Il aimait cet endroit depuis qu'il était enfant. Il se sentait en sécurité ici. Assez en sécurité pour ce souvenir, chaque fois que le faucon s'envolait, mais chut...chut...
La femelle s'était posée à quelques mètres d'eux.
Petite femme- oiseau avec ses pattes épaisses et sont braquet meurtrier.
L'oeil sombre souligné de jaune comme celui d'une divinité.
Il était assez vieux, et avait fait assez de rêves, pour savoir que la plupart des songes ne sont pasgrand- chose de plus que des souhaits impossibles. (...) Mais il arrivait aussi que l'âme parle la nuit. Dans ce cas-là, il suffisait d'attendre quelques jours pour que le message se précise. Si rien ne se précisait, il était inutile d'y penser davantage.
Comme si être alsacien signifiait précisément ça. Être pris dans une guerre qui n'était pas la nôtre.
- Tu sais pourquoi c’est bien de vieillir ?
- Non.
- Parce qu’on a tous les âges. C’est comme un ascenseur. Quand tu parles à quelqu’une de l’âge de Vina, c’est comme si tu retournais à l’étage quatorze ans. Tout en profitant de la perspective de ton étage à toi. Comme si tu volais de branche en branche. Tu vois ce que je veux dire ?
- Depuis que je suis née, on dirait que les malentendus s'accumulent autour de moi. Parfois je me dis que c'est parce que je n'ai jamais demandé à naître. Je n'aurais jamais dû venir au monde, mais mes parents ont forcé quelque chose. Et je suis née quand même.
- Nous naissons tous malgré nous, Vina. C'est ensuite que nous pouvons choisir.
Pour dégeler la terre parce qu'elle était trop dure, elle refusait de s'ouvrir, la terre ne voulait plus avaler tous ces morts. J'avais l'impression d'entendre gémir les arbres, je leur demandais pardon avant de les abattre.
Alors tu crois toujours que la vie est un jeu divin? Ça ne t'as pas suffi le camp de Tambov ? Tu crois que l'esprit est plus fort que la matière et que la télépathie fonctionne mieux que le téléphone ? Tu crois que l'amour finit par l'emporter ? Vieux fou !
Ne lui arrivait-il pas souvent de ne pas souvent de ne pas entendre ce qu'on lui disait ?
Comme si son esprit était une fenêtre ouverte par laquelle il s'envolait.
La peur que leur planète soit entrain de brûler, que le climat soit déréglé et les ressources si rares, que leurs élans , leurs sentiments, leurs rêves ne soient réduits, avant même de se déployer, à cette petite dose d'avidité nécessaire pour survivre alors même que votre vie n'a aucun sens.