Chanson douce

Louise, nounou, se retrouve dans la famille Massé, pour garder la petite Mila et le bébé Adam.
Les parents, Paul et Myriam, culpabilisent au départ, mais il prennent vite le goût de la « liberté » face à cette extraordinaire nounou, qui s'occupe des enfants, mais aussi du ménage et des repas. Elle s'immisce dans la famille, petit à petit, elle en fait partie, rendant les enfants très heureux.

On le sait dès la première phrase : « le bébé est mort », on connait aussi la coupable, on commence donc par la fin.
Toute l'histoire relate les sentiments de Louise, sa vie, comment elle en est arrivée là.
On est très curieux, nous avons tellement envie de connaître la vérité, le pourquoi.
Les pages se tournent à une vitesse folle, j'ai beaucoup aimé la plume de l'auteure.

Cependant, j'ai été totalement déçue du dénouement, de la fin du livre.
Le dernier quart n'est pas du tout à l'image du reste, il est ennuyeux et « banal », vraiment je pensais qu'on allait être bien plus profond dans l'âme de Louise, qui est clairement tourmentée.
Personnellement, je trouve que la fin est comme bâclée, il manque d'éléments, d'émotions fortes, c'est vraiment dommage, car ce récit aurait pu être une lecture très intéressante.
J'ai comme un goût d'inachevé dans la bouche, c'est très frustrant de l'avoir terminé ainsi, il y avait beaucoup de potentiels, la psychologie de Louise étant largement exploitable.

CHALLENGE SOLIDAIRE 2024

Lu à la sortie du roman (2016). Un roman au prix littéraire amplement mérité, qui m'avait à la fois bousculée et pétrie d'effroi, m laissant démunie face à mes émotions et mes questionnements (conscience, jugement). L'on s'identifie en fait aisément à l'enquêtrice de la fin du roman, dans une impasse et totalement impuissante.

Une plume ciselée que j'ai vraiment appréciée - grâce à une narration judicieusement construite - pour "tout" ce qui se tait en surface et se raconte vraiment en profondeur : cette atmosphère malsaine, une situation devenant intenable, des indices obscurs puis peu à peu évidents et glaçants. Bref, c'est une escalade sourde, muette et insidieuse de dangerosité palpable, mais détectée trop tard... Quand "le ver est déjà dans la pomme", la bombe prête à exploser (!)
L'auteure nous parle de violence sociale, d'attente affective, de quête de reconnaissance, d'illusions et de frustration, d'humiliation et de colère enfouie, de fuite et de solitude, ce "tout" menant à la désespérance, la dichotomie des sentiments, la névrose et la psychose aggravées.

Leïla Slimani a eu l'idée de ce roman en lisant un fait divers dans les journaux.

Dès la 1ère phrase, elle nous impose un électrochoc: c'est une accroche pour que le lecteur devienne acteur de cette histoire qui au début est très banale. C'est l'histoire d'un jeune couple classique avec des valeurs dont la mère se noie dans une vie domestique sans intérêt, qui n'existe plus socialement ce qui la rend aigrie, agressive. Elle veut reprendre le travail et le couple se met à la recherche d'une nounou parfaite.

Nous remontons le temps et l'histoire se déroule graduellement. J'étais à l'affut des indices qui montrent que tout va déraper.

Certains passages m'ont dérangée: Louise organise des parties de cache cache qui finissent par des pleurs; elle raconte des contes cruels;  elle fait manger le poulet, récupéré à la poubelle, jusqu'à l'os...

On assiste à la transformation de cette nounou idéale, tellement formidable, en une folle infanticide.

Au fil des pages, on découvre sa vie passée (un mariage sans amour, la disparition / fugue de sa fille avec qui elle se montrait violente, sa dépression ), sa vie actuelle ( des dettes, une vie étriquée dans un studio, pas d'amour, pas de famille, manque de sommeil, sa peur du déclassement, de sa déchéance en se retrouvant SDF)

Elle veut trop qu'on l'aime; c'est la nounou parfaite, qui devient une esclave domestique volontaire, qui fait aussi la cuisine, le ménage, le rangement, la secrétaire... Elle devient indispensable. Elle veut faire partie de la famille; elle veut trouver sa place dans cette famille; elle se projette dans un futur avec un 3ème enfant qui lui permettrait de rester embauchée quelques années de plus. Sans eux, elle est perdue ( elle squatte chez eux pendant les vacances) Sa vie réelle doit correspondre à ses rêves.

Quand elle comprend qu'elle ne fait pas partie de la famille, qu'ils n'ont pas les mêmes valeurs ( épisode du poulet), que le couple prend ses distances par rapport à elle et qu'ils n'auront plus besoin d'elle.... elle part en vrille....

"Les enfants, venez. Vous allez prendre un bain"

Dès le départ Leïla SLIMANI nous pose le décor et nous annonce la mort du bébé mais ce n'est pas pour autant que l'on se retrouve plus préparé à la suite du livre.
Je l'avoue en tant que maman, les romans qui touchent aux enfants me perturbent extrêmement facilement et celui là ne déroge pas à la règle. Durant toute la lecture du livre je suis restée en haleine à chercher le moindre détail qui puisse expliquer le pourquoi de ce drame.

Maintenant que j'ai lu le livre je suis curieuse de voir si l'adaptation en film me procure le même frisson...

Primé maintes fois, et à raison. C'est un chef d'oeuvre moderne, un réel thriller psychologique, qui commence dès la première page. le sujet de l'emprise et du mal-être psychologique est transversalement exploré et ce qui permet de se rendre au plus près de la réalité de ce drame. Et de retracer ce qui a permis à ce drame de survenir. le récit est angoissant car si réel. Si proche…
Aussi, le couple et ses mécanismes. Intéressant. Fulgurant de vérité et terriblement efficace.

On connait dès la 1ère page l'issue du livre. À partir de l'épilogue, le roman revient un an dans le passé environ pour nous présenter la situation initiale : un jeune couple avec deux enfants qui part à la recherche de la bonne personne, la nounou qui va intégrer leur vie et prendre soin de leurs petits.

Nous n'aurons pas particulièrement de détail, ni d'explications sur le drame mais une description de la vie quotidienne des protagonistes, une atmosphère qui s'alourdit et devient un peu malsaine, puis de plus en plus. J'ai trouvé la plume directe et efficace, pertinente au sujet de certains ressentis face à la parentalité et glaçante dans la maîtrise de la description de nos déséquilibres et névroses.

Et puis après ? Une histoire en forme de constat où le lecteur est un spectateur un peu lointain (ce qui n'est pas plus mal vu le sujet) et c'est à peu près tout de mon côté pour les émotions et ce qu'il me reste de ce roman une fois sa lecture achevée.

Cette histoire, qui débute par l'horreur et la fin de l'intrigue, se lit très bien.

L'histoire est intéressante, mais ma lecture n'a pas été très enthousiasmante non plus.

En réalité, je n'ai pas compris en quoi ce roman était exceptionnel au point de remporter le Goncourt.

Un début qui nous plonge directement dans les événements. Beaucoup d'empathie envers le personnage de Louise, sa solitude, sa vie, son ascension et puis sa descente dans l'estime de ses patrons. J'ai aimé les descriptions des scènes et des sentiments de chacun, la mise en lumière du mépris de classe et du racisme. Tout est très bien imagé c'était une lecture fluide. Très ému par la fin, c'était un très bon livre

Coup de coeur.

J'ai été impressionnée par la capacité qu'a eu roman à me tenir en haleine malgré la divulgation de la chute dès les premières phrases. Ce livre est sordide, précis et captivant. Il est rédigé de façon simple mais juste. le format est original et m'a beaucoup plu.

Malgré la fatalité d'un dénouement tragique, j'ai été fascinée par la description graduelle et puissante de la déchéance du personnage de Louise. Ce texte vient questionner la frontière entre la folie pure et l'état de solitude extrême, dans lequel se trouve Louise qui n'a plus rien à perdre et nulle part où aller.