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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
"Shosha" [1978] d'Isaac Bashevis SINGER est assurément un fort joli livre, dense roman et pétri de belle fantaisie, de haute culture rabbinique et d'enfance universelle.

Je vous renvoie à la critique (excellente et enthousiaste) qu'a publié ici notre amie Aela [27 janvier 2014] : elle vous donnera assurément envie de vous immerger à votre tour dans ce monde prodigieux dépeint dans une langue prodigieusement agile.

Monde ashkénaze - des "hassidim" aux "intégrés" - profus et toujours surprenant, "chagallien" à souhait... L'inattendu surgit à chaque ligne. Jusqu'aux digressions joyeusement prolifiques qui donnent au récit cette saveur inimitable, commune à tous les écrits de Singer.

"Le monde d'Hier" (pour reprendre le titre du beau livre de souvenirs de Stefan ZWEIG) ... d'avant les cataclysmes successifs de l'Invasion et de la Shoah qui s'abattirent sur la Pologne commune à l'écrivain-graveur Bruno SCHULZ (né en 1892, assassiné en 1942) et à la famille Singer (le frère d'Isaac sauva la vie de son frangin journaliste en permettant à tous ses proches de le rejoindre à New York...).

Shosha la chétive, "l'arriérée", est pure et rayonne de toutes les lumières de l'enfance partagée dans la très populeuse rue Krochmalna...

On y retrouve - en mode volontairement plus "réaliste" sous la plume de cet autre "conteur"- l'atmosphère enchantée des souvenirs d'enfance transfigurés dans les nouvelles inoubliables que composa Schulz depuis sa Drohobytch paisible des années 30, d'avant les ouragans de rouge-et-noire (très crasse) bêtise nazie.

Le petit Aaron "Tsutsik" Greidinger - fils de rabbin, tout comme Isaac Bashevis S. - jouait avec Shosha-"Shoshele" (sa petite voisine de pallier) : c'était un peu la risée du quartier mais, voilà, il a grandi... Adulte, il a le coeur ô combien volage, navigant parfois simultanément entre ceux de Celia Chentshiner, "Miss" Betty Slonim (la "poule" à Sam Dreiman) , Dora Stolnitz, la gentille bonne Tekla (appartenant tout naturellement au monde des "Gentils") et... la "petite" Shosha à laquelle il veut absolument rester fidèle...

Et le jour, enfin, arrivera où le rêve inespéré de Shosha se réalisera :
" Mazel tov ! le marié est arrivé ! ".

Combien il nous est agréable de découvrir - pour nous si tardivement - pareil livre : c'est une épopée de l'intime (écrite directement en yiddish, traduite immédiatement en anglais - puis ici en un très souple français par Marie-Pierre Castlenau-Bay et Jacqueline Chnéour, 1979). "Shosha" n'est pas non plus un ouvrage "facile", évident - puisqu'il est complexe et "déborde" de matière...

D'inspiration autobiographique, on peut imaginer "vitale" l'accouchement de cette oeuvre par son auteur (et l'on constate à mille indices d'habileté stylistique combien I. B. SINGER est un "grand", assurément...) : promenés avec lui au fil d'insouciantes années bercées par les plus tendres lueurs du souvenir, on est constamment émus par la fragilité de ces existences ignorées, traversées de temps à autre par la prémonition de l' "Orage d'Acier" comme de l'Absurde des temps à venir...
Lien : http://www.regardsfeeriques...
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1939, un vent mauvais souffle sur le monde. Retour en Pologne, dans les quartiers juifs de Varsovie. Alors que la violence progresse inlassablement, cette histoire nous raconte des scènes de la vie quotidienne, d'un réalisme sans faille, dans la Varsovie disparue.
Le récit immortalise la ville, ses rues et ses milliers de vies anonymes sortis du néant et de l'oubli. On y découvre des personnages anodins d'une force et d'une vigueur incroyable, aux interrogations vibrantes, ancrés dans leur époque. Ces protagonistes ne sont pas des héros mais des gens "comme tout le monde", aussi beaux qu'imparfaits, sages qu'idiots et fatalistes ou confiant, malgré l'étau qui les enserre de toutes parts.

À l'extérieur du récit, le lecteur ne peut s'empêcher d'être tendu car au-delà de leurs réflexions et de leurs échanges, lui seul sait exactement ce que l'Histoire leurs réserve. Lui seul sait que cette société vit ses derniers instants.

Prix Nobel de littérature ? Une récompense méritée tant son oeuvre est riche d'un point de vue mémoriel et sensoriel. Singer ramène à la vie un monde anéanti, enterré pour toujours. Au travers des mots, le lecteur pénètre au coeur de la ville, dans cette communauté hétéroclite à la diversité culturelle et religieuse si spécifique ! Entre les lignes, le gâchis des pertes humaines… Un véritable kaddish aux juifs polonais. le plus beau des textes en guise de mémoire.
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SHOSHA d' ISAAC BASHEVIS SINGER
1939, la Pologne est sous occupation russe. Rue Krochmalna, Aaron élevé en hébreu, yiddish et araméen, passe beaucoup de temps chez sa petite voisine, Shosha. Il va déménager et la perdre de vue bien qu'elle soit dans la même rue. le temps passe Hitler monte en puissance d'un côté, Staline de l'autre, on ne se fait pas d'illusion et on essaye de profiter de l'instant. Aaron vit avec Betty pour laquelle il écrit une pièce de théâtre et en lui faisant visiter la rue de son enfance il retrouve Shosha. de ce jour, et bien qu'il ait promis de se marier avec Betty, toutes ses décisions auront Shosha pour centre alors qu'elle est physiquement handicapée et légèrement débile.
C'est une histoire sublime et incroyable que celle de Shosha qui cumule les handicaps, est le choix le plus improbable pour un homme qui a du succès et les conquêtes faciles. Mais pour Aaron, Shosha le ramène à sa petite enfance, aux jours heureux et insouciants et elle sera toujours l'ultime choix.
Peut-être un des plus beaux romans de Singer, un de ses plus personnels paraît il, chargé de tendresse et d'émotion.
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Un récit très émouvant sur la communauté juive de Varsovie des années 30, avant la fin atroce que l'on connait tous. La tension s'accroit de page en page, au fur et à mesure de la montée du péril nazi. Une description réaliste et presque ethnologique de la vie (et la mort) de cette communauté. Une réflexion aussi sur le sens de la vie, la religion, la place de dieu. Admirable et poignant.
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Lire Isaac Bashevis Singer est comme un voyage de retour dans une de mes vies antérieures et m'arrachent des larmes, à chaque fois.
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