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sur 200 notes
Quand sa petite-nièce, Elisabeth, lui téléphone pour savoir si elle peut se rendre chez lui avec sa fille Vina, Thomas, 91 ans qui habite la maison où il a grandi en pleine forêt des Vosges, un peu affolé par la détresse et la lassitude perçues dans sa voix, lui déclare sa joie de les voir toutes les deux.
Vina, 14 ans, surdouée, tourmentée par ses origines et troublée par les bouleversements de l'adolescence a été exclue de son lycée pour avoir menacé un camarade. Sa mère, directrice d'une société productrice de documentaires, elle-même surmenée est au bord de la rupture. Un séjour chez ce grand-oncle qu'elle considère comme sa seule famille car lui seul ne l'a jamais jugée s'avère, il lui semble, le seul moyen de lâcher-prise.
Dès leur arrivée en Alsace, Vina est très vite intriguée puis fascinée par cet homme qui communique avec les rapaces et semble deviner les pensées.
Rapidement des liens vont se tisser entre le vieil homme et l'adolescente.
En parallèle à l'histoire de cette mère et sa fille confrontées à des choix difficiles, l'auteure revient sur ce que vécurent Thomas et son frère Alex enrôlés malgré eux dans l'armée allemande en 1944.
En se basant sur des faits réels, c'est pour Isabelle Sorente le moyen de mettre en avant ce tragique épisode des « Malgré-nous », ce drame méconnu de la Seconde Guerre mondiale, peu souvent évoqué.
Elle montre comment ces Alsaciens ou Mosellans n'avaient d'autre choix que d'obéir, sauf à se blesser dangereusement eux-mêmes, pour se rendre inaptes à partir sur le front russe en uniforme allemand alors qu'ils étaient français, ou à disparaître et à être considérés alors comme déserteurs exposant leurs familles à l'expulsion et aux représailles.
À l'incorporation forcée et l'horreur vécue sur le front, vont s'ajouter pour les deux frères les conditions de vie terribles par un froid glacial dans un camp de prisonniers soviétique, ce camp 188 de Tambov-Rada, où furent détenus et où moururent nombre de « Malgré-Nous » ayant déserté le front ou faits prisonniers par l'Armée rouge. Des passages parfois très crus permettent d'approcher ce qu'a pu être la réalité pour ces jeunes enrôlés.
La femme et l'oiseau est un huis-clos psychologique conduit magistralement par Isabelle Sorente, dans lequel chacun des personnages est, a été et peut être encore confronté à des choix, des choix souvent douloureux, jamais anodins pour leur avenir.
Au fur et à mesure que les liens se tissent entre Thomas, Elisabeth, Vina et Mona, l'aide-ménagère de Thomas, chacun dénoue les secrets de l'histoire familiale. Et pour guérir leurs blessures, pour se libérer des fantômes qui les hantent, tous devront affronter leur culpabilité.
Quelle magnifique image que ce vieil homme qui donne confiance à cette adolescente qui, en retour, lui permet de se libérer de son secret !
J'ai aimé cette symbolique du faucon dont se sert Isabelle Sorente au travers de son personnage Thomas. Cet oiseau majestueux à la vue hyper développée qui a sauvé celui-ci en lui permettant de s'évader par la force de l'esprit montre qu'on n'est jamais complètement piégé dans une situation, qu'il peut y avoir une possibilité de s'en extraire.
Ce roman haletant, développe avec beaucoup de profondeur et de sensibilité la relation-mère-fille et le thème de la gestation pour autrui, de même qu'il exprime avec justesse la résilience et la transmission entre les générations et se penche aussi avec finesse sur le sens de la vie.
Un grand coup de coeur pour La femme et l'oiseau d'Isabelle Sorente.
Je remercie Babelio et Folio pour m'avoir permis avec ce somptueux roman de découvrir une auteure que je ne connaissais jusque-là que de nom.
Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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Un coup de coeur auquel je ne m'attendais pas ! En effet, c'est la belle illustration et le titre qui m'ont attirée, j'ai à peine lu la quatrième de couverture et je ne connais pas l'auteure.

Eh bien, ce livre m'a passionnée ! Trois personnages, de la même famille, vont peu à peu se révéler à nous et à eux-mêmes , très subtilement, en reliant passé et présent.

Thomas, le grand-oncle au regard si pénétrant et vif, en dépit de ses quatre-vingt onze ans.

Elisabeth, sa petite-nièce , business woman épuisée et mère inquiète.

Vina, sa fille, adolescente de quatorze ans surdouée et hypersensible, aux réactions parfois violentes.

C'est justement suite à une menace d'agression envers un autre élève que Vina se retrouve exclue de son lycée. Elisabeth décide de partir avec elle dans les Vosges chez Thomas, qu'elle n'a plus vu depuis longtemps et avec qui elle a eu enfant un lien particulier.

Je ne souhaite pas en dire plus sur l'histoire, ce serait dommage. Ce roman atypique et tout en sensibilité est à découvrir par soi-même. Il mêle analyse fouillée des personnages, pan d'histoire cruel , quête identitaire et magie fusionnelle entre l'homme et l'animal.

J'ai aimé tout particulièrement Thomas, tendre jeune homme au don unique, pris dans la tourmente de la guerre contre son gré, hanté par ses souvenirs mais toujours aussi émerveillé par les beautés de la nature.

Je le conseille vivement, ce livre original, prenant et poétique!


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Elizabeth est à la tête d'une société de production. Femme volontaire et courageuse, elle mène de front sa carrière professionnelle et sa vie personnelle auprès de sa fille Vina.
Tour bascule lorsque l'adolescente est renvoyée de son lycée pour avoir menacé un camarade avec un couteau.
Elizabeth pense aussitôt que son grand-oncle Thomas est le seul a pouvoir lui donner la protection dont elle et Vina ont tant besoin.
Thomas est hanté par ce qu'il a vécu pendant la guerre. Il faisait partie de ces soldats originaires d'Alsace ou de Moselle enrôlés de force par l'armée allemande, que l'on appelait « Les malgré-nous. »
Vina, Elizabeth, Thomas vont apprendre à se connaître, à s'apprivoiser, à s'entraider.

Isabelle Sorente tisse l'histoire de chacun avec beaucoup de tendresse. On ne peut qu'aimer ces êtres aux grandes qualités humaines.
« La femme et l'oiseau » est un magnifique roman sur la vie, le destin, sur comment on grandit et comment on choisit de grandir, ce qu'on veut faire de sa propre vie.
L'écriture est pleine de douceur et de poésie. J'ai tellement aimé suivre Thomas et Vina au milieu d'une nature magnifique à la rencontre de l'oiseau.
Je remercie très vivement NetGalley et les Editions JC Lattès pour ce partenariat.
#Lafemmeetloiseau #NetGalleyFrance !

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Récit émouvant qui mêle l'histoire de Thomas , nonagénaire encore bon pied , bon oeil , ancien ' malgré nous ' , comme on appelle les alsaciens enrôlés de force dans l'armée allemande , sa nièce Elisabeth qui vient passer quelques jours chez Thomas avec sa fille Vina .
Chacun a ses blessures , des souvenirs de la guerre pour Thomas , cette guerre dont son frère n'est pas revenu , le souvenir de cette jeune femme , une combattante mongole courageuse dont il est tombé amoureux .
Elisabeth va pour la première fois se poser un moment , réfléchir à ses choix de vie , essayer de retrouver le lien qui la lie à sa fille adolescente Vina .
Une très belle histoire de devoir de mémoire , de transmission où la nature joue un rôle important .
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J'avais lu, en avril 2020, « le complexe de la sorcière » et je n'avais pas accroché à ce texte qui était plus un essai, une autofiction thérapeutique, une analyse introspective un peu fourre-tout qu'un roman. Je ne serais probablement pas allée plus loin avec Isabelle Sorente si je n'avais pas reçu, de façon aléatoire, « La femme et l'oiseau », son dernier roman, dans le cadre d'un jury littéraire. le hasard a bien fait les choses car ce roman m'a transportée.
Le titre est déjà une promesse en lui-même avec l'association de l'oiseau, symbole de liberté et la femme, association souvent présente en littérature, en peinture, en sculpture. Cette promesse, l'autrice la concrétise avec l'histoire de Thomas, 91 ans, ancien Malgré-Nous, qui vit dans une maison en pleine nature dans le massif des Vosges et qui accueille sa petite-nièce, Elizabeth et sa fille, Vina, 14 ans ; la mère et la fille ont quitté Paris précipitamment après que Vina ait menacé un camarade avec un cutter et ait été exclue du collège. Les trois personnages doivent faire face à un secret qui les ronge ; Thomas doit affronter le souvenir de la guerre dans les rangs allemands contre son gré, il doit exorciser les souvenirs horribles du camp de prisonniers de Tambov, en Russie, la mort de son frère aîné dont il se sent responsable et la perte de la seule femme qu'il ait aimée, Nergui, une combattante mongole. Elizabeth, elle, doit guérir de la culpabilité d'avoir payé une femme indienne pour porter sa fille, étant stérile. Vina doit assumer cette blessure de n'avoir jamais revu sa mère biologique et avoir pu lui dire « je t'aime ».
Chacun va aider l'autre en lui offrant la possibilité de partager le secret, la douleur afin de trouver sa liberté, de respirer. Thomas a le don de voir l'invisible, au-delà des choses grâce à la méditation et une sorte de transe déclenchée par la nature et la rencontre avec un faucon omniprésent dans le roman. le faucon est la voie vers soi, vers une sorte de sérénité profonde.
Ce roman aborde de façon très poétique des sujets graves et douloureux comme la gestation pour autrui, le besoin vital de savoir d'où l'on vient, la culpabilité, la transmission ; il nous offre également une page d'histoire qui a laissé une plaie encore béante en Alsace avec l'engagement contraint des Alsaciens dans les rangs de la Wehrmacht, épisode peu évoqué en dehors de cette région et donc largement méconnu. Ayant vécu quelques années en Alsace, j'ai eu l'occasion d'apprendre le sort de ces jeunes hommes, écartelés entre leur patriotisme et le besoin de survivre. Ce roman rend cette tragédie encore plus émouvante avec le personnage de Thomas, qui a essayé de préserver son intégrité, son honnêteté, sa part d'humanité dans ce monde inhumain de Tambov.
La nature est omniprésente même au camp de Tambov ; il n'y a qu'en son sein, qu'on peut se trouver, se débarrasser des oripeaux qui nous étouffe, aller au fond de soi pour atteindre notre vérité. Au sein de cette nature, toujours décrite comme bienveillante, le faucon ou le gerfaut, symbole du subconscient, représente la liberté ultime, celui qui permet de s'envoler, d'aller à sa propre rencontre, de rentrer en soi débarrassé des scories de la vie quotidienne et de l'asservissement au sol.
Un beau roman, une très belle écriture poétique, une émotion très présente par la profondeur donnée aux personnages et à leurs interrogations qui pourraient être les nôtres. Il eut été dommage que je passe à côté de ce roman après la déception ressentie à l'égard du précédent.
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****

Vina est exclue du lycée. Au-delà de cette terrible décision, Elisabeth, sa mère, ne comprend pas l'acte de violence qui en est à l'origine. Elle décide d'emmener sa fille quelques jours loin de leur quotidien, de leur vie rythmée et de retrouver un peu de sérénité. Elisabeth renoue avec son grand-oncle, Thomas, qu'elle n'a pas vu depuis des années mais qui lui apporte toujours autant d'amour et de douceur. Ce trio va s'apprivoiser, au milieu de la forêt et du vol des rapaces... Entre un passé sous silence, un présent où tout s'emmêle et un avenir chaotique, chacun va combler les vides et panser les blessures des autres...

La femme et l'oiseau est un très beau roman. A multiples tiroirs, à facettes multiformes, Isabelle Sorente nous offre une histoire touchante et émouvante.
A travers le regard de ses personnages, elle multiplie les récits, elle éclaire le présent par les souvenirs du passé et une vision apaisante de l'avenir.

Thomas, le grand-oncle de 91 ans, nous livre ses terribles souvenirs de "Malgré-nous", ces alsaciens enrôlés de force dans l'armée allemande lors de la seconde guerre mondiale.
Elisabeth, la mère perdue, nous raconte son deuil impossible et sa grossesse par procuration. Elle tait ses doutes et ses douleurs mais on les partage pourtant.
Vina, l'adolescente tourmentée, nous confesse sa difficile naissance et la recherche de ses racines.
Mona enfin, cette amie discrète, cache sa douloureuse expérience et on sent pointer toute la peur qu'elle a engendrée au quotidien.

Tous ces personnages nous font cadeau de leur vie, de leur souvenir, de leur lien. Quand le passé éclaire le présent, quand les secrets révélés allègent l'existence, la famille devient alors le foyer rassurant que chacun appelle pour adoucir ses jours...
Lien : https://lire-et-vous.fr/2021..
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Lorsque sa fille Vina est renvoyée du lycée pour comportement violent, Élisabeth décide de prendre un peu de temps pour elle et sa fille, et de rejoindre pour quelques jours son grand-oncle Thomas qui vit près de la forêt vosgienne. Plus à l'aise seul dans la nature qu'avec son entourage, Thomas les accueille cependant gentiment et va nouer des liens avec Vina. Chacun des trois personnages se révèle petit à petit, dévoilant ce qui l'obsède. Pour Thomas, cela remonte à la guerre, où, enrôlé parmi les Malgré-nous, il fut, dans des conditions terribles, prisonnier des Russes avec son frère Alex, le grand-père d'Élisabeth. Son histoire dramatique n'éclipse pourtant pas les difficultés de Vina et de sa mère sur un autre thème que vous découvrirez… en lisant ce roman !
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Vina est une adolescente surdouée née grâce à une mère porteuse en Inde.
Exclue temporairement du lycée pour avoir menacé un camarade avec un cutter, sa mère l'emmène dans les Vosges chez un grand oncle.
Un homme vieux mais extrêmement moderne.
Un être fascinant qui communique avec les rapaces.
Un lien très fort se noue entre lui et Vina.
Du haut de son grand âge il va l'aider à trouver ses repères à accepter ses origines, à reconstituer l'histoire familiale.
C'est un très beau roman, sensible, émouvant.
L'écriture est belle, le roman bien construit.
L'histoire des « Malgré-nous » y a une place prépondérante.
Un excellent moment de lecture comme on en redemande.
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C'est le faucon qui m'a eu. Oui, celui de la couverture, avec son beau plumage et toute l'envergure de ses ailes déployées.
Depuis son rayonnage de bibliothèque, perché tout là-haut, il a fondu sur moi comme sur une proie sans défense.
Je n'ai rien pu faire : j'ai emprunté le bouquin.

C'est bien plus tard que je me suis penché sur la 4ème de couverture, et qu'enfin j'ai entamé ma lecture à tâtons, sans trop savoir à quoi m'attendre...
Et tout s'est d'abord plutôt bien passé ! Une écriture sobre et claire, un texte fluide, quelques jolies scènes en pleine nature - moins nombreuses qu'espéré, cependant - au plus proche du fameux faucon gerfaut, et enfin des personnages sympathiques aux profils plutôt originaux, à savoir Thomas (un gentil nonagénaire alsacien doté d'impressionnantes facultés d'écoute et d'empathie), son aide-ménagère Mona (secrètement amoureuse de lui), sa petite nièce Elisabeth (jeune veuve un peu surmenée) et la fille de cette dernière, Vina, une élève brillante mais relativement "émotive", en proie aux troubles de l'adolescence...
Quand Vina se retrouve exclue de lycée, sa mère a l'excellente idée de lui présenter Thomas. C'est alors le début d'une formidable complicité, l'occasion pour chacun de percer des abcès plus ou moins enfouis, de révéler des fractures, de faire la lumière sur certains secrets de famille et finalement de reprendre pied dans l'existence.

Ai-je été pour autant complètement conquis ?
Hélas non, pas tout à fait, et j'aurais bien du mal à expliquer ce qui m'a empêché d'entrer pleinement dans cette histoire pourtant touchante et teintée d'ésotérisme. Isabelle Sorente y aborde des thématiques fortes (le traumatisme de la seconde guerre mondiale qui hante encore Thomas, la pression professionnelle excessive qui mène Elisabeth au bord du burn-out, la quête des origines et les questions de filiation qui taraudent Vina, mais aussi le deuil, la culpabilité, le poids des non-dits) mais cela n'a pas toujours suffit à m'embarquer totalement. Peut-être la faute à ce rythme un peu lent, à cette intrigue un peu trop ténue et à ces discussions parfois un peu stériles.
J'ai néanmoins été sensible à la poésie tout en simplicité de certains passages, ainsi qu'à l'horreur absolue endurée sur le camp de prisonniers de Tambov par Thomas et ses compagnons d'infortune, ces "Malgré-Nous" (Alsaciens et Mosellans incorporés de force dans la Wehrmacht à partir d'août 1942) souvent laissés en marge de l'histoire et dont j'ignorais jusqu'alors le terrible destin.

Un roman sensible, un bel exemple de consolation et de transmission intergénérationnelle où chacun pourra sans doute puiser quelques enseignements.
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La femme et l'oiseau est le dernier roman de Isabelle Sorente sur les Malgré nous, ces soldats alsaciens oubliés de l'histoire enrôlés dans une armée qu'il détestaient, souvent faits prisonniers, comme ceux envoyés au camp 188 de Tambov, situé à cinq cents kilomètres de Moscou.
J'avais découvert le talent d'écriture d'Isabelle Sorente l'an dernier avec le complexe de la sorcière. Ce roman-ci relève à la fois du devoir de mémoire mais raconte aussi la transmission entre générations, des réflexions sur la vie, la liberté, la culpabilité mais aussi la méditation et la fusion avec la nature.
Vina, élève de quatorze ans, se fait exclure de son collège après un acte de violence. Sa mère, Élisabeth, profite pour revenir auprès de son grand oncle Thomas qu'elle n'a pas vu depuis si longtemps. Elle adorait s'asseoir enfant auprès de lui dans la forêt proche à observer arbres et oiseaux.
Sans vraiment s'en rendre compte, Élisabeth est proche du Burn-out et a besoin de réduire son rythme de travail de chef d'entreprise de sa société de films documentaires. Elle doit s'interroger sur le sens qu'elle veut donner au reste de sa vie.
Autour de Vina, Élisabeth et Thomas, il y a Mona, l'aide à domicile de Thomas, qui est là pour veiller au confort de chacun, à leur bien-être et à leur sécurité. Car, Thomas est nonagénaire, mais gardant bon pied, bon oeil dans son quotidien.
Isabelle Sorente relie ces trois générations pour que tous apprennent de l'autre pendant les quinze jours de « vacance » que chacun va s'accorder dans son quotidien. Mais surtout, elle décrit concrètement les liens d'affection et de tendresse qui les attachent au delà des liens familiaux habituels et qui va permettre à chacun de grandir à la fois sur le chemin de la connaissance de soi, mais aussi sur l'apaisement de leur douleur enfouie.
La méditation initiée par Thomas tient une place importante. Expérience mystique pour les uns avec communion avec des oiseaux de proie, la femme oiseau, métaphore du souvenir et du passé. Introspection pour d'autres avec la nécessité de se donner du temps pour réfléchir à sa vie. Partage du temps présent en oubliant les pensées parasites encore pour d'autres.
Qu'importe le nom qu'on donne puisqu'il s'agit de retrouver pour chacun des personnages, leur personnalité profonde enfuie souvent sous les rôles sociaux que chacun s'est cru assigner de se vêtir pour exister. du coup, le texte se fait poétique et sensible alternant le récit de chacun.
Mais,
La femme et l'oiseau choisit de présenter un épisode de la seconde guerre mondiale complétement oublié : L'incorporation de jeunes alsaciens, devenus allemands lors de la première guerre mondiale, pour servir l'idéologie nazie. Beaucoup ont du combattre les français au côté de l'armée nazie et subir les assauts de l'armée soviétique aidée de contingents de femmes asiatiques ayant subi des sévices corporels importants.
Et, lorsqu'ils sont faits prisonniers par l'Armée rouge, ils ont été envoyés dans des camp d'internement comme celui de Tambov dès juin 1943. Six à huit mille y ont perdu la vie tant les conditions y étaient inhumaines.
Isabelle Sorente imaginent et décrient les privations, les conditions de vie épouvantables, la promiscuité, les maladies, le froid, etc. au travers du vécu de Thomas et son frère Alexandre. Un homme sur deux mourrait à Tambov après une durée d'internement inférieure à quatre mois. Ce récit, le lecteur le découvre petit à petit au fil de ce roman qui capte sans rendre captif.
Difficile de rendre compte en quelques lignes de ce roman si riche…
Car d'autres thèmes sont aussi abordés. le grand traumatisme écouté mais rarement entendu par l'entourage. L'urgence de protection de la nature. le poids des actes dont on ne peut se soulager. L'expérience de mort imminente. Etc.
Roman émouvant très bien construit, La femme oiseau décrit avec précisions quatre personnalités attachantes, différentes par la génération qu'elles représentent, mais soucieuses d'alléger leurs quotidiens. Isabelle Sorente crée presque un huit-clos où la nature est présente comme ressource mais aussi apaisement. Joli coup de coeur de cette rentrée !
https://vagabondageautourdesoi.com/2021/09/21/isabelle-sorente/
Lien : https://vagabondageautourdes..
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