Big Brother

Il fallait que ça arrive : un livre de Schriver dont je ressors déçue.
Jusqu'ici j'avais toujours trouvé bluffante l'association d'une analyse au scalpel et d'un procédé d'écriture : la métaphore (le couple moderne est un championnat de tennis), l'ellipse (inouïe, pour Kevin), la symétrie et le chiasme (qui relient les deux vies d'Irina). Ici, en fait d'analyse subtile et malgré quelques morceaux de bravoure, on n'est jamais très loin des pages enquête de "Marie-Claire". Et foin de constructions savantes, Shriver s'en tient au twist comme n'importe quel auteur de thriller en mal d'inspiration. Ou plutôt aux twists puisqu'elle en enchaîne deux. le premier clôt logiquement l'histoire de ce régime insensé et c'est peu dire qu'on le voit venir de loin. le second est a priori plus intéressant et fait basculer le roman du côté de l'autofiction : oui, ce " big brother " est bien le frère de l'auteur atteint d'obésité morbide.
Première réaction : je m'en fiche. J'ai déjà des copines qui me racontent leurs malheurs, j'ai mon compte d'épanchements. Deuxième réaction : est-ce que ça n'ouvrirait pas sur une réflexion à propos de l'écriture comme recréation abusive du réel genre don Quichotte se ruant contre des moulins qu'il est le seul à ne pas voir ? Troisième réaction : ah ben non, Schriver en reste au premier degré du ras des pâquerettes. Tiens, ça me rappelle cette vieille pleureuse hystérique de Jean-Jacques confessant avoir piqué un ruban et se consolant de son forfait par le chagrin qu'il en éprouvait. Lionel, tu finiras dans le Lagarde et Michard!

Merci aux Editions Belfond et à Babelio Masse critiques de m'avoir offert ce nouveau roman de Lionel Shriver, auteure que j'ai découvert il y a quelques années avec le titre Il faut qu'on parle de Kevin, roman qui m'avait marqué, percuté.

Big brother raconte l'histoire d'une famille américaine, confrontée au problème de l'obésité. Pandora, jeune femme active, chef d'entreprise, mariée, mère de deux enfants accueille son frère Edison chez elle pendant 2 mois, frère qu'elle n'a plus revu depuis 5 ans. Alors, le choc des retrouvailles fut rude car Edison a énormément grossi et atteint un poids record de plus de 160 kilos. Edison est infect, sans gêne, insupportable, surtout aux yeux de Fletcher, le mari de Pandora qui lui, est rigide, notamment au niveau de l'hygiène alimentaire.

La rencontre entre Edison et Fletcher ne se fait pas sans heurt et Pandora va devoir faire le choix très difficile entre aider son frère à se sortir de cette obésité handicapante tout en préservant son mariage. Pas facile !

J'ai moyennement aimé l'histoire. Trop caricaturale, trop stéréotypée : d'un côté, l'obésité d'Edison, décrite comme vraiment trop obèse et de l'autre la psycho-rigidité de Fletcher, qui tient une autodiscipline sans faille.

Mais, par contre, j'ai adoré le style de l'auteure : Lionel Shriver écrit d'une façon directe, sans détour, descriptions percutantes. Un bon point pour le style. le livre traite de beaucoup d'aspect de la vie quotidienne : amour, fratrie, obésité, régime, travaille, éducation des enfants.

Un bon roman, distrayant, parfois émouvant. J'ai lu 3 romans de cette auteure. le meilleure à mes yeux reste Il faut qu'on parle de Kevin.

Eh bien, encore une fois Lionel Shriver parvient à nous emmener là où elle veut ! Si j'ai détesté le personnage un peu arrogant d'Edison dans les premiers chapitres, il finit par être moins imbuvable au fil des pages. Fletcher et son autoritarisme n'en font pas non plus un personnage très apprécié/able...du moins, jusqu'à ce qu'il nous laisse entrevoir un aspect plus touchant de sa personnalité. Quant à Pandora, jai oscillé d'un côté à l'autre.

L'intrigue est assez simple mais permet une réflexion profonde sur un thème qui nous rassemble tous : la nourriture et le rapport à notre corps et notre poids et brasse assez large dans le large spectre des problèmes alimentaires. C'est un livre qui parlera donc à beaucoup d'entre nous, qui permet d'ouvrir une réflexion sur notre propre rapport à la nourriture et qui fera écho pour pas mal de monde.

Les relations familiales, ce que l'on est prêt à supporter des membres de sa famille, ce qu'on leur doit (ou pas), est le deuxième thème de ce roman. Peut-être un peu à l'arrière plan derrière le mastodonte qu'est la nourriture, mais les questions posées sur celles-ci ouvrent, elles aussi, la porte à la réflexion.

Sans oublier la fin, qui m'a largement surprise...mais je n'en dirais pas plus ! À lire donc !

L'entreprise de Pandora rencontre un succès inattendu. Son mari Fletcher, ébéniste talentueux, est aussi minutieux dans la maîtrise de sa vie que dans la réalisation de ses meubles précieux: horaires rigides et imperturbables, alimentation ascétique, sorties cyclistes chronométrées. Les enfants de Fletcher ont trouvé leur équilibre, adolescents plutôt bien dans leur peau. Quand Edison, le frère de Pandora s'annonce, on sent bien que l'édifice familial est peut-être plus fragile qu'il n'y paraît. Et à la descente d'avion, Pandora ne reconnaît pas immédiatement son frère: elle attend un jazzman prometteur, elle accueille un obèse qui peine à marcher. Après quelques semaines à la maison, décision drastique: Pandora et Edison vont s'installer ensemble, pour suivre un régime draconien à base de sachets protéinés. Succès ou échec?
Après le KO debout de "Il faut qu'on parle de Kevin", j'ai été un peu déçue par Big Brother. Pourtant, les personnages sont tous crédibles, pourtant le sujet est bien rarement abordé, pourtant l'intrigue est menée de main de maître. Lu avec plaisir, avec néanmoins une distance persistante.

Pandora n'a pas revu Edison, son beau gosse de musicien de frère, depuis des années. Même si il a un peu tendance à se la jouer, et bien qu'elle ait elle-même besoin de quelques compliments sur sa propre et toute nouvelle réussite, elle se réjouit de le revoir. Sauf qu'il a pris plus de 100 kgs, et qu'en attendant une prochaine et hypothétique tournée il s'installe entre elle, son mari « straight aged »et les deux enfants de ce dernier. Soulagée au moment de son départ, elle ne peut cependant se résoudre à laisser son frère en proie à cette obésité morbide : elle va agir… Comme l'écrivaine aurait aimé agir pour son propre frère….
Lien : http://www.reseau-colibris.fr

Je ne connaissais pas Lionel Shriver et je suis ravie de cette première lecture, un livre fort intéressant sur le thème du surpoids. le début du livre, c'est-à-dire les 100 premières pages, est un peu long et je commençais un peu à m'ennuyer quand le second chapitre est passé à la vitesse supérieure et l'action s'est enfin accélérée, quand Pandora décide qu'elle va aider son frère à perdre 100 kilos. La fin m'a causé une très grande surprise et donne au livre un registre plus grave, plus sombre. Entre réalité et fiction nous ne savons plus où nous sommes.

Je voulais lire depuis longtemps un livre de Lionel Shriver... C'est chose faite et je suis un peu mitigée. Bien que le roman brasse des thèmes intéressants(les relations entre frères et soeurs, les rapports à la nourriture, la réussite sociale) avec humour et profondeur, le retournement final m'a vraiment dérouté.

Livre lu dans le cadre d'une opération Masse Critique : merci à Babelio et aux éditions Belfond.

Pandora, une femme d'affaires en pleine réussite, retrouve son frère Edison, qu'elle n'a pas vu depuis quatre ans. Celui-ci est un musicien de jazz renommé et n'a pas beaucoup de temps à consacrer à sa famille. Mais à l'aéroport, la surprise est de taille : Edison pèse pratiquement cent kilos de plus que la dernière fois qu'elle l'a vu !
Le roman se découpe en trois parties : dans la première, Pandora raconte comment son frère va peu à peu semer la discorde dans le couple qu'elle forme avec Fletcher, un homme lui-même obsédé par la nourriture mais dans l'extrémité inverse. Elle va essayer tant bien que mal de ménager les deux hommes, ainsi que ses enfants.
Dans la deuxième partie, elle se transforme en coach et décide de partir avec son frère pour l'obliger à perdre ces cent kilos. Elle-même a une dizaine de kilos à perdre.
Et la troisième partie...est une fin assez surprenante et à laquelle on ne s'attend pas. Aussi, je ne peux pas en dire plus.

C'est un roman qui, excusez du jeu de mot, se dévore. Très bien écrit, traitant parfaitement bien du problème de l'obésité et de nos relations avec la nourriture, il peut parfois être un peu long par moments, lorsque l'auteure se lance dans des réflexions philosophiques, mais cela n'empêche pas d'en apprécier la lecture.
Les personnages sont réels, bien décrits, on les imagine parfaitement, les ados, le grand-père imbu de lui-même parce qu'il a joué dans une sitcom, le mari obsédé par sa silhouette et son vélo qui ne mange que du riz brun et des brocolis, et bien sûr Pandora la femme d'affaires, dont l'invention est assez originale et donne également à réfléchir., et Edison, le frère un peu possessif, qui ressasse ses succès musicaux, qui se lamente, qui grossit, qui mange, mange et mange...
Une satire réussie de notre monde moderne, entre bouffe et technologie, qui nous fait réfléchir sur nous-mêmes.

Encore une fois un autre excellent roman de cette auteure. Une coche en moins que Kevin dont je suis restée marquée. le sujet est original ( l'obésité américaine et ses travers) mais la fin est un revirement inattendu. Je n'ai jamais lu une fin comme celle-çi. Tout est plausible et c'est ce que j,ai aimé le plus. A recommander à tous.

Lionel Shriver est une romancière et journaliste américaine qui est devenue célèbre après la publication du roman "Il faut que l'on parle de Kevin".
"Big Brother" est l'histoire à la première personne d'une femme quadragénaire à qui tout réussit et qui voit sa vie bouleversée quand elle découvre que son fère, musicien de jazz reconnu et qu'elle admire tant est devenu très obèse. Elle commence par faire comme si de rien n'était mais cette stratégie de l'autruche ne peut durer bien longtemps...
Un beau roman (bien qu'un peu trop long) sur la relation entre frère et soeur, sur la difficulté à sortir un être aimé d'une addiction (ici c'est la nourriture mais ça pourrait être la drogue ou l'alcool) et la culpabilité qui en résulte.
C'est aussi un portrait sans concession de notre société qui prône la consommation alimentaire à tout crin par la publicité, tout en imposant un idéal de minceur extrême impossible à atteindre sauf à mettre sa santé en péril.
Un livre qui interroge le lecteur sur son propre rapport à la nourriture et à l'apparence.
Cette histoire est inspirée par la vie de l'auteure, par son frère Greg et leur relation complexe faite d'attachement, d'incompréhension, de jalousie et de culpabilité.
Ce livre a été lu dans le cadre de l'opération Masse Critique de Babelio.