Jon Kalman Stefànsson est certainement l'auteur que je retrouve avec le plus de joie, chaque livre tombé entre mes mains.
Il est celui dont les mots jamais ne me déçoivent, si tendres, si justes, si brutaux.
Il est celui qui regarde le monde avec des yeux qui pourraient être les miens (doublé d'un talent infini pour en rendre compte), celui entre les pages duquel je me blottis avec délice, le seul auteur, je crois, dont j'ai lu tous les romans.
Lumière d'été puis vient la nuit n'a pas fait exception. Après trois romans abandonnés en cours de route, deux autres à propos desquels je n'ai pu écrire un mot (d'où mon silence ces dernières semaines), c'est tout naturellement, et comme si je m'apprêtais à retrouver un ami que, sur ma bibliothèque, j'ai attrapé
Lumière d'été puis vient la nuit.
Il y avait quelque chose de rassurant à retrouver la langue de
Jon Kalman Stefànsson, quelque chose de délicieux à caresser la certitude d'avoir entre les mains une merveille, quelque chose de bon, tout simplement.
Tout ce que j'ai pu écrire, dans de précédents articles, au sujet des romans de cet auteur peut très certainement trouver une place sur cette page. Cela ne serait ni volé ni galvaudé. Car tous les livres de Kalman Stefànsson se ressemblent (et c'est tant mieux). Ils sont un regard avant d'être un ensemble de pages brochées, un poème sans fin sur la vie et ses mystères, l'amour, la mort, l'oubli.
Ils ont l'audace du point de vue toujours neuf, radical et infiniment sensible.
Celui d'un homme qui regarde le monde, son époque et les êtres qui en sillonnent la terre avec humour, bienveillance et compréhension.
Cette vision, il la donne à lire avec une telle maestria qu'on en suffoque souvent.
Est-il possible, se demande-t-on, de poser, l'un à côté de l'autre, des mots qui ensemble, résonnent d'une si douce manière ? Doit-on chercher un magicien, un orfèvre ou un Dieu derrière cette sublime mécanique ?
Il semblerait que non.
Il ne s'agit que d'un homme.
Un homme doté de deux yeux remplis de larmes et d'étoiles, d'un coeur apte à pomper plus de sang que la moyenne et de deux mains capables de le transformer en de très grands romans.
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