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3,8

sur 361 notes
Dans Lumière d'été, puis vient la nuit, Jón Kalman Stefánsson réalise une chronique des 400 habitants qui peuplent un petit village des fjords de l'ouest. Avec son lyrisme inégalable, il dresse le portrait de 8 de ses âmes. Ils se prénomment Davið, Jónas, Elísabet... On vit avec eux dans leur quotidien, on les suit, que se soit au bureau de poste ou à la coopérative. Toujours avec tendresse.

Quand la chronique villageoise se transforme en un condensé d'humanité, d'amour, et de douce mélancolie. Jón Kalman Stefánsson est un poète. Point de vers, de rime... Mais il conte comme personne. Ici, le quotidien de ce village reculé, sans église ni cimetière. Au rythme des rencontres, des départs, de la vie quoi. Avec sa plume magique, il émeut, bouleverse et parle de l'âme comme personne.

C'est sans compter la traduction incroyable et sublime que nous offre Éric Boury, qui arrive à nous transmettre toute la sensibilité et la sensualité qui émane de cet auteur.

C'est un livre dont chaque mot se savoure, qu'il faut prendre le temps de découvrir, au rythme de ce village des fjords de l'ouest.
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De ces huit histoires qui s'entremêlent, je n'ai pas tout aimé ; certaines m'ont plus parlé que d'autres, comme celle de l'ancien administrateur se prenant de passion pour le latin suite à un rêve ; ou celle des deux employés de la coopérative qui croient aux fantômes ; celle de l'ancien ministre qui veut écrire ses mémoires et se dissous dans le crépuscule.

Un village à part, qui se distingue des autres, sans église ni cimetière.

La narration, quelque peu alambiquée, à l'image de ces vies qui s'imbriquent les unes dans les autres, a eu quelque peu raison de ma patience et de ma lecture trop hachée.

Une lecture en demi-teinte, à l'image de ces histoires entre chien et loup, dont je retiens tout de même quelques citations.

Quelques citations :

L'être humain est plutôt doué pour transformer les menaces, la mort et le désespoir en monnaie sonnante et trébuchante.

Nous sommes bien loin d'avoir surmonté notre peur de la nuit – qu'elle soit en nous, sous nos pieds ou n'importe où dans le monde.

L'image que je retiendrai :

Celles des fresque peintes derrière la coopérative et sur la maison du professeur.
Lien : https://alexmotamots.fr/lumi..
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A nouveau un petit bijou de cet auteur! 8 chapitres pour 8 histoires tout droit venues d'un village reculé d'Islande. L'auteur fait preuve d'humour en même temps qu'il a toujours les mots justes. C'est beau, beau, beau !
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Ce livre peut être perçu comme une méditation sur notre peur du noir: "nous sommes bien loin d'avoir surmonté notre peur de la nuit" (p.217; cf. p.183). Avec ce style propre, ce livre mêle des questions existentielles avec la vie la plus banale d'un petit village islandais, pour montrer sans doute que cette banalité n'est qu'apparente.
Avec un bémol: l'intrigue est si peu construite que ce petit livre peut paraître long à ne faire qu'égrener les événements de la vie de ce village. Mais c'est dans cette vie de village que le latin s'invite, que le souci de l'univers effleure la discussion. Car ce qui paraissait dépassé et démodé redevient vital et même intriguant, précisément parce que "l'inutile est nécessaire". (p.47)
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Jon Kalman Stefansson et ses chroniques poétiques islandaises nous offrent de nouveau un très beau roman. Évidemment, il faut apprécier et accrocher, car c'est un auteur qui, indéniablement, à son propre style, reconnaissable entre mille. Cette façon d'écrire diverge cependant de ses livres précédents, pêchue, avec une dose d'humour présente tout en se cachant pour ne pas prendre pas le pas sur la dimension sincère et tragique de la vie et de ses événements que cet auteur aime explorer.

Une kyrielle de personnages anime les pages, et une nouvelle fois, les femmes sont représentées à juste titre comme des femmes fortes et indépendantes. Philosophique, c'est un roman qui amène à se questionner sur ce qui se joue dans la société humaine et les relations, dans un écrin de mélancolie parfaitement à la taille de ce village que l'on parcourt tout au long de ces 300 pages, sans s'ennuyer.

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Ecriture un peu déroutante au départ, mais une belle écriture.
J'ai eu un peu de mal à rentrer dans l'histoire, mais je crois que c'est dû aux différents noms islandais, que j'ai du mal à retenir !!... Plus j'avançais dans la lecture et plus je me suis laissais prendre dans cette poésie du quotidien d'un petit village, où tout le monde se connait. L'auteur écrit un roman sur l'histoire de presque tous les habitants.
C'est envoûtant à lire, il faut juste prendre le temps de savourer.
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Jon Kalman Stefànsson est certainement l'auteur que je retrouve avec le plus de joie, chaque livre tombé entre mes mains.
Il est celui dont les mots jamais ne me déçoivent, si tendres, si justes, si brutaux.
Il est celui qui regarde le monde avec des yeux qui pourraient être les miens (doublé d'un talent infini pour en rendre compte), celui entre les pages duquel je me blottis avec délice, le seul auteur, je crois, dont j'ai lu tous les romans.


Lumière d'été puis vient la nuit n'a pas fait exception. Après trois romans abandonnés en cours de route, deux autres à propos desquels je n'ai pu écrire un mot (d'où mon silence ces dernières semaines), c'est tout naturellement, et comme si je m'apprêtais à retrouver un ami que, sur ma bibliothèque, j'ai attrapé Lumière d'été puis vient la nuit.
Il y avait quelque chose de rassurant à retrouver la langue de Jon Kalman Stefànsson, quelque chose de délicieux à caresser la certitude d'avoir entre les mains une merveille, quelque chose de bon, tout simplement.


Tout ce que j'ai pu écrire, dans de précédents articles, au sujet des romans de cet auteur peut très certainement trouver une place sur cette page. Cela ne serait ni volé ni galvaudé. Car tous les livres de Kalman Stefànsson se ressemblent (et c'est tant mieux). Ils sont un regard avant d'être un ensemble de pages brochées, un poème sans fin sur la vie et ses mystères, l'amour, la mort, l'oubli.
Ils ont l'audace du point de vue toujours neuf, radical et infiniment sensible.
Celui d'un homme qui regarde le monde, son époque et les êtres qui en sillonnent la terre avec humour, bienveillance et compréhension.


Cette vision, il la donne à lire avec une telle maestria qu'on en suffoque souvent.
Est-il possible, se demande-t-on, de poser, l'un à côté de l'autre, des mots qui ensemble, résonnent d'une si douce manière ? Doit-on chercher un magicien, un orfèvre ou un Dieu derrière cette sublime mécanique ?
Il semblerait que non.
Il ne s'agit que d'un homme.
Un homme doté de deux yeux remplis de larmes et d'étoiles, d'un coeur apte à pomper plus de sang que la moyenne et de deux mains capables de le transformer en de très grands romans.


Lien : https://www.mespetiteschroni..
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"Il y a si peu d'espace de la vie à la mort, de l'été à l'hiver."

Dans un petit village des fjords de l'ouest les habitants mènent une vie en apparence tranquille. Ils sont cependant, comme tout le monde, à la recherche du bonheur et agité par les passions humaines. le directeur de l'atelier de tricot, un jeune homme "tellement élégant que cela confinait à de l'irrévérence" s'est soudain pris d'une telle passion pour l'observation des astres qu'il a abandonné son emploi et que sa femme l'a quitté. Aujourd'hui il donne une conférence par mois sur son sujet de prédilection et on le surnomme l'Astronome. Sólrún, femme du maire, directrice de l'école, nage deux fois par semaine dans la mer, quelque soit le temps, pendant que les garçons du village l'observent à la jumelle. Ágústa, la postière, lit une partie du courrier qui passe entre ses mains et se charge ensuite de distiller des informations sur la vie privée des gens. Il y a aussi Kjartan, Þorgrímur, Ásdís, Guðmundur, Elísabet... certains personnages réapparaissent tout au long du roman, d'autres ne font qu'un bref passage. Chaque chapitre est comme une petite tranche de vie et je dois dire que je me suis parfois perdue dans tous ces noms islandais.

Les faits sont rapportés de façon très descriptive par un narrateur membre de la petite communauté qui les complète par ses réflexions sur l'époque contemporaine.Il pointe les conséquences sur nos vies de l'accélération, de la société de consommation, de la destruction de l'environnement :

" Ásdís reste au rez-de-chaussée, elle éteint la lumière pour regarder par la fenêtre, mais oublie la télé, tout le salon s'emplit de cette lueur bleue qui éclaire désormais l'âme humaine et modifie nos paysages intimes".

"Tout a débuté au milieu des années 70, le monde était différent, tous les Beatles étaient vivants, on prenait l'avion sans redouter les terroristes, les routes étaient moins rapides, plus tortueuses, les distances moins longues, le monde semblait plus vaste et le bureau de poste était un carrefour d'échanges".

Dans un monde complexe certains se débrouillent mieux que d'autres pour accéder à la sérénité. Ce sont les contemplatifs de la nature comme Jónas ou ceux qui sont capables de vivre pleinement l'instant présent comme Jakob le routier. L'auteur nous invite à profiter de chaque parcelle de bonheur: le désir, le plaisir sexuel et sensuel, la contemplation des étoiles, des chiots qui courent après leur queue ou même la courbe de l'aile d'un oiseau. Car après la lumière d'été vient la nuit et après la vie la mort, parfois beaucoup plus tôt qu'on ne l'imaginait.

L'écriture est poétique, il y a de belles descriptions de la nature et souvent une pointe d'humour.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Dans ces jours ordinaires qui défilent, lentement , les passions qui traversent les personnages s illuminent telle des aurores boréales: la lumière alterne avec l obscurité dans un joyeux et triste catalogue de couleurs . Il y a quelque chose de poignant et d émouvant de sentir toutes ces oscillations de l existence bien que monotone il y a une richesse intérieure et une force intense incroyable dans ces vies .
Les étoiles clignotent une à une dans un vaste ciel d une infinie multitude mais pourtant seul(s),(e),(s).
à lire très lentement pour apprécier .
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C'est l'histoire de l'Astronome qui a, une nuit, rêvé en latin, de Davíð son fils qui ne pense plus qu'au souffle d'Harpá, d'Elísabet qui ouvre son restaurant et rend fous tous les hommes, de Kjartan qui va trop souvent se promener sur la lande, d'Ágústa aux lèvres si rouges qui lit tout le courrier du village, de þuríður qui a déposé sa valise chez Benedikt... C'est l'histoire de ce village aux 400 âmes racontée comme un choeur grec avec ce «Nous» qui nous entraîne, nous perd, nous fait vivre leurs doutes, leurs peurs, leurs désirs démesurés. C'est doux, poétique, cru et délicat à la fois. À déguster lentement, en savourant les beaux mots, en relisant des passages pour bien comprendre qui a parlé, et puis ce n'est pas très grave si on ne comprend pas tout, on se laisse porter...
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