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Gilles Ganache (Traducteur)
EAN : 9782070415861
476 pages
Gallimard (11/10/2000)
3.88/5   128 notes
Résumé :
«Je suis celui que vous nommez Gilgamesh. Je suis le pèlerin de toutes les routes du Pays et d'au-delà le Pays. Je suis celui à qui toutes choses ont été révélées, vérités dissimulées, mystères de la vie et de la mort, et de la mort surtout. J'ai connu Inanna dans le lit du Mariage sacré ; j'ai terrassé des démons et je me suis entretenu avec les dieux ; je suis dieu moi-même aux deux tiers, un tiers homme seulement.»
Inspirés de l'Épopée de Gilgamesh, le plu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (30) Voir plus Ajouter une critique
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"Long périple qui est le tien, Gilgamesh ! Et pour quelle victoire ? Jamais tu ne trouveras la vie que tu cherches.
- Je compte y parvenir, divin prince.
- Ah, Gilgamesh, Gilgamesh, pauvre fou !"

Gilgamesh, ou la quête d'immortalité d'un grand roi...
Je n'ai lu jusqu'à présent qu'un seul livre de Silverberg, "Les temps parallèles", et j'étais agréablement surprise : c'est un petit roman SF qui vous fait voyager un peu partout dans le temps, mais surtout à Byzance. Avec "Gilgamesh, roi d'Ourouk", oubliez la SF, mais préparez vous à voyager encore plus loin : une vingtaine de siècles avant Homère, aux temps de Sumer, berceau de l'écriture et de la civilisation qui nous a laissé des fragments de tablettes avec la légende de Gilgamesh. le premier "super-héros" connu de l'histoire de l'humanité, il y a presque 3000 ans. Il n'est pas étonnant qu'il ait retenu l'attention de Silverberg !

Chose étrange : l'auteur respecte scrupuleusement la trame originale de la véritable épopée, telle qu'elle était assemblée à partir de divers fragments dans sa version akkadienne. Mais là où la version originale nous parle des dieux, monstres et manifestations surnaturelles, Silverberg opte pour un récit réaliste à la première personne, et choisit toujours une explication rationnelle. Alors, qui sait ? Cela aurait vraiment pu se passer comme ça...
D'autant plus que les héros de l'épopée - Gilgamesh, son père Lugalbanda et son grand-père Enmerkar, Agga le roi de Kish, et bien d'autres - sont souvent mentionnés sur les stèles sumériennes en tant que personnes réelles. Pour plus d'authenticité, Silverberg va choisir l'ancienne version sumérienne des noms propres (Ishtar babylonienne reste Inanna, le monstre Humbaba redevient Huwawa, et le célébre Uta-Napishtim, l'unique survivant du Déluge, se nomme Ziusoudra, dans le livre). Si vous connaissez déjà l'épopée, vous avez probablement lu une traduction de la version akkadienne, ultérieure à l'original, qui ordonne les fragments pour former une histoire cohérente.
De plus, Silverberg émaille son livre de mythes et croyances sumériennes : les rivalités entre les dieux, la descente d'Inanna aux Enfers, la création du monde et de ses habitants, et bien sûr, le Déluge, étonnamment ressemblant au récit biblique. Cela permet de comprendre davantage la mentalité de cet étrange monde archaïque.

Tout est donc réuni pour une excursion derrière les remparts d'Ourouk, quelque part aux alentours de 2500 av. J. -C.
Gilgamesh est un colosse qui ne connaît ni peur ni fatigue, de deux-tiers divin et d'un tiers humain. Il devient roi après une enfance mouvementée, et il règne en despote éclairé sur sa cité prospère. Il possède mille femmes, mais la seule qui l'obsède, la grande prêtresse d'Inanna, lui reste inaccessible. Il a mille courtisans, mais il se sent désespérément seul. Cela va changer quand il se lie d'amitié avec Enkidou, un homme sauvage, le seul qui l'égale en force, et qui va devenir son alter-ego rempli de joie de vivre.
Ils vont traverser bien des épreuves et terrasser plus d'un démon ensemble, mais il faut se méfier de la vengeance des dieux, et Enkidou meurt. C'est à ce moment-là que Gilgamesh réalise que la mort nous attend tous - une chose inacceptable - et il quitte Ourouk à la recherche de la vie éternelle.

Tandis que la première partie est brutale et héroïque, la deuxième, plus posée, est faite d'errances, rencontres, et réflexions existentialistes bien avant Sartre, Camus ou Kafka. La vie et la mort : une question qui taraude l'humanité depuis toujours. La vie humaine a t-elle un sens ? Peut-on éviter la mort ? Gilgamesh va se rendre aux confins du monde pour chercher des réponses.
Est-ce que la tavernière Sidouri va le convaincre avec sa vision hédoniste ? Ou faudrait-il aller encore plus loin, pour trouver le sage Ziusoudra, à qui les dieux ont accordé l'immortalité ?
Gilgamesh trouvera sa réponse, et vous aussi, si vous lisez le roman. Non seulement parce que cette épopée, très bien rendue par Silverberg, fait partie de notre patrimoine culturel. Mais aussi parce que dans cette culture, tellement ancienne qu'on n'arrive même pas à l'imaginer, où les gens vivaient au rythme des inondations et de la sécheresse; au rythme de leurs dieux et de la magie, les héros se posaient des questions qui sont toujours d'actualité.

4/5 pour le grand roi Gilgamesh, et un remerciement au roi Thimi, qui m'a donné envie de lire le livre, il y a à peu près 2500 ans.
Chaque chose en son temps, Gilgamesh, puisque la mort n'existe pas...
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Oui, il est possible de faire revivre avec brio une époque si lointaine qu'elle en est tombée en poussière ; en tout cas quand on s'appelle Robert Silverberg.

Essayez de prendre conscience de la distance qui nous sépare de l'époque de Gilgamesh d'Uruk, en Mésopotamie. Une bonne façon est de réaliser qu'il s'est passé à peu près autant de temps entre lui et Alexandre le Grand qu'entre ce dernier et nous. Silverberg ressuscite ce temps des débuts de la civilisation urbaine. A travers ce qu'on pourrait nommer les mémoires du roi au deux tiers dieu Gilgamesh, il nous donne à vivre un Pays à taille humaine, où chacun, quel que soit sa place dans la société, se préoccupe d'irriguer et cultiver les champs, de nettoyer les canaux, de bâtir des temples et d'offrir des libations aux dieux multiples et omniprésents, de commercer et de faire la guerre aux voisins.
L'écologie du Pays est difficile, sa nature dure à dompter. L'eau menace d'inonder ou de se faire rare ; les déserts restent à proximité ; les animaux sauvages – si proches de ceux de la savane africaine – sont légion. L'homme a besoin de l'aide des dieux pour sa protection. Enlil, Inanna, An, Enki, le panthéon est immense, mais chaque ville en privilégie un tout en les adorant tous. Dans la mythologie sumérienne, les hommes ne sont que les serviteurs des dieux. Leur libre arbitre est limité.

Robert Silverberg choisit de nous conter un récit réaliste, où les dieux restent à leur place dans les temples, les rêves ou « incarnés » dans une prêtresse ; où les démons prennent la forme de catastrophe naturelle et où les taureaux célestes sont de vrais taureaux. Mais l'auteur maîtrise l'image qu'il veut nous faire approprier. Quoi que soit ce que le lecteur voit, il le voit à travers le prisme des sumériens ; il voit le démon ; il voit la déesse. On ne s'en rend presque pas compte et c'est là que réside la réussite du roman.
Evidemment tout tourne autour de Gilgamesh. le personnage est impressionnant de carrure et j'imagine que ses exploits ont dû inspirer le mythe d'Héraclès. Il est au deux tiers dieu et est habité par son père divinisé Lugalbanda. du moins tout le monde en est-il persuadé. Il est à la fois imbu de sa personne et de sa position, et proche de son peuple. C'est un être profondément seul jusqu'au jour où les dieux lui octroient un ami aussi costaud que lui : Enkidu. Il évolue beaucoup au fil du récit. Il a engagé une lutte sans merci avec la mort, qu'il refuse absolument pour lui-même (un des thèmes favoris de l'auteur). Cette quête acharnée de l'immortalité laissera sa marque en l'homme.
Gilgamesh partage en Uruk le pouvoir avec la déesse Inanna, ou son incarnation. Les relations entre les deux personnages sont passionnées. Elles m'ont rappelé l'amour-haine de Gregory Peck et Jennifer Jones dans le film Duel au Soleil. Deux pouvoirs aussi puissants ne pouvaient régner ensemble sereinement. Silverberg exploite son expérience d'écrivain de romans érotiques, comme souvent.

Origines du récit du Déluge, batailles fracassantes où les chars sont menés par des ânes (lol !) … Il y aurait encore tellement à dire. Mais je vous laisse le découvrir par vous-mêmes si ce n'est déjà fait. Je termine en remerciant chaleureusement Srafina, avec qui j'ai effectué cette lecture en commun. Nous en avons bien profité pour nous renseigner plus avant sur cette époque. de mon côté, je ne peux que vous conseiller de vous abreuver à un livre de référence : La Mésopotamie : de Gilgamesh à Artaban 3300 - 120 av. J.-C., édité chez Belin.
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Devenir immortel ?
Ce roman de Silverberg est inspiré de la plus ancienne épopée de l'humanité, écrite aux alentours de 1000 avant Jésus-Christ, l'épopée de Gilgamesh (prononcez Ghilgamesh), roi qui aurait gouverné la cité d'Ourouk en Mésopotamie (l'Irak actuel) vers 2500 avant J.-C. .
Contrairement à l'épopée antique, le roman est écrit à la première personne, ce qui rend le récit des aventures de Gilgamesh d'autant plus vivant.
Habité par une présence divine, il vainc ses adversaires, combat des monstres, construit de somptueux édifices, mais son orgueil démesuré lui attire l'hostilité croissante de la grande prêtresse de la cité, incarnation de la déesse Inanna.
Dès lors, la mort frappe autour de lui et Gilgamesh, habité par une terrible angoisse, part à la recherche du mystérieux Ziusoudra (Ut-Napishtim dans l'épopée antique) auquel les dieux ont accordé l'immortalité, afin qu'il partage avec lui son fabuleux secret…
Roman historique bien documenté (la couleur locale est particulièrement bien restituée), récit d'aventures mythologiques où les sentiments ne sont pas oubliés (amours tumultueuses et magnifique amitié), mais aussi roman initiatique au plein sens du terme : les épreuves endurées par Gilgamesh et son voyage aux confins du monde lui permettront d'acquérir savoir et sagesse, ainsi qu'une humanité qui interpelle profondément le lecteur.
Une oeuvre tout à fait réussie.
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Tout d'abord un grand merci à Nadou38 pour cette LC pas comme les autres. J'ai lu à son rythme, cela m'a changé de mes habitudes ^_^

Ma critique ne sera pas longue, je suis grippée et mes idées se sont fait la malle. Cela étant dit, je pense ne pas me tromper en disant que Nadou et moi avons été sur la même longueur d'onde tout au long de cette lecture. Et donc, je plussoie à tout ce qu'elle a écrit :-)

Robert Silverberg nous embarque donc en Mésopotamie antique pour découvrir un personnage fascinant : Gilgamesh, le roi d'Ourouk.

Sincèrement, aucun bémol à la clé : une écriture parfaite, un récit vraiment bien structuré, des personnages inoubliables (Gilgamesh, Enkidou et Inanna pour les 3 principaux). J'ai trouvé la fin vraiment excellente. Un vrai coup de coeur.

C'est toujours très actuel comme réflexion : la mort d'un proche, comment on se sent face à l'idée de sa propre finitude.

« … la mort l'a emporté. Depuis ce jour, l'ombre de ma propre mort est tombée sur moi. Elle obscurcit ma vie. Je la vois s'allonger et je ne vois rien d'autre. »

À trop y penser, on en oublie de vivre.

Lire ce roman de Silverberg nous a donné envie de lire L'épopée de Gilgamesh. Pour ma part, j'ai choisi la version d'Abed Azrié. L'auteur est aussi chanteur-compositeur et j'ai déjà écouté la version audio (version chantée avec musique) qui est très sympa même si elle n'est pas en français.



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Robert Silverberg, le club
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Parmi la multitude de romans nés de la plume de Robert Silverberg, difficile de ne pas remarquer l'affection particulière que semble porter l'auteur aux civilisations anciennes, qu'elles soient romaines (Roma Aeterna), grecques (Le dernier chant d'Oprhée) ou encore sumériennes. Et c'est justement cette dernière qui est à l'honneur dans cette réinterprétation de l'une des plus célèbres épopées antiques de notre histoire, celle de Gilgamesh, roi d'Ourouk. Nous voilà donc transportés au coeur de la Mésopotamie du troisième millénaire avant notre ère, région prospère dominée par quelques grandes cités entretenant des rapports plus ou moins courtois selon les périodes et les souverains. Malgré le caractère très lacunaire des renseignements dont nous disposons aujourd'hui concernant cette époque et cette civilisation, Robert Silverberg propose une vision très réaliste de ce qu'aurait pu être la vie dans la Mésopotamie antique. Les coutumes, l'architecture, les croyances, la politique..., l'auteur nous dépeint avec un luxe de détails un univers d'une richesse incroyable et dont certaines traditions ne manqueront pas de surprendre le lecteur (imagineriez-vous, par exemple, un roi travailler aux champs ou se livrer à d'harassantes activités comme n'importe quel autre de ses sujets ?).

Mais au-delà de la qualité de sa reconstitution historique, le roman de Silverberg séduit également par le charisme de son protagoniste. Mais pouvait-il en être autrement lorsque le protagoniste en question se révèle justement être l'un des plus grands héros de notre histoire ? Souverain excessif mais dévoué à sa cité, homme doté d'une force exceptionnelle et n'ayant aucun égal parmi les mortels, moitié divin selon certains.., Gilgamesh fascine aussi bien ses contemporains que les générations futures qui en gardent aujourd'hui encore le souvenir, cinq millénaire après sa mort. Comme les douze travaux pour Hercule ou bien les étapes du voyage de retour vers Ithaque pour Ulysse, on retrouve ici les principaux événements qui forgèrent la légende de Gilgamesh : son affrontement avec le roi de la cité de Kish, son combat contre le démon de la forêt Huwawa, sa quête de la vie éternelle... du côté des personnages secondaires on pourrait regretter que deux seulement tirent à eux la couverture, Enkidou, le meilleur ami du roi, et la prêtresse Innana, même si la tumultueuse relation entretenue entre cette dernière et Gilgamesh constitue sans aucun doute l'un des aspects du roman les plus intéressants.

On pourrait cela dit regretter le ton assez distant employé par l'auteur qui, en adoptant une narration se voulant la plus proche possible de celle des épopées antiques, prend le risque de parfois perdre l'intérêt du lecteur. Certes, le récit des exploits accomplis par Gilgamesh est intéressant, mais l'auteur nous les rapporte de façon très sobre et ne donne ainsi pas l'opportunité au lecteur de bien saisir leur véritable signification et leur portée. La seconde partie du roman s'apparente par exemple un peu trop à une énumération des aventures vécues par le héros qui multiplie les exploits sans guère de difficultés, au point d'en devenir presque agaçant. L'arrogance dont il fait preuve à l'égard des autres, bien incapables d'égaler le colosse, fait notamment mauvais ménage avec l'égoïsme et la faiblesse dont il fait paradoxalement preuve dès lors qu'est évoquée la question de son propre trépas. La première partie du roman est en comparaison beaucoup plus captivante car consacrée à l'enfance du futur roi que l'on découvre sous un jour plus sympathique et plus humain, à la fois parce qu'on est touché de le voir emplis de doutes quant à son avenir et sa capacité à régner, que parce que l'auteur nous donne l'occasion de le voir interagir davantage avec les autres personnages.

Avec cette réinterprétation de l'épopée du roi Gilgamesh, Robert Silverberg signe un roman dépaysant qui nous transporte, l'espace de quelques centaines de pages, en un autre temps où héros et rois ne faisaient qu'uns, où les dieux pouvaient interférer dans les affaires des mortels et où les hommes avaient l'opportunité d'accomplir des exploits dignes d'être racontés bien des siècles après leur trépas. A réserver cela dit aux amateurs d'histoire et de récits épiques.
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Citations et extraits (138) Voir plus Ajouter une citation
La lecture et l'écriture ont été mes premières acquisitions. Ce sont des connaissances essentielles à un prince; peut-on toujours en tout se fier à la probité de ses scribes et de ses assesseurs lorsque les messages vont et viennent sur un champ de bataille, ou dans les échanges de correspondance avec un souverain étranger ? Si le maître ne sait pas lire, il est à la merci de bien des formes de traîtrise et, tout grand homme qu'il soit, il peut se retrouver livré aux mains de ses ennemis.
J'aimerais pouvoir affirmer en toute sincérité que mon étude de ces arts procédait de considérations si perspicaces et si prévoyantes pour un futur monarque. Mais il en était rien. Ce qui me séduisait dans l'écriture, c'étaient les vertus magiques que j'y attachais. Pénétrer les arcanes de la magie, celle-là ou une autre, voilà qui m'attirait irrésistiblement.
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Et tout à coup, il a prononcé ces phrases parfaitement claires : "La mort n'existe pas, pour peu qu'on exécute les tâches que les dieux nous ont assignées. Me comprends-tu ? La mort n'existe pas."
Il s'est tourné vers moi dans un attitude d'attente.
Alors, j'ai dit : "Et la tâche, pour toi, consistait donc à restaurer le Pays lorsque les eaux s'en sont retirées; les dieux pour cela t'ont préservé de la mort. Quelle est ma tâche à moi, Ziusoudra ? Car je voudrais aussi, tu ne l'ignores plus, me soustraire à la mort.
- Je le sais.
- Or le Déluge ne reviendra plus. Que faire alors ? S'il en était besoin, je construirais un navire comme le tien. Mais à quoi servirait-il aujourd'hui ?
- Crois-tu à ce navire, Gilgamesh ? Et crois-tu au Déluge ?"
A la faible lueur tremblotante de sa petite lampe j'ai en vain tenté de percer l'énigme de son visage.
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J'avais rêvé depuis bien des années de batailles. J'avais souvent connu l'affrontement sur les terrains de jeux d'Ourouk, imaginé des dispositifs de combat, conduit mes camarades en de farouches assauts contre d'invisibles ennemis. Mais il est un chant de bataille qu'entend seule l'oreille du guerrier, une musique aiguë et pénétrante qui traverse la torpeur des espaces avec le tranchant d'une lame : tant que l'on n'a pas eu connaissance de ce chant, on n'est pas un guerrier, pas davantage un homme.
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J'ai saisi dans chaque main la hampe d'un javelot et j'ai choisi mes cibles. Lugalbanda m'avait maintes fois répété que la tâche de l'avant-garde est de détruire le moral de l'ennemi, afin de faciliter l'avance du gros des chars de guerre et de l'infanterie. Et le meilleur moyen d'y parvenir, disait-il, consiste à repérer parmi les adversaires les figures de proue, héros et officiers, et de les abattre en premier.
(chap. 9)
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-Ainsi, le héros tremble de mourir.
Impossible de dire s'il se moquait.
"Non, pas de mourir, l'ai-je repris. Mourir n'est qu'une souffrance, je connais la souffrance et ne la crains pas tant. Car elle se dissipe. C'est de la mort que j'ai peur. C'est de me voir précipité dans la Maison de la poussière et de l'ombre afin d'y demeurer pour l'éternité. (...) Subir la perte de mon être. Mener l'existence d'une ombre ayant quitté la vie, pauvre chose de cendres qui traîne ses ailes dans la poussière. Cesser de percevoir ; cesser de courir ; cesser de voyager ; cesser d'espérer.
(chap.35)
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