AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Des souris et des hommes (301)

— George a dit qu'on aurait de la luzerne pour les lapins.
— Quels lapins ?
— On aura des lapins et un carré de fraisiers.
— T'es dingo.
— Pas du tout, cest vrai. Tu demanderas à George.
— T'es dingo, dit Crooks, méprisant. J'ai vu des centaines d'hommes passer sur les routes et dans les ranches, avec leur balluchon sur le dos et les mêmes bobards dans la tête. J'en ai vu des centaines. Ils viennent, et, le travail fini, ils s'en vont ; et chacun d'eux a son petit lopin de terre dans la tête. Mais y en a pas un qu'est foutu de le trouver. C'est comme le paradis. Tout le monde veut un petit bout de terrain. Je lis des tas de livres ici. Personne n'va jamais au ciel, et personne n'arrive jamais à avoir de la terre. C'est tout dans leur tête. Ils passent leur temps à en parler, mais c'est tout dans leur tête.
Commenter  J’apprécie          10
— Maintenant, tu comprendras peut-être. Toi t'as George. Tu sais qu'il va revenir. Suppose que t'aies personne. Suppose que tu n'puisses pas aller dans une chambre jouer aux cartes parce que t'es un nègre? Suppose que tu sois obligé de rester assis ici, à lire des livres. Bien sûr, tu pourrais jouer avec des fers à cheval jusqu'à la nuit, mais après, faudrait que tu rentres lire tes livres. Les livres, c'est bon à rien. Ce qu'il faut à un homme, c'est quelqu'un... quelqu'un près de lui.
— George va revenir, dit Lennie d'une voix effrayée, pour se rassurer. Peut-être bien que George est déjà revenu. Je ferais peut-être mieux d'aller voir.
Crooks dit :
— J'voulais pas te faire peur. Il reviendra. C'est de moi que je parlais. Inmagine un type ici, tout seul, la nuit, à lire des livres peut-être bien, ou à penser, ou quelque chose comme ça. Des fois, ils se met à penser et il n'a personne pour lui dire si Cest comme ça ou si c'est pas comme ça. Peut-être que s'il voit quelque chose, il n'sait pas si c'est vrai ou non. Il ne peut pas se tourner vers un autre pour lui demander s'il le voit aussi. Il n'peut pas savoir. Il a rien pour mesurer. J'ai vu des choses ici. J'étais pas soûl. J'sais pas si je dormais. Si j'avais eu quelqu'un avec moi, il aurait pu me dire si je dormais, et alors je n'y penserais plus. Mais j'sais pas.
Commenter  J’apprécie          00
C'est un brave type, dit Slim. Y a pas besoin d'avoir de la cervelle pour être un brave type. Des fois, il me semble que c'est même le contraire. Prends un type qu'est vraiment malin, c'est bien rare qu'il soit un bon gars.
Commenter  J’apprécie          00
— George... tu dors ?
— Non. Ou'est-ce que tu veux?
— Faudra avoir des lapins de couleur différente, George.
— Oui, bien sûr, dit George somnolent. On en aura des rouges, des verts et puis des bleus, Lennie. On en aura des millions.
— Avec des longs poils aussi, George, comme j'ai vu à la foire de Sacramento.
— Oui, avec des longs poils.
— Parce que je pourrais aussi bien m'en aller, George, et aller vivre dans une caverne.
— Tu pourais aussi bien aller te faire foutre, dit George. Ta gueule, maintenant.
Commenter  J’apprécie          00
George continua :
— Pour nous, cest pas comme ça. Nous, on a un futur. On a quelqu'un à qui parler, qui s'intéresse à nous. On a pas besoin de s'asseoir dans un bar pour dépenser son pèze, parce qu'on n'a pas d'autre endroit où aller. Si les autres types vont prison, ils peuvent bien y crever, tout le monde s'en fout. Mais pas nous.
Lennie intervint.
— Mais pas nous ! Et pourquoi ? Parce que... Parce que moi, j'ai toi pour t'occuper de moi, et toi, t'as moi pour m'occuper de toi, et c'est pour ça.
Il éclata d'un rire heureux.
— Continue maintenant, George!
— Tu l'sais par cœur. Tu peux le faire toi-même.
— Non, toi. Y a toujours des choses que j'oublie. Dis-moi comment que ça sera.
— Ben voilà. Un jour, on réunira tout not' pèze, et on aura une petite maison et un ou deux hectares et une vache et des cochons et..
— On vivra comme des rentiers, hurla Lennie. Et on aura des lapins. Continue, George. Dis-moi ce quon aura dans le jardin, et les lapins dans les cages, et la pluie en hiver, et le poêle, et la crème sur le lait qui sera si épaisse quon pourra à peine la couper. Raconte-moi tout ça, George.
— Pourquoi que tu le fais pas toi-même, tu le sais tout.
— Non... raconte, toi. Cest pas la même chose si c'est moi qui le fais. Continue... George. Comment je soignerai les lapins ?
— Eh bien, dit George, on aura un grand potager, et un clapier à lapins, et des poulets. Et quand il pleuvra, l'hiver, on dira : l'travail, on s'en fout: et on allumera du feu dans le poêle, et on s'assoira autour, et on écoutera la pluie tomber sur le toit... Merde !
Commenter  J’apprécie          10
Les types comme nous, qui travaillent dans les ranches, y a pas plus seul au monde. Ils ont pas de famille. Ils ont pas de chez-soi. Ils vont dans un ranch, ils y font un peu d'argent, et puis ils vont en ville et ils le dépensent tout... et pas plus tôt fini, les v'là à s'échiner dans un autre ranch. Ils ont pas de futur devant eux.
Commenter  J’apprécie          00
Parfois, il semble que nous avons presque une relation, moi et Lennie. J'vais lui dire quelque chose, et il va pas me comprendre. Mais je vais lui dire de toute façon, comme si je lui parlais. Et puis il va faire quelque chose, et je vais le comprendre. C'est drôle, qu'est-ce que c'est drôle. Nous sommes ensemble, mais nous sommes seuls



Un homme est seul. Peut-être qu’il doit être seul pour trouver ce qu’il a en lui-même.

Un rêve n'est pas fait pour être raconté, mais pour être vécu.

Il est plus facile de détruire que de construire.
Commenter  J’apprécie          10
Elle poursuivit son récit rapidement, pour ne pas risquer d'être interrompue. "Une aut' fois j'ai rencontré un type qu'était dans l'cinéma. J'ai été au bal avec lui, au Riverside Dance Palace. Il m'a dit qu'il m'frait jouer dans un film. II a dit qu'j'avais ça dans le sang. Dès qu'il sera rentré à Hollywood, il va m'écrire pour ça, qu'il a dit." Elle regarda attentivement Lennie pour voir si elle l'impressionnait. "J'ai jamais r'çu la lettre, dit-elle. J'ai toujours pensé qu'c'était ma vioque qui l'avait volée. Et moi, pas question qu je reste dans un endroit où c’est que j'pourrais aller nulle part ni rien faire de ma vie, et où c'est qu'on m'volerait mes lettres, J'y ai d'mandé si qu'elle me l'avait volée et elle a dit non. Alors J'ai épousé Curley, J'l'avais rencontré au Riverside Dance e Palace le même soir."
Commenter  J’apprécie          50
-Sur, faut qu'tu viennes, C'est la rigolade assuree, avec elle qu'arrete pas de raconter des blagues, Comme l'aut' fois, où qu'elle a dit: "J'en connais des qui parce qu'ils ont un tapis fantaisie sur l'sol et une lampe à pend'loques sur l'phono y croient qu'ils tiennent une maison." C'est le claque à Clara qu'elle débine quand elle parle comme ça. Et puis, Susy, elle dit aussi: "Je sais c'qui vous faut, mes jolis", voilà c'qu'elle dit. "Mes filles, elles sont propres. Et y a pas d'eau dans mon whisky", voilà c'quelle dit. “Si I'un de vous a envie d'voir à quoi que ça ressemble, une lampe à pend'loques, et risquer de s'brûler avec par-dessus I'marché, vous savez où aller." Et puis elle dit aussi : "Y a des gars par ici qui marchent avec les jambes arquées parce qu'ils ont r'gardé de trop près la lampe à pendloques. "
George demanda: « Clara tient l'autre maison, c'est ça ?
- Ouais, dit Whit. On y va jamnais. Chez Clara, c'est trois dollars la passe et trente-cing cents le coup à boire, et elle fait pas de blagues. Alors que chez Susy, c'est propre et elle a des bons fauteuils. Et puis elle accepte pas les Chinetoques, non plus.
Commenter  J’apprécie          20
Il pouvait avoir trente-cinq ans aussi bien que cinquante. Son oreille entendait davantage que ce qu'on voulait bien dire, et son parler lent était traversé par les intonations non de la pensée. mais d'une compréhension qui se situait au-delà de la pensée. Ses mains, larges et longues, étaient aussi délicates dans leurs actions que celles d'une danseuse hindoue.
Commenter  J’apprécie          80






    Lecteurs (55406) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Des souris et des hommes

    En quelle année est paru ce roman de John Steinbeck ?

    1935
    1936
    1937

    10 questions
    907 lecteurs ont répondu
    Thème : Des souris et des hommes de John SteinbeckCréer un quiz sur ce livre

    {* *}