L'improbable peut vous tomber dessus n'importe quand. Et le probable ne jamais arriver.
Il lui avait demandé s'il parlait de Tambov de temps en temps. Thomas lui avait dit qu'il ne s'était confié à personne (...), enfin à personne d'humain. Mais il en parlait au arbres et aux oiseaux, et même si c'était difficile à expliquer, ça lui faisait du bien.
On est si vulnérable quand on n’est plus celui qu’on était, mais pas encore celui qu’on va devenir. Si vulnérable, si influençable, si dépouillé de soi-même, si nu et si pressé de se revêtir, que la moindre parole retentit comme un ordre qui nous pousse une fois de plus dans la mauvaise direction.
Tu sais pourquoi c'est bien de vieillir ?
Non.
Parce qu'on a tous les âges. C'est comme un ascenseur. Quand tu parles à quelqu'un de l'âge de Vina, c'est comme si tu retournais à l'étage quatorze ans. Tout en profitant de la perspective de ton étage à toi. Comme si tu volais de branche en branche.
L'esprit était un oiseau et l'esprit était le ciel que l'oiseau traversait.
Telle était sa foi personnelle.
Mais lorsqu'elle ouvrit la boîte de thé toute neuve et respira le parfum d'épices, Vina se sentit terriblement émue. L'oncle vivait seul au milieu de nulle part. Le village qu'elles avaient traversé la veille avec sa mère se trouvait à deux kilomètres de la maison.
Pourtant elle avait trouvé son thé dans le placard.
Le passé est un trou creusé dans la terre. Parfois on peut s'y blottir ensemble.
Ce n’était pas comme ça qu’elle s’imaginait un vieil homme. Pas du tout. Un vieux était censé faire un peu pitié. Ne pas très bien comprendre ce qu’on lui disait. Porter un regard bienveillant sur les choses qui l’entouraient. Un vieux devenait doux par la force des choses parce que sa force physique l’abandonnait.
- Tu sais pourquoi c'est bien de vieillir ?
- Non.
- Parce qu'on a tous les âges. C'est comme un ascenseur. Quand tu parles à quelqu'un de l'âge de Vina, c'est comme si tu retournais à l'étage quatorze ans. Tout en profitant de la perspective de ton étage à toi. Comme si tu volais de branche en branche.
" S'il est possible que des étrangers deviennent nos proches, eh bien, je suppose qu'il faut accepter le mouvement inverse. Que nos proches s'éloignent ou se retournent contre nous. Même si on préférerait que ça n'arrive jamais."