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Ce récit inspiré d'une histoire vraie démarre à Phnom Penh, la capitale du Cambodge, en 1971. le roi Norodom Sihanouk vient d'être destitué par le général Lon Nol, plongeant le Cambodge en pleine guerre civile. La famille Inn, qui avait jusque-là mené une vie relativement paisible à Phnom Penh, commence également à ressentir la persécution grandissante envers les Vietnamiens. Victime d'une rafle, le petit Saravouth Inn, 11 ans, se réveille en pleine forêt, baignant dans son sang, séparé de ses parents et de sa petite soeur Dara.

Inspiré d'une histoire vraie, ce roman bouleversant invite le lecteur à plonger dans les coulisses de la guerre civile cambodgienne à travers le regard de cet enfant de onze ans.

« Avant la longue flamme rouge » est donc tout d'abord l'histoire d'un pays subitement baigné dans l'horreur. Au fil des pages les conditions de vie deviennent épouvantables, voire même proche de l'indicible. Des trahisons aux viols, en passant par la famine, les vols, les orphelins, la prostitution, les assassinats et l'afflux massif de réfugiés surpeuplant progressivement la capitale, Guillaume Sire n'épargne pas grand chose au lecteur, qui découvre ici les coulisses de l'un des conflits les plus atroces du siècle dernier.

Mais, « Avant la longue flamme rouge » est surtout l'histoire d'une enfance marquée par des blessures indélébiles, celle d'un gamin de onze ans qui tente d'échapper aux atrocités de la réalité en se réfugiant dans un monde imaginaire, nourri par les lectures de sa mère. Malheureusement, même cette poésie ne parvient plus à dissimuler la barbarie des hommes au fil des pages…

Couronné du Prix Orange du livre 2020, « Avant la longue flamme rouge » est un récit marquant que je rangerai volontiers auprès du « Petit Pays » de Gaël Faye.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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La guerre civile au Cambodge au travers les yeux d'un enfant de 11 ans qui s'est inventé très jeune un monde intérieur. Il a vraiment construit son Royaume avec des lieux précis, des personnages imaginaires qui vont l'aider à survivre lorsqu'orphelin et gravement blessé il devra se débrouiller pendant des années en traversant toutes les horreurs d'une guerre civile, viols, massacres atroces de populations entières.
S'agissant d'une histoire vraie, on sait que Savarouh sera adopté vers 15 ans par une famille américaine, fera de bonnes études, se mariera aura des enfants mais ne pourra s'insérer définitivement dans une vie traditionnelle. On peut le voir sur YouTube, à Union Square, assis devant un jeu d'échec et vivant de la sympathie des passants férus des échecs.
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En 1971, au Cambodge. Une fois Norodom Sihanouk destitué, la guerre civile embrase le pays à la suite du coup d'état de Lon Nol. le général et futur président n'a qu'une obsession, exterminer les Cambodgiens d'origine vietnamienne. Coincé entre Khmers rouges et Viêt Cộng, la guerre fera rage dans le pays pendant de longues années.

A Phnom Penh, Saravouth, 11 ans, vit avec sa famille et sa petite soeur. Bercé par les histoires que lui raconte sa mère, il s'est créé un Royaume Intérieur qu'il parcourt chaque jour, autorisant parfois sa soeur à venir avec lui. Un Royaume rien qu'à lui, qu'il reconstruit, enjolive, développe sans cesse. Véritable Peter Pan, il vit là sa propre Odyssée, de belles aventures et des vies qui lui permettent de supporter le monde qui l'entoure, celui qu'il nomme l'Empire Extérieur.

La mère, Phusati, enseigne la littérature au lycée René-Descartes et le père, Vichéa est employé à la chambre d'agriculture. Convertie au christianisme, la famille voit disparaître tour à tour ses amis, arrêtés par le nouveau pouvoir en place. Puis vient leur tour, embarqués puis exécutés dans la forêt. le jeune Saravouth échappe miraculeusement au massacre, sauvé par une vieille femme qui le cache et le soigne pendant de longues semaines.

Une fois rétabli, il n'a qu'une seule obsession, retrouver les siens.
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Lire ma chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2020/12/20/avant-la-longue-flamme-rouge-guillaume-sire/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Une critique douce avec un profond respect de l'auteur. Une impression bien personnelle... D'ennui... Malgré un début prometteur avec ces deux mondes dans le tête de cet enfant, deux mondes qui se croisent et de répondent. Puis une longue traversée de la guerre, qui m'a épuisé. Sans surprise, ni intérêt, je me suis endormi au détour d'une page où j'ai quitté Saravouth
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Tiré d'une histoire vraie, cette histoire est un crève coeur. On passe de la poésie du monde de Saravouth à l'horreur pure et dure. La réalité va rattraper cet enfant et l'entraîner dans un monde sans aucune pitié. Peu importe l'âge, tout n'est plus que destruction. A 11 ans, Saravouth va subir et voir les pires horreurs. Il faut être accroché, mais il faut le lire, pour ne pas oublier... A la fin du livre, on retrouve Saravouth, adulte. Il a survécu oui, mais les ravages de la guerre ne sont pas derrière lui pour autant...
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Alors que la guerre civile fait rage au Cambodge, Saravouth et Dara, onze et neuf ans, ont néanmoins pu, jusqu'en cette année 1971, mener une existence heureuse auprès de leurs parents, à Phnom Penh. Mais les combats finissent par atteindre leur ville. Séparé des siens dans la tourmente et réfugié dans la forêt, Saravouth va devoir survivre dans l'enfer d'un pays en plein chaos, avec pour seule obsession : retrouver sa famille.


Inspiré d'une histoire vraie, ce roman terrible et bouleversant commence doucement, au sein d'un cocon familial qui a jusqu'ici réussi à supporter les rigueurs de la réalité grâce au pouvoir des livres et de l'imagination. Saravouth s'est ainsi créé un monde imaginaire, alimenté par la littérature que lui fait découvrir sa mère. le contraste entre cette poésie et la barbarie qui va venir la saccager n'en est que plus frappant, alors que, consterné, le lecteur voit bientôt sombrer les personnages, auxquels il a eu le temps de s'attacher, dans un maelstrom aussi terrifiant qu'inextricable.


Lorsque s'achève cette lecture aux allures de tornade, images et mots continuent à hanter longtemps l'esprit : pas seulement en raison des atrocités commises pendant cette guerre, mais tellement le destin de Saravouth s'avère stupéfiant de bout en bout, sa personnalité magnétique et sa force de survie impressionnante. En nous signalant le court métrage Odysseus' Gambit, tourné sur Saravouth devenu adulte, l'épilogue nous permet de réaliser comment la vie de cet homme est demeurée bloquée dans une impasse tragique. L'on ne peut que s'émouvoir de la stupéfiante résilience de cet être fracassé depuis l'enfance, que la mort n'aura épargné que pour lui en laisser une terrible culpabilité.


Ce livre intense et vibrant se lit en un seul souffle de sidération et vous laisse groggy, accablé par le poids de certains destins que l'on dirait tragiques par essence, et impressionné, tant par son héros malgré lui, que par l'émouvant hommage qui lui est ainsi rendu. Coup de coeur.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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voici un livre dans lequel on n'en ressort pas indemne, on passe de l'imaginaire à la guerre via les les yeux de Saravouth. c'est un voyage vers l'age adulte de manière brutale et la réalité parfois dure a comprendre et à vivre.
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Peut-on décrire directement les atrocités d'une guerre, à la manière d'un reportage photographique ? Sans doute, mais probablement de manière moins efficace que si on place le lecteur dans l'univers mental d'un personnage. Ici, d'une manière différente de celle utilisée par Gaël Faye dans 'Petit pays', Guillaume Sire nous conduit, au terme d'une lecture quelque peu éprouvante, à entrapercevoir ce qu'ont vécu des centaines de milliers d'enfants au Cambodge du temps des Khmers rouges.

Plusieurs romans évoquent la dichotomie au milieu de laquelle est écartelé le personnage principal. Ainsi Alice Zeniter distingue-t-elle dans 'Comme un empire dans un empire' le monde du dedans ─celui de l'internet─ de celui du dehors et Daniel Mendelsohn entremêle à Ithaque et New-York, sans qu'on puisse parfois les distinguer l'une de l'autre, l'histoire de Télémaque et d'Ulysse d'une part, et, d'autre part, celle du professeur de littérature auteur du roman et de son du père.

Dans 'Avant la longue flamme rouge', Guillaume Sire nous rend compte de l'univers intérieur ─le Royaume─ dans lequel se réfugie Saravouth, un jeune garçon confronté à la terrifiante cruauté du monde dans lequel il survit ─l'Empire─ : le Cambodge de la période sanguinaire des Khmers Rouges et de leur montée inexorable vers Phnom Penh.

Avant l'époque de la délation et des massacres, la mère de Saravouth lui lisait l'Odyssée, Peter Pan et des poèmes de René Char. L'enfant s'était alors construit un royaume intérieur qu'il enrichissait en permanence des trouvailles poétiques que lui apportait la lecture. C'est ce royaume qu'il emporte avec lui et dans lequel il se réfugie pour survivre.

Mais la guerre civile survient et détruit l'Empire, emportant tous et tout avec elle. le Royaume intérieur est, lui aussi, plusieurs fois détruit. L'enfant est alors un compagnon d'Achille au pied des remparts de Troie, il est recueilli par la sorcière et magicienne Circé, le taureau Bouldur le menace, le roi Salomon reste muet, le temple d'Ajax est en pièces, le capitaine Crochet, le Cyclope, Hermès et Pénélope tournoient, attendent, espèrent que le fil plein d'hameçons pour attraper les mots conduira le jeune Saravouth vers ses parents et sa soeur, comme Ariane vers Thésée.

Hélas non.

Quand le premier degré est à proprement parler indicible, le second degré permet d'en donner une représentation supportable.
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Le récit commence en 1970, juste avant la chute de Sihanouk qui avait tenté, par une politique dite de “neutralité”, de maintenir le royaume du Cambodge à l'écart de la guerre du Viêt Nam, à la fin des années 60.

Saravouth est alors âgé de onze ans.

On connaît l'imbroglio politique qui généra dans cette région du monde, de 1967 à 1999, des conflits et des offensives constantes avec en arrière-plan le soutien de la Chine pour les Khmères rouges, de l'URSS pour les vietnamiens, et par-dessus tout cela, l'arbitrage chaotique des USA.
Et le Cambodge, ancien protectorat français depuis 1863 jusqu'à la fin de la guerre d'Indochine en 1953, est pris en étau, ballotté par les jeux d'alliance et les conflits d'intérêt des puissances qui le convoitent, totalement indifférentes aux réalités du pays et au sort de ses habitants. Et le Cambodge est broyé. On connaît moins bien les massacres engendrés par ces conflits et l'horreur vécue par la population qu'elle soit d'ethnie Khmère ou d'ethnie vietnamienne. Ou plutôt, on les connaît bien mais on les oublie avec tant de facilité…

Saravouth, lui, n'oublie pas.

Au milieu de ce marasme, Saravouth est alors un petit garçon de onze ans à l'imagination féconde et bouillonnante, fasciné par sa soeur plus pragmatique que lui, amoureux de sa mère et des mots avec lesquels elle jongle en lisant des livres et en racontant des histoires, inconditionnel de son père avec qui il joue aux échecs. Un univers familial savoureux doublé du monde intérieur de l'enfant, le Royaume, un monde fabuleux, nourri et augmenté, jour après jour, de chaque nouvelle excursion dans les livres et dans les contes.
Dans son Royaume intérieur, Saravouth élève des palais, creuse le lit des fleuves, dresse des statues, plante des arbres, des fleurs et des herbes sauvages. Tous les héros des mythes s'y rencontrent et dialoguent avec les dieux, le dieu chrétien et les héros de l'Iliade et de l'Odyssée, Peter Pan et Bouddha, les figures de l'Hindouisme mêlées à celles de la poésie de René Char ; un syncrétisme audacieux mais qui, pour Saravouth, tombe sous le sens. Et les yeux de Saravouth sont une fenêtre béante qui garantit la circulation entre le Royaume intérieur et « l'Empire » extérieur, ce monde des hommes qui va bientôt se transformer en enfer. La guerre qui survient sournoisement détruit tout : la famille, l'enfance, les rêves, les contes, et le plaisir de vivre.

Alors commence pour Saravouth, au milieu du chaos d'un monde dévasté, une errance qui n'aura plus de fin. A travers la forêt calcinée et les marécages bourrés de cadavres engloutis tout autour de Phnom Penh, sur le fleuve Tonlé Sap truffé de crocodiles, au fond d'un sampan déchiqueté, sous les tirs des roquettes et des mitraillettes des milices qui tuent à l'aveugle et visent tout ce qui bouge, Saravouth cherche ses parents et sa soeur, cherche le monde qu'il a perdu. Dans Phnom Penh, soigné à l'hôpital Calmette, le crâne perclus, d'éclats d'obus, Saravouth cherche encore. Provisoirement à l'abri à la mission Saint Joseph, Saravouth cherche encore et parcours les rues de la ville saccagée et meurtrie. Enfin, aux Etats Unis, arraché au cauchemar cambodgien, Saravouth cherche toujours. Qui peut vivre paisiblement après de telles souffrances ? Saravouth ne peut pas renoncer à rechercher les siens, à retrouver le chaleureux bonheur familial de l'enfance. Pour lui, l'avenir n'est pas digérable. le seul lien qui le maintient en suspension au-dessus du temps, c'est le jeu d'échec, seule construction mentale qui lui permet d'assurer une continuité, une unité entre l'enfant qu'il était, l'adolescent martyr qu'il a été et l'homme qu'il est devenu.

Douloureux de prendre conscience au fil de la lecture que tous ces massacres, toute cette cruauté, cette violence absurde et arbitraire, ont vraiment existé et relèvent de la folie délirante des hommes. Même le tigre blessé et affamé renonce à sa proie humaine. Mais l'homme, lui, tue, viole, vole, tabasse, dénonce et tue encore. Caché derrière des idéologies carnassières, manipulé par elles, dévoré de hargne, de haine, de désir de puissance, il se repaît du chaos, plus vermine que la vermine. Il jouit du martyr qu'il inflige. Il détruit jusqu'à s'autodétruire. L'homme serait-il, par nature, la pire bête sauvage de la création ? La guerre civile du Cambodge n'est qu'un exemple parmi tant d'autres guerres. L'enfant massacré qu'incarne Saravouth, n'est qu'un enfant martyr parmi tant d'autres enfants martyrs. La folie asiatique n'a rien a envié à la folie occidentale. La guerre où qu'elle soit, quelle qu'elle soit, charrie son lot d'arbitraire, d'injustice, d'humanité broyée, de souffrances insupportables. Et le pire, c'est qu'elle est souvent considérée comme nécessaire. Alors c'est que le mal est nécessaire et que l'humanité, elle, ne l'est pas...
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Déstabilisant durant quelques pages du fait de l'imaginaire de l'enfant. Mais il ne faut pas lâcher car vous avez dans les mains un excellent « roman « à l'écriture très fluide. Malheureusement le sujet abordé est très difficile et sa lecture parfois éprouvante. La violence de notre monde s'embarrasse t'elle d'enjolivements ? Non. Alors cette histoire se devait d'être écrite ainsi. Bravo Mr Sire.
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