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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je me suis toujours demandé ce qu'il adviendrait de l'humanité si nous étions trop nombreux sur Terre. En un sens, nous le sommes déjà vis-à-vis de notre triste société mais dans son contexte écologique parfait, j'imaginais justement une architecture verticale. Dans mes pires cauchemars la Terre était recouverte d'un bâtiment unique à multiples étages.

Silverberg, dans les monades urbaines, peint un monde pas si éloigné de ces pensées. Ici les monades sont des tours de trois kilomètres de hauteur où l'humanité vit (ou survit) sans vraiment connaitre autre chose. On monte les étages en prenant l'ascenseur social, on recycle les rejets du corps humains, on recycle même les Hommes. Au final, un Terre de 75 milliards d'habitant où une seule loi prime sur les autres : MULTIPLIEZ VOUS, Dieu soit loué !

Ce roman n'en est pas vraiment un. C'est un recueil de sept nouvelles se déroulant dans la monade urbaine 116. Ces écrits content la vie de certains des habitants, épanouis ou non. Ces nouvelles, bien qu'indépendante, n'en sont pas moins reliées ! On croisera avec plaisir les personnages des autres épisodes !

La force de ce bouquin réside à la fois dans le scénario qui s'appuie sur une société qui ne vit que pour se reproduire. Une idée brillante avec des concepts creusés à la perfection. Je ne comprends même pas que ce genre de bouquin ne soit pas adapté en série/film. L'univers est tellement riche… Il reste tellement à explorer… Mais la seconde force est l'habileté de l'auteur à traiter de la psychologie des personnages. Parfois long (la nouvelle sur l'artiste), les personnages rattrapent largement les faiblesses de l'histoire.

Un bon roman, rapide à lire, qui nous transporte quelques siècles dans un futur effrayant.
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Les romans d'anticipation ont ceci de fascinant à mes yeux qu'à défaut d'informer sur un futur hautement hypothétique par nature, ils éclairent avec souvent beaucoup de clairvoyance sur les grands enjeux d'une époque, en poussant à leur paroxysme les questions civilisationnelles ou les dysfonctionnements sociétaux ou économiques du moment vers un avenir imagé.

"Les monades urbaines" s'inscrivent bien dans les questionnements et craintes de son époque : surpopulation, urbanité, et déjà l'environnement et la préservation des ressources.
Avec en plus l'originalité de proposer un modèle à rebours des options malthusiennes habituellement développées par ses confrères (la croissance ahurissante de la population humaine n'est plus un problème), le tout dans une tonalité très seventies de vivre ensemble débarrassé des carcans moraux.
Sans oublier quelques fulgurances sur l'organisation sociale à venir, fortement inégalitaire - vision qui était loin d'être évidente me semble-t-il en 1971 quand la classe moyenne américaine, encore gorgée d'idéal de progrès social, n'avait pas encore anticipé ne serait-ce que l'idée de son déclin.

Mais ce roman a ce petit supplément de poésie en plus, et une cohérence d'ensemble suffisamment solide pour marquer les esprits.
Il a en tout cas suffisamment marqué le mien pour me donner envie vingt ans après sa lecture de partager mon enthousiasme.
Après tout, nous nous sommes rapprochés de plus de quarante ans du modèle imaginé par Silverberg, et par certains aspects, nous commençons à y ressembler...
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An 2381. Bienvenue dans Monade 116, modeste bâtisse de type tour HLM qui compte quelque 900 000 résidents permanents. J'oubliais : pour cette poignée de privilégiés, Monade 116 n'est pas qu'une résidence. C'est aussi leur monde. Leur unique monde. Leur monade !
Vous l'aurez compris : les Monades, c'est pas pour les nomades…


Je pensais avoir lu il y a longtemps ce classique du roman d'anticipation… à tort !

Présenté comme le chef-d'oeuvre incontesté de Robert Silverberg, les Monades urbaines, coche toutes les cases de la dystopie classique, et ne manque pas d'originalité (ce qui n'est pas toujours assuré dans ce genre).

Chef-d'oeuvre, je ne sais pas, mais c'est un roman que j'ai beaucoup apprécié, et ce dès les premières lignes.


Le style de l'auteur – que je découvre seulement, honte à moi – est à la fois simple et clair. Rien de suffisamment fort pour me séduire sur ce plan, mais l'écriture sert parfaitement le récit, centré sur les personnages. Peu de descriptions donc, mais l'auteur décrit parfaitement son monde (pardon : sa Monade !). On visualise très bien.
Après le décor, le décorum. Et là encore, c'est particulièrement limpide, puisque l'auteur nous explique d'entrée de jeu, et par le menu, toutes les caractéristiques de cette société. J'ai été surpris de ce choix au début, mais contre toute attente ça passe très bien. L'auteur a en effet réussi à intégrer ce déballage d'informations dans le scénario du premier chapitre, consacré à la visite d'un invité externe qui, comme nous, ignore tout de la vie des monades… facile ou habile, choisissez !

Les Monades urbaines est un court roman structuré en 7 chapitres équilibrés. C'est un roman choral car chacun de ces chapitres donne sa voix un personnage en particulier. J'ai trouvé la réalisation remarquablement réussie. Un modèle de simplicité pour une forme narrative piégeuse. N'ayant pas lu le résumé préalablement, j'ai eu la surprise de découvrir ce choix d'écriture qui est un vrai plus ici. le présent de narration couplé avec le point de vue interne est plutôt efficace pour nous faire rentrer dans ces personnages. Ceux-ci sont bien rendus. Ils sont crédibles dans leurs actes et leurs paroles, mais aussi et surtout dans leurs émotions. L'auteur est particulièrement doué pour montrer la psychologie des personnages. D'ailleurs, c'est le détail qui m'a accroché dès les premières pages : on suit le résident Charles Mattern, chargé de présenter la Monade à un invité de marque, et dès leurs premiers échanges, la tension entre les deux hommes est palpable. Une tension puissante et fébrile, très bien rendue, et dont les raisons apparaissent petit à petit. Superbe.
Et les chapitres suivants ne sont pas en reste… Ces chapitres sont relativement indépendants et on y suit un personnage principal différent à chaque fois. Les interconnexions ne sont pas absentes cependant, et elles se multiplient vers la fin. Ces connexions apportent une certaine cohésion à l'ensemble et une meilleure implication.


Comme pour toute dystopie, c'est l'idée originale qu'on attend au tournant.

Première idée : la natalité élevée au rang du sacré (croissez, multipliez…). En effet la technologie des Monades urbaines semble avoir résolu le problème démographique (pour toujours ?), et l'injonction à la procréation s'est rapidement imposée, doublée d'un culte de la fertilité.

Deuxième idée : la tolérance face à la promiscuité. 800 000 résidents, c'est beaucoup, même pour une monade. Alors pour éviter les frictions, il faut changer les moeurs, mais aussi les esprits…

Je ne détaillerai pas plus mais sur ce plan aussi, l'auteur a réussi son coup. Les changements qui créent la dystopie sont puissants, cohérents et développés en profondeur.
Dans ce roman, la nature dystopique du monde monadial apparaît lentement. Les citoyens semblent de prime abord parfaitement adaptés, conditionnés à leur vie monadiale et ses étranges moeurs. Mais petit à petit le récit laisse entrevoir des failles. Il semble que certains traits de caractère incompatibles avec cette vie aient malgré tout survécu chez quelques individus. Des relents de timidité. de la jalousie refoulée…
Tout ceci est très bien amené, et la maitrise de l'auteur pour explorer la palette des sentiments n'y est sans doute pas étrangère.


De nombreux thèmes sont présents dans ce roman.

Il y a bien sûr la réflexion autour du contrôle de la démographie dans les sociétés humaines.

Le culte voué à la fécondité, institutionnalisé, fait immédiatement penser à la société imaginée par Margaret Atwood dans la Servante Ecarlate, autre chef-d'oeuvre de la dystopie que je conseille !

La libération sexuelle des années 1960 semble aussi avoir grandement influencé certains aspects de la vie en Monade urbaine.

Certains des mécanismes qui font vivre le totalitarisme sont très bien décrits, comme l'autopersuasion collective : « Nous sommes aujourd'hui quinze fois plus nombreux, et regarde comme nous sommes heureux ! – Oui, très heureux. Et nous serons toujours heureux, Memnon. ».
Même si dans ce domaine, le roman est loin d'égaler un 1984, d'Orwell.


Les bémols que j'ai relevés :

- L'un des mots d'ordre de la société monadiale est le refus de toute forme de frustration. On voit que l'auteur a fait son possible pour illustrer cette idée et ses innombrables ramifications. Mais si intéressante que soit cette idée, elle m'a paru viciée dès le début, car elle se heurte à l'adage « La liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres ». Et dans les faits, il est facile de voir toutes sortes d'incohérences dans les coutumes et les comportements des Monadiens.

- Dans l'ensemble du texte transpire une vision machiste, probablement héritée de la société des années 70 (le roman a été édité en 1971). C'est assez ironique, étant donné l'aspect libération des moeurs mis en avant par ailleurs. D'ailleurs l'auteur semble avoir partiellement conscience de ce problème, car régulièrement il rappelle que dans la société monadiale toute personne est libre de sortir en vadrouille le soir pour aller se taper la personne de son choix. Et pourtant chaque fois il parait se sentir obligé de préciser que, « généralement », ce sont quand même plus les hommes qui s'adonnent à cette pratique. Et finalement parmi les dizaines de rencontres décrites, c'est toujours les hommes qui partent à l'aventure ! Autre exemple : dans la société monadiale, les femmes « semblent » ne jamais travailler.

- Dans la société monadiale, il est très important pour un couple d'avoir beaucoup d'enfants. Or, étant donné les moeurs en vigueur, il semble hasardeux de garantir la filiation paternelle. Ce n'est peut-être plus un aspect important dans cette société, mais bizarrement ce point n'est jamais évoqué.

- La confrontation avec les communes rurales m'a surpris et peu convaincu. Les moeurs de ces communes m'ont paru inutilement bizarres. Un peu trop d'idées, trop confus.


Au final, un très bon roman, et court qui plus est.
Bien écrit, très bien construit et très bien imaginé !


J'ai lu l'édition livre de poche avec son illustration par Manchu assez conforme à l'idée à ce qui est décrit dans le roman je trouve. Et les résidents… on dirait les Sims !
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Les monades urbaines est un roman de science-fiction publié en 1971. Il est futuriste et prend place en 2381 où une grande partie de la population terrestre vit dans des tours immenses de 1000 étages sans plus jamais sortir de ces structures et mettre le nez dehors.

Le livre est composé de 7 chapitres indépendants qui forment un tout cohérent. A chacun d'eux, on fait la connaissance d'un personnage et on découvre peu à peu la vie telle qu'elle est organisée dans ces monades. Une vie sans défaut, où chacun est à sa place, ne ressent plus jamais aucune frustration et est épanoui !

Oui ? Enfin pas tout à fait… Au fur et à mesure de la lecture, on découvre une société hyper-hiérarchisée où les travailleurs manuels ont pour voisins des travailleurs manuels et où les cadres ont pour voisins des personnes qui exercent la même profession. Plus on est puissant, plus on vit à un étage élevé et les anomos, ceux qui ne s'adaptent pas, sont rejetés, éliminés et même recyclés par ces terribles buildings.

Je me suis interrogée sur la crédibilité de cette évolution de la société. La natalité exacerbée comme critère de réussite sociale ? le sexe comme vecteur de la non-frustration ?

La liberté sexuelle lorsqu'elle est incitée, voir imposée, n'en est plus une ! Ce qui est marrant, c'est de voir que ce sont quand même les hommes qui partent en « promenade nocturne » et visitent le domicile et le lit de leur choix. Je me suis posée des questions devant les chemins empruntés par l'humanité dans cette dystopie, ce qui en fait un livre intéressant.
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2351, 75 milliards d'habitants qui s'entassent dans des immeubles hauts de trois milles mètres. Avec une telle population, n‘importe quelle société s'interrogerait sur le développement démographique. Pas celle-ci.

« Créer la vie est un devoir sacré. Quand on cesse de croître, on commence à périr ; ce qui est vrai d'une seule personne l'est tout autant de la population d'une monade urbaine, ou d'une constellation urbaine – d'un continent – d'un univers. »

Robert Silverberg nous explique comment une telle société est possible, quelles sont les règles qui la régissent, sa religion déguisée et son eugénisme social. Sous des apparences utopiques, nous constatons que tout n'est pas si rose, loin de là.

Le récit est constitué de sept chapitres/nouvelles ayant chacune un personnage principal différent dont les liens nous serons donnés au cours de la lecture.

La grande force de ce roman est de dépeindre cette société dans ses infimes détails, n'oubliant pas les à-côtés tels que la rudesse du monde rurale. le contrôle social se maintient aussi par le biais de la sexualité, chacun, les hommes surtout, pouvant avoir un rapport sexuel avec n'importe quels autres individus. Et il n'est pas bon ton de refuser.

Bien qu'un peu vieillot dans son style, il serait dommage de passer sur les interrogations soulevées encore actuelles.

Dieu soit loué ! Une nouvelle journée radieuse commence.
Lien : http://lechiencritique.blogs..
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Je pensais lire un roman, mais je me suis en fait retrouvée face à un recueil de nouvelles, liées les unes aux autres par le lieu, la Monade urbaine 116 et les personnages récurrents.
Au travers de ces nouvelles, Robert Silverberg nous fait découvrir la vie dans ces immenses tours de 1 000 étages et 3 000 mètres de hauteur, dans les quelquelles vivement plus de 800 000 personnes. Les moeurs et la vie des habitants sont décrites et, sous le vernis d'un monde idéal, totalement décompléxé, où tout le monde vit heureux, on découvre des personnages qui s'interrogent sur ce monde et sur ce qui exxiste à l'extérieur.
Finalement, les habitants de Monade urbaine 116 ne sont peut-être pas si heureux qu'ils en ont l'air.
J'ai apprécié ce livre, sa modernité bien qu'écrit en 1971 par l'un des maitres de la science fiction. Rien dans ce roman ne laisse à penser qu'il a été écrit il y a plus de 40 ans. le style, l'écriture, le vocabulaire, l'histoire sont d'une modernité assez incroyables. Une lecture à découvrir pour tous les amateurs de SF et de contre-utopies.
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Un grand livre construit en 7 nouvelles avec une trame centrale. La construction du livre est éloquente comme ces nomades urbaines, immenses tours où s'entasse une population démesurée (la religion impose de nombreux enfants) sans jamais sortir, divisée en classe de pouvoir par étage (les nantis tout en haut, les pauvres tout en bas) mais nulle ségrégation (chacun est libre de partager sa couche avec qui il souhaite). Pas de jalousie dans ces tours. Enfin pas si sûr...
C'est un livre très original qui m'a beaucoup plu et qui me restera longtemps en mémoire... Un grand Silverberg
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Les Monades Urbaines a toujours trôné dans la bibliothèque de ma mère - à côté d'autres livres aux couvertures brillantes et mouvantes de la collection. Je m'amusais beaucoup avec enfant. A l'adolescence, alors que je me mettais à dévorer tout ce qui était fantastique ou science fiction, je l'ai enfin ouvert. Et de tous les mondes étranges visités, celui-ci m'a beaucoup marquée: une monade, c'est un peu comme un gratte-ciel mais en beaucoup plus grand, c'est une cité entière. Pratiquement toute la population humaine se concentre dans ces cités - immeubles dont les habitants ne sortent pas - rares sont les transferts d'une monade à une autre. La civilisation qui y habite vit autour du culte de la procréation - et ne se pose pas beaucoup de question. Il ne vaut mieux pas d'ailleurs car ce petit monde insouciant et gourmand d'érotisme ne souffre pas d'être remis en question et en poser est très mal vu. Pourtant, un homme, s'échappe et ce qu'il va découvrir ferait trembler une monade - voire toutes.

Lecture lointaine pour un jeune esprit impressionnable donc mais finalement qui m'a marquée puisque les images restent très fraîches dans mon esprit. Une dystopie qui tire son originalité dans son architecture verticale.
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Aux alentours de 2370, la Terre comporte plus de 75 milliards d'habitants.. une solution a été trouvée à la surpopulation : des tours de trois kilomètres de haut où vivent 800 000 personnes. Celles-ci sont incitées à se reproduire, toute abstinence serait une source de frustration et donc à l'origine d'un conflit.

Pour le sujet abordé, ce roman est sûrement une des oeuvres de SF les plus intéressantes que j'ai pu lire.
De par leur organisation, les monades sont un exemple de promiscuité et pour pallier aux tensions pouvant résulter d'un tel confinement il y a une grande liberté sexuelle.
La jalousie n'existe pas, n'importe quel homme peut avoir la femme qu'il veut, à condition qu'elle ne soit pas d'une classe supérieure. Car chaque tour est découpée en fonction des classes sociales. Les pauvres sont en bas et les classes dirigeantes sont au sommet.

Malgré les avantages de la vie en monade, les tensions peuvent exister. Les anomos, ceux qui rejettent le système sont soignés ou éliminés : " le bonheur règne sur Terre. Qui en doute est malade. Qui est malade est soigné. Qui est incurable est exécuté." Certains sont tentés d'aller à l'extérieur des monades pour voir comme cela se passe et on se retrouve avec des humains qui sont pas si lointains de nous.

Avec Les Monades Urbaines, Silverberg nous présente une société qui a trouvé une solution à la surpopulation mais dont les principes et les déviances font froid dans le dos.

4.5/5

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Nous sommes en 2381. D'immenses tours de 1000 étages se dressent sur la surface de la terre. On les appelle des monades. Une monade peut contenir 25 cités, elles-mêmes divisées en villages de 5 ou 6 étages, avec une centaine d'appartements par étage. Et on vit dans chaque monade en complète autarcie, sans jamais quitter la tour. Dans chaque monade on trouve donc des écoles, des hôpitaux, des terrains de sport… et également une centrale électrique. Si la plupart des gens s'accommode de cette vie, certains, les anomos, ne s'adaptent pas et se rebellent. Ils sont alors anéantis, autrement dit exécutés.

Dans ce monde des monades urbaines, on se marie très jeune, vers 12-13 ans, et on fait beaucoup d'enfants. On ne s'enferme jamais dans son appartement. On ne connaît ni la pudeur, ni la jalousie. Et les hommes vont et viennent la nuit, disposant à leur guise de la femme du voisin. Les jeunes couples sans enfant n'ont pas d'appartements, mais partagent un dormitoir avec plusieurs dizaines d'autres couples. Comme il y a dans les monades plus de naissances que de décès, celles-ci finissent par être surpeuplées. On construit alors une nouvelle monade et des couples sans enfant de chacune des anciennes monades sont désignés pour aller peupler la nouvelle tour.

C'est dans ce monde que vivent :

* Charles Mattern, le sociocomputer qui fait visiter sa monade aux envoyés d'autres planètes
* Siegmund Kluver, un jeune homme de quatorze ans mais déjà spécialiste en administration urbaine théorique
* Micael Statler, un analo-électronicien qui rêve de s'échapper un jour de la tour et d'aller voir la mer, les restes de New York ou le Taj Mahal
* ou encore Jason Quevedo, l'historien qui redécouvre la jalousie.

Ce roman est construit comme une succession de nouvelles, chaque chapitre amenant un nouveau personnage. Mais tous ces personnages habitent la même monade et se fréquentent entre eux, le personnage principal d'un chapitre devenant donc personnage secondaire dans le chapitre suivant. le monde décrit par silverberg est très marqué par les réflexions des années 70 sur la liberté sexuelle et la vie communautaire. C'est aussi une tentative de réponse au problème de la surpopulation. Et le moins que l'on puisse dire est que c'est assez visionnaire, car aujourd'hui cette solution de la verticalité est déjà utilisée, notamment au japon, où on construit en hauteur mais aussi dans les sous-sols, et où on trouve fréquemment des cafés, des commerces, et même des jardins en hauteur, à l'intérieur des tours. Mais le roman de Silverberg est aussi une dystopie, car ce monde, malgré le bonheur apparent de chacun, n'a rien d'idéal. C'est un régime totalitaire, où le même mode de vie est imposé à tous, et les déviants rééduqués voire éliminés. le roman est donc aussi une réflexion sur la liberté individuelle, le droit à l'intimité, la vie privée… J'ai un peu regretté qu'il n'y ait pas un récit qui serait la colonne vertébrale du roman, mais je suis sûre que je n'oublierai pas de sitôt ce monde créé par Silverberg. Les monades urbaines est donc pour moi un excellent roman d'anticipation.
Lien : http://deambulla.wordpress.c..
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