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Citations sur Botchan (14)

Les petits crétins ! Rien de plus normal à ce qu’un maître puisse ne pas savoir…
Dire qu’on ne sait pas quand on ne sait pas, est-ce que c’est si extraordinaire ?
Je retournai à la salle des profs en me disant que si j’avais pu résoudre ce problème, je ne serais certainement pas venu m’enterrer dans ce trou pour un salaire de quarante yens ! Porc-Épic me redemanda comment ça c’était passé. Comme mes grommellements répétés ne semblaient pas le satisfaire, je dis que les élèves de cette école étaient des cancres qui ne comprenaient rien à rien.
Porc-Épic fit une drôle de tête.
La troisième et la quatrième heure, tout comme celle qui suivit le déjeuner, se déroulèrent en gros de la même manière. Chacune était une nouvelle épreuve de grossièreté. L’enseignement n’était en tout cas pas une partie de plaisir, me dis-je. Les cours de la journée étaient terminés pour moi, mais je ne pouvais pas rentrer, il me fallait attendre là pour rien jusqu’à trois heures. À trois heures, il me revenait d’inspecter la classe où mes différents élèves avaient été chargés de faire le ménage, une fois qu’ils m’en avaient informé. Puis je devais vérifier le registre de présence et je pouvais enfin partir. À quelque prix qu’on eût acheté mon corps, y avait-il une loi qui m’aurait enchaîné à l’école même durant mes heures libres et obligé à regarder fixement mon bureau ?
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Mon père ne manifestait pas le moindre intérêt à mon égard. Quant à maman, elle chouchoutait mon frère aîné. Il eut vite une peau de lait et il adorait faire semblant d’être sur scène, dans des rôles d’onnagata. Chaque fois que mon père jetait un regard sur moi, il disait « On n’en tirera jamais rien de celui-là ». « Un voyou pareil, il file un mauvais coton », commentait ma mère.
En effet, on ne tire rien de bon de moi. Rien qu’à me voir, c’est bien ce qu’on conclut. On ne pouvait que s’inquiéter de mon avenir. Ma vie se résume à avoir échappé à la prison.
Deux ou trois jours avant la mort de maman, qui était malade, je faisais des cabrioles dans la cuisine et je me suis fait horriblement mal aux côtes contre un coin de la cuisinière. Hors d’elle, maman dit qu’elle ne voulait plus jamais avoir mon visage sous ses yeux ni me considérer comme son fils et je dus me réfugier chez des parents. C’est alors que tomba la bombe de sa mort. Je ne pensais pas qu’elle mourrait aussi vite. En retournant au bercail, je me dis que si j’avais su sa maladie aussi grave, il aurait mieux valu que je me conduise un peu plus en adulte. Mon frère en rajouta, m’accusant d’être un mauvais fils qui avait précipité la mort de notre mère. Piqué au vif, je lui flanquai une baffe, ce que je payai cher. Nous avons vécu à trois, mon père, mon frère et moi. Mon père était un fainéant, mais il lui suffisait de dévisager quelqu’un pour dire « Celui-là, c’est zéro ». À quoi se référait ce « zéro », j’avoue que je ne l’ai toujours pas compris.
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Grand bien leur fasse, mais alors, pour commencer, il fallait limiter leur offre d’emploi à quelqu’un qui n’aimait ni les soba ni les dango ! On m’avait donné ma lettre d’engagement sans rien me préciser, et c’était un terrible coup que de frapper inopinément d’un cruel tabou les soba et les dango, pour quelqu’un comme moi qui n’avais d’autres passions ! C’est alors que Tricot rouge reprit la parole :
« Nous, les profs de collège, faisons essentiellement partie de l’élite de la société, et ne devons pas manifester un goût prononcé pour les plaisirs matériels. Nous y complaire risque de causer une mauvaise influence sur notre caractère. Mais nous n’en sommes pas moins humains, et sans quelque divertissement, il nous est absolument impossible de survivre dans un trou perdu de province. Nous devons nous inventer des divertissements d’élévation spirituelle, comme d’aller à la pêche, de lire de la littérature, de composer des poèmes de forme libre ou des haïkus… »
Face à l’auditoire muet, il avait donné libre cours à sa passion. Si aller en pleine mer pour pêcher des poissons bons à faire de l’engrais, si dire qu’un goruki est un écrivain russe, si aller retrouver sa geisha régulière qui poireaute au pied d’un pin, si écrire « dans le vieil étang, une grenouille fait plouf… », c’est ça un divertissement d’élévation spirituelle, eh bien manger du tempura et se goinfrer de dango aussi, ce sont des divertissements d’élévation spirituelle ! Avec sa manière de conseiller des distractions de bas étage, Tricot rouge aurait mieux fait d’aller faire sa lessive.
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Pour moi, je suis un peu faible du cerveau et je ne comprenais pas très bien ce que voulait dire le Blaireau. Si un professeur de collège ne devait pas fréquenter de boutiques où l'on sert des nouilles ou des boulettes de riz, je me disais que cette fonction ne convenait absolument pas à un gourmand invétéré de ma sorte. Que cette particularité fut attachée à ce travail, admettons... mais dans ce cas, ne vaudrait-il pas mieux spécifier d'entrée de jeu que le collège recherchait une personne détestant les nouilles et les boulettes de riz?
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Tout bien considéré, je me dis que la grande majorité de l'humanité vous exhorte au mal. On dirait que pour les gens, il est impossible de réussir dans la société à d'être malhonnête. S'ils rencontrent un homme droit et sincère, ils le méprisent en le traitant de "jeunot" ou même de "gosse". Ne vaudrait-il pas mieux que les professeurs de morale des écoles et des collèges n'enseignent pas à leurs élèves à ne pas mentir et à être honnête? Ils devrait oser résolument exposer à l'école les méthodes du bien mentir, les techniques de la méfiance, les moyens de posséder les autres, et ce non seulement dans l'intérêt général, mais pour le bien des individus.
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Durant trois ans j’étudiai, ma foi, honnêtement mais je n’avais pas de dispositions particulières, et il était plus facile de calculer mon rang en commençant par le bas. Mais, chose admirable, les trois ans passés, j’obtins mon diplôme. En moi-même, je jugeai cela peut-être immérité mais n’ayant pas à récriminer à ce sujet, j’empochai mon diplôme, paisiblement
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Quoi qu'il en soit, quel monde étrange où ceux pour qui vous ressentez une antipathie instinctive sont aimable et où des amis dont vous partagez les goûts se révèlent être des scélérats.
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En classe, ce qui devrait être carrément enseigné, c'est l'art de mentir, la technique pour ne pas croire les autres et la méthode pour gruger autrui, pour l'intérêt de chacun et de celui du monde. C'est de ma candeur qu'on avait ri. Dans un monde où la candeur et la franchise font rire, il n'y a plus d'espoir.
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Lorsque j'y resonge à présent, cet acte m'apparaît comme une bévue due à mon irréflexion congénitale.
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A droite de la scène, à une cinquantaine de mètres à peu près, un enclos protégé de stores en bambous abritait des compositions d'art floral. Chacun s'extasiait, pour moi, c'était dépourvu de tout intérêt. Exulter d'avoir tordu ainsi des plantes ou des roseaux, c'est comme s'enorgueillir d'un amoureux bossu ou d'un mari boiteux.
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