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Citations sur Sourires de loup (37)

Prostré, les mâchoires relâchées, les bras en croix comme quelque ange déchu, le point refermé d'un côté (gauche) sur ses médailles militaires, de l'autre (droit) sur son certificat de mariage pour la bonne raison qu'il avait décidé d'emporter ses erreurs avec lui. Il s'agissait là d'un suicide mûrement réfléchi.
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Irie, dans une vision, a eu la révélation d'un temps, qui n'est pas si éloigné, où les racines n'auront plus d'importance parce qu'elles ne peuvent ni de doivent en avoir, parce qu'elles sont trop longues, trop tortueuses et s'enfoncent bien trop profond. Ce moment, elle l'attend avec impatience.
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C'est vrai qu'on m'a mariée à Samad Iqbal le soir même du jour où je l'ai rencontré pour la première fois. C'est vrai que je ne le connaissais ni d'Eve ni d'Adam. Mais il ne me déplaisait pas. On s'est rencontrés dans la salle du petit déjeuner d'un hôtel de Delhi, un jour où il faisait une chaleur épouvantable, et il m'a éventée avec le Times. J'ai trouvé qu'il avait un visage sympatique, une voix douce et un joli p'tit derrière pour un homme de son âge. Bon. Maintenant, chaque fois que je découvre quelque chose sur son compte, je l'apprécie un peu moins. Donc, tu vois, tout compte fait, on était nettement mieux avant...(p.118)
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- Faut te tenir un peu au courant, mon vieux, dit Shiva, parlant lentement, patiemment. « Organes de la femme, point G, cancer des testicules, ménopause, andropause… la crise de la cinquantaine fait partie de ces trucs. C’est le genre d’informations que l’homme moderne se doit de posséder. – Mais je n’en veux pas de tes informations », cria Samad, se levant et se mettant à arpenter la cuisine. « C’est précisément là qu’est le problème ! Je n’ai pas envie d’être un homme moderne ! J’ai envie de vivre comme j’étais fait pour vivre. Je voudrais retourner dans mon pays ! – Qui n’en a pas envie ? » murmura Shiva, retournant les oignons et les poivrons dans la poêle.
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L'immigrant ne peut que rire des peurs du nationaliste (l'envahissement, la contamination, les croisements de races), car ce ne sont là que broutilles, clopinettes, en comparaison des terreurs de l'immigrant: division, résorption, décomposition, disparition pure et simple. Même la toute flegmatique Alsana Iqbal se réveillait parfois, trempée de sueur, après avoir été poursuivie toute la nuit par des visions de Millat (génétiquement B.B., B. signifiant Bengali), épousant une fille du nom de Sarah (aa, "a" signifiant aryen), avec pour fruit de cette union un enfant appelé Michael (Ba), qui à son tour épouserait une Lucy (aa), condamnant Alsana à une ribambelle d'arrière-petits-enfants méconnaissables (Aaaaaa !), toute ascendance bengali définitivement diluée, le génotype complètement masqué par le phénotype.
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Ne vous méprenez pas sur les gens, ne sous-évaluez jamais le plaisir que leur procure une douleur qui n'est pas la leur : l'annonce d'une mauvaise nouvelle, le spectacle de bombes à la télévision, le son des sanglots étouffés à l'autre bout du fil. La douleur en elle-même n'est rien d'autre que de la douleur. Mais douleur plus éloignement égale parfois divertissement, voyeurisme, cinéma vérité, sourire bienveillant, sourcil levé, mépris déguisé.
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Quatre mois dans la vie d'un ado de dix-sept ans suffisent à tout bouleverser: à vous transformer un fan des Stones en fan des Beatles, un conservateur en démocrate libéral, puis à nouveau en conservateur, un accro du 33 tours en accro du CD. Jamais plus dans sa vie on retrouve une telle aptitude à la métamorphose.
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"Et pourtant, en dépit de ce mélange, en dépit du fait que nous nous sommes glissés dans la vie les uns des autres sans trop de problèmes (...), il est toujours aussi difficile d'admettre qu'il n'y a pas plus Anglais que l'Indien, et pas plus indien que l'Anglais. Et il existe encore des Blancs, qu'un tel état de choses contrarie, pour débouler, à l'heure de la fermeture, dans les rues mal éclairées, un couteau de cuisine au poing."
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Si la religion est l'opium du peuple, la tradition, elle, constitue un analgésique bien plus surnois, pour la bonne raison qu'elle est rarement perçue comme telle.
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Parce qu'il n'y a plus d'objets ni d'évènements insolites, pas plus qu'il n'y en a de sacrés. Tout est connu, convenu, attendu. Tout est à la télé.
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