La Tour de verre

Siméon Krug est devenu l'industriel le plus influent de la planète, grâce à la mise au point de ses androïdes. En construisant leur ADN base par base, il est parvenu à créer des êtres intelligents, débarrassés des points faibles des humains, et corvéable à volonté.

Tellement intelligents d'ailleurs que les androïdes prennent conscience de leur traitement et de leur statut d'objet, et tentent à leur tour d'obtenir l'égalité civile. Les uns se lancent dans le militantisme politique, les autres se plongent dans la religion, vénérant Krug comme leur Dieu et créateur, qui ne manquera pas de les libérer prochainement.

Thématique intéressante, mais bien peu exploitée. Silverberg se contente d'un parallèle évident avec l'esclavage et les mouvements des droits civiques aux États-Unis, sans pousser le propos beaucoup plus loin. D'autres thématiques, comme l'eugénisme, le rôle de la religion dans l'oppression des masses, etc. sont à peine effleurés. L'auteur a selon moi été trop ambitieux avec ce roman.

À noter également que le début du roman commence par l'interception d'un message venu de l'espace, auquel Krug veut à tout prix répondre. Cela n'aura toutefois qu'une importance anecdotique puisque cette intrigue est totalement délaissée dans le reste du roman. L'ensemble me laisse une impression de travail bâclé.

Silverberg n'est décidément pas un auteur qui me convient. Malgré mes essais réitérés, il semble prendre un malin plaisir à développer les thèmes de ses livres qui m'intéressent le moins et à laisser en plan ceux qui me semblent les plus prometteurs.