Je suis un chat

Je suis un chat. Je n'ai pas encore de nom.

Je suis un chat. Je n'ai pas encore de nom. Je n'ai aucune idée du lieu où je suis né. La seule chose dont je me souvienne est que je miaulais dans un endroit sombre et humide. C'est là que pour la première fois j'ai vu un être humain.

C'est pour cela que ses propres enfants le gênent un peu: il ne sait pas quoi en faire. Il aurait alors pu éviter d'en avoir, mais les hommes sont ainsi faits. Voilà une bonne définition des êtres humains: il suffit de dire que ce sont des individus qui se créent sans cesse des choses dont ils n'ont pas besoin et passent ensuite leur temps à s'en plaindre.

Toute la recherche que fait l'homme n'a que l'homme pour objet. Les cieux et la terre, les montagnes et les rivières, le soleil et la lune, les étoiles et autres corps célestes ne sont que des noms différents du Moi. Personne ne peut trouver d'autre objet d'étude que son Moi. Si l'homme pouvait sortir de lui-même, son Moi dis paraîtrait sur-le-champ. Et seul l'individu concerné peut se pencher sur l'étude de sa personnalité. Nul autre ne peut le faire pour lui, et il ne peut l'attendre de personne, quel que soit le désir qu'il en a. C'est pourquoi les grands hommes le sont devenus par leurs propres forces. Si on pouvait se comprendre avec l'aide des autres, on pourrait se faire mâcher un morceau de viande de boeuf par quelqu'un, et juger s'il est tendre ou dur. Les sermons écoutés le matin ou les principes de la Voie le soir, les livres lus à la lumière de la lampe dans le bureau ne sont que les instruments nécessaires à la découverte du Moi réel. Ce Moi ne peut pas se trouver dans les sermons que prêchent les autres, dans les principes élaborés par des étrangers ou encore dans les grimoires mangés des vers, rempliraient-ils cinq charrettes ou plus. Et s'il s'y trouve, c'est un fantôme du Moi. Certes, il vaut mieux avoir un fantôme que rien du tout dans certaines situations. Il n'est pas dit qu'on ne puisse pas arriver à la réalité en poursuivant une ombre. Dans beaucoup de cas, l'ombre est inséparable de la réalité.

La civilisation occidentale est peut-être positive, progressiste, mais en fin de compte c’est une civilisation faite par des gens qui passent leur vie dans l’insatisfaction

Les sentiments des hommes changent aussi facilement qu’un nuage se transforme en pluie le temps de retourner sa main

De même que la nature a horreur du vide, l’homme a horreur de l’égalité

La lumière des lampes au printemps est très spéciale. Au-delà de cette scène candide mais sans élégance, elles brillent d’une lueur qui inspire ,comme pour inviter à goûter cette belle nuit qui passe.

Wagahai wa neko de aru. Namae wa mada nai. Doko de umareta ka tonto kentō ga tsukanu?

Les décorations de Nouvel An ont été enlevées, car nous sommes déjà le 10 janvier, et on ne voit aucun nuage dans le ciel profond de ce calme jour de printemps où le soleil éclaire tout à la ronde, et le petit jardin d'une trentaine de mètres carrés semble plus gai que le jour où il a reçu les premiers rayons de soleil de l'année.