Certes le requin d'eau douce existe, mais il ne tombe pas du ciel !
c'est avec ce constat que l'auteur nous sert une histoire pseudo scientifique voir philosophique avec un commissaire tout aussi loufoque que l'enquête poursuivie et que les méandres des sous-sols de Vienne.
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Franchement? Eh bien, la jaquette disait que l'auteur avait déjà été primé à 4 reprises. Et cela m'avait fait saliver comme le chien de Pavlov. J'ai saisi le bouquin sans trop me poser de question.
Le fait de démarrer tambour battant par un cadavre dans une piscine sur le toit d'un immeuble viennois, lequel cadavre est mutilé suite à des morsures de requin... c'était une entrée en matières des plus alléchantes. Ensuite, le roman s'est installé dans un petit confort bonhomme, la psychologie des personnages (en tout cas de 2 ou 3 personnages) a été très approfondie. C'est un des points forts du livre (ce côté psy et l'atmosphère décalée qui en découle).
Mais l'auteur va sans doute trop loin, creuse tro pronfond et perd le fil de l'intrigue, ce fil se détend quelque peu, et cela se fait au détriment de l'intrigue et des rebondissements. Ceux-ci sont présents, certes, mais amenés sans réel suspense. Comme un tapis qu'on déroule et qui fait flop à la fin, un tout petit flop quand le dernier coin du tapis clapote sur le parquet.
Je ne dévoilerai pas la fin, mais s'il ne fallait lire qu'un seul chapitre de ce livre, il suffirait de s'arrêter au premier car il laisse planer toute l'intrigue et l'imagination peut s'enflammer. Au final, rien de bien folichon, à mon avis.
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La victime, un homme très sportif, est retrouvé mort dans une piscine sur un toit-terrasse dans la ville de Vienne :-)
Le meurtrier présumé est un requin:-) Il manque au cadavre une jambe et une main (non retrouvées dans la piscine).
L'enquête est confiée à l'inspecteur Lukastik. C'est la quatrième, qui raconte tout cela, qui m'a motivée à lire ce roman. Le fait est que j'avais adoré un autre livre d'Heinrich Steinfest (le poil de la bête).
Si vous aimez les livres avec beaucoup de rebondissements, de l'action, ce livre n'est pas fait pour vous : l'enquêteur est lent (ce n'est pas un défaut pour moi), l'histoire est racontée de son point de vue. Parfois pendant une page entière, l'auteur décrit tout ce qui passe par la tête de Lukastik avant de décrocher son téléphone. Les digressions sont nombreuses (philosophiques et musicologiques) et le lecteur voit quand l'inspecteur se fourvoie dans son enquête. le personnage n'en est que plus humain.
La fin ne m'a pas totalement convaincue mais j'ai tout de même passé un bon moment avec cet inspecteur qui sort des sentiers battus.
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Le parcours de l'auteur m'a interpellé, un peu d'Australie, un peu d'Autriche, et finalement considéré comme un auteur allemand.
Cet itinéraire un peu compliqué m'a fait quitter les paysages du grand Nord.
Je découvre un drôle de bonhomme, personnage principal de livre, amusant avec ses tocs et sa passion pour deux illustres inconnus (pour moi, Wittgenstein, philosophe dont des pensées fleurissent tout au long de ce roman et Hauer, dodécaphoniste dont la musique égaie le quotidien de notre inspecteur).
Le style est lourd, touffu, plutôt imperméable par moment (un exemple parmi d'autres : "l'obscurité et le drame faisaient long feu, l'emphase crevait comme une baudruche, laissant de pitoyables restes").
Est il indispensable de se perdre ou plutôt de perdre le lecteur dans de telles digressions ?
Je n'en suis pas vraiment sûre !
L'intrigue est, elle aussi compliquée, même si ce qui est compliqué, ne l'est que parce que nous sommes pressés !
Il est vrai que l'on s'habitue au style de l'auteur, on digresse aisément avec lui, on se perd, on se retrouve et l'histoire continue.
La question qui reste toutefois est ce par plaisir ou par conscience que l'on finit ce bouquin, juste parce qu'on s'amuse ou juste parce qu'on se laisse porter par une érudition époustouflante ?
Ce qu'il en restera ... des découvertes de personnages curieux, amusants, singuliers avec des habitudes et des réflexes qui surprennent .... certaines actions et certains comportements sont fort plaisants, en la vraie vie pourrrait on les identifier je ne sais pas ?
Continuerais je la découverte de cet auteur .... peut être ou peut être pas .... un jour ou j'aurais envie de me confronter à une telle érudition époustouflante ou ennuyeuse ?
Pour ceux qui sont intrigués tout comme je l'ai été :
Ludwig Josef Johann Wittgenstein né à Vienne en 1889, est un philosophe et mathématicien qui apporta des contributions décisives en logique, dans la théorie des fondements des mathématiques et en philosophie du langage. Il ne publia de son vivant qu'une oeuvre majeure : le tractatus logico-philosophicus. Il y montre les limites du langage et de la faculté de connaître de l'homme.
Et l'autre hurluberlu dont nous croisons la route :
Josef Matthias Hauer né près de Vienne en 1883, est un compositeur et théoricien de la musique. Il a développé un système de composition à douze sons (dodécaphonisme) qu'il a abondamment théorisé par la suite. Ses compositions, très nombreuses et pour la plupart extrêmement courtes (moins de cinq minutes), sont généralement destinées à de petits ensembles ou à des instruments solistes.
Pour Hauer, le rôle du compositeur n'était plus de susciter de l'émotion ou de véhiculer un sens, un contenu, un message : il s'agissait à ses yeux, littéralement, uniquement de produire des sons, une succession de notes et de sons interchangeables. Sa musique vise la neutralité, l'inexpressivité, l'effacement total de la personnalité de l'artiste, aussi bien du créateur que de l'interprète.
Merci une fois encore à Wikipédia de nous livrer ces secrets.
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