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EAN : 9782344024423
184 pages
Glénat (24/04/2019)
3.75/5   24 notes
Résumé :
Espagne, 1965. Sur le plateau de Et pour quelques dollars de plus, Sergio Leone, qui signe désormais ses films de son vrai nom, s’entretient avec un journaliste pour évoquer son parcours… Fils de l’un des pionniers du cinéma italien, Sergio grandit dans l’Italie fasciste de Mussolini. C’est dans ce contexte trouble qu’il se passionne pour la littérature et le cinéma américains. Au sortir de la guerre, il fait ses premières armes, devenant l’assistant des plus grands... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
IL ETAIT UNE FOIS SERGIO LEONE
«Silence, moteur, ça tourne, action ! »
Difficile de résister et d'introduire autrement la mise en scène imagée de la vie de Sergio Leone.
Cette rencontre entre le Neuvième et le Septième art est digne de celle de Sergio Leone avec les partitions d'Ennio Morricone.
Du coup, J'ai ressorti mon vieil harmonica rouillé duquel hélas il ne s'est jamais échappé que de pauvres postillons souffreteux et j'ai dévoré le storyboard de la vie et la carrière de celui dont les affiches tapissaient les murs de ma chambre d'adolescent.
J'ai deux façons de lire une BD. Soit je m'émerveille devant la qualité du dessin et je traverse les bulles comme un visiteur de musée, soit je me passionne pour l'histoire et les pages se tournent si vite que les images s'animent comme un dessin animé.
Ici, la seconde option s'imposa tant les auteurs (Noel Simsolo et Philan) s'effacent pour laisser la place à ce personnage gargantuesque. le trait est fin, sans artifice ni effets spéciaux. Ils ont privilégié le noir et blanc au Technicolor, laissant avec modestie les couleurs aux pellicules du réalisateur.
De sa jeunesse dans l'Italie fasciste, auprès d'un père cinéaste aux amitiés communistes et à la carrière ruinée par Mussolini, à son adolescence, marquée par la seconde guerre mondiale et sa passion inaltérable pour le cinéma, on assiste à l'éclosion d'un homme charismatique au caractère affirmé qu'aucun obstacle ne peut détourner de ses rêves.
Comme ses personnages, Sergio Leone n'a jamais perdu un duel !
Il apprend son métier avec des réalisateurs plus ou moins talentueux, pilotant des scènes de figuration puis en enchaînant les fonctions d'assistants et nous nous retrouvons ainsi avec lui sur les tournages de Quo Vadis ou de Ben Hur (avec sa fabuleuse course de chars).
Fasciné par les films néoréalistes de son ami Pasolini, jaloux de la folie de Fellini, obsédé par le désir de rendre son père fier de son travail et dévoré par ses ambitions artistiques, il étouffe dans les films des autres. Il ne veut pas se retrouver statufier dans le film antique et il abandonne le Péplum romain à l'Unesco et au patrimoine italien.
Ciao Maciste ! Hello Clint !
Reconnu, il parvint à réaliser son premier western « Pour une poignée de dollars » et révolutionna le genre. Fini les grands espaces, place aux gros plans sur des visages burinés, terminé les indiens peinturlurés, vive les cowboys mal rasés et dégoulinant d'une sueur qui arrosait les déserts.
Les auteurs parviennent à mettre en image les sources d'inspiration de Sergio Leone, notamment l'origine du titre extraordinaire « Mon nom est personne »(mon film de chevet), qu'il fit plus que produire.
Ils nous permettent aussi de découvrir ses intuitions extraordinaires dans le choix de ses acteurs. Il choisissait des "gueules", avares de mots, qui devinrent des monstres sacrés (Eastwood, Bronson, Lee van Cleef…).
Les traits des acteurs qui sont représentés dans le livre sont très ressemblants mais l'oeil de Leone sur ses comédiens est souvent impitoyable. de Clint Eastwood, il dit qu'il n'avait que deux expressions: l'une avec un chapeau, l'autre, sans le chapeau !
Sergio leone fourmillait encore de projets à sa mort. Cette bande dessinée, qui lui rend un vrai hommage sans tomber dans la caricature, n'est pas réservée aux amateurs de westerns spaghetti.
Si cela n'avait pas été sa vie, il aurait surement tiré un beau film de ce scénario.
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C'est la biographie d'un Colosse, pas de Rhodes mais du cinéma italien. Pour une poignée de dollars (200 000 exactement et du coup Henry Fonda, James Coburn sont trop chers) un certain Clint Eastwood, acteur de série B états-unien (Rawhide on TV) est choisi parce qu'il sait monter à cheval. La critique européenne (ex : cahiers du cinéma au début) dénigre ce réalisateur à lunette (ah quels serpents !). Alors pour quelques dollars de plus (il ne peut toujours pas se payer Lee Marvin ou Robert Ryan) il remet cela avec Lee van Cleef qui a pourtant peur des chevaux. le Bon Eastwood (La Brute Sentenza n'a pas d'âme) a peur et pense que le Truand Wallach va lui voler la vedette : « Dans le premier film j'étais seul, dans le deuxième nous étions deux, ici nous sommes trois. Dans le prochain, je me retrouverai au milieu d'un détachement de cavalerie ». C'est la trilogie du dollar qui s'arrête. Même si une suite était écrite, Leone s'opposera à sa réalisation par un tiers, c'est ça quand on est un réalisateur et pas une machine à fric. Il était pourtant difficile une fois dans l'Ouest (on the other side of the Atlantic) de faire accepter la longueur de ses films... Il était pourtant nécessaire une fois tourné de faire accepter la révolution que représentent ces westerns venus après les westerns. Qui les réalise ? Son nom ? Personne bien sûr. Un génie. Avec deux associés bien sûr, et sans doute une cloche qui attendra longtemps, longtemps (3h 41 au minimum en Europe) la réalisation de son projet final. Il était seulement de 2h 19 une fois en Amérique.
Cette BD m'a inspiré ce modeste hommage.
Quelques longueurs dans les textes, simplement pour passer en revue la galerie de stars croisés par ce fils de cinéaste, des moments émouvants (lorsqu'il verse une larme au cinéma en pensant à son père qui ne verra pas sa consécration), et des passages magiques lorsqu'il échange avec son alter ego musical, Ennio Morricone. C'est une partie de notre culture cinématographique.
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Cette collection de Bd de Glénat 9 1/2, consacrée au cinéma, souffre dans les albums consacrés à Lino Ventura ou à François Truffaut d'un défaut majeur : le dessin. Les traits des visages des acteurs et réalisateurs sont loin de respecter la réalité, ce qui est un comble pour des personnes vues et revues sur grand écran, ou à la télévision.

Philan, lui, respecte le Leone qu'on peut avoir en mémoire et les acteurs qu'il a dirigé : Clint Eastwood, Lee van Cleef, Charles Bronson, Robert de Niro… Les décors sont là bien présents : le pont de Brooklin revient à de nombreuses reprises, symbole de ce film que Leone portait depuis les années soixante et qui ne sera sur les écrans (dans une version américaine qui ne satisfaisait pas le réalisateur) qu'en … 1984. Philan s'efforce aussi de recomposer certains plans de films, comme le final du Bon, la brute et le truand en page 101, avec les gros plans sur les yeux du trio ou sur leurs mains prêtes à dégainer.

De son côté, Simsolo avait beaucoup de choses à dire sur Leone, et cela se sent, d'où quelques longueurs. Il rappelle l'engagement anti-fasciste du père de Leone, Vincenzo, réalisateur connu avant l'avènement de Mussolini sous le nom de Roberto Roberti. Leone débute en assistant aux tournages de son père et des amis de celui-ci. Il va se faire une place dans le cinéma italien (et mondial) après guerre en étant assistant réalisateur ou directeur de seconde équipe sur pas mal de péplums. Un Italien ne parlant pas (ou peu) anglais qui a côtoyé William Wyler sur Ben-Hur, Robert Aldrich sur Sodome et Gomorrhe, Orson Welles, Fred Zinnemann…

Son premier film est bien sûr un péplum, le Colosse de Rhodes. Mais, lui qui rêve de cinéma depuis tout petit, va devenir celui qui va bousculer le western, un genre très américain (même si Simsolo rappelle qu'aux temps du muet les Français en ont tourné), pour le régénérer et créer un nouveau style : le western spaghetti.

En suivront des tournages dans les déserts du sud de l'Espagne (et à Cinecitta pour les intérieurs) avec des acteurs américains alors jusqu'alors cantonnés aux seconds rôles à Hollywood, à la notable exception d'Henry Fonda, qu'il parvient à convaincre de jouer le méchant dans Il était une fois dans l'Ouest.

Il se lasse du western, mais le projet d'Il était une fois en Amérique ne se faisant pas, et le western spaghetti continuant de faire recette, Leone va être contraint dans les années soixante-dix d'en tourner (Il était une fois la Révolution) ou d'en faire tourner en temps que producteur (Un génie, deux associés, une cloche).

L'adaptation en bande dessinée d'une telle biographie conduit parfois à des dialogues artificiels où Leone commente avec ses amis comme Pierre Cressoy (Peter Cross) ses projets, ses ambitions, les films des autres réalisateurs italiens. Mais globalement, au sortir de cette lecture, tout cinéphile y aura trouvé son compte, en redécouvrant l'importance de la carrière de ce réalisateur qui a su casser les codes.
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On parlé la semaine passée de cette nouvelle collection des éditions Glénat, titrée " 9 ½ " – dont le nom évoque à la fois l'un des plus grands films traitant du cinéma (8 ½ de Federico Fellini) et le 9e Art. En ettet, on avait longuement présenté l'album consacré au grand comédien français Lino Ventura.

Voici l'heure , toujours un mercredi, puisque c'est le moment des Mercredi BD, de vous parler de celle consacrée au grand réalisateur Sergio Leone , un tome scénarisé par Noël Simsolo, grand spécialiste de cinéma et qui co-dirige cette nouvelle collection.

Le biopic, à la fois chronologique et plutôt classique (un peu plus que celle consacrée à Lino) est surtout centré autour de l'oeuvre "Pour une poignée de dollars ", pierre angulaire de son oeuvre .

Cet album rend un bien bel hommage à l'un des cinéastes les plus aimés par le public d'hier et d'aujourd'hui, vénéré par les réalisateurs contemporains, de Martin Scorsese à Steven Spielberg, de Francis Ford Coppola à Quentin Tarantino, de John Woo à Clint Eastwood.

Au milieu des années 1960, alors que le western se meurt, un jeune Italien, venu tenter le destin à Hollywood, va revivifier le genre, en misant sur un quasi-inconnu, Clint Eastwood, dont il étoffe la mince silhouette d'un poncho.

Sorti en 1964, Pour une poignée de dollars agace fortement la critique ( ah, la critique!) mais remporte un immense succès grâce au bouche-à-oreille. La carrière de Sergio Leone est lancée.

L'album nous montre bien à quel point Léone aura contribué à révolutionner totalement le mythe de l'Ouest, avec une révolution autant narrative que sonore ou visuelle: pour la première fois dans l'histoire du cinéma, l'Ouest américain apparait comme étant multi ethnique, violente et lyrique.

Les élégantes illustrations de Philan servent pleinement cette biographie illustrée, axé quasi exclusivement, sur sa vie professionnelle, afin de combler ceux qui découvriront Sergio Leone et même surprendre ceux qui pensaient déjà le connaître.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Cette "BD biographique" est à l'image de la couverture : tout en étant très documentée, elle joue avec la légende de Sergio Leone.
"- Là-bas [en Amérique], on mutile mes films et on refuse de produire "Il était une fois en Amérique", comme si je n'étais personne.
- Toi ? Personne ?
- Oui, mon nom est personne... Mais c'est ça, l'idée !"

De Leone, on connaît les films (facile, ils ne sont finalement que sept) mais assez peu la vie. L'axe choisi par Noël Simsolo est clairement professionnel. Après un premier chapitre consacré à son enfance, et particulièrement au lien avec son père réalisateur muselé par Mussolini ; on aperçoit à peine la famille du cinéaste. Mais c'est justement son parcours qui m'intéressait. D'autant que Philan joue avec le visage des célébrités ayant croisé la route de Leone. Évocation plus que représentation fidèle, il a su en saisir l'essence et nous les reconnaissons au premier coup d'oeil. Amusant de retrouver Welles, Walsh, Pasolini, Eastwood, van Cleef, Wallach, Fonda, Cardinale et tant d'autres, y compris Gabin (!).

Découverte de la collection 9 1/2 de Glénat que je vais sans aucun doute prolonger avec les albums consacrés à Hitchcock et Truffaut.
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critiques presse (2)
BDGest
24 mai 2019
Aux pinceaux, Philan se montre sobre, presque discret. L’artiste soutient le propos sans véritablement l’élever. L’image ne présente pas de niveau complémentaire de lecture, sinon que le héros prend doucement du bide et que les passants finissent par le confondre avec Orson Welles. Cela dit, le trait est élégant.
Lire la critique sur le site : BDGest
Sceneario
20 mai 2019
Ce livre, c'est du cinéma sur du papier, un documentaire génial qui, pour les amateurs de cinémas et les aficionados de l'œuvre de Sergio Leone, nous permet d'en apprendre plus sur l'homme et sur sa vie.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
- Je me fous de la censure américaine. Je ne veux pas tricher avec la réalité de la mort. Je tourne une fable, pas une farce.
- Autre chose, pour les gros plans que tu me demandes, les acteurs sont éblouis par la lumière des projecteurs. Et Eastwood plisse chaque fois les yeux.
- Aucune importance car Clint n'a que deux expressions. Une avec le chapeau et une sans le chapeau.
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On apprend avec tout le monde. Avec les bons réalisateurs, tu apprends ce qu'il faut faire. Avec les mauvais réalisateurs, tu apprends ce qu'il ne faut pas faire. (p.28)
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- Massimo, je vais voir les deux journalistes pendant que tu règles l'éclairage du plan suivant.
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- "Le Bon, la Brute et le Truand", ce sera à la fois un succès populaire et un film d'auteur.
- Le style Leone !
- Du cinéma sans style, au prix que ça coûte, c'est une honte ! (p.98)
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L'humour est la politesse du désespoir..

Même si ce n'est originellement pas de lui, Sergio Leone...
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Vidéo de Noël Simsolo
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