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EAN : 9782246833482
304 pages
Grasset (31/01/2024)
4.72/5   9 notes
Résumé :
L'intelligence artificielle. Elle lutte contre la fraude et détruit des emplois, promeut l'éducation et favorise la triche, donne accès au savoir et propage les fake news. Elle nous obsède et nous effraie, mais qui est-elle réellement ? Grâce à une série d’anecdotes, d’épisodes méconnus, de contes et de micro-récits, Laura Sibony dresse un état des lieux. Elle raconte sans les juger les principaux concepts de l'I.A., ses enjeux et ses conséquences.

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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
J'ignorais complètement à quoi m'attendre en postulant, lors de la dernière opération Masse Critique “Non-fiction”, au texte de Laura Sibony... du fait de son bandeau accrocheur annonçant des “Contes et légendes de l'Intelligence Artificielle”, j'avais en tête quelque chose qui ressemblerait peut-être à un épisode de “Black Mirror”, donnant à voir, le temps d'une nouvelle, l'impact de l'IA sur notre société, ainsi que ses dérives. Mais que nenni! La démarche de Laura Sibony relève davantage de l'essai que du roman de science-fiction et de loin!

L'autrice, dans une approche pédagogique de circonstance, s'applique à décrire l'IA, les formes qu'elle prend, le rôle qu'elle joue, les limites qu'elle atteint, ainsi que les nombreuses questions éthique qu'elle soulève, afin de la rendre plus compréhensible, plus accessible à tous. Sa réflexion est découpée en trois parties: Ce qu'est l'IA, ce qu'elle n'est pas / Ce que change l'IA, ce qu'elle ne peut pas changer / Ce que promet l'IA, les promesses qu'elle ne pourra pas tenir. Une démarche que j'ai trouvé utile et particulièrement intéressante pour tous les néophytes.

Loin de se cantonner à un discours purement scientifique qui aurait vite pu devenir barbant, Laura Sibony fait preuve d'une vraie qualité littéraire dans ses textes, ainsi que d'un humour bienvenu pour étayer ses réflexions. Son approche est ludique, pertinente et les exemples choisis font souvent mouche. J'ai particulièrement été séduite par le combat d'échecs entre Napoléon et le Turc mécanique, ainsi que par le chapitre sur les “Silly valley awards”, qui regroupe tout un tas d'exemples des morts les plus absurdes causées par l'intelligence artificielle!

Malheureusement, n'étant pas très portée sur le sujet, je me suis parfois un peu ennuyée durant ma lecture. J'ai vite été lassée par tous les anglicismes, probablement nécessaires à cette thématique, mais parfois obscurs (un petit lexique aurait peut-être été bienvenu…) car très éloignés de mon univers: “machine learning”, “bad bots”, “deepfakes”, “webbots”, “white hat”, “stalkers”, “patterns”, “data scientist”...

Un ouvrage intéressant en somme et accessible à tous les curieux qui s'intéressent à l'IA.
Je remercie Babelio et les éditions Grasset pour ce partenariat.
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Laura Sibony, Fantasia, Éditions Grasset, 2024.

Voici un livre rafraîchissant sur l'IA. Exit les propos abscons, la rhétorique geek, le cercle hermétique des initiés. Bienvenues à la vulgarisation sincère, à l'explication sans fioriture, aux petites fables qui éclairent la réalité. Laura Sibony est pédagogue, et elle a travaillé pour Google Arts & Culture avant d'enseigner l'IA dans les grandes écoles.

Elle nous raconte dans le chapitre "L'oeuvre originelle" l'histoire d'un artiste, Sir N'Dip (M. Serendipité bien sûr) qui ambitionne de découvrir une "Êve des arts", non la plus ancienne, mais celle qui aurait donné naissance à toutes les autres - un peu comme certains mystiques cherchent la langue originelle. Sir N'Dip dispose d'une base de données de 7 millions d'oeuvres. Malgré ses efforts, il n'y trouvera pas de Lucy ni d'Êve, son projet capote. Mais tout n'est pas perdu car L'IA, de façon inattendue, lui propose d'examiner un peu tous les liens qu'elle a dénichés, des similarités que l'oeil humain n'aurait jamais détectées.

"Les contraires se trouvaient parfois assemblés par une machine incapable de comprendre, mais d'autant mieux capable de voir."
"[...] ce Van Gogh ressemble d'une façon réellement troublante à des cartes italiennes peintes trois siècles auparavant, et qu'il n'avait jamais vues."
La question qui taraude notre artiste surgit alors : comment l'art est-il apparu partout dans le monde, parfois sans aucune connexion ?

La réponse est peut-être dans l'expérience de Milgram : nous sommes tous à six poignées de mains de n'importe quel humain. On n'a pas d'oeuvre originelle, mais la multitude de connexions de proche en proche entre les oeuvres permet de les relier. du moins l'IA sait le faire...
Laura Sibony nous offre dans ce livre une belle réflexion, érudite, accessible et distrayante.
Insta : @capsules_de_lecture
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Avec ce recueil de nouvelles, Laura Sibony nous offre une véritable plongée dans le monde fascinant et inquiétant de l'intelligence artificielle. Sous-titré « Contes et légendes de l'intelligence artificielle”, Fantasia empreinte les codes du genre de la fable et du conte philosophique pour mettre en lumière les enjeux et les conséquences d'une montée en puissance de l'IA dans nos vies quotidiennes.

On sent un point de vue passionné – tout en restant objectif sur ses implications – de la part de l'auteure qui cherche à combiner instruction et divertissement autour de cette thématique plus que jamais d'actualité. Si quelques pages peuvent verser parfois dans l'Essai, on reste loin du discours théorique scientifique imbuvable. Il s'agit d'une dizaine d'histoires très accessibles qu'elle nous permet de saisir au mieux ce qu'est l'intelligence artificielle.

Malgré un seul et unique fil rouge (l'IA), soulignons la diversité des nouvelles proposées. L'exercice du format court est maîtrisé et on referme l'ouvrage avec la curiosité de découvrir la plume de Laura Sibony sur un format Roman.

- Lu dans le cadre de l'opération Masse Littéraire de Février 2024, merci aux équipes Babelio -
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Marre des contenus (quel vilain mot mot) sur l'intelligence artificielle... qu'on croirait générés par une intelligence artificielle ?

Dans Fantasia, pas d'instructions en cinq étapes pour générer des images sur Midjourney, des articles sur ChatGPT ou des déclarations alarmistes sur l'avènement d'une prétendue singularité des machines. Mais plutôt des nouvelles philosophiques, mêlant fiction et dernières avancées technologiques. de quoi réfléchir en cette fin de rentrée littéraire.
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Enfin une auteure qui utilise une langue simple et accessible pour expliquer un sujet qui n'appartient pas qu'aux spécialistes. J'ai bien aimé les petits épisodes surprenants et les images bien choisies !

On passe de Napoléon aux datafarms du Kenya, c'est riche, divers, et toujours agréable à lire. Je vais réconcilier les générations en l'offrant à ma mère pour qu'elle en parle à ma fille 😂
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Cette donnée que nous produisons, c'est nous : ce sont nos visages, nos déplacements, nos actions, nos créations, tout cela vectorisé, mesuré, et stocké. Je me souviens de ma première visite à la « BCD », la Bibliothèque - Centre Documentaire de l'école primaire. Dans notre langage enfantin, nous l'appelions l'ABCD. Tous les livres portaient une petite étiquette sur le dos, où l'on voyait un code de lettres et de chiffres. Il me fallut du temps pour maîtriser le système de la cote, qui permet de classer les livres par rayonnage, nom d'auteur et date de publication. J'étais loin de me douter que des systèmes similaires seraient un jour utilisés pour classer des voix, des plats, des trajets ou des opérations bancaires. Je ne savais même pas ce qu'était une opération bancaire. Moi, je voulais seulement savoir si je trouverais Les Trois Brigands à côté des Trois petits cochons.
Sans m'en douter, ce jour-là, je venais de recevoir ma première initiation au tagging, qui permet de produire une donnée exploitable par ordinateur. J'avais transformé un livre unique en une série de lettres et de chiffres, plus faciles à modéliser sous forme de signaux électriques — de 1 et de 0. Grâce à la cote, que j'appellerais plus tard « métadonnée », je savais d'avance où trouver un livre et de quoi il traiterait, sans même l'avoir ouvert.
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J'aimerais faire de cette chaire un laboratoire où des spécialistes en I.A., qui connaissent ses capacités et ses limites - il insista, du geste et de la voix, sur ce mot - où des spécialistes ne prétendront ni sauver, ni refaire le monde. Les grands artistes, les bâtisseurs de cathédrales, les avant-gardes n'ont pas eu besoin d'I.A. Je vous ai peut-être surpris en disant : l'intelligence artificielle nous rendra plus humains. Je ne sais pas ce qu'est l'humanité, mais je sais ce qui est inhumain : c'est tout ce qui est figé et dogmatique. Et l'I.A. a cette capacité de s'adapter sans cesse à des bases de données changeantes. Elle part des données, pour adapter les modèles, plutôt que de faire coller des données à un modèle abstrait. Vos traditions, chers collègues, ont ceci de beau qu'en restant identiques, elles se renouvellent à chaque nouvelle élection.
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Jamais une génération n'a eu autant de liberté que celle de l'entre-deux, celle qui a grandi dans les codes d'un monde sans internet, avant de découvrir l'intelligence artificielle. Mais jamais une génération n'a eu moins de liberté : comment conserver un esprit critique, quand on n'est exposé qu'à ce qu'on veut voir ? Quand une I.A., entraînée sur nos données, nous recommande le contenu qu'elle juge le plus pertinent, grâce à nous et malgré nous ? Quand nous sommes aliénés, non à une puissance extérieure, avec un visage et un but, mais à nos données, à ce que nous avons nous-mêmes produit, en tant qu'individus ou en tant que société ?
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Des bébés en pleurs sont mitraillés, une femme est découpée à la machette, des djihadistes décapitent un homme prostré dans la poussière, un adolescent s'auto-mutile, le regard fixé sur la caméra, un coyote déchire un serpent dans un jet de sang, un homme en uniforme viole un cadavre… Vision de l'Enfer ? Adaptation de Dante par Tarantino ? Cauchemar d'I.A. dépressive hackée par un groupe extrémiste ? Non : ce n'est que le quotidien de la salle de modération à Sama, la « ferme des données » kényane qui modère les contenus de Meta.
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Manon secoua la tête.
« Tu sors d'école. Tu crois vraiment que les marques de préservatifs vendent des préservatifs ? »
Je répondis par un silence prudent.
« Elles vendent du sexe, du plaisir, un moment exceptionnel, du bien-être, de la fierté… Voilà ce qu'elles vendent ! Pas des bouts de plastique. Une segmentation marketing des consommateurs, c'est une segmentation des gens qui ont des relations sexuelles. Et donc, je te redemande : comment tu les classerais ?
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