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Brian Merrant (Autre)Patrice Quélard (Autre)
EAN : 978B0BB89M8B9
(30/08/2022)
4.62/5   12 notes
Résumé :
Terre Cuite du Nord, minuscule pays francophone d'Afrique centrale où cohabitent tant bien que mal deux ethnies. Le terrible génocide perpétré sur les Sombrés par les Awhilis arrache leur innocence à Trésor et à sa sœur cadette, Félicité. Parvenus à fuir les massacres, les enfants se réfugient au Congo. Après avoir échoué dans un orphelinat, ils sont adoptés par un couple de Français qui ne semblent guère avoir la fibre parentale.
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
À la demande générale, je vais tenter d'écrire un retour sur Ainsi tuent les Hyènes, le dernier roman en date de Frédéric Soulier.
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Pourquoi ai-je autant de mal à m'exprimer sur ce livre que j'ai pourtant lu à plusieurs reprises ? D'une part par crainte de spoiler et d'autre part parce que lorsqu'un livre génère autant d'émotions chez moi, trouver les mots justes est compliqué.
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L'histoire en quelques mots : Trésor et Félicité Mba, deux enfants Sombrés résidant en Terre Cuite du Nord, pays ressemblant étrangement au Rwanda, grandissent au sein d'un foyer chaleureux, jusqu'au jour où les Awhilis (qu'on appellera "les Hyènes"), membres de l'autre ethnie peuplant le pays sont fortement encouragés par le pouvoir en place à tous les massacrer jusqu'au dernier.
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L'auteur nous montre bien comment par la manipulation de masse, la haine s'installe petit à petit jusque dans les cours d'école. Vos amis, vos voisins, les commerçants auparavant affables développent une aversion aussi soudaine qu'inexplicable envers des innocents avec lesquels ils vivaient en parfaite harmonie jusque là.
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Nous suivons donc ces deux enfants jusqu'à leur âge adulte. Vous aurez donc compris qu'ils réussissent à échapper au massacre. Ils arrivent à survivre, tant bien que mal, malgré les écueils placés sur leur route, Trésor veillant sur sa petite soeur, beaucoup plus affectée par les horribles événements. Mais comment appréhender l'horreur à l'état pur quand on n'a que 7 ans ? Lui-même n'en a que 10, mais il a promis... et puis il l'adore, sa "petite crotte".
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J'arrête de vous raconter l'histoire et je vous laisse la découvrir.
Le roman débute à Paris, Trésor et Félicité sont de jeunes adultes, et l'auteur nous balade avec brio d'une époque à l'autre jusqu'à ce qu'elles se rejoignent, du bout de sa plume incisive, dans un roman à la construction impeccable.
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Frédéric Soulier n'a jamais mâché ses mots, ce n'est pas dans ce récit qu'il allait commencer à faire dans le politiquement correct.
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C'est un roman d'une puissance incroyable, qui m'a fait passer par tout un panel d'émotions.
Je finirai juste ce billet en vous disant : Lisez-le !
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L'un des rares auteurs auto-édités dont je lis tous les livres.

Chaque parution est une nouvelle dégustation que l'on prend le temps d'apprécier.

Frédéric Soulier, ne déroge pas à sa règle avec son nouveau livre tout en profondeur, noir, glauque mais tellement humain.

Les histoires s'imbriquent, s'entrelacent pour finalement nous envahir et nous toucher, pour finir en apothéose.

Au-delà de la construction narrative, il y a la plume et quelle plume ! Travaillée avec minutie, avec recherche et on sent tout le plaisir de l'auteur à manier les mots. Certains diront qu'elle n'est pas accessible, d'autres comme moi diront qu'elle rend hommage à la langue française.

Les personnages sont d'une rare finesse, avec une construction psychologique ciselée. Chacun d'eux laissera son empreinte sur le lecteur, qui ne peut rester indifférent au parcours de chacun.

La petite cerise sur le gâteau, ce sont les mots de Patrice Quélard que l'auteur a judicieusement placé à la fin du livre.

Un auteur de talent dont les maisons d'édition tardent à reconnaître le potentiel et c'est bien dommage.

Un auteur à découvrir, un livre à lire.

C'est sombre, glauque parfois, sans nuance de gris, comme la vie finalement...
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France, de nos jours : Trésor Mba, réfugié de guerre cuiterrien, survit à Paris en arnaquant les bonnes gens avec des tours de carte, avant de s'allier à un escroc blanc plus ambitieux. Pendant ce temps, sa soeur Félicité, moins résiliente que lui, ne se pardonne pas d'avoir survécu au génocide de 2010.
Terre cuite du nord, 2010 : Trésor et Félicité Mba assistent au meurtre de leurs proches suite aux appels au massacre de l'ethnie adverse, et réussissent tant bien que mal à échapper à la mort, mais à quel prix.
Terre cuite du nord, de nos jours : Félicité Mba retourne sur les traces de la tragédie dans le but de réaliser une vengeance sans retour.
Dans une construction implacable en trois points de vue alternés, Frédéric Soulier fait une fois de plus mouche dans ce roman vertigineux traitant avec ambition et originalité de la manipulation mentale de l'être humain, du niveau individuel jusqu'au niveau des foules, avec son rejeton le plus affreux de tous : le génocide.
En prime, un twist qui m'a mis sur le cul.
La place de ce bouquin est chez un grand éditeur.
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Extrait d'une phrase du synopsis :
“… Et comment faire à nouveau confiance, quand sous le masque se cache peut-être une Hyène ?”

L'histoire se passe en Afrique centrale.
Personnages principaux : Trésor et Félicité
Cette dernière, se prostitue et se drogue dès l'âge de 15 ans.
Lui, il pratique les jeux de cartes de manipulation (bonneteau) et se fait embrigader par Ulrich qui se fait passer pour une espèce de voyant, de spirite qui a l'art et la manière d'utiliser, sur tout un tas d'être crédules, la manipulation mentale. D'ailleurs, tout au long de l'histoire cette manipulation est reine et Frédéric Soulier nous explique par diverses manières comment telle ou telle personne peut se faire manipuler.
Les deux héros de ce roman ont perdu leur parents, tués par des hyènes (milice) ou monstres à visage humain, devant leurs yeux (ils étaient cachés, ils ont tout vu avant de fuir). Ils ont été cachés une nouvelle fois par Honorine, dans une cave de 5 à 8m2 en vivant et/ou en voyant encore des épisodes d'horreur.
L'auteur nous relate alors, avec le talent qui le caractérise et crûment, comme à son habitude, l'histoire de ces deux enfants puis jeunes adultes, séparément. Il y aura donc la vie de Trésor, de sa soeur Félicité, la vie des deux ensemble mais il nous raconte aussi comment et pourquoi ils se sont retrouvés à être séparés.
On navigue donc sans cesse entre ces quatre parties d'histoire, essentielles à la compréhension de cette terrible aventure.
Puis le final avec une Félicité extraordinairement courageuse, mais je ne vous dévoilerai pas une once de tout ce qui s'y passe. Je peux juste vous dire que le Président et Général Toussaint, unique responsable du génocide, sera très surpris. Ou bien en aura-t-il le temps ? Car rien n'arrêtera Félicité.
Frédéric Soulier n'a pas son pareil pour nous décrire les sentiments humains, quels qu'ils soient. Il a donc pris un grand soin pour décrire comme il faut, l'amour fraternel de Trésor envers sa soeur et vice et versa.
On a tous au moins une fois dans sa vie, rencontré “des monstres à visage humain” ou des hyènes, pas vous ? Tant mieux car moi oui.
Pour ma part, pour une fois, je n'ai pas versé de larmes, pourquoi selon vous ? Tout simplement parce que je lisais avec un esprit de justice et de défense, les poings bien serrés (dans mon esprit) et j'étais pressée de connaître la fin pour pouvoir peut-être dire encore à l'auteur : “oui je suis en partie, d'accord avec toi” !
Si vous n'avez pas deviné de quel pays il s'agit exactement, l'endroit précis, la postface écrite par l'auteur Patrice Quélard vous le dit. Sans vous spoiler son avis et/ou ses impressions, je dirais juste ceci : “moi aussi je pense de cette manière, malgré tout” !
J'espère qu'un maximum de personnes liront ce livre criant de vérité. (Eh oui, l'histoire n'est pas tendre mais nécessaire pour ne pas se dire et/ou se rappeler qu'on ne vit décidément pas sur une planète de bisounours.)

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Bonjour les babeliophiles petit retour sur "AINSI TUENT LES HYÈNES" de F.Soulier. Après la chambre des lactations me voilà plonge dans un autre univers totalement différent mais tout aussi dur. L'auteur nous plonge dans un génocide qui se passe en Afrique Centrale. Trésor et Félicité(frère et soeur) ont perdu leur pere tué et leur mere violee et tuée par la milice (surnommée les hyènes) devant leurs yeux. Et c'est la que le plus dur commence pour eux. Se cacher pour échapper au massacre, adopter par des "parents" français ils vont encore déchanter, encore souffrir. Trésor veille sur sa petite soeur comme il a promis à sa mère qui a un esprit de vengeance envers ces hyènes et son dictateur.L'auteur nous conte avec brio les différentes époques de leur vie,jusqu'au dénouement final qui vous laissera sans voix. Roman fort,dur, difficile pour finir sur un moment de plaisir. Et que dire de de la postface de Patrice Quélard un grand moment aussi.
Mais comme je dis toujours ceci n'est que personnel

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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Une salve de rires éclata non loin. Ils se réfugièrent dans un buisson d'acacia hérissé d'épines. Une demi-douzaine d'individus gesticulants surgirent. Quelques-uns avaient dissimulé leur visage derrière un turban ou un chèche, précaution superflue puisque cette nuit-là – ainsi que les jours suivants –, ils pouvaient massacrer, violer et piller en toute impunité. Ils poussaient devant eux un vieil homme épuisé, couvert de sang, la chemise déchirée, qu'ils battaient à coups de verge. Pourquoi les miliciens ne l'avaient-ils pas tué ? Plus tard, en y repensant, Trésor comparerait ce comportement à celui de certains félins. Comme eux, ils jouaient avec leur proie avant de lui donner le coup de grâce.
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J'avais tapissé les murs et le plafond rampant des œuvres de Félicité. Il y avait des fusains, des gouaches, des acryliques et même quelques pastels gras. Trop occupés à sauver notre peau, nous n'avions ramené aucun de ses dessins d'enfant réalisés en Terre Cuite du Nord, avant le génocide et son corollaire : le traumatisme que l'art lui permettait d'exorciser. Sa période « orphelinat », qui suivait immédiatement la perte de nos parents et notre fuite, était intéressante. La période « Dussolier » l'était encore plus. Nos parents adoptifs étaient bien trop pingres pour fournir à la petite autre chose que des feuilles d'imprimante, un crayon de papier, une gomme et des crayons de couleur. Malgré le manque de matériel, elle avait accouché d’œuvres fortes et crépusculaires. Un charnier au bord duquel poussaient des fleurs. Une famille sans têtes en train de jouer au Monopoly. Des squelettes dansant la gigue autour d'un bûcher où se consumait une femme noire. Ici une machette fendait le crâne d'un enfant et du miel coulait de la brèche. Là, des vautours formaient une tornade au-dessus d'un village africain. Les charognards représentés au premier plan étaient d'un réalisme stupéfiant.

Le spectre de la mort planait sur chacun de ces dessins. L'inspiration en était évidente : les atrocités dont nous avions été les témoins. L'art de Félicité avivait en moi de douloureux souvenirs, il me bouleversait chaque fois un peu plus quand elle excrétait l'une de ses monstrueuses visions.
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Comme pour toutes les maladies graves, les prodromes de la Grande Purge ne furent pas vraiment alarmants. C'était par exemple une blague à la radio ou à la télé, dite sur un ton badin : « Pourquoi les Sombrés portent des boubous ? Réponse : pour éviter d'effrayer la chèvre en ouvrant leur braguette. » Ou encore un commentaire désobligeant entendu chez la coiffeuse à propos d'un cambriolage commis dans le quartier : « On sait bien qui c'est qu'a fait ça, hein. Sûrement pas des Awhilis. C'est signé les saloperies. »
Et puis tels des champignons, juste après la mousson, des tags apparurent un peu partout, sur les murs des écoles, des gares routières, en travers des ponts. « Les Sombrés en voilà une sale race ! » ou « Nous voulons une nation pure » ou encore « Aucun trou est assez gros pour mettre tous les Sombrés » et juste en dessous, d'une autre écriture : « Et si on les jette dans le lac Kivu, tous les poissons mourront ».
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Trésor crevait de l'envie de lui dire que tous les Awhilis n'étaient pas des pourritures. Que certains d'entre eux les avaient aidés au péril de leur vie. Il y avait eu Honorine, puis ce jeune soldat anonyme dont ils ne sauraient jamais le nom. Il les laissa déblatérer. Lui et sa sœur ne parlaient aux adultes que quand ils y étaient obligés.
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