Un polar suédois, un résumé pour le moins intriguant, il ne m'en a pas fallu plus pour tenter ma chance sur Bepolar; l'occasion pour moi de découvrir une nouvelle auteure par la même occasion.
Le village perdu véhicule une ambiance angoissante, qui flirte avec le surnaturel, et nous pousse tout naturellement à chercher la vérité.
Camilla Sten nous plonge dans un huis clos pour le moins inquiétant, au sein d'un village abandonné et dans lequel la nature a repris ses droits. L'équipe chargée de récolter des éléments en vue de promouvoir un documentaire sur Silvertjärn et son mystère est composée de deux hommes et trois femmes, dont nous découvrons les liens et les rapports au fil de la lecture. J'ai eu un peu de mal avec Alice, l'héroïne, la petite-fille d'une ancienne habitante du village, la cheffe (et il ne faut pas lui enlever son titre), à qui ce projet de documentaire tient vraiment à coeur. Elle ne semble pas toujours avoir le sens des réalités, toute aveuglée qu'elle est par la réussite de son projet. On comprend que son passif avec les autres personnages, comme ses émotions, jouent sur ses prises de décisions et expliquent son comportement parfois égoïste, mais on a du mal à s'y attacher.
Nous alternons entre passé (juste avant la disparition de l'entièreté du village et le meurtre de Birgitta), présent (l'exploration du village par l'équipe pour le documentaire) et quelques lettres d'époque, retraçant la correspondance de la soeur de la grand-mère d'Alice, nous donnant une idée de ce qui est arrivé au village.
Certaines choses m'ont parues un poil incohérentes ou trop faciles, voire tirées par les cheveux mais globalement j'ai beaucoup aimé cette plongée dans le comportement collectif de ce village isolé.
Le village est vraiment oppressant, et la météo n'est pas en reste. Nous explorons, à la suite de l'équipe de tournage, les principaux bâtiments du village: école (où un bébé, seul survivant, a été retrouvé), église, mine ou encore la maison de l'arrière grand-mère d'Alice. Qu'est devenu le bébé ? Que c'est-il réellement passé il y a 60 ans ? Autant de questions qu'à l'instar des personnages, nous nous posons également; autant de questions dont nous découvrons, peu à peu les réponses.
Entre tensions personnelles, non-dits et jalousie sur fond de village hanté; Camilla Stern nous entraîne dans une expédition tendue, où passé et présent se rejoignent pour dévoiler la folie des hommes. La folie. Folie qui tient une grande place dans ce roman, quel que soit sa forme.
Une descente psychologique implacable et glaçante au coeur d'un village fantôme, qui étoffe l'intrigue et confirme l'addiction du lecteur.
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