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The Fix tome 1 sur 3
EAN : 9791026813033
136 pages
Urban Comics Editions (18/05/2018)
4.03/5   17 notes
Résumé :
Ripoux jusqu'à l'os, Roy et Mac ont pour habitude de troquer leurs respectables insignes de flic contre quelques mallettes de billets verts. Jusqu'au jour où une dette contractée auprès d'un caïd particulièrement sadique les pousse à trouver des solutions inattendues à leur problème. Au menu : braquages de maisons de retraites, paris sur des matchs de robots clandestins, vente de scripts de leurs aventures et baby-sitting de starlettes d'Hollywood.
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Ce tome est le premier d'une série indépendante de toute autre. Il contient les épisodes 1 à 4, initialement parus en 2016, écrits par Nick Spencer, dessinés et encrés par Steve Lieber, mis en couleurs par Ryan Hill.

Mac Brundo et Roy sont 2 inspecteurs de la police de Los Angeles. Ils s'apprêtent à commettre un vol à main armé dans une maison de retraite. Roy explique (au profit du lecteur) qu'il ne reste pas beaucoup de cibles viables pour des braqueurs. Les malfrats russes se sont spécialisés dans le racket dématérialisé, et la plupart des arnaques sont devenues virtuelles. Or même en lisant Internet pour les crétins (une variant d'Internet pour les nuls), Roy est bien incapable de se faire obéir d'un ordinateur. du coup lui et son collègue se sont rabattus sur des cibles plus modestes. Ils pénètrent cagoulés dans la maison de retraite et commence par demander que les vieux leur remettent leur portefeuille, leur montre et leurs bijoux. Après avoir constaté qui a gagné la partie de bingo, ils prennent à parti le surveillant et lui enjoignent de les emmener à la chambre du patient dont ils lui montrent la photographie : Abe Stinson malade alité. S'ils arrivent bien à lui faucher quelques billets, Stinson les fait fuir à coup de fusil à pompe.

En comptant ce qu'ils ont récupéré comme blé, Roy et Mac se rendent compte qu'ils n'ont pas assez pour rembourser leurs dettes auprès de Josh. Roy se souvient des circonstances qui l'ont amené à choisir ce type de carrière : l'envie de se faire le plus possible de thunes en travaillant le moins possible, une certaine admiration pour les méchants dans les films, la fascination provoquée par un braqueur de banque où il se trouvait encore enfant avec sa mère, la compréhension qu'à défaut d'être un bandit compétent, il pouvait être un flic ripou. Au temps présent, Roy répond à l'appel radio qui demande à la voiture la plus proche de se rendre à la maison de retraite pour recueillir les dépositions des personnes présentes. Mac et lui n'hésitent pas un seul instant et s'y rendent. Ils commencent par interroger le responsable des lieux, Roy se payant le luxe de lui demander de décrire les 2 agresseurs en lui posant des questions pour savoir si l'un d'eux ne ressemblerait à pas à son collègue Mac (qui porte toujours sa chemise à fleur). Après s'être payé une bonne tranche de rire dans le couloir, Roy sort affronter les caméras et effectue une déclaration démagogique sur les répugnants personnages qui s'en prennent aux personnes âgées sans défense, avec une hypocrisie exemplaire.

Nick Spencer n'est pas qu'un (bon) scénariste de séries de superhéros traditionnelles ; il a aussi écrit 2 séries comiques tordantes pour Marvel : The superior foes of Spider-Man (en VO) avec Steve Lieber, Ant-Man avec Ramon Rosanas. le titre avec son jeu de mots sur les aigles indique au lecteur que cette série s'inscrit dans la veine comique. Effectivement le premier épisode expose sans fard toute l'étendue de l'absence morale de Roy. Il s'en prend aux personnes sans défense, il est prêt à toutes les compromissions. Il est totalement conscient de sa médiocrité et il sait qu'il ne réussit à s'e sortir que parce qu'il truande et qu'il profite de la faiblesse et de la bêtise d'autrui. Il n'a qu'une seule qualité : celle de persister, majoritairement dans l'erreur, mais parfois à bon escient sans le faire exprès. le scénariste affiche clairement que sa série fonctionne sur la provocation et la prise à contre-pied des qualité attendues chez un héros. Dans le même temps, il est impossible de résister à la franchise de Roy qui confine à la candeur. Il joue le jeu de l'hypocrisie avec talent et panache. Il est irrésistible quand il s'indigne contre des actes aussi honteux que de s'attaquer à des vieux sans défense.

Roy n'est pas le seul individu à commettre les pires bassesses toute honte bue. le comportement de Mac Brundo est du même acabit. Ils ont même réussi à mettre Sheryl Malone dans leur poche, une inspectrice de l'inspection générale de la police, ainsi qu'un individu peut recommandable Donovan. Sheryl Malone dit tout haut ce qu'elle pense de la médiocrité de Roy, avec un ton incisif irrésistible, et le lecteur n'en admire que plus la totale absence d'attrition de Roy qui conserve toute sa superbe. Donovan est un poème à lui tout seul, un producteur de films, capable d'obtenir des options sur tout et n'importe quoi, à commencer par les prouesses invraisemblables de Mac & Roy, inventées de toute pièce par ces derniers. Il serait injuste de ne pas mentionner Elaina, actrice d'une vingtaine d'années, enfant star ayant conscience de sa dévaluation depuis qu'elle a passé l'âge de la majorité, et passée maître dans l'art de la manipulation médiatique sur les réseaux sociaux.

Pour mettre en image cette série, Nick Spencer retrouve Steve Lieber, son compère sur la série Superior foes of Spider-Man. Cet artiste dessine dans une veine réaliste, avec un degré de simplification, mais sans arrondir les contours. Il trace les contours avec un trait relativement fin à l'épaisseur variable, et une sorte de naïveté dans ses représentations. Ses cases ont gagné en qualité par rapport à Superior Foes, avec un niveau de finition plus régulier, et un niveau de détails plus élevés. En regardant les pages, le lecteur peut penser à Michael Lark en moins rugueux, et en plus aéré. Il y a une forme d'évidence dans ses cases qui peut être trompeuse. le lecteur voit des personnages au comportement naturel, avec des visages plutôt sympathiques, évoluant dans des environnements ordinaires, un peu simplifiés, pour une narration visuelle très facile d'accès. Il suffit de regarder une scène dans le détail pour se rendre compte que Lieber est un excellent metteur en scène et un redoutable directeur d'acteurs. Par exemple, dans le deuxième épisode, Roy se retrouve dans le bureau de Sheryl Malone qui lit tout haut le rapport qu'il vient de remettre, évoquant des hauts faits faisant de lui et de Mac des héros d'action dans un film à gros budget. Pendant ce temps-là, Roy joue avec un club de golf en écoutant vaguement Sheryl. L'artiste sait rendre la scène visuellement intéressante, alors qu'il s'agit à la base d'un dialogue, ou plutôt d'un monologue lu sur la base d'un rapport, avec des réactions décontractées et éhontées de l'auditeur. Dans les faits, le lecteur voit Roy passer le temps comme il peut pour éviter de s'ennuyer, plus que pour conserver sa contenance. Il voit la condescendance de Sheryl envers lui, pour ses vantardises infantiles, tout ça en une page.

Les compétences de Nick Spencer et de Steve Lieber sont complémentaires pour cette comédie amorale, noire et politiquement incorrecte. Ils savent faire passer le comportement de Donovan, tout aussi sans gêne que Roy, d'une manière différente. Toutes ses discussions ont pour objet le sexe, avec une place prépondérante accordée à la masturbation et aux positions inattendues. le scénariste lui fait dire de manière explicite qu'il est prêt à se masturber avec tous les accessoires les plus inattendus. Dans le même temps, son visage exprime une ingénuité totale, désarmante au point de faire soupçonner une forme d'absence de pudeur relevant du comportement déviant. Ce personnage bénéficie également d'une fellation faite par une jeune femme sous une table (cachée par la nappe) alors qu'il mène une discussion avec Roy. Lieber ne dramatise pas la situation avec des prises de vue en oblique ou des expressions de visage obscènes. Au contraire il reste dans un registre normal, pour une conversation banale, faisant ainsi d'autant mieux ressortir le caractère anormal du comportement de Donovan. de la même manière quand il montre les talents particuliers de Josh, il le fait en 2 colonnes, les cases de la première le montrant en bon père de famille, celle de la deuxième au paroxysme de l'utilisation de ses talents d'exécuteur. Là aussi, il s'agit d'une description factuelle et pragmatique ce qui ne donne que plus de poids au comportement sadique et psychopathe.

Cette forme de narration visuelle dédramatisée rend les personnages éminemment sympathiques, alors qu'il s'agit de ripoux de la pire espèce. Nick Spencer peut donc sortir les pires horreurs comme si ces comportements étaient normaux et n'appelaient pas de jugement de valeur particulier. le lecteur suit les combines répugnantes de Roy, magouillant pour tirer parti de tout ce qu'il peut et améliorer le sort de la seule personne qui l'intéresse : lui-même, sans aucune illusion sur sa petite personne, mais restant capable de pleinement apprécier les fruits de ses méchancetés. le lecteur comprend que ses combines lui permettent à peine de rester à flot, et que Roy fait tout pour provoquer le gros coup qui le rendra riche. Il se pince ne voyant comment Roy traite Pete Danielson, citoyen et collègue modèle, et comment il rationalise son action pour éviter d'avoir à porter ne serait-ce qu'un semblant de culpabilité. Il sourit en voyant Roy tomber sur plus retord que lui, avec l'ex star adolescente Elaina. La comédie noire est réglée comme du papier à musique et le lecteur profite du sourire qui s'installe rapidement sur son visage pour ne pas le quitter jusqu'à la fin, avec quelques grincements de dents. En effet, Nick Spencer ne s'en tient pas une simple comédie noire, il en profite aussi pour donner l'avis de Roy sur des aspects peu reluisants de la société, que ce soit les passe-droits offerts par l'agent (Donovan), l'hypocrisie du public américain avide de scandale d'une mineure (surtout de type sexuel) et s'ne désintéressant dès qu'elle est adulte, de l'industrie du cinéma d'une rare efficacité amorale, etc.

Ce premier tome et un bijou de comédie grinçante, mâtinée d'un cynisme assumé à la fois humoristique, à la fois honnête. Steve Lieber réalise des dessins en apparence tout public, avec une fibre de bonne humeur très agréable, faisant ressortir avec d'autant plus de force l'immoralité des personnages et leur hypocrisie.
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Rares sont les nouveaux comics que j'aime vraiment. Mes 4 étoiles en la matière se comptent sur le bout des doigts. Oui, je ne loue pas chaque bd qui sort pour le compte des éditeurs. Je ne fais pas dans la complaisance et je suis réellement indépendant. Par ailleurs, je sais reconnaître une bd quand elle est vraiment bien ce qui est prouvé en l'occurrence pour celle-ci qui faisait quand même partie de la sélection officielle à Angoulême.

J'ai aimé le ton assez décalé de ce polar avec ses deux flics ripoux si attachants. Moi aussi, je déteste les faux gentils et je préfère nettement les faux méchants. Certes, les ripoux peuvent être de la pire espèce mais on tombe toujours sur son maître. Moralement, c'est irrévérencieux. Qu'est ce que j'ai cependant bien rigolé. Enfin ! On attends la suite avec une certaine impatience. Une série cool.
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The Fix est un comic book écrit par Nick Spencer (Morning Glories, Thief of Thieves, Ant-Man, Iron Man 2.0) et illustré par Steve Lieber (Whiteout, Civil War : Frontline, Quantum and Woody Must Die!). En VO, la série est publiée à partir de 2016 chez Image Comics, et depuis cette année en français chez Urban Comics. The Fix, tome 1 : de l'or pour les branques (pas de faute non) contient les 5 premiers numéros de la série. de plus il bénéficie de l'offre de lancement Urban Indies à 10 € juqu'au 31 décembre 2018. L'histoire est celle de deux flics, Roy et Mac, pas très droits dans leurs godasses, puisque ce sont des ripoux. D'arnaque foireuse en arnaque… foireuse, vous pouvez être certain de les retrouver dans des situations plus originales les unes que les autres. Mais comme l'argent n'est jamais gratuit, ils se retrouvent à devoir payer une dette (et pas une petite) contractée auprès d'un caïd pas très catholique. Dès que l'on commence la lecture de The Fix on est assez vite surpris par le ton du récit qui emprunte aussi bien aux codes du genre polar mafieux, qu'à celui d'une comédie-action comme L'Arme fatale avec Mel Gibson et Danny Glover. La dynamique du duo est ce qui donne tout l'intérêt à la série, puisque l'humour et leur personnalité un brin naïve en font des personnages attachants à suivre. La lecture paraît très légère par moments mais possède une réelle vision du monde, du business et de la technologie qui le gouverne. Ainsi, Nick Spencer arrive à encrer son scénario dans notre monde actuel de manière plaisante et digne d'un bon divertissement. le dessin de Steve Lieber s'articule bien autour de l'ambiance, malgré un manque de profondeur sur certaines cases. Toutefois, l'ensemble fonctionne pour un récit où nous avons : de l'humour, des blagues crues, de l'action, des situations décapantes dignes d'un GTA, et bien plus…
Lien : https://lireenbulles.wordpre..
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Dans cette série de Nick Spencer et Steve Lieber, nous suivons les aventures de Roy et Mac, deux flics ripoux.

Nos deux "héros" sont prêt à tout pour se faire un peu d'argent. Ainsi, nous démarrons ce premier volume où il monte un braquage de maison de retraite.
Une fois leur braquage terminé, en tant que policier, c'est eux qui sont chargés d'enquêter, et Mac ne prend même pas la peine de changer la chemise Hawaïenne qu'il portait 10 minute auparavant pour le braquage...

Cela donne le ton dès le départ. Les personnages sont "cons" mais attachants. Une série humoristique et absurde qui à su m'emballer dès le début.
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Une bonne découverte que ce tome numéro de The Fix! Dès le début on est mis dans l'ambiance de ce duo de flics décalé à qui il arrive beaucoup de mésaventure. du second degré vraiment drôle malgré quelques passages un peu lourdingue. L'ensemble est bon! Hâte de lire la suite.
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critiques presse (1)
BoDoi
03 janvier 2019
Un premier tome qui lance idéalement ce polar violent et déjanté.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
J’ai toujours détesté suivre les règles. Même quand les autres gosses écoutaient les « C’est pour ton bien » et les « Tu comprendras quand tu seras plus vieux », je savais que c’était du pipeau.
« Il faut bien travailler pour aller à L’UNIVERSITÉ. »
« Il faut aller à l’université pour trouver un EMPLOI ».
« Il faut un emploi pour avoir une MAISON, et une FAMILLE, et une femme et des MÔMES ».
Et une fois que vous avez tout ça, vous pouvez enfin sortir fièrement dans votre jardin chercher le courrier, avec votre cardigan et votre pantalon en saluant votre voisin qui vous renvoie votre sourire en pensant...
... « Bon sang, ça c’est un bon citoyen. »
« Un putain de trésor national, ce gars-là ».
C’est vrai, vous voilà un véritable pilier de la communauté, SAUF QUE... Sauf que l’université où vous êtes allé, elle est pas gratos.... Et d’ailleurs, la maison non plus, et les impôts on en parle ? Et l’argent qu’il va vous falloir allonger pour les études des mômes ? Quant à votre voisin... il pense surtout que vous êtes un gros con, comme lui, et il couche avec votre femme parce que bon, l’herbe est toujours plus verte dans le jardin du gros con d’en face. Du pipeau, je vous dis.
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Voilà ce qui fait tourner le monde.
- Quoi ?
- L'or.
- Il y en a qui disent que c'est l'amour.
- Oui et ils ont raison, c'est l'amour : l'amour de l'or.
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Ce que tout le monde veut, c’est être aimé.
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