AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,93

sur 10144 notes
Chanson douce est un très bon roman. C'est dit.


Mais de là à gagner un Prix Goncourt en 2016 ? J'avais déjà lu Dans le jardin de l'ogre, son premier roman et je peux même dire que je l'ai préféré à Chanson douce. le sujet, une nymphomane, m'avait semblé plus original. J'avais écrit « Au niveau du style, le choix du présent et du passé composé ainsi que des phrases courtes confèrent au récit une simplicité contrebalancée par un souci du détail ».

Désolé, pour Chanson douce, je ne vois pas en quoi le style (certes très bon) mérite un tel prix. Leïla Slimani a dû être surprise la première. Quelqu'un peut me l'expliquer ? J'ai lu Trois femmes puissantes, de Marie Ndiaye, Goncourt 2009, livre que j'ai beaucoup moins aimé, mais qui a vraiment un style particulier, reconnaissable. C'est mon fameux critère de copier des phrases et avec Chanson douce, je n'ai rien noté.

Quelle est l'histoire ? Une famille de petite bourgeoisie embauche une nounou, une dame indispensable et vite inquiétante. On sait dès le premier chapitre qu'elle tue les enfants. D'ailleurs, fallait-il le dire dès le début ?

Ce livre plait et plaira à tous ceux et surtout celles – car les deux personnages principaux sont deux femmes – qui s'intéressent à la maternité, la différence de classes, la charge mentale sur les femmes, leur culpabilité à travailler pendant que l'homme ne se pose guère de questions.

J'ai apprécié les petites piques de l'autrice, par exemple sur le racisme, bien trouvées et pas manichéennes.

À noter qu'un film, Chanson douce, avec l'excellente Karin Viard est sorti en 2019 et j'ai très envie de le voir, avec une telle actrice. Apparemment, il est librement inspiré.
Lien : https://benjaminaudoye.com/2..
Commenter  J’apprécie          70
Je dois avouer avoir été déçue. Peut-être attendais-je trop de ce Goncourt encensé par la critique comme par les lecteurs.
Le fait de connaître le dénouement au début ? L' écriture, pas désagréable mais assurément trop épurée à mon goût pour ce genre de récit ? le manque de détails des histoires passées des personnages ? En effet le peu d'évocation des aspirations et caractères des personnages m'a semblé ne pas sortir de l'anecdotique.
Bref, passé le premier chapitre qui ne peut que saisir vu la nature de ce qui y est raconté, j'avoue m'être ennuyée au long de ces 256 pages.
Pourtant, maintenant que je l'ai refermé le livre le récit reste présent dans ma tête et me fait poser beaucoup de questions. Je suis passée à côté du personnage de Louise. Qu'est ce qui réellement peut pousser quelqu'un à une telle folie ? Comment expliquer sa relation avec sa fille ? Sa déchéance sociale ?
Par ailleurs comment peut-on déshumaniser à ce point une personne qui vit presque avec nous et à qui on confie ce que l'on a de plus cher ? Car Louise est clairement pour Paul et Myriam L équivalent d'un de ces robots aspirateurs, baptisés, dont l'évocation m'a si souvent fait sentir comme le loup des steppes dans les dîners. Mais pourquoi ? Comment ? Un musicien et une avocate : un artiste et une défenseuse des droits... "Louise avait un corps" ! Non? sans rire !

Peut-être est-ce là ce que cherche le jury du Goncourt ? là ce qui fait la littérature ? Donner la photographie d'un fait sociétal pour pousser le lecteur à réfléchir sans vraiment dénoncer ou guider. En effet je n'ai pas su dire si l'auteure méprisait l'abandon silencieux des parents ou le comprenait ou si elle victimisait Louise ou au contraire la condamnait dès les premiers excès.
Commenter  J’apprécie          92
L'histoire commence fort par le rapport de la mort des enfants. Tués par leur nounou.

Pourquoi lire la suite me direz-vous ?

Et bien parce qu'on découvre la mentalité des personnages, leurs faiblesses, leurs forces mais aussi leurs perversités
Et tout cela nous mène à la fin tragique.

Lorsque Myriam décide malgré les réticences de son mari de reprendre son activité au sein d'un cabinet d'avocats, le couple se met à la recherche d'une nounou.
Après un casting sévère, ils engagent Louise et sont conquis par son aisance avec Mila et Adam, et par le soin bientôt indispensable qu'elle apporte à leur foyer, laissant progressivement s'installer le piège de la dépendance mutuelle.

J'ai beaucoup aimé ce livre même si j'aurais aimé une fin plus détaillée. A mon avis, il manque un petit chapitre mais cela n'enlève en rien a la qualité de l'écriture de Leila Slimani, une auteure que j'ai récemment découverte et que j'apprécie beaucoup.

Bonne lecture
Commenter  J’apprécie          110
Ma lecture de « Chanson douce » de Leïla Slimani m'a laissée partagée, car bien que l'intrigue soit captivante, certains éléments semblent un peu trop tirés par les cheveux. Ce n'est pas tant la critique sociale du roman qui me dérange, mais plutôt la caractérisation des personnages. J'ai bien perçu l'intention de l'auteure de faire des parents et des enfants des clichés ambulants pour mettre en évidence la façon dont la situation a évolué. Cependant, cela rend l'ensemble peu crédible. Les réactions des enfants peuvent se comprendre, étant donné qu'ils ont naturellement confiance en les adultes qui constituent le centre de leur univers. Ils ne seront donc pas enclins à déceler un comportement anormal.

En revanche, les adultes sont troublants. Dans quelle mesure peut-on se voiler la face et se complaire dans la facilité pour ne pas remarquer que quelque chose ne va pas ? C'est une question que le roman soulève de manière pertinente. Bien que l'intrigue se laisse lire facilement, elle ne mérite, à mon sens, pas tous les éloges reçus. « Chanson douce » n'apporte pas de révolution au genre et les personnages ne suscitent pas l'empathie tout en manquant de crédibilité. J'ai compris où l'auteure voulait en venir, mais la manière d'y parvenir ne m'a pas particulièrement séduite.

En fin de compte, « Chanson douce » est un livre qui se lit aisément, mais qui, à mon avis, ne se distingue pas par sa capacité à révolutionner le genre ou à créer des personnages mémorables et crédibles.
Commenter  J’apprécie          141
C'est non !
Un livre complètement invraisemblable, avec une intrigue si cousue d'avance qu'on dirait du Décath'.
Ou du surgelé.
Une histoire bien racoleuse, mais gratuite, qui rebat les cartes de la lutte des classes, mais sans jamais toucher juste.
Les parents sont à jeter.
Pourtant cette autrice est capable d'autre chose.
Je ne comprends pas du tout le Goncourt, mais bon ça ne m'empêche pas de dormir, ça m'a fait râler 10 minutes et puis j'ai oublier.
Tant de Goncourt disparaissent des mémoires, celui-ci va les rejoindre, bye-bye...
Ah si ! le titre est bien.
Commenter  J’apprécie          11
C'est le premier roman de Leila Slimani que je lis et c'est un coup de coeur.
A vrai dire je n'avais pas lu le résumé, je savais qu'il était question d'une nounou mais je ne m'attendais pas du tout à cette histoire.
J'ai été frappée par les quelques premières pages qui plantent tout de suite le décors (âmes sensibles s'abstenir) mais malgré tout j'ai lu le roman quasiment d'une traite.
L'auteur raconte l'histoire d'un couple qui a deux enfants, dont le père travaille énormément et dont la femme, à la suite d'une opportunité professionnelle reprend un emploi. Ils décident donc d'engager une nounou, Louise, pour les aider.
De nounou qui s'occupe des enfants, elle finit par
devenir indispensable dans le quotidien de la famille. L'auteur décrit à merveille cette situation de dépendance qui se crée entre le couple et Louise, jusqu'à en devenir malsaine.
On découvre le caractère de Louise, ses problèmes, ses malaises, sa relation aux enfants… mais aussi la vie de famille et la difficulté de trouver le bon positionnement entre travail et quotidien.
L'écriture est fluide tout comme le roman, qui, n'étant pas découpé en chapitres, se lit sans s'arrêter.
Commenter  J’apprécie          130
Il ne faut pas se fier au titre de ce roman qui laisse entrevoir toute la tendresse de cette « chanson douce que me chantait ma maman ».

Dans les quartiers aisés parisiens, Myriam et Paul Massé, un couple de trentenaires débordés par leur métier d'avocate et de producteur de musique, se décident à recruter une nounou pour leurs deux enfants en bas âge.

Leur choix se porte sur Louise au physique de poupée de porcelaine, avec sa taille menue, ses jolis cheveux blonds et son allure fragile. Mais Louise cache un lourd passé de frustration, et va trouver, avec cette famille, tout ce qui lui a toujours manqué. Alors insidieusement, elle va «construire son nid au milieu de l'appartement ».

La tension monte progressivement avec la lente transformation de la nounou idéale en une femme tyrannique à qui Myriam et Paul laissent, sans en prendre la mesure, les rênes sur l'éducation des enfants, la tenue de la maison et finalement sur leur vie de couple.

Ce roman de Leïla Slimani est un mélange de thriller et de roman social qui nous révèle la vie de ces nounous au service des gens aisés, avec toutes les dérives qu'une position corvéable à merci peut entraîner.

Constat très réaliste de la fracture sociale entre la bourgeoisie et ceux qui la servent, cette Chanson douce glacera le sang à plus d'un lecteur, tout en faisant ouvrir les yeux sur des comportements inconséquents que l'autrice dénonce.

Alors la folie sans aucun doute mais le mépris social certainement aussi et un roman inoubliable, assurément.
Commenter  J’apprécie          160
Je n'ai pas aimé ce livre, sans vraiment savoir pourquoi. J'ai trouvé les personnages superficiels, je n'ai jamais vraiment compris comment il fonctionnent.
Le livre commence sur l'horreur, j'avais envie de comprendre, je n'ai jamais compris. Il m'a fait un peu penser au film "irréversible", que j'avais adoré, qui commence aussi par la fin, et qui va vers des jours heureux. C'est un peu le même principe qui est repris ici, sauf que l'histoire s'embourbe.
Prix Goncourt 2016, vraiment ?
Je ne suis pas sûr que je lise quoi que ce soit d'autre de cette autrice...
Commenter  J’apprécie          90
Nous avons tous en tête les paroles de cette comptine pour enfants, elle nous a bercés, nos parents nous l'ont chantée, ou notre nounou...
C'est bien d'elle qu'il s'agit dans ce roman, primé au Goncourt. Et méa culpa au comité de lecture pour, au moins ce roman, car leur choix fut judicieux et le reflet de l'avis des lecteurs.

C'est dans la vie de Myriam et de Paul que nous allons être plongé, une vie banale, débutante, dans un appartement trop petit. En effet les enfants sont deux et ils prennent comme tous les enfants, de la place. Mais ce n'est pas le seul problème de Myriam, elle s'ennuie, se laisse aller, ne supporte plus ses enfants qu'elle aime pourtant. Son rêve c'est de plaider, elle est avocate, elle veut exercer son métier mais pour ce faire, il leur faudra... Une nounou.

C'est après vérification et recommandations qu'ils vont opter pour Louise, une femme propre sur elle, un peu trop même, et qui va s'avérer parfaite, trop aussi... Les enfants seront gardés, chouchoutés mais pas trop, les repas seront préparés, chaque pièce de l'appartement rangées et le tout sentira le frais chaque soir quand le couple rentrera d'une journée passionnante, mais harassante.

Leïla Slimani a réalisé un tour de force en débutant ce roman parfait, par la fin. En entamant la première page vous saurez l'issue de cette rencontre entre Louise, les parents Paul et Myriam, et les enfants...
C'est un roman dramatique, presqu'un thriller, qui évoque le choix de la parentalité, de la carrière, de la passion.

Mais la passion des parents c'est aussi leurs enfants, une passion qu'ils vont devoir partager avec Louise, la nounou modèle, une nounou un peu trop parfaite, trop proche, trop monopolisante...
Quand le couple va prendre conscience de cet aspect, ils feront marche arrière, ils prendront leur distance, voire... Ils réfléchiront à se séparer de Louise.
C'est alors que Louise entreprendra de laisser des opportunités à Paul et Myriam pour concevoir un enfant... Un beau jour elle emmènera les enfants au resto, traînera à rentrer mais c'est avachi dans un fauteuil qu'elle retrouvera Paul, Myriam est allée se coucher de bonne heure tant elle était fatiguée...
Louise comprends qu'ils n'auront jamais de bébé, qu'elle ne pourra rester la nounou de la famille. Alors il lui faudra agir, faire autre chose, trouver une solution...
Lien : https://lesmotsricochent.blo..
Commenter  J’apprécie          90
Ce livre m'est apparu comme conçu d'une manière architecturale ; c'est systématique, sans défaut dans sa structure et dans ses phases d'élaboration qui se succèdent comme les paliers d'un immeuble. Les matériaux sont choisis avec soin et ne peuvent, d'aucune façon, menacer l'équilibre de la construction. le style est simple, journalistique, avec l'emploi abondant des auxiliaires être et avoir. Les pronoms de début de phrase tels : Louise fait, Myriam prend, il répond, elle dit ceci, ils font cela, etc.…, collent immanquablement au verbe toujours à l'indicatif présent.
Si on pouvait convertir ce style en musique cela donnerait une sorte de Oum-Pa-Pa, ce qui n'est malheureusement pas ma musique préférée. À ce rythme de fanfare cependant les choses avancent, les indices de démence de notre héroïne commencent tôt à parsemer l'histoire : le petit gilet bleu par exemple, et plus tard la carcasse de poulet soigneusement nettoyée. Tout cela nous ouvre lentement mais sûrement la voie au dénouement que j'aurais souhaité ne pas connaître dès le début, début qui a toutefois permis à l'autrice d'ouvrir le rideau sur un coup de théâtre. 

Comme dans bien des thrillers du genre, on passe peu à peu du rose tendre au rouge sang. Les difficultés de Louise sont progressivement dévoilées ; son obsession maladive pour la propreté, sa triste histoire familiale, sa fille Stéphanie à qui elle inflige une correction terrible sous le regard impassible de son mari, sa solitude, sa pauvreté, etc.…

Le chapitre des nounous au parc avec les enfants nous en apprend beaucoup sur ces femmes venues d'Afrique ou d'Europe de l'est, et sur la façon dont elles sont vues par leurs employeurs. La narration est froide, chirurgicale, et l'enquête menée par une inspecteur bien intentionnée, amène une finale qui m'a semblée bâclée.

Rien à reprocher cependant à sa structure, sauf peut-être le dévoilement du début, rien non plus aux personnages qui sont bien campés, mais il s'agit ici d'une oeuvre dont l'intrigue m'a laissé plutôt froid.
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (19648) Voir plus



Quiz Voir plus

Une Chanson pas si Douce

Choisissez parmi les choix offerts : l'objet de discorde qu'un soir, Myriam - cette dernière fatiguée, rentrant du travail dans son appartement plongé dans le noir - découvre au centre d'une petite table où mangent Louise et les enfants de Paul.

Un jouet brisé
Une boîte qui contenait trois pâtes
Une carcasse de poulet
Des mégots de cigarettes

6 questions
37 lecteurs ont répondu
Thème : Chanson douce de Leïla SlimaniCréer un quiz sur ce livre

{* *}