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Inès Jorgensen (Traducteur)
EAN : 9782207257371
736 pages
Denoël (28/09/2006)
3.5/5   31 notes
Résumé :
Iben et Malene, deux amies employées au Centre danois d'information sur les génocides, reçoivent d'intrigantes menaces de mort par e-mail. Leur corbeau, caché derrière une adresse électronique imaginaire, manie avec brio l'art de la référence : ses courriers regorgent deformules empruntées aux grands tortionnaires de ce siècle et à l'histoire des génocides. Très vite Iben et Malene pensent être victimes de la vengeance d'un criminel de guerre serbe, Mirko Zigic. Mai... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Danemark,
Copenhague,
Le centre danois d'information sur les génocides pour planter le décor.
Iben ex otage,
Malene malade de polyarthrite rhumatoïde pour nommer les personnages principaux.
Des sujets multiples se révèlent au cours de ces 800 pages :
Les génocides, personne n'aura le coeur d'établir une échelle de valeur entre les pires,
Les victimes, comment vivre après ? les tueurs, sont ils à plaindre ?
La vie en société, la vie au bureau, ressentir l'isolement vis à vis de ses collègues, la mise à l'écart, volontaire ou pas d'un individu,
La maladie, comment vivre avec une maladie qui frappe sans prévenir, qui prend au dépourvu ?
Des faits énoncés qui nous glacent :
L'épluchage des rapports sur la responsabilité individuelle dans des actions collectives nous rappelle ce que l'on cherche à oublier :
10 à 20 % essayent d'être transférés vers d'autres tâches.
50 à 80 % exécutent les ordres qu'on leur donne.
10 à 30 % se transforment en criminels excessifs, ivres de maltraitances, de meurtres et de viols.
Prendre conscience que pendant un quart d'heure tous les mois et demi.... on profite de la vie alors qu'à côté la misère, la faim, le pouvoir et la connerie font des millions de morts !
Décrypter les règles des génocides,
Comment déresponsabiliser les exécutants,
Comment vaincre les peurs des victimes en leur laissant un minimum d'espoir pour qu'ils ne se rebellent pas !
L'interprétation des faits est troublante.
La narration s'articule toujours avec au centre l'un des personnages, présentant sa vision des faits et gestes de chacun.
Juste pour le final nous aurons une vue d'ensemble et peut être la vérité, enfin plutôt une vérité car ces presque 800 pages auront réussi à nous démontrer qu'il n'y a pas qu'une seule vérité,
Jusqu'à la fin on est mené par le bout du nez, on croit à toutes les versions possibles car toutes s'expliquent et se justifient alors !
Lecture vertigineuse, une vraie descente aux enfers !
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Ce livre est une sacrée claque! L'histoire: Iben et Malene, deux jeunes femmes qui travaillent au Centre danois d'information sur les génocides, reçoivent des menaces de mort. Est-ce lié à leur travail particulier? le roman relate leurs points de vue mais également celui d'autres personnages, comme leur collègue de bureau, victime de harcèlement moral par ces dernières... Un livre très intéressant, sur la violence, l'origine du mal, etc...
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Le roman de Christian Jungersen, "L'exception", est construit comme se forme un ouragan. A sa façon, il grandit très lentement, mais plus il enfle, plus il dévaste tout sur son passage. Tout le nourrit et un rien l'alimente.
Ainsi, pareillement, le roman commence agréablement dans un bureau à Copenhague où quatre collègues semblent entretenir un modus vivendi des plus cordiaux. Mais tout n'est qu'apparence au bout du compte. Il suffit de quelques grains de sable pour enrayer le système. le mal être d'une bibliothécaire ne parvenant pas à trouver sa place au sein d'un trio déjà en fonction, une secrétaire complexée par ses kilos superflus et deux amies, Iben et Malene, pas aussi amies que cela, déstabilisent l'ensemble !
Vous l'aurez compris la dimension psychologique est très présente au sein de ces pages. Pour complexifier l'intrigue, le bureau se trouve être le centre d'information sur les génocides du Danemark. Rapidement un criminel de guerre serbe est soupçonné d'être l'auteur d'e-mail introspectifs et menaçants envers des membres de cette équipe déjà quelque peu ébranlée.
Les métaphores pour évoquer ce roman qui tient plus du pavé - il compte plus de sept cents pages - que d'un léger format de poche, foisonnent.
Il pourrait aussi, aisément, être comparé à une série de matriochkas. Vous connaissez, sans doute, ces fameuses poupées russes qui, quand on les dévisse, en cachent inéluctablement des autres plus petites mais néanmoins réelles ! La première matriochka serait, dans cet esprit, la mort accidentelle, ou non, de Rasmus, le fraîchement ex-petit ami de Malene. Cette mort recelant un mystère qui en dissimule d'autres qui s'emboîtent pourtant implacablement. le tout, de sorte à ce que le lecteur y perde ses repères et s'aperçoive que ses intuitions sont très éloignées des voies empruntées par l'auteur.
C'est surprenant, déstabilisant et tellement novateur que nous sommes ferrés, et par là même, conquis. La littérature policière scandinave à de beaux jours devant elle !
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Un superbe polar danois, passé presque inaperçu et que je conseille à tous ! Iben et Malene sont amies et collègues de travail au Centre Danois d'Information sur les Génocides. Un soir, toutes deux reçoivent un mél de menace de mort. Leur soupçon vont rapidement en direction de Mirko Zigic, un criminel de guerre serbe en fuite. A moins qu'il ne faille chercher le ou la coupable dans le proche entourage et parmi les collègues de travail... L'auteur sait parfaitement induire le lecteur vers de fausses pistes jusqu'à un dénouement inattendu. Mais ce polar est aussi un magnifique roman qui, loin des polars convenus américains (flics blasés et névrosés, médecins légistes, intrigues improbables...), interroge des thèmes rarement traités dans de pareils livres : les génocides et les grands massacres du XXème siècle, les bourreaux et les victimes mais aussi le harcèlement au travail. On peut dire que ce polar de très haute volée est d'abord un livre sur le thème du Mal. Ses cinq étoiles le méritent très largement !
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J'ai adoré. Mieux, j'ai dévoré les 700 pages de ce livre. L'action baigne dans une « atmosphère Ikéa », douillette, confortable et rassurante. L'intrigue est palpitante et oppressante. le huis clos, qui a principalement lieu dans les bureaux du Centre Danois d'information sur les génocides, est parfaitement réussi. Les deux héroïnes du roman, Iben et Malene sont très réussies : au début du livre on leur donnerait le bon Dieu sans confessions, puis, très rapidement on s'aperçoit que ce sont deux petites pestes, à la limite de la pétasse : imbues d'elles-mêmes, égoïstes, prêtes à tout pour conserver leur place au sein du Centre qui est menacé. L'une des deux est même à l'origine d'une opération de harcèlement moral envers la documentaliste du centre, qui est un des personnages les plus attachants du livre.
Ce livre se base sur une solide documentation sur les divers génocides qui ont « Sali » le XXe siècle, ainsi que sur « l'origine du mal ». Comment des êtres humains ont-ils pu en arriver à commettre de telles atrocités.
Au final, un excellent thriller, un huis clos réussi, une réflexion sur la noirceur de l'âme humaine très bien menée. Bref un livre à lire.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
"Nous savons tous que cette bouteille de vin que j'ai apportée, par exemple, pourrait payer la vaccination de vingt enfants ou sauver la vie d'au moins un enfant. Exactement comme les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale. Ils savaient qu'on tuait des juifs, mais ils ne voulaient pas savoir ce que cela signifiait réellement."
Malene se tient les jointures de la main droite et dit : "Mais ce n'est pas la même chose. En ce temps là c'était l'Etat qui tuait. Toi, tu parles d'aide.
- Si, c'est la même chose. Nous marchons dans des chaussures que nous savons avoir été confectionnées par des enfants que ce travail a peut-être rendus invalides. Nous buvons du café que nous savons avoir été acheté à des prix dérisoires, provoquant la famine des villageois."
Ils ont chacun vidé leur grand verre de jus de fruit. Gunnar se penche par dessus la table, il prend sa main douloureuse. Il la chauffe entre les siennes et dit : "J'espère tellement qu'un jour le monde deviendra meilleur. Mais si cela arrive, dans trente ans, nos petits enfants nous regarderont comme ils regardent maintenant nos grands parents nazis et nous diront : "Je ne te comprends tout simplement pas."
"Et nous nous répondrons : "Mais, en ce temps là, c'était tout à fait normal de laisser les gens mourir de faim - de laisser des villages entiers mourir de faim pour avoir du café moins cher."
"Et nos petits enfants nous demanderont : "Oui, mais vous ne le saviez pas ? - Si, nous le savions tous. Mais nous n'y pensions pas. Nous le savions, ET nous n'y pensions pas. C'était tout à fait normal quand on était jeunes."
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Nous ne mentons pas seulement aux autres, nous nous mentons à nous-mêmes. Nous vivons tous dans un cabinet de miroirs construit par notre propre vertu morale et il n'y a aucun moyen d'y échapper.
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" - Mais ce n est pas la même chose. En ce temps-là, c'était l''Etat qui tuait. Toi, tu parles d'aide.
- Si, c'est la même chose. Nous marchons dans des chaussures que nous savons avoir été confectionnées par des enfants que ce travail a peut-être rendus invalides. Nous buvons du café que nous savons avoir été acheté à des prix dérisoires, provoquant la famine des villageois. »
Ils ont chacun vidé leur grand verre de jus de fruit. Gunnar se penche par-dessus la table, il prend sa main douloureuse. Il la chauffe entre les siennes et dit :
" - J'espère tellement qu'un jour le monde deviendra meilleur. Mais si cela arrive, dans trente ans, nos petits-enfants nous regarderont comme ils regardent maintenant leurs grands-parents nazis nous diront: "Je ne te comprends tout simplement pas." Et nous, nous répondrons: "Mais, en ce temps-là, c'était tout à fait normal de laisser les gens mourir de faim - de laisser des villages entiers mourir de faim pour avoir du café moins cher."
« Et nos petits-enfants nous demanderont "Oui, mais vous ne le saviez pas? Si, nous le savions tous. Mais nous n'y pensions pas. C'était tout à fait normal quand on était jeunes."

Malene
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... ce fut d'abord le respect envers leurs collègues qui amena les hommes à exécuter les ordres jusqu'au bout.
Personne ne souhaitait paraître faible aux yeux des autres. Et comme par ailleurs tous détestaient cette tâche, ils Jugeaient égoïste et non solidaire de se désister - puisque cela signifiait que leurs collègues auraient d'autant plus de meurtres à effectuer.
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Il décrit ensuite comment il a été enfermé dans une cage à l'extérieur de Sarajevo.
" Quelque chose en vous, dit-il, est changé pour toujours. On le porte avec soi. Et surtout la désespérance reste accrochée à votre corps. Cette façon que le corps a eue d'abandonner. C'était ça qui vous brisait. C'était ça qui vous détruisait."
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