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Un essai très clairement exposé sur la nécessité de penser notre temps et les rythmes que cette époque implique.
Une découverte de Lippmann qui s'oppose à Dewey autour du gouvernement de la vie et des vivants. Gouvernement des experts ? Des citoyens ?
Un essai très éclairant et pertinent par une philosophe contemporaine qui donne à penser.
A lire.
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Nous parlons tous presque indifféremment de capitalisme, de libéralisme, de néo-libéralisme et maintenant d'utra -libéralisme. Erreur…évidemment!
Les mots ont encore un sens.
Barbara Stiegler a choisi de nous parler de l'origine du néo-libéréalisme au travers du débat entre John Dewey et Walter Lippmann. Ce choix, elle l'a fait pour comprendre d'ou vient cette exigence permanente d'adaptation. Dans un monde en constante « évolution », en pleine « mutation », nous serions toujours « en retard » : il faudrait ainsi évoluer, être mobile et flexible et s'adapter aux exigences de l'économie (évidemment en fermant sa gueule).
Le débat ne nait pas d'hier, on est dans les années 1930.
Le libéralisme et l'industrialisation se sont déployés pendant tout le XIXème siècle. La main invisible du marché et la division du travail d'Adam Smith ont fonctionné à merveille jusqu'en 1929. En 1859, un zozo nommé Darwin publie « Lorigine des espèces » qui fonde la théorie de l'évolution. Tout le monde s'en fout jusqu'en 1930 (sauf Karl Marx et les anticléricaux qui s'en servent pour tacler les curetons).
Revenons à 1929. L'économie s'effondre. Adam Smith peut aller se rhabiller avec son marché qui n'a besoin de personne. Comment faire comme avant dans le monde d'après? Dewey et Lippmann vont chercher à intégrer la théorie évolutionniste de Darwin dans leur conception du monde d'après.
Le bon est un vrai démocrate, le méchant ne l'est pas. Il se font la guerre que nous décrit Barbara Stiegler.
Le bouquin est très didactique.
1 Présentation de l'idée et du contexte
2 Citation de Dewey si c'est son tour
3 Discussion
4 Citation de Lippmann si c'est son tour
5 Discussion
Et on recommence mais dans l'ordre chronologique.
C'est simple, clair, précis comme le sont rarement les philosophes.
Et à la fin on a tout compris.

Il faut noter la très belle conclusion de Barbara Stiegler, très ouverte et en même temps très humble qui fait qu'on ne peut que l'aimer. C'est décidément une grande dame qu'il faut lire absolument en ces temps troublés surtout si vous n'avez pas trop envie de vous adapter.

NB : Je mets en lien le débat Stiegler -Todd. Vous y verrez un Todd qui refuse le débat.Normal, il se dit libéral et il n'a rien à rétorquer à Sitegler. J'espère que depuis, il aura lu le bouquin et qu'il aura mis un peu de vin stieglerien dans son eau douceâtre libérale
Lien : https://www.youtube.com/watc..
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Un livre remarquable sur la genèse intellectuelle du néolibéralisme, qui offre une analyse inédite de ce courant, à rebours des interprétations habituelles. Plutôt que d'y lire un renouveau de la domination économique, Barbara Stiegler s'attache à démontrer le renouveau anthropologique que suggère Walter Lippman. La force du livre, outre sa clarté, réside dans le dialogue philosophique que Stiegler restitue entre Lippman et John Dewey. Un dialogue complexe, contradictoire, marqué par la révolution darwinienne et l'influence de Bergson, qui dévoile deux conceptions antagonistes de la démocratie et de l'espèce humaine.
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Barbara, fille de feu Bernard Stiegler, professeur de philosophie politique à l'Université de Bordeaux, nous livre un essai essentiel sur la généalogie de ce que l'on appelle aujourd'hui communément, à tort ou à raison, le néolibéralisme.
Pour mener ce travail, il convient d'abord de distinguer le libéralisme classique d'Adam Smith caractérisé par une autorégulation du marché calquée sur une harmonisation des intérêts des individus, de l'ultralibéralisme, une doctrine qui théorise le retrait complet de l'état au profit d'un marché totalement libre, et enfin le néolibéralisme, capitalisant sur les échecs des deux premiers modèles, prônant une puissance de l'état au service de la création des conditions d'une compétition acharnée et qui incite l'individu à une perpétuelle adaptation.
L'auteur retrace l'origine de cette doctrine, associée à Walter Lippmann écrivain américain fortement influencé par les travaux de Darwin et auteur d'un ouvrage référence pour les néolibéraux contemporains, « The Good Society ». On suit alors le cheminement progressif de la pensée de Lippmann en confrontation avec des fervents de la démocratie populaire comme John Dewey jusqu'à aboutir à une définition fondamentale du néolibéralisme : « un courant de pensée politique, juridique et anthropologique selon lequel l'éducation doit équiper les individus pour qu'ils puissent répondre aux besoins du marché. L'idée est que les citoyens, conçus comme des agents économiques, soient adaptés à un monde normé par les besoins du marché ».
En effet, Lippmann considère que l'espèce humaine est naturellement inadaptée au monde technologique mondialisé, en perpétuel mouvement et qu'il faudrait une élite technocrate compétente pour l'adapter, « un gouvernement des experts ». EXIT l'éducation émancipatrice, la quête de l'authenticité, la démocratie, la délibération populaire et l'intelligence collective.
Il conviendrait suivant une interprétation commune de la théorie d'évolution de Darwin, de favoriser politiquement cette compétition de tous contre tous afin qu'émergent les meilleurs, les audacieux et les flexibles qui sauront alimenter ou diriger la machine capitaliste. Pour les autres, les inadaptés, il faut faire preuve de « pédagogie » pour leur faire accepter des réformes mal comprises et leur inculquer que la réussite est une affaire de méritocratie individuelle : « Quand on veut, on peut. »
Un essai très théorique qui a le mérite de questionner notre modèle de société, son mode de gouvernance, la façon dont on élève et éduque les futures générations et ouvrir le débat sur notre avenir collectif : l'économie, l'efficacité, la rentabilité ou tout simplement l'Humain ?
Enfin, sur cette injonction de s'adapter, je ne peux que rappeler cette citation de Jiddu Krishnamurti : « Ce n'est pas un signe de bonne santé que d'être bien adapté à une société profondément malade ».
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Dans ce livre, Barbara Stiegler expose très clairement les origines du Néolibéralisme. Elle dénonce la vision fausse que nous avons aujourd'hui du néo-libéralisme, en retraçant toute la complexité de l'évolution de la pensée d'un acteur essentiel dans cette naissance : Walter Lippmann.

La démarche suivie est particulièrement intéressante en ce qu'elle ponctue les développements de nombreuses citations des ouvrages de Lippmann, retraçant l'évolution de sa pensée depuis le début des années 20 jusqu'à la fin des années 30, notamment face à la crise de 1929 et du New Deal.

La mise en lumière de l'influence réciproque entre John Dewey (dont l'ouvrage abonde de citations) et Lippmann (également par les critiques de chacun d'eux envers l'autre) a été particulièrement intéressante, ces deux auteurs étant vus comme diamétralement opposés (pragmatisme/néolibéralisme). de même, la racine évolutionniste et les relations ambiguës de la pensée de Lippmann vis à vis de la planification, ont achevé de retracer toute la complexité du courant de pensée Néolibéral. de cette étude ressort une compréhension fine du coeur de ce qu'est réellement le néolibéralisme, mais surtout de l'étendue de l'influence de ce dernier bien au-delà du camps des "ultra-libéraux" auxquels on les assimile souvent à tort.

L'ouvrage s'achève par une conclusion dans laquelle Barbara Stiegler rappelle avec modestie la volonté qui était sienne dans cette ouvrage, en mettant en avant les limites de sa démarche, mais en soulignant surtout l'immensité des questions qui s'ouvrent à l'issue de cette étude.
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Un livre intéressant sur un sujet peu commun qui va nous plonger dans l'analyse philosophique politique des années 30 aux Etats Unis. Rien que ca.
Quand on est néophyte, comme moi, sur ce type de sujet, la lecture n'est pas aisée, mais intéressante. Pas un livre de bord de mer.
Bonne lecture
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