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Elisabeth Suetsugu (Traducteur)
EAN : 9782877306430
140 pages
Editions Picquier (26/02/2003)
3.69/5   128 notes
Résumé :
Sôseki écrivit pour un journal le feuilleton de ses "Petits contes de printemps" en 1909. Au mois de mai de la même année paraissait Sanshirô. Sôseki est alors âgé de quarante-trois ans. Le titre même qu'il donne à ces très courts textes, fragments de journal intime entre un 1er janvier et un 12 mars, donne au lecteur une idée de l'ensemble du recueil même si la tonalité de chacun est différente, tantôt intime et familière, tantôt d'une drôlerie délicate, étrange, o... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Dans ces brèves nouvelles écrites en 1909,Soseki raconte des petits fragments de vie,des souvenirs de jeunesse de sa propre vie ou celui d'un autre,au Japon ou en Angleterre où il y a séjourné deux ans.Il y mélange réalisme et fantastique où des détails de la vie quotidienne deviennent les protagonistes.Il n'y a pas à proprement parler d'histoire dans ces contes ,ceux sont plutôt des petits tableaux poétiques où la délicatesse de la touche,la finesse de l'observation,la précision et l'attention aux détails surprend,émeut et nous fait aussi sourire: cet ivrogne qui entouré de la foule déclare "je,j'suis un être humain!"(l'être humain),les traces d'incendie durant une tempête de neige,qui le lendemain disparaissent ne laissant qu'un"son presque imperceptible de koto"(l'incendie),cette magnifique description ,pur sensations visuelles d'un cortège d'enfants déguisés ,ceux de l'auteur(le cortège)....La lecture de ces vingt-cinq petits textes ne sont que du pur bonheur !A lire et à relire!
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Pourquoi emmener ce livre sur une île déserte. D'une part, il est petit (on ne sait jamais, si d'aventure il faut se mettre à nager...), et les histoires aussi (pratique s'il faut s'arrêter pour surveiller le feu comme dans "Sa Majesté des Mouches"), qui ont d'ailleurs un peu le même format que celles d'Anton Holban. La plus représentative est peut-être celle de cet énorme kaki orange, mets raffiné et de premier choix et qui donne pourtant l'impression d'être un produit brut de la nature, le fruit d'un arbre sauvage d'une île déserte par exemple, un peu comme le style de l'auteur, souvent elliptique : le fruit brut d'une idée qu'on se fait du Japon, dont nous sommes habitués à apprécier le raffinement.
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Ces très courtes histoires sont autant de fragments de la vie de Sôseki. Avec un sens aigu de l'instantanéité, il narre de minuscules faits déroulés soit au Japon, soit durant son voyage d'étude en Angleterre de 1900 à 1903.
Le ton se fait tour à tour humoristique, mélancolique ou pessimiste.
Dans les récits se passant au Japon, il donne à observer la vie des petites gens dans un Japon encore traditionnel mais où déjà perce l'influence occidentale.

La plupart des nouvelles sont marquées par le caractère d'impermanence et d'éphémère, récurrent dans la littérature japonaise.
Dans certaines histoires, comme "Le voleur" ou "Brasero", on retrouve des scènes ou des thèmes qui figuraient déjà dans "Je suis un chat".

Pourtant, je préfère Sôseki romancier plutôt que nouvelliste, malgré la poésie qui se dégage de ses courts textes.
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Une série de petites tranches de vie, d'inspiration éminemment autobiographique mais aussi empreintes d'une mélancolie ouverte sur l'imaginaire... d'où peut-être le titre.

Entre Japon et Angleterre, Sōseki observe l'arrivée du printemps. Il explore la ville moderne, un lieu labyrinthique et démesuré, à la lisière du fantastique, car même un énorme incendie y est absorbé sans laisser de traces. À Londres, les immeubles se dressent tels des "ravins". Comme si au lieu de s'élever, on s'enfonçait dans l'obscurité. Les masses de maisons et d'hommes identiques engloutissent le narrateur, puis s'évaporent en un brouillard industriel où l’on se perd. Solitude dans la foule.

À l'inverse, la nature fournit des repères, une continuité. Elle semble toujours garder dans ses couleurs les traces du temps passé, tandis que la rencontre avec un serpent promet des retrouvailles dans l'avenir.

Sur le plan des rapports humains, le manque de communication, et même le non-dit, sont soulignés par la pudeur narrative, en particulier face à la culture anglaise. Dans tout cela, le foyer familial est un lieu rassurant où l'on peut rejouer la vie en un défilé innocent, comme une ombre de la réalité, derrière un paravent protecteur.
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Le temps s'y prêtait, aujourd'hui il y a du vent ,il pleut,retour en arrière, nous voici en mars et non en mai,et après ma lecture très dure et violente d' Émilienne Malfatto: Que sur toi se lamente le tigre,rien ne pouvait plus m'attirer que la lecture de : Petits contes de printemps de Natsume Sôseki .
Je vous écris cette chronique " à chaud" ,il y a tellement d'impressions qui se juxtaposent chez moi après avoir refermé la dernière page.
Onze petits contes( 140 pages),à chaque conte,voilà, c'est un arrêt sur image,une tranche de vie,décrite avec sensibilité, émotion,poésie et raffinement. Je voyage ,j'oublie le temps et l'espace.
Cet écrivain Japonais né à Tokyo en 1867 et mort à Tokyo en 1916 à séjourné 3 ans en Angleterre,avec un " passage " en Irlande ,et l'on sent au travers quelques uns de ses contes tout l'étonnement et l'étrangeté ressentis face aux paysages,à la culture, et aux coutumes des habitants.
Il contemple,se fond dans la foule, une errance sur chaque visage qu'il nous dépeint avec finesse et cela c'est tout l'art des auteurs Japonais.
Comme avec Haruki Murakami j'ai été bien au delà d'une simple lecture: une plongée en dehors du temps et de l'espace dont je ressors apaisée. À recommander et à savourer pour tout ceux qui sont sensibles à cette poésie contemplative,⭐⭐⭐⭐⭐
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
D’un seul battement d’ailes, l’oiseau vola jusque sous l’appui de fenêtre. Il resta un moment sur la fine branche d’un grenadier, mais on le sentait apeuré. Deux ou trois fois, il changea de position ; dans le mouvement qu’il fit, il m’aperçut accoudé à la balustrade, et s’envola soudain. J’eus à peine le temps de me dire que le haut de la branche avait bougé, légère comme de la fumée, que l’oiseau avait posé ses pattes délicates sur un des barreaux de la balustrade. Je voyais cet oiseau pour la première fois, et naturellement, j’étais incapable de lui donner un nom, mais la couleur de son plumage m’émut étrangement.
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Pour la première fois, j'eus l'impression que j'étais englouti dans une mer humaine. J'ignorais l'étendue de cet océan. Cependant le flot était calme, quoique immense. Simplement, il ne fallait pas songer à s'en extraire. Je jetai un regard vers la droite, c'était sans issue. Je me tournai vers la gauche, sans issue également. Je regardai derrière moi : l'espace était hermétiquement clos. Pourtant le mouvement se déplaçait en avant, dans un grand calme. Comme sous l’emprise d’un destin auquel il est impossible d’échapper, j’avançai moi aussi, réglant mon pas sur celui de ces milliers de têtes noires qui semblaient s’être donné le mot pour suivre la même cadence.

Dans cette ville insolite où les maisons ont toutes trois étages, avec des façades identiques, tout est loin de tout. Où tourner ? Quelle rue prendre pour retrouver mon chemin ? Je n'en ai pas la moindre idée. D'ailleurs, en admettant même que je rejoigne la rue, je me sens incapable de reconnaître la maison où je vais habiter désormais. Quand je l'ai vue hier, elle se dressait dans l'obscurité, aussi sombre que l'air du soir.
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1 Jour de l'an
Après avoir avalé un bol de Zôni, je me suis retiré dans mon bureau.Peu après, trois ou quatre visiteurs sont arrivés.Tous sont jeunes.L'un d'eux porte une redingote.Ce n'est probablement pas son vêtement de tous les jours,car ses gestes sont empruntés, on sent qu'il cherche à ménager le tissu de molleton .Les autres sont comme d'habitude vêtus à la japonnaise, sans la moindre concession pour le Nouvel An.Preuve de l'étonnement général,tout le monde se met à pousser des oh! et des ah! à la vue de la redingote.Moi aussi,en dernier,j'ai lancé un oh! surpris et admiratif.( Page 7).
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.....La maîtresse des lieux était une femme aux traits accusés, avec des yeux caves, un nez retroussé, le menton pointu et les pommettes saillantes ; il était impossible à première vue de lui donner un âge, tant elle était au-delà de la féminité.
Toutes les faiblesses humaines, aigreur, envie, entêtement, rigidité, doute...devaient avoir pris plaisir à se jouer de ce visage pour lui donner son aspect disgracieux...


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Presque malgré moi, j'ai tendu la main vers cet oiseau si beau. Celui-ci comme s'il m'abandonnait sa destinée, accepta la main qui s'avançait vers lui et vint tranquillement mettre dans le creux de ma main ses ailes tendres, ses pattes délicates, sa gorge frémissante. J'ai regardé alors sa petite tête arrondie et j'ai pensé: "cet oiseau ...". Mais je n'arrivais pas à continuer. La suite restait enfouie au fond de mon coeur, comme si l'ensemble était légèrement brouillé.s'il était possible, à l'aide d'un pouvoir mystérieux, de rassembler au même endroit tout ce qui recouvre le fond du coeur, et d'en distinguer nettement les contours, cette forme... eh bien je crois que ce serait quelque chose de la même couleur que l'oiseau que je tenais à présent, là, dans le creux de ma main...
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Vidéo de Natsume Soseki
RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE : Natsume Sôseki, Je suis un chat, traduit du japonais et présenté par Jean Cholley, Paris, Gallimard, 1978, p. 369, « Unesco ».
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