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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
La première image que nous avons de ce livre est sa couverture, originale, elle peut choquer mais a minima elle va vous intriguer. En fait, elle résume parfaitement le livre de dystopie : la vie en Islande est très sexiste, les hommes travaillent, les femmes sont là pour élever les enfants et satisfaire (dans tous les sens du terme) leur mari.

Si le synopsis est court, l'auteure a la maestria d'avoir développé pleinement son sujet en imaginant une vraie autre Islande, tant dans la mentalité de ses habitants, que dans la vie quotidienne : vie politique, enseignement, ségrégation, police. Ces différents éléments sont amenés au fur et à mesure de l'histoire, quand les héros sont confrontés à l'un d'eux. Pour le lecteur, c'est une perpétuelle découverte et un constant ahurissement. Car, tant nous sommes habitués à notre société, on ne peut envisager une telle société et comprendre comment cela pourrait arriver. le contexte historique est présenté dans un second temps. Mais ne serait pas un moyen de nous renvoyer notre propre image ou celle de l'histoire de notre pays et de l'Europe. Sous couvert de sexisme, l'auteure fustige l'extrémisme : le nazisme de la seconde guère mondiale, l'islam extrémiste de nos jours.

Enfin, le coup de génie de Johanna Sinisalo est de ne pas restreinte son histoire à une dystopie mais de placer un roman policier dans la dystopie. du coup l'auteur est captivé tantôt par le roman d'anticipation tantôt par l'enquête.

L'écriture aidant, les pages défilent allégrement et c'est avec une petite déception que l'on découvre un peu trop rapidement la dernière page.

Un roman à découvrir, une auteure à surveiller.
Lien : https://quoilire.wordpress.c..
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Conseillée par une libraire avisée et qui me connaît bien, je me suis plongée dans ce roman et quel bonheur ! Ce texte présente une Finlande actuelle, mais avec une autre réalité comme "Le Maître du Haut Château" de Philip K. DICK et sa présentation d'un monde où les nazis auraient gagné et partageraient l'Amérique avec le Japon : une uchronie en somme. Dans cette Finlande, afin de préserver la paix sociale, le gouvernement a trouvé nécessaire de faire en sorte que tous les excitants soient prohibés : fini le café, le tabac, les drogues, l'alcool. En réponse à cette prohibition, le piment devient une drogue.
Dans le même but de paix sociale et afin de canaliser l'homme, les femmes sont divisées en 2 catégories : EloIs ou Morlock (merci la machine à remonter le temps de HG WELLS où dans un futur très lointain, les humains sont partagés ainsi : ceux qui vivent sur le sol terrestre dans un paradis paisible et sont comme des enfants, sont les Eloïs, ceux qui vivent sous terre, sont cannibales et violents, sont les Morlocks). Ces catégorisations sont le fruit d'un long travail scientifique d'eugénisme et de conditionnement : les Eloïs sont dociles, un peu bébêtes, aiment le rose, les robes de marié pour avoir des enfants, les contes de fées et laissent l'homme réfléchir. Les femelles morlocks sont intelligentes, rebelles à l'autorité masculine : elles pensent par elle même, mais sont condamnées aux travaux ingrats car elles ne doivent pas se reproduire (risque de mettre au monde des enfants aux pensées similaires). Dans cet univers semblable au nôtre et en même temps si différent (?), nous suivons le destin de 2 soeurs Eloïs et Morlocks, élevées après le décès de leurs parents, par leur grand-mère finlandaise. D'autres pays n'ont pas développé cette politique spéciale et sont considérés comme des états dégénérés comme l'Espagne ... Un livre génial à mettre entre toutes les mains.
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Ce petit livre est redoutablement accrocheur, avec le combo de son titre cynique et de sa couverture pour le moins provoc' !

Et puis une fois lancé dans la lecture, c'est un peu un festival de situations surréalistes.
Le résumé ne nous prépare pas du tout au premier chapitre, où, dès la première page, on assiste, en se demandant bien de quoi il s'agit, et puis qu'est ce que c'est que ça, et puis WTF ?, à un deal de capsaïco.
(C'est là où, en sortant mon dico, j'apprends que "capsaïco", ça veut dire piment)
On apprends, non sans sourire, que dans cette société, tout ce qui touche aux problèmes d'addictions (quels qu'ils soient) est prohibé. C'est le cas du piment – et notre héroïne est justement accro aux piments.
Nous voici donc à assister à ce deal, et surtout à observer avec stupéfaction comment Vanna/Vera teste la qualité du piquant de sa came (à découvrir dès la 1ere page, et c'est culotté).

Ce problème d'addiction nous permet d'entrer de plein pied dans cette société dystopique, où les femmes sont divisée en deux types : les eloïs, et les morlock. (c'est intéressant - et pas du tout flatteur pour nos individus de sexe féminin - de constater que les termes sont tirés de H.G Wells, la machine a remonter le temps).

Vanna/Vera, notre personnage principale, est une Morlock (une femme qui réfléchit, douée d'une très grande intelligence et de beaucoup de culture), mais physiquement, elle ressemble à une Eloï, et se fait donc passer pour telle. Cela amène des moments très drôles où elle explique ce qu'elle doit faire pour jouer son rôle, les heures à se maquiller, les postures, comment elle trompe ses professeurs en rendant des devoirs bourrés de fautes... (Personnellement, moi qui m'ennuie à mourir face à la sophistication féminine, ces passages m'ont fait éclater de rire). Elle va au lycée ménager, où il y a des cours de responsabilité sociale, de cuisine, d'agilité sexuelle,…
D'agilité sexuelle ?!

J'ai beaucoup aimé le fait que Vanna/Vera ressent les émotions des autres sous forme d'odeurs. Ce n'est pas vraiment abordé, pas vraiment expliqué, mais ça donne une dimension poétique à un roman que je trouvais déjà intelligent et jubilatoire.

Au niveau de la forme, j'ai également apprécié ce va et vient entre le présent (qui commence donc par un deal de piments), des définitions des termes employés (eloïs, morlock, virilos), des articles de presse qui nous montrent comment cette société s'est construite, et des lettres que Vana/Véra écrit à sa soeur.
Au fur et à mesure, ces lettres vont devenir le fil rouge de l'histoire : on pressent que quelque chose n'est pas net, on essaie de comprendre où est sa soeur et qu'est ce qui a pu se passer.

Bref, c'est un roman incisif et drôle, une dystopie passionnante, à la fois jouissive et dramatique. Un vrai coup de coeur !
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Plus interpellante que "La servante écarlate", une dystopie pleine d'humour (Voyez la couverture!), terriblement efficace et un peu angoissante. L'eugénisme a permis à une société totalitaire de séparer génétiquement des femmes "ultra-féminines" et soumises et des hommes appelés "virilos". le roman suit le récit d'une déviante se faisant passer pour une de ces femmes soumises et intégrant un réseau mixte de résistance.
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