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EAN : 9782803677740
120 pages
Le Lombard (12/03/2021)
3.81/5   74 notes
Résumé :
Vincent en est sûr : l'Empereur lui a souri. Tout le monde lui sourit, d'ailleurs. Avec sa frimousse d'ange, le jeune tambour est la seule lueur d'espoir qui subsiste dans l'univers absurde de la désastreuse campagne de Russie menée par Napoléon. Un dernier reste d'innocence, choyé et protégé par son entourage, à l'heure où la plus grande armée que le monde ait jamais connue continue de marcher à sa perte.
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Nous sommes en 1812, en Russie. On commence par une boucherie sans nom (si en fait : Borodino ou Moskova selon les goûts, 70 000 morts) et on semble suivre un tambour de la grande armée . . . Puis retour en arrière, 1810 avec le jeune bogoss, non Bosse, Vincent Bosse le fameux tambour de l'armée Napoléonienne du début, de ses débuts. Une « gueule d'ange » qui commence par trahir le curé de son village et échappe grâce à son visage poupin aux affectations militaires périlleuses : les « chairs à canon » que sont les fusiliers, grenadiers...
Disons-le tout de suite, ces traits rayonnants, laisser-passer du héros de cette bande dessinée sont excellemment bien rendus par Simon Spruyt tout le long de l'album. Il fait un travail graphique remarquable, à l'instar de ce qu'on avait pu observer de lui dans Bouvaert.
Puis avance rapide, 1860 et le gars Vincent, toujours lumineux a vieilli, lui.
Un mystérieux inconnu l'interroge sur son passé. Il veut recueillir le précieux témoignage, parmi d'autres, de ce gamin devenu un homme, subissant toujours les évènements plutôt que les provoquant, (encore une fois quel talent de l'auteur pour nous le faire sentir graphiquement !). Pourquoi interroge-t-il ce « loin des balles » devenu fugitif sans grande importance, ayant été sauvé des cosaques par Denis Davidov lui-même, ce héros romantique russe ?
Que compte faire ce mystérieux scripteur avec les descriptions de Bosse de l'horreur des combats vécus et sa capacité ou sa chance à survivre jusqu'à aujourd'hui ? Des mémoires, un livre ? Quel livre ?
Magnifique, graphiquement et scénaristiquement.
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Un bel album haut en couleur magnifiquement dessiné par Simon Spruyt. Les aquarelles et les pastels, très colorés donc, sont superbes !
L'histoire se situe en 1812 pendant la campagne napoléonienne en Russie, à Borodino et à Moscou. En 1860, le narrateur, Vincent, raconte sa Retraite de Russie à un étranger...
En 1812, Vincent a 20 ans quand il part pour la Russie. Son visage d'ange et son innocence lui valent la sympathie et l'aide des soldats qu'il accompagne et plus généralement de tous ceux qu'il rencontre. Il est d'ailleurs persuadé que Napoléon lui sourit quand il le voit. Sa jeunesse fait que pour l'épargner un peu, on le nomme "Tambour".
Et c'est au rythme du tambour que l'on suit cette boucherie et l'absurdité de cette guerre.
L'auteur ne nous épargne pas les terrains de bataille remplis de morts, les couleurs font ressortir cette violence.
Vincent arrive à se sortir de toutes les situations où sa vie est en péril, opportunisme, lâcheté mais avait-il le choix pour sauver sa vie ? Il le dit lui-même il ment très mal et donc trahit beaucoup, vieillissant il semble plein de remords.
Historique et romanesque à la fois, ce récit ne manque pas de poésie malgré l'horreur de la guerre.
Le scénario, non dénué d'émotions, magnifié par les illustrations, invite à la réflexion sur l'absurdité, le courage, l'honneur, la loyauté, le hasard...
De la violence mais aussi de la douceur dans cette BD. Superbe !
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Le dessin est entièrement réalisé en aquarelle (ou technique le simulant), sans cernes, tout en surface, jouant sur les nuances subtiles, rendant superbement les effets de brumes glaçantes, de fumée des combats, d'humidité permanente. le style est parfois un peu naïf, donnant l'impression de contes pour enfants, bien ancrée dans le style russe, frisant parfois avec les icônes religieuses comme sur la couverture, mais il ne nous épargne pas pour autant les horreurs de la guerre et les incendies nous offrent l'intensité rougeoyante des lumières infernales.
C'est la campagne de Russie de Napoléon, de l'avancée glorieuse à la déroute de la Bérézina. Vincent, un jeune engagé, va devoir confronter son innocence juvénile aux violences de la guerre. Simon Spruyt s'attache à un figurant de Guerre et Paix et lui donne une épaisseur, le chargeant d'une symbolique lourde à porter, l'innocent, est-il ange ou simple couard, c'est un personnage typique de la littérature russe, en équilibre précaire entre plusieurs rôles contradictoires. Derrière une simplicité apparente, une certaine naïveté dans le propos se dégage un récit fort et troublant sur la guerre et ses horreurs, d'une beauté en contradiction avec ce qu'il dénonce, et c'est aussi un hommage malin à la littérature russe, romanesque et romantique. Simon Spruyt a su intelligemment s'en imprégner pour nous offrir un préambule assez génial à Guerre et Paix.
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J'avais déjà entendu parler de cette désastreuse campagne de Russie de Napoléon. Il l'avait présenté comme une réussite en s'emparant de Moscou. Cependant, dans la réalité, ce sont les russes qui lui ont laissé Moscou en la brûlant. C'est le retour des troupes au pays qui fut marqué par une Bérézina.

On va suivre le récit d'un jeune homme qui fut tambour pendant cette campagne et qui a échappé presque miraculeusement au massacre et autres dangers qui guettaient. Certes, ce fut avec beaucoup de traîtrise, de lâcheté et d'opportunisme. A la fin du récit, on découvrira une petite surprise de taille qui donne de l'intérêt à cette oeuvre.

Ce type de dessin presque picturale n'est pas mon préféré mais il a été bien réalisé en l'occurrence. Cela donne beaucoup de style à l'ensemble.

C'est un récit de plus qui souligne l'absurdité de la guerre qui profite surtout aux ambitions d'un général commandant en chef des armées mais au prix du sang. On ne peut blâmer un pauvre homme ballotté dans ce conflit qui essaie de survivre. Comme dit à un moment donné dans cette oeuvre, un phare d'innocence dans un océan en perdition.
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Voici un ouvrage un peu étrange, ou comment mélanger douceur et barbarie.

Nous suivons un jeune homme, Vincent pendant les guerres napoléoniennes. Il n'est pas un simple soldat, mais tambour, c'est à dire qu'il accompagne les troupes au son de son instrument.

Nous allons découvrir son histoire, qu'il raconte âgé, à un visiteur bien curieux et dont nous découvrirons l'identité à la toute fin. A chacun de tenter de le découvrir avant...
Il dit n'avoir échappé à de nombreux dangers et à une mort certaine pendant la campagne de Russie que grâce à sa beauté angélique et sa pureté. Est-ce vrai, a t-il enjolivé la réalité pour se donner un plus grand rôle qu'il ne put en réalité jouer? Nous en découvrons un peu plus sur lui à chaque page.

J'ai aimé ce livre, les dessins et les couleurs sont agréables et la forme intéressante. Une belle découverte dans les bacs de la médiathèque Jean Moulin de Margny-les-compiegne.
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critiques presse (8)
ActuaBD
09 août 2022
Avec sa formation d’historien, Nicolas Juncker sait de quoi il parle en déconstruisant l’Histoire par ses ricanements. Simon Spruyt n’est pas en reste. Il y a un rire breughélien dans son dessin et une fougue « blutchienne » dans son coup de pinceau. C’est l’une des belles découvertes de la saison. On recommande !
Lire la critique sur le site : ActuaBD
LaPresse
08 janvier 2022
Cette œuvre fort bien documentée, portée par le solide sens de la narration du Néerlandais Simon Spruyt, rappelle que même les visages les plus purs cachent en leur âme leurs lots de cadavres, de trahisons et de lâchetés…
Lire la critique sur le site : LaPresse
Telerama
06 avril 2021
Une BD fascinante, baignée d’envoûtants procédés graphiques.
Lire la critique sur le site : Telerama
BoDoi
30 mars 2021
Maniant l’aquarelle et les crayons, il fabrique une ambiance guerrière expressionniste, quasi magique — tantôt inquiétante, tantôt simplement belle. L’étrangeté qu’il donne à son petit tambour se révèle magnétique.
Lire la critique sur le site : BoDoi
FocusLeVif
30 mars 2021
Simon Spruyt nous prouve une fois de plus que le temps des Bob & Bobette et autre Néron est bien révolu du côté de la bande dessinée flamande.
Lire la critique sur le site : FocusLeVif
Auracan
29 mars 2021
"Le tambour de la Moskova" dénonce l'absurdité de la guerre, de toutes les guerres, à travers une sorte de mise en abyme de l'un chef-d'oeuvre de la littérature. De quoi mériter, au minimum, la curiosité du lecteur !
Lire la critique sur le site : Auracan
BDGest
15 mars 2021
Le lecteur tournera les pages au rythme pétaradant de l’instrument de percussion et conclura que cet agréable moment passé ne ressemble pas à une « Bérézina » !
Lire la critique sur le site : BDGest
LigneClaire
15 mars 2021
Une fresque émouvante, dont le trait joue à merveille des reliefs des visages, des trognes des soldats, des espaces enneigés, des batailles sans pitié.
Lire la critique sur le site : LigneClaire
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Arrêtez, on la connaît cette rengaine : « le russe aime jouer à l’européen éclairé mais il reste essentiellement un barbare ». « Un sauvage que son peu de civilisation a altéré mais qui le reste encore trop peu pour être vraiment civilisé »
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"Vous avez été capturé par le Denis Davidov ? Le soldat-poète ? L'illustre commandant des partisans ? Le héros de la patrie ?
Lui même. Sauf qu'a l'époque, il n'était encore que Denis Davidov, commandant d'un petit détachement de cosaques et de hussards."
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Le Pétia que j'évoque n'est peut-être que le produit de ma mémoire.

Ce besoin irrésistible de structurer et d'enjoliver le passé.
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Ce fût un champ de tir.
Deux options. Ou bien se laisser entraîner à l'abattoir par la masse...
Ou bien quitter les rangs et tenter sa chance seul en terrain ennemi.
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Je ne suis pas là pour vous juger mais pour me documenter.
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Videos de Simon Spruyt (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Simon Spruyt
Dans le 162e épisode du podcast Le bulleur, on vous présente Maltempo que l'on doit à Alfred et qui est édité chez Delcourt dans la collection Mirages. Cette semaine aussi, on revient sur l’actualité de la bande dessinée et des sorties avec : - La sortie du deuxième tome des Mémoires du Dragon Dragon, un tome baptisé Belgique, c’est chic, que l'on doit au scénario de Nicolas Juncker, au dessin de Simon Spruyt et c'est édité chez Le Lombard - La sortie de l'album Une nuit avec toi que l'on doit à Maran Hrachyan et aux éditions Glénat dans la collection 1000 feuilles - La sortie de l'album Les petites reines que l'on doit à Magali Le Huche qui adapte ici un roman jeunesse de Clémentine Beauvais et que publient les éditions Sarbacane - La sortie de l'album Hiver, à l'opéra, titre que l'on doit à Philippe Pelaez au scénario, Alexis Chabert au dessin et c'est édité chez Grand angle - La sortie de deuxième tome de Jumelle baptisé Dépareillés, série que nous devons à Florence Dupré La Tour et aux éditions Dargaud - La sortie de l'album À quoi pensent les Russes, titre que l'on doit à Nicolas Wild et à l'éditeur La boite à bulles
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