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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Florent Silloray n'ignorait pas que son grand-père avait été prisonnier en Allemagne de 1940 à 1945. Mais comme la plupart des descendants de ces détenus, il n'en savait guère davantage. C'est après le décès du vieil homme que l'auteur a pris connaissance de ses conditions de vie en Stalag, grâce à un carnet.

Silloray a travaillé cinq années pour transposer ces notes en image. Rien n'a été laissé au hasard, à l'approximation : il a effectué des recherches dans les archives, et un périple dans les pas de ce grand-père, de l'est de la France au stalag en question, situé à Leipzig.
Chaque dessin est minutieux, travaillé, riche de détails. Et le récit lui-même reste très fidèle aux écrits du jeune prisonnier d'alors : départ de Nantes, trajet en train puis à pied, travail harassant dans des mines à ciel ouvert, températures extrême, faim, rationnement et censure des échanges postaux avec la famille. Pas d'exécutions comme dans les camps nazis d'extermination, mais beaucoup de décès dûs à l'épuisement et aux épidémies.

Ce témoignage est émouvant et bien sûr instructif. Il m'a d'autant plus touchée que l'auteur restitue minutieusement les lieux - le quartier dans lequel je vis actuellement et Nantes. Et que mon grand-père, né la même année, est parti en même temps de la commune voisine.

Lors de l'entretien auquel j'ai assisté récemment, Silloray a expliqué que le tabou sur cet épisode de la seconde guerre mondiale est levé depuis peu, bien que ce sort ait été subi par 1,8 millions de jeunes Français nés au début du XXe siècle.
On peut supposer que suivront des témoignages de ce style sur la Guerre d'Algérie.

Sur le même sujet, "Moi, René Tardi, prisonnier de guerre au Stalag IIB" de Tardi, publié un an après cet album de Silloray. Jean-Luc Seigle évoque également ce sujet, et explique les raisons de ce long silence dans un superbe roman : 'En vieillissant, les hommes pleurent'.
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J'ai trouvé cette lecture touchante, émouvante. Au delà du récit de la vie d'un soldat dans la drôle de guerre puis de ses premiers mois de captivité en Allemagne, c'est aussi le parcourt d'un homme qui part à la découverte de ce qu'à vécu son grand père... et de tout ce qu'il n'a pas raconté...
Et le tout servi avec des dessins que l'on croirait sortis d'un carnet de voyage.....
Belle lecture
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Alors qu'il vient de perdre son grand-père, Florent Silloray tombe sur son carnet qui relate sa vie de soldat et de prisonnier pendant la Seconde Guerre mondiale. Il entreprend alors un voyage pour relier les écrits du carnet aux lieux où son grand-père est passé : lieux de détention, stalag, mine de travaux forcés…
Un témoignage intéressant d'une partie peu connue de la Seconde Guerre mondiale, les prisonniers français. Effectivement peu connue car, comme Roger, les prisonniers de guerre ont très peu parlés de leur période de détention en Allemagne. le carnet de Roger est donc un témoignage rare de ces soldats qui ont vécu la honte de la défaite, le désespoir et les conditions de vie très difficiles.
Même si les passages sur la recherche des indices du petit-fils sont utiles, ils coupent un peu trop le rythme de la BD et sont un peu trop importants par rapport aux parties sur la vie du grand-père en tant que prisonnier.
Le récit manque un peu d'émotion - à part l'introduction de l'album - et le témoignage reste assez succinct. Mais c'est normal, on ne peut aller au-delà de ce que le grand-père a raconter dans son carnet. Il reste un pan entier de sa vie en captivité dans l'oubli.
C'est tout de même un témoignage fort intéressant d'une partie peu connue de la Seconde Guerre mondiale.
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A la mort de son grand-père Roger, Florent Silloray a voulu à nouveau marcher à ses côtés en évoquant la période noire de prisonnier de guerre que ce dernier avait toujours tue.
Ce sont les carnets de son Papy,écrits au jour le jour à la mine de plomb que le jeune dessinateur a illustrés.
Véritable témoignage sur l'absurdité de la guerre qui transporte un simple maraicher pacifiste breton dans la tourmente du front, dans l'horreur du stalag IV B de Mühlberg puis dans la mine Louise de Domsdorf.
Peur au ventre sous les bombardements,conditions de vie déplorables, désespoir, les pages, au tracé réaliste, colorées d'un marron boueux rendent très bien l'ambiance morbide de ces cinq ans passés loin de sa famille et de sa fiancée.
Chassé croisé entre passé et présent, puisque Florent Silloray incorpore en teintes plus claires ses propres recherches, déplacements sur les lieux traversés jadis et sa rencontre avec un traducteur allemand sympathique.
"J'ai l'impression d'évoluer sur les pages d'un manuel d'histoire du lycée" affirme l'auteur au cours de son périple de fourmi laborieuse, mais c'est tout à fait ça: le carnet de Roger, document unique, est la traduction en images de tout un pan d'histoire que les jeunes mémoires doivent garder à l'esprit et bien sûr un hommage émouvant d'un petit fils à son grand père (héros bien malgré lui).
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Voici une BD du souvenir, celui de la grande histoire, durant la deuxième guerre mondiale et souvenir de l'histoire familiale du grand-père de l'auteur.

Tout commence avec le décès du grand-père. "Il nous reste une fine pellicule de cendre au creux de la paume. Personne n'ose s'essuyer les doigts. Mon grand-père finit la journée au fond de toutes nos poches" p.21

Le carnet de Roger, c'est celui-du grand-père, retrouvé après sa mort, un petit carnet dans lequel il a tout écrit au crayon de bois, il a retracé sa vie de militaire et de prisonnier.

En hommage à son grand-père, il va partir sur les traces de celui-ci grâce à ce qu'il raconte dans son carnet. J'ai beaucoup aimé cette partie de recherche. "A droite des champs en dévers qui grimpent jusqu'à un bosquet... C'est là. Un frisson dans le dos me le confirme. Papy est comme perché sur mon épaule". p.47

L'auteur alterne les dessins effectués d'après les carnets de son grand-père et les dessins montrant toutes les recherches effectuées. Il a fait un sacré travail !
Lien : http://pages.de.lecture.de.s..
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Plus qu'un BD, mieux qu'un documentaire !
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