Ce volume regroupe les épisodes 41 à 50 de The Amazing Spider-Man augmenté de l'annual #3. le tout a été publié entre 1966 et 1967.
Pour un amateur des comics de l'époque, c'est une tuerie.
John Romita quitte le carcan imposé par son prédécesseur
Steve Ditko, trouve son style et s'affirme comme l'un des meilleurs dessinateurs de l'homme-araignée (de mon point de vue).
John Romita dessine magnifiquement les filles, et là il a l'occasion de développer les deux idoles les plus célèbres de la série : Mary-Jane Watson et Gwen Stacy.
On a jusqu'ici qu'aperçu la silhouette de M.J. ; c'est Romita qui a l'honneur de la mettre enfin en lumière. Immédiatement son personnage est parfaitement défini : un physique à damner un saint, une fille sympathique et frivole qui ne peut ‘empêcher de mettre un disque et de danser dès qu'elle apparaît quelque part, mais qui ne semble pas pouvoir s'attacher à qui que ce soit, même pas à Peter Parker malgré tous les compliments qu'elle lui balance (c'est elle qui va tout de suite le surnommer « tiger »).
Gwen Stacy, en revanche, a été créée par Ditko et l'on voit son personnage évoluer rapidement au fil de ces épisodes. Romita conserve son look et son caractère seulement le temps de s'habituer. Puis il modifie sa coiffure, ajoute son célèbre serre-tête. Son visage austère devient souriant, extrêmement craquant. Elle aussi se tourne vers une certaine frivolité, une joie de vivre d'étudiant. Elle a la préférence de Peter même si pour l'instant il ne croit pas vraiment à ses chances.
Les étudiants qui méprisaient Peter deviennent enfin de vrais amis, surtout Harry Osborn avec qui il va partager un appartement. Sa Némésis Flash Thomson s'engage dans l'armée, persuadé qu'il va vaincre les Viêt-Cong à lui tout seul.
Et du côté de Spider-Man ? Ma foi il a fort à faire avec une belle palette de vilains : le Rhino, Kraven et un nouveau Vautour. Il doit lutter alors qu'il est affaibli par la grippe, ou avec un bras en écharpe, situations typiques de la série qui rappelle à quel point ce héros est avant tout comme nous. L'un des personnages les plus tragiques reste le Lézard, en lequel le docteur Connors se transforme contre son gré, attisant la détresse de sa femme et de son fils. Spider-Man, qui connaît son identité, a toujours du mal à se lâcher avec lui ; il cherche avant tout à le sauver de lui-même.
On a également droit à la péripétie récurrente de l'abandon par le héros de son identité de super-héros. La méfiance du public vis-à-vis de Spider-Man (attisée par Jonah Jameson), les problèmes de santé de tante May, la difficulté de poursuivre ses études poussent Peter à laisser tomber. Mais pas pour longtemps. Un nouveau méchant profite de l'absence du tisseur pour devenir maître de la pègre : le futur célèbre Caïd.
Et Peter ne peut rester longtemps sans se souvenir qu'un grand pouvoir implique de grandes responsabilités (le credo de l'araignée).