Une vie entre deux océans

Puis elle se rappela les mots de Frank : On a toujours le choix !

Les années rongent le sens des choses jusqu'à ce que ne reste plus qu'un passé blanc comme l'os, dépourvu de tout sentiment et de tout sens.

On ne fait pas marche arrière des années plus tard, quand tant de gens vont être affectés. On doit vivre avec les décisions que l'on prend, Bill. C'est ça, le courage. Assumer les conséquences de ses erreurs.

Une vie était apparue puis avait disparu, et la nature n'avait pas marqué la moindre seconde de pause pour elle.

Il s'agrippa à chaque pensée comme aux barreaux d'une échelle sur laquelle il pourrait se hisser afin de retrouver le monde connu, retrouver la vie.

Les cicatrices ne sont que des souvenirs d'un autre genre.

Partageuse découvrit qu’elle aussi possédait quelque chose dont tout le monde avait besoin. Des hommes jeunes. Des hommes en forme. Des hommes en forme qui avait passé leur vie à manier la hache, à pousser une charrue, des hommes durs à la peine. Des hommes de premier choix à sacrifier sur des autels stratégiques à un hémisphère de là.

"[...] pour avoir un avenir quelconque, on doit abandonner tout espoir de jamais changer son passé."

Se souvenir était aussi douloureux que de passer la langue sur une dent ébréchée.

Il n’y avait rien, dans ce qu’il vivait alors, que les étoiles n’eussent déjà vu quelque part, à un moment donné sur cette terre. Si on leur en laissait le temps, leur mémoire se refermerait sur sa vie comme une blessure qui cicatrise. Tout cela serait oublié, toutes les souffrances effacées.