mondiale, elle habitait Nagasaki. C'est une rescapée de la bombe atomique qui pulvérisa la cité. Yukiko est une taiseuse qui rechigne à raconter cette abomination : ces milliers de femmes et d'hommes évaporés dans un souffle incandescent.
Yukiko a un lourd secret terré au plus profond de son âme. Ce fut grâce à ce lourd secret, cet acte funeste, qu'elle échappa au bombardement de Nagasaki tandis que son père y mourut. C'est avec soulagement que, dans son testament, elle le livre à sa fille.
Pour les enfants, les parents paraissent souvent lisses et sans histoires. Mais parfois, il suffit d'un petit papier oublié dans le fond d'un tiroir, d'une confidence qui s'échappe d'une porte entrouverte, d'un retour inopiné à la maison, pour qu'ils prennent soudainement conscience, les yeux écarquillés, de leur âpreté, de leur rugosité, de leurs mensonges et de leurs non-dits.
Le père de Yukiko, cet homme qu'elle aimait tant, qui lui apprit tant de choses, n'en était pas moins un homme cruel, tyrannique et manipulateur. Il fallait bien qu'elle libère tous ceux qu'il tenait sous sa poigne de fer.
Cette cruauté, Yukiko ne pourra jamais l'oublier ; une cruauté bien plus forte que la guerre et cette bombe atomique lancée sur Nagasaki.
Dans ces quelques feuillets qui accompagnent son testament, elle raconte aussi à sa fille son premier amour avec Yukio, prénom bizarrement si proche du sien. Son cri « Je t'attendrai toujours ! » résonnera sa vie durant à ses oreilles quand elle lui tourna à jamais le dos.
Au milieu de la grisaille tout autour de Yukiko et en elle demeure, comme une vaine espérance, le rouge des camélias, des « Tsubakis ».
Comment fait Aki Shimazaki pour parler d'autant de choses en si peu de mots et dans un style aussi épuré ? les méandres de l'âme humaine ; la détresse, le premier amour, l'amertume, et la cruauté ; une société corsetée ; le fanatisme des guerriers japonais et le carnage de Nagasaki ; le blanc de la neige, le rouge des camélias, et le vent qui souffle à travers une forêt de bambous.
Un livre rare qui m'a profondément ému.
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"Il pleut depuis la mort de ma mère"....
Première phrase poétique et bouleversante qui introduit ce premier
opus de ce "Poids des secrets"...que je débute enfin !!

Coffret de 5 textes brefs de cette auteure japonaise, qu'un ami m'a offert à l'aune de la nouvelle année 2015... je profite de ce nouveau Printemps
pour faire des tris , relire ou simplement lire "mes orphelins" injustement abandonnés", en attente !

"Tsubaki": Une petite perle épurée... où Aki Shimazaki nous raconte les drames vécus par les Japonais, entre les bombes lâchées sur Nagasaki et
Hiroshima...et l'histoire d'une famille et ses secrets. La grande Histoire qui fusionne des destins individuels, contenant chacun des violences inouïes, qu'elles soient massives, guerrières, ou morales, anéantissant des individus au sein de secrets de famille, inaudibles !!

"Mon fils lui dit :
-Qu'est-ce qu'il y a dans la tête de ceux qui nous conduisent à pareilles catastrophes ?
ça doit être la haine, ou le racisme, ou la vengeance. (...)
-Il y a des cruautés qu'on n'oublie jamais. Pour moi, ce n'est pas la guerre ni la bombe atomique. Je jetai un regard sur son visage. "Alors, de quelles cruautés tu veux parler, maman ?" Je voulais le lui demander, mais je me suis retenue." (p. 18-19)

Une femme, fille unique, enterre sa mère... après sa disparition, son avocate lui fait signer tous les papiers concernant la succession, tout en lui transmettant deux lettres ultimes , rédigées par sa maman...La première à son attention, la seconde, la fille doit la remettre à son oncle, le demi-frère maternel dont elle découvre l'existence. Elle doit le rechercher pour lui remettre cette dernière missive... Nous découvrirons ainsi un insupportable secret de famille...
En parallèle nous lisons les descriptions des conflits, les souffrances, les massacres que subirent e Japon et ses "sujets" ; ces derniers devant une totale obédience à leur empereur, Hirohito !....

Violences infinies subies tant dans la sphère privée que dans la sphère publique, politique, historique du pays !

"Il n'y avait plus d'études. Nous devions travailler dans une usine réquisitionnée par l'armée. Notre travail était tous les jours le même. On s'asseyait devant le tapis roulant et on assemblait des morceaux en métal : des parties d'avions de combat. Ce travail était ennuyeux et fatigant.
Un jour, dans le bois de bambous, Yukio me dit : -La guerre se terminera bientôt. Il le faut. On ne pourrait pas gagner la guerre même en faisant
travailler les enfants. Il n'y a pas de liberté. Pas du tout. On n'a pas le droit de dire ce qu'on pense. Ce n'est pas à cause de la guerre. C'est une mentalité dangereuse qu'on a ici. On ne cherche que le pouvoir. On ne fait pas la guerre pour la liberté. "(p. 51-52)

Un style très épuré, fluide... un grand sens de la narration qui nous tient en haleine !
Très heureuse de cette première lecture... Je vais poursuivre mon immersion dans l'univers de Aki Shimazaki !
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La mère et la grand-mère de la famille, Yukiko a toujours gardé un secret sur son passé, comme tous ceux qui ont beaucoup souffert en général, ai-je pensé.
A quelques jours de son décès, elle se décide à faire des confidences, à révéler une part de ses secrets.
Elle n'hésite pas à confier que pour elle, ce n'est pas la guerre, ni la bombe de Nagasaki qui ont été terribles mais bien un drame personnel.
Yukiko meurt et dans une lettre qu'elle a laissée à sa fille, elle révèle son lourd secret de famille lié à son père, à un demi-frère.
Ce que j'ai trouvé étonnant dans le livre, c'est l'opinion de la grand-mère au sujet des Américains et de leur objectif en envoyant les bombes atomiques sur le Japon.
Un point de vue très original qui m'a fait beaucoup réfléchir.
Un petit roman étonnant écrit par Aki Shimazaki, née au Japon, qui vit à Montréal depuis 1991, tellement étonnant et bien écrit que je ne manquerai pas de lire les quatre autres livres qui font partie de la pentalogie.
Ce n'est pas tous les jours qu'on fait une si belle découverte en tant que lectrice.
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Tsubaki, c'est le nom du camélia en japonais. La narratrice s'appelle Namiko. Elle nous partage un pan de l'histoire de sa mère Yukiko, qui est aussi le personnage principal du récit. Celle-ci dit un matin : « J'aimerais mourir comme tsubaki. »
Il pleut sur le paysage qui ouvre les pages de ce court roman. Nous sommes au Japon, à une époque contemporaine, proche de maintenant. C'est le soir d'une vie, c'est un secret de famille comme tant d'autres qui prend ses racines à Nagasaki durant la seconde guerre mondiale, et bien avant même.
Nagasaki, 9 août 1945... Derrière cette date qui dit l'horreur apocalyptique, c'est aussi pour Yukiko qui survécut, une autre date, une coïncidence comme l'ironie du destin sait jouer avec cela...
Le texte est une comète qui dévaste les âmes et les coeurs.
C'est le poids et la délivrance d'un secret cinquante ans après Hiroshima et Nagasaki.
Il suffit d'une lettre en forme de testament où la narratrice sa fille découvre ce secret peu après le décès de sa mère... Deux lettres rédigées par la main de sa mère sont remises par le notaire à Namiko, l'une pour elle et l'autre pour le demi-frère de sa mère, dont elle découvre alors l'existence...
Ce secret, longtemps enfoui sous les décombres d'une ville détruite, c'est celui d'un adultère, mais c'est aussi celui d'un meurtre... Les mensonges d'un père résonnent douloureusement dans ce dévoilement d'une vieille dame au crépuscule de sa vie lorsqu'elle écrivit cette lettre dédiée à sa fille, elle se souvint qu'elle fut une toute jeune adolescente lorsque ses illusions se brisèrent, lorsqu'elle découvrit l'indicible derrière les murs d'une chambre à peine plus épais que la blessure d'un rêve, lorsqu'elle commit l'impensable tandis que quelques heures plus tard le souffle d'une bombe atomique transformait le bois en cendres, la pierre en sable, l'eau en feu et des êtres humaines en chagrins éternels...
Comment imaginer que cette vieille dame qui écrit à sa fille la narratrice pour lui délivrer ce secret, fut cette adolescente douce, enjouée, amoureuse, éprise de la lumière de l'azur et de la beauté des fleurs.
J'ai aimé l'écriture sobre, épurée d'Aki Shimazaki, auteure que je découvre ici, dans ce premier volet d'une pentalogie intitulée le poids des secrets.
C'est une variation douce et implacable sur l'inexorable cheminement du destin. L'ironie du destin justement effaça le meurtre parfait par la déflagration d'une bombe et les cendres qui recouvrirent la ville de Nagasaki.
Comment garder un secret scellé dans le coeur, comment en porter son poids, son cri toute une vie, comment le transmettre aux siens, aux générations d'après ? Qu'en feront-ils ? Il est sans doute plus facile de le faire une fois que la mort est là...
Et puis, que serait devenu ce secret si une bombe atomique n'était pas venue recouvrir sous les gravats d'une ville totalement détruite cette tragédie personnelle ?
Entre douceur et cruauté, entre poésie et barbarie, nouant l'intime à l'universel, la violence est souterraine, se promène aux abords d'une chambre où se conjuguent la nudité clandestine, les tyrannies et les trahisons, j'ai été saisi par ce texte concis qui m'a tenu en haleine dans un paysage de fleurs et de cendres.
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« Tsubaki » qui signifie camélia en Japonais, est le premier récit de la pentalogie d'Aki Shimazaki - « Le Poids des secrets ».

Nagazaki. 9 août 1945 à 11h02 du matin. Une bombe nucléaire vient d'être larguée sur cette ville. A cet instant précis, Yukiko est une jeune fille en fuite à la recherche de sa mère. Survivante de cet apocalypse, sa vie restera à jamais tâchée d'un lourd secret...Yukiko vient de mourir à plus de soixante ans. Namiko, sa fille, vient de se voir remettre des mains du notaire deux enveloppes. La première adressée à un oncle dont jusqu'à ce jour elle en ignorait l'existence. Puis une seconde, dans laquelle elle découvrira lors de sa lecture qu'il s'agit de la confession posthume d'une mère à sa fille. La révélation d'un lourd secret...

Aki Shimazaki nous invite à plonger dans le passé de Yukiko. de vivre une partie de son enfance au coeur de cette période si douloureuse de la Guerre au Japon qui marquera à tout jamais ce pays.

« Tsubaki » est un roman court, voir très court, tout en nuances, et délicatesses. A la fois poétique, pudique, émouvant, d'une profonde sensibilité. Un joyau taillé d'une manière juste avec une grande finesse d'exécution. Il mêle à la fois la tragédie et l'amour. Les personnages sont profondément humain, et très attachants. Ils relatent avec précision l'histoire des drames au sein de deux familles. « Tsubaki » est également un roman qui suscite bon nombre de réflexions sur les agissements des américains lors de cette période. L'avant et l'après bombardement sur Nagazaki.

Avec « Tsubaki », l'autrice nous offre un magnifique roman qui montre, que parfois, il suffit seulement d'une lettre pour apporter un nouvel éclairage sur l'histoire de sa famille.

Voici ma chronique d'un livre que j'ai choisi par hasard pour le Challenge solidarité 2023...et qui, au final, pour un premier contact avec la littérature japonaise, se solde par une très belle découverte, un Gros coup de Coeur, et surtout, le plus important, ma première contribution à ce Challenge.
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Un livre qui mêle Histoire et intimité. Un livre tout en délicatesse malgré le sujet traité.



Yukiko, une femme âgée, se confie à son petit fils sur le regard qu'elle porte sur les années de guerre et l'horreur des bombes atomiques qui ont mis fin à l'engagement du Japon.
Après cette discussion, elle meurt la nuit suivante.
Dans le testament qu'elle laisse à sa fille, elle a une requête, bien inattendue pour celle-ci, lourde de révélations, et du secret gardé toutes ces années.


Un récit en miroir des vies de cette famille en regard de la tragédie qui se dessine sur ce Japon fier et impitoyable .



Une écriture toute ciselée, toute en pudeur, très distanciée pour dire la tragédie des hommes quand elle rejoint celle de l'humanité.
Une élégance des mots comme la beauté de ces fleurs de camélia si appréciées au Japon.
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"_Il y a des cruautés qu'on n'oublie jamais. Pour moi, ce n'est pas la guerre ni la bombe atomique"

Cette phrase écrite dans les premières pages de : Tsubaki, le poids des secrets m'a abasourdie. Y a-t-il des cruautés qui dépassent le largage des bombes atomiques sur Nagasaki et Hiroshima?
Peu à peu, je rentre dans cette histoire, dans cette bouleversante histoire." d'amour" où une fille tue son père après avoir découvert la relation adultérine de celui-ci avec une femme dont le fils est son demi-frère et qui sera l'amour éperdu de son adolescence.
J'avoue avoir eu peur au début de lire ce livre, il parlait de la bombe atomique, j'avais été tellement boulerversée par le film : Pluie noire en 1989 montrant le destin meurtri et anéanti d'une jeune femme irradiée.
Tsubaki pose des questions sans réponse mais qui mérite toute notre attention.
"L'empoisonnement, les bombes atomiques, l'holocauste, le massacre de Nankin...
Était-ce nécessaire ? C'était selon elle, une question inutile après une pareille catastrophe. Ce qu'on peut faire, peut-être, c'est essayer de connaître les motivations des gestes.
Oui, je le crois, c'est essentiel : Comprendre, Comprendre, Comprendre
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Drame japonais, une triste histoire d'amour et de secrets de famille sur fond de bombe atomique.

Une mère d'origine japonaise avait toujours refusé de parler de sa jeunesse au Japon, de Nagasaki où elle habitait en 1945. Seules les questions de son petit-fils arrivent à la faire sortir de son mutisme. Mais elle décède subitement et sa fille prend alors connaissance d'une lettre laissée à son intention, une lettre lourde de secrets qui vont bouleverser l'image de la famille.

Un tout petit roman, mais lourd d'émotions exotiques et imprégné du parfum subtil des « tsubaki » (Tsubaki, c'est le nom du camélia en japonais.)

Une belle découverte, je ne pourrai m'empêcher d'ajouter la suite à ma PAL.
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