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Nouvelle actualité pour Leïla SLIMANI... Prix Goncourt 2016, elle est nommée à la Francophonie par le président. Si ce n'est déjà fait, découvrez son envoûtant roman "Chanson douce", c'est une pépite, vraiment.
"Dans son petit carnet à la couverture fleurie, elle a noté le terme qu'avait utilisé un médecin de l'hôpital Henri-Mondor. "Mélancolie délirante". Louise avait trouvé ça beau et dans sa tristesse s'était subitement introduite une touche de poésie, une évasion. Elle l'a noté, de son écriture étrange, faite de majuscules tordues et appuyées. Sur les feuilles de ce petit carnet, les mots ressemblent à ces branlants édifices en bois qu'Adam construit pour le seul plaisir de les voir s'écrouler". (p.159)
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Myriam décide de reprendre le travail et avec son mari Paul décide d'engager une nounou pour s'occuper de Mila et Adam leurs enfants. Après un casting très sévère ils engagent Louise qui a très bonne réputation.

Mon avis: Dès les premières pages on est plongé dans ce thriller qui mets en scène directement la fin de l'histoire. le cheminement du récit consiste à comprendre comment la nounou en est arrivé là. Je reste un peu sur ma fin car j'aime bien avoir toutes les clés à la fin d'un livre et là on reste un peu en suspens. J'ai été happé par ce livre qui se lit très vite et qui est court.
J'ai passé un bon moment de lecture même si la fin n'ai pas à la hauteur de ce que je voulais.
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"Chanson douce" nous plonge au coeur d'une intrigue captivante, où se mêlent tensions sociales et psychologiques. À travers le récit de la relation complexe entre une nounou et une famille bourgeoise, l'autrice explore avec finesse les dynamiques de pouvoir et les tabous de notre société contemporaine. Les personnages sont décrits avec une profondeur intéressante, leurs émotions et leurs motivations révélées au fil des pages avec subtilité.

Pourtant, malgré la qualité indéniable de l'écriture et l'atmosphère oppressante qui se dégage de l'ensemble, on ne peut s'empêcher de se demander si le livre mérite véritablement le prix Goncourt qui lui a été décerné.

De plus, les attentes suscitées par le prestigieux prix littéraire peuvent influencer la perception du lecteur. En s'attendant à une oeuvre révolutionnaire ou extraordinaire, certains lecteurs pourraient être déçus de ne trouver qu'une bonne histoire bien écrite, mais sans réelle originalité ou profondeur transcendante. L'éclat du prix Goncourt sur "Chanson douce" peut créer une aura de perfection impossible à satisfaire, obscurcissant ainsi la véritable essence de l'oeuvre et pouvant engendrer des déceptions injustifiées chez les lecteurs.

Cela dit, ce livre reste un roman puissant et saisissant, qui mérite amplement d'être lu et discuté. Les thèmes qu'il aborde, tels que la maternité, la classe sociale et les relations de pouvoir, résonnent avec une force incontestable dans notre société contemporaine. Il est donc important de reconnaître la qualité de cette oeuvre tout en gardant à l'esprit les attentes parfois démesurées liées à sa récompense prestigieuse.
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Retour de lecture sur “Chanson douce” un roman de Leïla Slimani publié en 2016 pour lequel elle a obtenu le prix Goncourt. Ce roman inspiré d'une histoire vraie, celle de Yoselyn Ortega en 2012 à New-York, raconte l'histoire d'une nourrice, Louise, qui a assassiné les deux enfants en bas âge qu'elle gardait. Elle commence par la découverte des deux enfants et de la nourrice qui est dans le coma après avoir tenté de se suicider. On est d'emblée plongé dans le tragique, le sordide et l'incompréhension la plus totale face à ce crime. le roman est structuré de manière à remonter le fil de cette histoire et à nous expliquer petit à petit comment on en est arrivé là. Tout commence lorsque Myriam la mère des enfants décide de travailler à nouveau après avoir consacré tout son temps à l'éducation des deux enfants Mila et Adam. Avec son mari Paul, ils engagent cette nounou, en grande difficulté financière mais avec d'excellentes références et très talentueuse. Louise est une perle et fait tout à la perfection: le ménage, la cuisine, le rangement, le linge, et bien sûr les enfants l'adorent. Cette Mary Poppins est si parfaite que, peu à peu, une dépendance va s'installer et ce couple de bobos parisiens, pris par son style de vie très axé sur la réussite professionnelle et le confort, ne pourra plus se passer de ses services et négligera les signes avants-coureurs inquiétants dans son comportement. Sous de faux airs de thriller, ce roman est avant tout une peinture très noire de notre monde moderne, où la solitude est omniprésente, que ce soit du côté des parents qui ont un côté pathétique en tombant dans cette dépendance ou du côté de la nourrice, une femme qui n'a pas de vie à elle, pas de corps, de sexualité, et qui est engluée dans de gros soucis financiers. un récit qui n'est pas sans me rappeler le film de Claude Chabrol “La cérémonie” avec ce côté confrontation de classes très présent, entre ces deux mondes qui se côtoient sans vraiment se comprendre, ces deux mondes totalement différents qui finalement ne se croisent qu'à travers des emplois domestiques. Il y a celui de Paul et Myriam, fait de voyages à l'étranger, de réussites professionnelles, de soucis de riches et celui de Louise, fait de travail précaire, de misère, de violence sociale et d'échecs familiaux et sentimentaux. On parle dans ce livre de rapports de dominations par l'argent, de préjugés de classes et de culture. Un livre qui a une dimension féministe assez particulière, puisqu'il traite du destin de deux femmes qui ont une approche totalement différente de leur condition de femme, entre Myriam qui refuse de s'effacer derrière son mari au risque de passer pour une mauvaise mère, et Louise qui endosse le role de femme au foyer jusqu'à l'extrème, jusqu'à l'aliénation mentale puis l'infanticide. Ce sont aussi deux visions totalement opposées de la maternité, par deux femmes vivant dans deux milieux sociaux différents, deux réalités différentes. J'ai retrouvé avec plaisir dans ce livre le style d'écriture assez particulier de Leïla Slimani, que j'ai déjà pu apprécier dans “Le jardin de l'ogre”, très fluide, basique, sans grandes fioritures, une écriture surtout très précise et clinique, parfaitement adaptée à ce récit, comme elle l'était déjà pour son roman précédent. Un livre choc, qui dérange, avec cette descente aux enfers un peu malsaine de Louise qui en fait un livre marquant, intelligent, qui nous bouscule et nous pousse à réfléchir sur le fonctionnement de notre société. Pour conclure, un roman certes noir, pessimiste, mais un très bon roman, avec un prix Goncourt très certainement mérité. 

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"Toute sa vie, elle avait eu l'impression de gêner. Sa présence dérangeait Jacques, ses rires réveillaient les enfants que Louise gardait. Ses grosses cuisses, son profil lourd s'écrasaient contre le mur, dans le couloir étroit, pour laisser passer les autres. Elle craignait de bloquer le passage, de se faire bousculer, d'encombrer une chaise dont quelqu'un d'autre voudrait. Quand elle parlait, elle s'exprimait mal. Elle riait et on s'en offensait, si innocent que fût son rire. Elle avait fini par développer un don pour l'invisible et logiquement, sans éclats, sans prévenir, comme si elle y était évidemment destinée, elle avait disparu."
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Il y a longtemps que j'avais envie de découvrir Leïla Slimani, jeune écrivaine devenu incontournable dans le paysage littéraire depuis plusieurs années maintenant et dont le talent est régulièrement encensé. Chanson douce, on le sait tous, a été couronné du prix Goncourt 2016, et j'en ai depuis tant entendu parler, de son retentissement et de son histoire singulière, que j'ai eu envie de commencer par ce roman là avant ses autres.
Et effectivement quelle histoire. Quel roman.
C'est la seconde fois que je referme la lecture d'un Goncourt avec une sensation de wow et avec la pensée de "clairement c'est mérité". le premier avait été Au revoir là-haut et donc le second c'est celui-ci, ce roman fou et singulier de Leïla Slimani.
Singulier car le dénouement de l'histoire nous est révélé dès les premières pages, faisait du reste du roman une sorte de compte à rebours. Et fou car c'est ce qu'est cette histoire finalement. Insensée, stupéfiante, glaçante bien-sûr mais aussi paradoxalement terriblement humaine.
Des parents, surbookés mais gentils, confient leurs enfants à une nounou un peu guindée, mais elle aussi très gentille. Une relation de confiance mutuelle, comme entre toute nourrice et toute famille, s'installe et qui aurait pu, qui aurait du, continuer ainsi. Banalement et paisiblement. Mais les choses vont doucement, presque sournoisement, se dégrader, se déséquilibrer. Un déséquilibre psychologique, affectif, les remous d'un mal être social longtemps dissimulés vont arriver comme par vagues successives envahir puis noyer la nounou, Louise, au point de plus exister qu'à travers cette famille, qu'elle aime comme une extension d'elle-même. Un amour qui, malgré elle, on le sent, deviendra toxique. le couple, d'abord compréhensif, avenant, finira lui aussi par être vampirisé par cette étrange relation, et marchera lui aussi pas à pas vers le drame.
Ce roman c'est aussi la peinture de nos quotidiens "modernes" entre accomplissement professionnel et personnel et ce que cela engendre d'insatisfactions et de frustrations.
Mais c'est surtout le personnage de Louise, qui est ici le centre de l'histoire, et qui est fascinant. L'autrice nous peint un personnage que l'on serait tenté de juger tordue voire folle trop hâtivement peut-être, car derrière c'est tout la triste dimension humaine d'une déchéance morale et psychologique que l'on observe.
Un roman fort.
C'est haletant, captivant et malheureux. Et c'est livré avec maestria par Leïla Slimani.
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« Le bébé est mort. « . Certains livres nous saisissent dès la première ligne avec une claque magistrale, et c'est exactement ce que fait "Chanson douce" de Leïla Slimani.

L'histoire de Paul et Myriam, des parents aisés faisant appel à une nourrice nommée Louise, est à la fois captivante, angoissante et addictive. le décor est planté dès la 1ere ligne, mais l'auteur parvient à maintenir une tension constante.

Louise, le personnage principal, est décrit de manière nuancée, à la fois compétente et aimante, mais aussi manipulatrice et dangereuse. le talent de Slimani pour dépeindre le basculement dans l'horreur.

Ce livre nous force à réfléchir sur la maternité, la classe sociale et la confiance aveugle que l'on peut accorder à autrui.
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L'histoire ordinaire d'un couple qui cherche une nourrice de confiance et Myriam est la parfaite candidate : une vraie Mary Poppins, du moins en apparence. Une oeuvre glaçante dont la tension ne cesse de monter. Une ambiance angoissante, un crime atroce, la peur de tout parent.
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Louise, nounou, se retrouve dans la famille Massé, pour garder la petite Mila et le bébé Adam.
Les parents, Paul et Myriam, culpabilisent au départ, mais il prennent vite le goût de la « liberté » face à cette extraordinaire nounou, qui s'occupe des enfants, mais aussi du ménage et des repas. Elle s'immisce dans la famille, petit à petit, elle en fait partie, rendant les enfants très heureux.

On le sait dès la première phrase : « le bébé est mort », on connait aussi la coupable, on commence donc par la fin.
Toute l'histoire relate les sentiments de Louise, sa vie, comment elle en est arrivée là.
On est très curieux, nous avons tellement envie de connaître la vérité, le pourquoi.
Les pages se tournent à une vitesse folle, j'ai beaucoup aimé la plume de l'auteure.

Cependant, j'ai été totalement déçue du dénouement, de la fin du livre.
Le dernier quart n'est pas du tout à l'image du reste, il est ennuyeux et « banal », vraiment je pensais qu'on allait être bien plus profond dans l'âme de Louise, qui est clairement tourmentée.
Personnellement, je trouve que la fin est comme bâclée, il manque d'éléments, d'émotions fortes, c'est vraiment dommage, car ce récit aurait pu être une lecture très intéressante.
J'ai comme un goût d'inachevé dans la bouche, c'est très frustrant de l'avoir terminé ainsi, il y avait beaucoup de potentiels, la psychologie de Louise étant largement exploitable.

CHALLENGE SOLIDAIRE 2024
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Lu à la sortie du roman (2016). Un roman au prix littéraire amplement mérité, qui m'avait à la fois bousculée et pétrie d'effroi, m laissant démunie face à mes émotions et mes questionnements (conscience, jugement). L'on s'identifie en fait aisément à l'enquêtrice de la fin du roman, dans une impasse et totalement impuissante.

Une plume ciselée que j'ai vraiment appréciée - grâce à une narration judicieusement construite - pour "tout" ce qui se tait en surface et se raconte vraiment en profondeur : cette atmosphère malsaine, une situation devenant intenable, des indices obscurs puis peu à peu évidents et glaçants. Bref, c'est une escalade sourde, muette et insidieuse de dangerosité palpable, mais détectée trop tard... Quand "le ver est déjà dans la pomme", la bombe prête à exploser (!)
L'auteure nous parle de violence sociale, d'attente affective, de quête de reconnaissance, d'illusions et de frustration, d'humiliation et de colère enfouie, de fuite et de solitude, ce "tout" menant à la désespérance, la dichotomie des sentiments, la névrose et la psychose aggravées.
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Leïla Slimani a eu l'idée de ce roman en lisant un fait divers dans les journaux.

Dès la 1ère phrase, elle nous impose un électrochoc: c'est une accroche pour que le lecteur devienne acteur de cette histoire qui au début est très banale. C'est l'histoire d'un jeune couple classique avec des valeurs dont la mère se noie dans une vie domestique sans intérêt, qui n'existe plus socialement ce qui la rend aigrie, agressive. Elle veut reprendre le travail et le couple se met à la recherche d'une nounou parfaite.

Nous remontons le temps et l'histoire se déroule graduellement. J'étais à l'affut des indices qui montrent que tout va déraper.

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Une Chanson pas si Douce

Choisissez parmi les choix offerts : l'objet de discorde qu'un soir, Myriam - cette dernière fatiguée, rentrant du travail dans son appartement plongé dans le noir - découvre au centre d'une petite table où mangent Louise et les enfants de Paul.

Un jouet brisé
Une boîte qui contenait trois pâtes
Une carcasse de poulet
Des mégots de cigarettes

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