Big Brother

Une surcharge pondérale de 100 kilos, ça vous transforme un bonhomme !
Edisson n'échappe pas à la règle et quand il vient imposer son encombrante présence dans le foyer de sa soeur , l'équilibre familial risque bien d'en être chamboulé.
Dans un premier temps Pandora, sa soeur, partagée entre l'horreur et un dégoût qui la culpabilise, pratique la politique de l'autruche: son frère n'est pas obèse, il est corpulent. Puis brusquement, dans l'urgence, elle prend une décision aussi radicale que saugrenue pour venir en aide à son frère, quitte à donner de sa personne et à mettre mariage en péril.
Lionel Shriver a dédié ce livre à son frère Greg qui est mort des suites de son obésité morbide. Son roman est une façon d'imaginer la façon dont elle aurait pu le sauver et c'est aussi un cri d'amour pour ce frère qu'elle a tant aimé et dont elle dit dans sa dédicace: " Greg , qui contre toute attente et sans jamais faillir s'est réjoui pour moi de tout ce qui m'est arrivé de bien, et par rapport à qui, comparée à sa vie aussi fantastique qu'étonnante, un fiction quelle qu'elle soit fait pâle figure"
J'ai trouvé que dans ce récit le lien de fraternité est si fort qu'il laisse peu de place non seulement au mari de Pandora mais aussi au lecteur. Cette trop forte complicité m'a empêchée d'adhérer totalement à leur histoire.

J'ai lu " Big brother " dans le cadre d'une opération masse critique et je remercie Babelio et les éditions Belfond pour cette découverte.

Je ne connais pas l'auteur de "Big Brother", c'est la première fois que je lis un de ses ouvrages.
C'est l'histoire provocatrice et longue, très longue d'une famille américaine éclatée: Pandora, la narratrice, âgée de quarante et un ans, dirige une entreprise de marionnettes personnalisée,Baby Monotonous,à l'effigie de personnes réelles,"une activité des plus florissantes d'un genre des plus improbables" qui l'a rendue très célèbre à tel point que sa photographie figure sur la première de couvertures de magazines très en vue.
Elle a grandi à Los Angeles, fille de Travis Apoolosa, un acteur narcissique, star de séries américaines de son vrai nom Hugh Halfdanarson, qui tourna dans "Garde Alternée".
Sa mère ,nommée Magnolia est morte lorsque Pandora avait treize ans, elle se demande toujours si sa mère s'est suicidée ou pas?
Elle a une soeur Solstice beaucoup plus jeune qu'elle avec qui elle entretient peu de rapports.
Son frére aîné, Edison est un musicien de jazz reconnu, qu'elle n'a pas vu depuis quatre ans.
Elle est mariée depuis sept ans avec Fletcher, un menuisier de talent qui crée de beaux meubles originaux, elle joue le rôle de mère auprés de Tanner, 17ans, le fils de Fletcher qui désire devenir scénariste et de Cody, adolescente de treize ans.
La famille Fletcher vit dans le Middle West, dans l'IOWa et son "agriculture utile".

Pandora roule en direction de l'aéroport de Cédar Rapids, elle va chercher son frère Edison qui lui a demandé de l'héberger quelque temps.
À son arrivée à l'aéroport : c'est le choc, elle avait le souvenir d'un jeune prodige de jazz, séduisant et mince,elle découvre une personne obése, obligée de se déplacer en fauteuil roulant,capricieux, négligé et compulsif.
Elle ressent un sentiment de pitié, une peine vertigineuse en le voyant, la même attitude glace son mari.
Seule Cody, la belle fille fait face à la situation.
Un malaise s'installe dés lors , les repas pantagruéliques préparés par Edison bousculent les certitudes de la famille, les petits déjeuners sont catastrophiques,des festins à donner la nausée, une débauche de nourriture et de produits utilisés, des litres d'huile, de lait, des kilos d'amandes, des désordres inimaginables.
Fletcher, Cody,Tanner sont atterrés: "un arbre qui cache non pas la forêt mais un éléphant"."Son corps s'était mis à penser en grand"
Pandora et son mari ne se parlent plus depuis l'intrusion d'Edison
Fletcher est trés mince, adepte du vélo, de nourriture macrobiotique, il prépare, lui, au contraire une pitance vengeresse, ascétique et lugubre, en guise de pénitence,à base de boulgour et de quinoa,s'offre une rigidité stricte dans l'alimentation.
Comme Pandora ne veut plus que l'on considère son frére "comme une bête de foire ambulante"dans la 2° partie, elle va s'éloigner de son mari, habiter avec son frére et l'aider à perdre beaucoup de poids....
À base de sachets protéinés , de l'abnégation et beaucoup d'amour, elle essaie de maigrir avec lui même si elle n'a que quelque kilos à perdre...
Ce livre se lit comme un thriller,pourquoi ?parce que l'on est dans l'attente constante: va t'il maigrir?
Est ce que la dépression d'Édison était la conséquence de son obésité ou inversement?
Que ferait- on pour l'amour d'un frére?
Comment s'y prendre pour lui redonner le goût de vivre?que ferions nous pour l'amour d'un mari? Pour l'amour exacerbé et suicidaire de la nourriture?
L'auteur sarcastique, utilise sa verve et son esprit de provocation , à chaque page, rien n'est en demi- teinte,rien ne nous est épargné à propos des fratries éclatées, de la superficialité à l'américaine,du rapport à la nourriture dans ce pays où tout est dans l'abondance vaine, où'l'obésité révèle plutôt un dégoût de la vie, où l'apparence, le paraître prennent une si grande importance!
Les personnages sont convaincants, forts.
On est dans la tension, dans la déception, dans la lutte contre ces kilos, cela nous dérange, nous fascine, un livre tragi- comique à propos des obsessions modernes et le trop de tout!
Livre lu dans le cadre de l'opération masse critique et les éditions Belfond que je remercie pour un sujet percutant et qui nous porte à réfléchir sur nos comportements même si je connais peu ce sujet, n' ayant jamais souffert de ce mal moderne?ou pas?

Auteur désormais installée, Lionel Shriver a choisi dans son dernier roman de parler d'un phénomène élevé au rang de cause nationale aux Etats-Unis, puisqu'elle y traite de l'obésité. le sujet n'est a priori pas des plus glamour, mais il est vrai qu'il renvoie chacun d'entre nous à son propre rapport à la nourriture, et ce n'est pas là le moindre intérêt de ce livre, d'autant que l'auteur émaille son texte de réflexions, de métaphores et de comparaisons alimentaires, parfois surprenantes, mais qui font cependant ici parfaitement sens !

Pandora, mariée à ce qu'il faut bien appeler un ayatollah de la diététique, reçoit son frère Edison, qu'elle n'a pas vu depuis quatre ans. Quel choc à l'aéroport lorsqu'elle découvre que le séduisant jazzman s'est métamorphosé en un colosse de 175 kilos ! La cohabitation entre le dévoreur compulsif et l'obsédé du tour de taille promet d'être explosive, et Pandora va très vite être amenée à faire un choix entre les deux.
On craint au départ - en tout cas ça été mon cas - que ce schéma très caricatural ouvre la porte à des situations on ne peut plus simplistes. Et, lorsque Pandora prend la décision de coacher son frère pour lui permettre de perdre son excès de poids, j'avoue avoir été parfois rendue un peu perplexe par l'apparente simplicité du train que prenaient les événements.

Sans vouloir déflorer le roman, il s'y joue pourtant quelque chose de très intime et de très touchant. L'auteur ne s'en cache pas, et la quatrième de couverture révèle qu'il existe une part autobiographique à cette histoire, elle a perdu son frère des conséquences d'une obésité morbide. Dès lors, ce livre apparaît autant comme une réflexion sur la place de la nourriture dans nos sociétés que comme une catharsis. Mais ce récit ne prend jamais d'accent dramatique, et l'auteur ne se prive pas, au contraire, de traiter son sujet avec une certaine dose d'humour.
Toutefois, au-delà de sa propre réflexion sur cette expérience ô combien douloureuse, l'auteur semble y rejouer le rôle qu'elle n'a peut-être pas tenu. Mais aurait-elle dû jouer ce rôle ? Et l'aurait-elle pu ? C'est bien la question centrale de ce roman et c'est à mon sens ce qui en fait la valeur et le rend touchant aux yeux du lecteur.

Lien : http://delphine-olympe.blogs..

Livre lu à l'occasion d'un partenariat entre le site Babelio et les éditions Belfond. Je les en remercie tous deux.

Pandora, femme d'affaires qui connaît une grande réussite dont elle est la première étonnée, s'apprête à accueillir son frère aîné, Edison, qu'elle n'a pas vu depuis quatre ans. Grand pianiste de jazz, il a toujours été son modèle, incarnant le standard de l'homme idéal. Aussi le choc est-il immense lorsqu'à l'aéroport, elle voit venir à sa rencontre un homme obèse en fauteuil roulant. le frère dont elle a gardé l'image a disparu sous un amas de graisse, et elle ne reconnaît pas l'homme négligé qui lui fait face. Une certaine tension s'installe, qui ne fera que croître dès leur arrivée au domicile de Pandora. Car cette dernière est mariée à Fletcher, un sportif psychorigide qui veut tout contrôler, en particulier dans le domaine de l'alimentation.

« Une personne sur trois échangerait un an de sa vie pour un corps parfait ». Cette phrase, parue en titre du Daily Telegraph le 24 mars 2011, est mise en exergue par Lionel Shriver en ouverture de son nouveau roman. Je n'y ai pas prêté une grande attention en entamant ma lecture, et pourtant elle annonce parfaitement ce qui est au coeur de cette histoire. Car c'est sur une année que le récit se déroule. Une année durant laquelle une soeur décide de se consacrer entièrement à son frère, de l'aider à mener son combat contre l'obésité. Mettant en péril son mariage, elle n'a plus qu'un but, faire en sorte que son frère retrouve sa silhouette svelte et arrête de courir vers une mort certaine.

La suite sur mon blog...
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J'ai reçu ce livre grâce à l'opération Masse Critique (une première fois pour moi !) et je remercie vivement Babelio et les éditions Belfond pour cet envoi. J'avais adoré le roman Il faut qu'on parle de Kevin (voir ma critique) et j'étais très curieuse de découvrir un autre livre de cet auteur.

Pandora vit dans l'Iowa avec son mari, Fletcher, ébéniste talentueux mais dont l'activité peine à décoller, et les deux enfants de ce dernier Cody et Tanner. La jeune femme se présente comme une personne désireuse de passer inaperçue, de ne jamais faire de vague, pourtant depuis petite la célébrité n'est jamais loin. Son père Travis Apoolosa était le héros d'une série qui a connu un petit succès, Garde alternée, et il tente désormais de vivre sur les vestiges de sa célébrité passée. Désormais, c'est à Pandora de poser en une des magazines suite au succès de sa boîte Baby Monotonous, entreprise qui propose de réaliser des marionnettes personnalisées et caricaturales, à l'effigie de vraies personnes.
Lorsqu'elle apprend que son frère Edison, jazzman à New York qu'elle n'a pas vu depuis quatre ans, est en difficulté, elle accepte de l'héberger chez elle quelques temps. En arrivant à l'aéroport, c'est le choc. L'homme n'a plus rien à voir avec le frère qu'elle admirait tant, mince et séduisant dont toutes ses copines étaient folles. C'est face à un homme obèse qu'elle se retrouve. La présence d'Edison va bouleverser la vie familiale et en particulier les repas, jusqu'à présent contrôlés par le mince et sportif Fletcher.


J'ai beaucoup aimé ce roman même si je dois avouer une légère déception car il n'est pour moi pas à la hauteur de son précédent chef d'oeuvre Il faut qu'on parle de Kevin. Il faut avouer que l'auteur avait mis la barre très haute ! Ce nouveau roman parle de sujets également très forts comme notre rapport au poids (le nôtre mais aussi notre jugement face au corps d'individus proches ou étrangers), notre rapport à la nourriture (d'un rapport psychorigide à un rapport complètement émotif), de la célébrité (sa recherche absolu, sa perte), mais aussi et surtout des relations familiales, notamment des relations frère/soeur.
Pandora éprouve de la pitié dès qu'elle pose, pour la première fois depuis quatre ans, son regard sur son frère désormais obèse. Elle n'ose pas évoquer sa prise de poids et tente de faire comme si de rien n'était. Mais l'auteur retranscrit avec succès le poids d'Edison. le personnage « pèse » véritablement dans le roman. Tout comme elle l'avait fait avec le personnage de Kevin, Lionel Shriver nous met face à un personnage à la limite de la monstruosité. Pourtant ici il y a tellement de compassion dans le regard de Pandora qu'on ne peut pas détester Edison. Mais son apparence physique semble dépasser l'entendement. Tout fonctionne dans l'opposition : Edison ne contrôle plus sa faim, son corps ne lui appartient plus, et ses relations avec Fletcher, qui est dans le contrôle permanent, son désastreuses. On lui sort un vieux canapé, seul mobilier capable de l'accueillir, canapé qui détonne aux côtés des meubles particulièrement soignés mais peu accueillants de Fletcher, élégants mais rigides comme lui.
Les descriptions des repas et des moments où Edison cuisine sont réalisées dans un langage cru qui donne aux lecteurs la sensation de gavage et d'écoeurement.
Concernant la relation frère/soeur, l'auteur insiste sur la loyauté qui découle des liens familiaux. Pandora est tiraillée entre son mari et son frère. Elle se sent également coupable de son succès face à son grand-frère qui semble avoir tout perdu.

Le roman pose de nombreuses questions : peut-on aider quelqu'un qui ne souhaite plus guérir ? Jusqu'où peut-on aller pour l'amour de son frère ? Et enfin comment peut-on en arriver à un tel degré d'obésité ? La dépression entraîne-t-elle la prise de poids ou bien au contraire la prise de poids est-elle responsable de la dépression ?
La tension repose sur le sort d'Edison. Va-t-il réussir grâce à l'aide de sa soeur à perdre du poids ? Pourra-t-il retrouver son ancienne vie après avoir tout perdu ?

Sans rien révéler, je dirai que le twist final m'a semblé un peu facile. Il fonctionne certes puisqu'il surprend mais je m'attendais à mieux. J'aime les chutes qui me donnent envie de relire le livre au regard des nouveaux éléments, celles qui amènent à considérer une seconde lecture inattendue. Il ne m'a pas semblé que c'était le cas ici.


En résumé, je conseillerai néanmoins ce livre. Tout d'abord parce que la question du rapport au poids et à la nourriture me semble omniprésente dans notre société et que certaines phrases de Pandora font vraiment réfléchir. Mais également car il y a une vraie réflexion sur les liens familiaux qui pourra intéresser, je pense, un grand nombre de lecteurs. Enfin, pour le style de l'auteur, sans fioriture, parfois cru, et qui donne aux lecteurs l'impression d'être le confident direct de Pandora (impression déjà ressentie dans Il faut qu'on parle de Kevin, dans lequel la narratrice parlait également aux lecteurs en anticipant ses réactions possibles, en les prenant à témoins, etc.). Je regrette cependant que la traductrice ait changé. J'ai eu l'impression que ce roman manquait de fluidité par rapport au précédent. Je me trompe peut-être.

L'un de mes romans préférés au monde est signé Lionel Shriver. Forte de ce premier essai totalement convainquant, j'avais tenté un deuxième roman qui m'avait laissé un sentiment plus neutre et mitigé (Double Faute, pour celles et ceux que ça intéresse). Ma troisième expérience avec Lionel Shriver a été sur Big Brother et s'est révélé être... un petit désastre.

(...)

À mon sens, le roman n'est pas très bon du point de vue de son scénario et de son intrigue mais il n'était aussi pas du tout fait pour moi.

La chronique complète à découvrir sur :
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