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EAN : 9782355362453
288 pages
Carnets Nord (09/03/2017)
3.75/5   8 notes
Résumé :
Tout a changé pour Theo la nuit où est apparu devant la fenêtre de sa chambre d’enfant un store vert.
À sa surface, un paysage sous-marin et des hommes aux jumelles qui semblent l’épier. Passé le premier effroi, il ne peut résister à l’envie d’aller observer l’étrange objet de plus près. Et se retrouve happé dans le monde de Greenland.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Très difficile de qualifier ce livre d'Heinrich Steinfest : imaginaire , science- fiction et même conte philosophique se retrouvent pêle mêle dans ce roman intriguant et poignant . L'auteur autrichien qui nous avait habitué jusque- là à des intrigues policières où des personnages baroques étaient confrontés à des énigmes inédites , nous embarque cette fois - ci dans une histoire de store vert qui va irrémédiablement bouleverser la vie du jeune Théo März , 10 ans . Un store comme un tremplin spatio -temporel entre deux mondes , le notre celui du XXI ème siècle et "Greenland" , où Théo va se transformer en sauveur , déllivrant des griffes sadiques des " hommes aux yeux perçants " , Anna , une petite fille de 9 ans , à l'aide de son fidèle couteau , Lucian . Mais tout cela n'est - il pas qu'un rêve ?
Un roman pour lequel il faut accepter d'être volontairement dérouté par ce récit singulier et protéiforme , où la raison n'a plus de sens , où les personnages sont tout droit sortis d'un esprit à l'imaginaire fertile et complètement barré , mais. dont l'humoir noir et décapant sait aussi laisser place à la poésie et à l'émotion.
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Ce roman est très singulier. Il faut être prêt à se faire balader dans l'esprit du narrateur, et ce, au sens propre (spoil alert !). Ce qui m'a beaucoup plu, c'est que la forme suit le fond. En effet, quand nous nous trouvons de l'autre côté du store, à Greenland, l'encre devient verte et quand nous sommes sur terre, elle est noire. C'est plutôt une bonne idée. Sans la chute très surprenante, le livre n'aurait été qu'un délire sans queue ni tête, mais on comprend à la fin du bouquin l'incohérence de certains moments et le fait d'avoir souvent l'impression d'être dans un cauchemar. Un bon roman, d'un auteur autrichien traduit dans de nombreuses langues et qui semble très iconoclaste.
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Humour, finesse, aventure et émotion machiavéliquement associés dans ce roman parcourant (peut-être) les confins du fantastique, de l'horreur et de la science-fiction.

Sur mon blog : https://charybde2.wordpress.com/2017/03/08/note-de-lecture-greenland-heinrich-steinfest/
Lien : http://charybde2.wordpress.c..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Je m’assis dans mon lit et appelai mon frère. Toujours pas de réponse. S’il avait été là, il aurait dit ou fait quelque chose. Son sadisme était couplé à l’impatience.
Non, le store ne venait pas de mon frère. Je compris que j’étais seul dans la pièce.
Bien sûr, je fus pris de peur. Mais pas de celle qu’on éprouve lors du contrôle de vocabulaire ou quand on doit passer devant un groupe de garçons plus âgés qui, à dix mètres déjà, vous regardent d’un sale œil. La peur n’était pas noire, elle était verte. Et elle m’amena à m’asseoir prudemment à la tête du lit et à examiner en me rongeant les ongles ce tissu suspendu devant l’unique fenêtre de ma chambre.
On distinguait à travers la toile le paysage qu’il y avait derrière. Un « paysage », en effet, car il ne s’agissait pas du spectacle familier de l’océan de toits de la ville où je vivais et où se trouvait notre maison. À la place se dessinait, bien distincte, l’image d’une contrée sous^-marine, avec des coraux, des plantes aquatiques et de grands coquillages, mais pas de poissons, tout était figé. La moitié supérieure de ce panorama émergeait de l’eau, montrant un ciel animé de nuages nocturnes et, par une trouée, le rond lumineux de la pleine lune. Tout cela avait l’air on ne peut plus pictural et, l’espace d’un instant, je crus avoir sous les yeux un dessin que la lumière de la lune faisait ressortir sur la toile. Raison pour laquelle le disque lunaire aurait été le seul objet à ne pas être une image.
Bon, un store peint ou imprimé n’avait rien d’extraordinaire en soi. Cela étant, restait à savoir d’où la chose avait bien pu surgir aussi soudainement. Sans compter que je percevais à présent des bruits de mer : de l’eau en mouvement, de l’air en mouvement. Cela venait manifestement du store. Cependant il n’était pas à exclure qu’on eût placé de petites enceintes derrière le panneau. Cela me fit irrésistiblement penser au théâtre, à un décor et aux astuces qu’on utilisait pour créer sur scène des phénomènes comme le vent, la pluie et l’orage.
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Là où se trouvait la fenêtre, il n’y avait jamais eu de store. Pas de store, pas de rideau, pas de volet, rien de tout cela. Les parents n’en voulaient pas. Ils étaient modernes, ils étaient ennemis des rideaux. Ils se plaisaient à dire qu’ils n’avaient rien à cacher, et puis on n’était pas en guerre, tout de même. Et ils se souriaient.
Dieu, ce sourire !
C’était il y a quarante ans. Le nouveau siècle et donc le nouveau millénaire venaient d’avoir dix ans. Et moi aussi. J’aurais toujours le même âge que le siècle dans lequel je vivais. J’aimais l’idée que non seulement je serais toujours du même âge, mais aussi qu’en théorie du moins je pourrais lui survivre. Au siècle, pas au millénaire, sauf si dans les quatre-vingt-dix ans à venir on inventait un truc comme ce qui existait déjà chez cette fabuleuse éponge géante de l’océan Arctique et, bien sûr, chez quelques arbres : une extrême longévité.
Je me demandais également si, dans le temps qui m’était imparti, je rencontrerais quelqu’un avec qui échanger un sourire aussi tendre que celui que mon père et ma mère s’adressaient presque quotidiennement.
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C'était bien le sens des histoires de ne pas se produire pour de vrai , d'exister uniquement à l'état d'« images » . Assorties d'une limite d'âge. Et si l'histoire ne nous plaisait pas , on avait au moins la possibilité de refermer le livre . Ou d'éteindre la télévision. De couper l'ordinateur. De s'enfuir du cinéma, De ne plus jamais reprendre le train fantôme. De prier le narrateur d'arrêter ses foutaises.
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La mer et le rocher s’arrêtaient de manière abrupte, une frontière comme tracée à la règle et, au-delà de cette ligne, j’aperçus un rassemblement de personnes. Serrées les unes contre les autres, elles baignaient elles aussi dans cette lumière verte et possédaient la même structure fibreuse que le tissu du store. Elles se tenaient si près les unes des autres que j’avais du mal à discerner leurs silhouettes, mais elles me paraissaient toutes plutôt minces. Je voyais encore moins clairement leurs visages, ce qui venait du fait que chacun avait une paire de jumelles devant les yeux. Et je n’eus pas besoin de m’interroger longuement pour savoir qui elles étaient en train d’observer. Je me ruai sur l’interrupteur et tapai dessus.
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L'effet de stupidité ou d'intelligence que l'on pouvait produire dépendait presque toujours du choix des questions . Lorsqu'on interrogeait un médecin sur des maladies, il paraissait en règle générale plus intelligent que dans une conversation sur les freins à disque.
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