Que voila un livre intéressant qui remet en perspective pour ceux qui n'ont pas nécessairement les connaissances et la curiosité historique de se pencher sur l'histoire de la galanterie et des femmes galantes. Et c'est par le biais du règne du roi galant par excellence, Louis XV et de ses favorites, aux goûts élégants, et aux influences sur les arts et la culture. Et oui, n'en déplaisent à certains/certaines, galanterie et place prépondérante et écoute des femmes peuvent exister. J'ai beaucoup souri en lisant ce texte qui m'a permis de retrouver des dames et des messieurs que je connais bien (merci l'expérience et la curiosité qui ne sont pas les privilèges de l'âge).. On y retrouve du beau linge certes, mais aussi de grands peintres, des artisans menuisiers, des bronziers, la naissance de la manufacture de Sèvres, des philosophes pas toujours bien éclairés (apprécier
Catherine II de Russie, oui, mais non pour ma part, même si c'est une sacrée bonne femme !). Quelques coquilles dans le texte à corriger et l'on parle d'annus mirabilis (année des miracles) et non miribilis, il me semble.. C'est amusant d'y noter les prémices de la psychanalyse (et oui, Louis XV était un homme secret et souvent déprimé, il n'aimait pas son rôle de roi et il me semble aurait préféré être bourgeois, car c'était un homme de grande culture, travailleur acharné, négociateur hors pair, sachant faire le tri entre la basse cour de la cour et la réalité pour autant qu'elle lui parvenait dans le monde clos dans lequel il vivait). J'y ait retrouvé la Cateau, femme savante comme la voisin, mais qui n'envisageait pas l'usage des plantes sous le même aspect (les plantes soignent, mais tuent aussi).. L'auteure a choisi un fort joli pseudonyme qui colle magnifiquement au texte. L'histoire finit mal pour beaucoup des personnages de notre histoire : la Pompadour va mourir après plusieurs fausses-couches, la du Barry est poignardée dans le dos par le jeune noir qu'elle avait élevée et éduquée au moment de la révolution française : elle sera décapitée. Il reste les témoignages magnifiques de cette époque culturellement parlant très riche et au compte financier de l'état français beaucoup moins bancals qu'avec Louis XIV. Louis XV avait de bonnes idées et n'a pas eu le temps de les réaliser : la mort est venue le prendre à une époque où la vaccination n'existait pas encore. Merci à l'éditeur Bookelis et NetGalley, ainsi qu'à l'auteure de remettre les choses en place pour les nouvelles féministes de notre époque.