Les
filles perdues de ce livre de Stan de Marillac sont des filles, ordinaires, petites filles grandies trop vite dans une société pas faite pour elles. Fragiles et fortes à la fois, elles tentent de devenir elle-mêmes, malgré les obstacles. Ces
filles perdues c'est vous, moi, votre petite soeur, votre cousine, votre voisine. Elles sont aux prises avec le quotidien le plus banal mais leurs regards poétiques sur le monde parviennent à le réenchanter.
La seule chose que l'on sache de Stan de Marillac et qu'on peut lire en quatrième de couverture, c'est qu'"elle est une fille comme les autres". En tout cas, cette fille-là a une belle plume et, à travers ses héroïnes (Morgane, Lucille, Léa, Véra, Clémence, Caro, etc.), elle pose un regard curieux, lucide, amusé, tendre et parfois un peu cruel sur ses contemporains qu'elle observe dans le métro ou dans les parcs.
Le lecteur suit ces
filles perdues dans la rue, dans le métro, dans leur assiette, dans leurs pensées ou face aux hommes dans de très courts chapitres qui sont autant de morceaux de vie.
Stan de Marillac réussit à se mettre le lecteur dans la poche grâce à sa justesse de ton, à sa finesse d'observation et son écriture extrêmement sensible. Si l'on ajoute à cela les références littéraires savamment distillées qui vont de
Julio Cortazar (un de mes écrivains préférés !) à
Lewis Caroll en passant par les contes d'Andersen... on ne peut qu'aimer ce livre et le recommander à tous (et pas qu'aux filles... même si la couverture est rose bonbon).