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4,48

sur 8096 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je la ferai courte parce que tout a été dit sur ce passionnant roman qui est le premier roman de Kathryn Stockett. Elle est occupée a en écrire un second, j'espère qu'il sera de la même veine. L'histoire des relations entre bonnes noires et bourgeoises blanches imbues d'elles-même nous décrit magnifiquement les souffrances de toutes ces femmes de couleurs considérées comme des robots n'ayant pas de sentiment, pas de coeur, et aucun droit. Et pourtant, heureusement que les enfants de ces blanches les avaient ces "bonnes" noires pour avoir de l'attention et de l'affection. Elles les aimaient comme s'ils étaient les leurs ces petits. Cette histoire se déroule aux Etats-Unis, mais elle aurait pu se passer entre autres, en Afrique où pendant des lustres, les africains ont subi la domination des blancs.
Un chouette livre qui me conforte dans mes convictions qu'il n'y a aucune race meilleure ou plus intelligente qu'une autre, nous avons le sang de la même couleur, nous sommes égaux, avons les mêmes joies, les mêmes peines et les mêmes droits.
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Aux Etats-Unis, dans le Deep South des années 60, le racisme et le Ku Klux Klan ont encore quelques beaux jours devant eux. Pourtant, les Noirs, et en particulier les Noires, sont bien utiles à ces dames de la bonne société blanche. Il est en effet de bon ton (sans mauvais jeu de mots), pour toute bourgeoise qui se respecte, d'avoir une domestique noire à son service. Pour tout faire, ou presque : cuisiner, lessiver, repasser, nettoyer, et surtout, surtout, s'occuper des enfants. Les élever à la place de leur mère, quasiment. La jeune Skeeter est l'une de ces fillettes blanches, plus ou moins délaissée par sa mère aux bons soins de sa nounou noire. Après ses études à l'université, Skeeter revient à la maison, avec en elle le rêve de devenir écrivain, et le germe d'une volonté de changement qui la pousse à s'interroger sur les relations (les tensions, l'oppression, les discriminations) entre Noirs et Blancs. Ce germe va bientôt éclore en un projet fou et rencontrer son rêve : écrire un livre qui donnerait la parole aux bonnes noires. Projet dangereux et difficile vu le racisme prégnant et la réticence, la méfiance, voire la peur des bonnes de se confier à une jeune Blanche. Mais Skeeter s'accroche, convainc une bonne qui en convaincra d'autres, et voilà le mouvement lancé, dans le plus grand secret, car les risques pour les Noires sont bien réels, à commencer par la perte de leur emploi, et représailles plus violentes si affinités.

Bon alors, je ne vais pas faire ma mauvaise tête, ce roman est captivant, parfois très drôle, parfois très amer. Il ne faut cependant pas le lire comme une fiction dénonçant le racisme et les lois ségrégationnistes de l'époque, il est bien trop feutré, trop sage et « gentil » pour ça, on est loin de la puissance d'un pamphlet. Non, il faut se rappeler que l'auteure est une Blanche - qui s'est d'ailleurs posé elle-même la question de sa légitimité à « prendre la voix d'une Noire » (cf post-face de l'édition poche) - et se dire qu'elle a peut-être simplement voulu rendre compte d'une situation qu'elle avait elle-même vécue et qui l'avait marquée. En effet, elle aussi, à l'image de Skeeter, son double romanesque, a grandi dans une famille bourgeoise du Mississipi, dans les jupes de sa nounou noire plutôt que dans celles de sa mère. Elle s'applique à montrer que tout n'était pas blanc ou noir (sans mauvais jeu de mots – bis) : certains Noirs avaient des comportements inacceptables (les hommes, surtout), et certaines patronnes blanches avaient beaucoup de respect et de considération pour leurs employées. Il reste cependant que, dans pareil contexte dramatique pour les Noirs (qui jouent leur vie tous les jours), l'étalement des questions existentielles de Skeeter quant à son avenir, ses amours et son apparence paraissent un brin déplacées.

Mais soit, ce roman à trois voix (deux Noires pour une Blanche, comme en musique) est un bel hommage à ces héroïnes (noires) du quotidien. Il est touchant, a touché un grand nombre de lecteurs et autant de consciences, c'est déjà beaucoup.
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Miss "Skeeter" (c'est son surnom) a 23 ans et des cheveux blonds frisés. Elle est (trop) grande, toujours célibataire, et, au grand désarroi de sa mère, rêve de devenir journaliste ou écrivain ! Recherchant du travail auprès d'une grande maison d'édition, celle-ci lui propose le challenge suivant : écrire une histoire qui n'a jamais été écrite, un point de vue nouveau, quelque chose d'inédit.
Miss Skeeter décide alors de donner la parole aux "bonnes" de Jackson, Missisipi, ces "nounous" noires qui travaillent dans les grandes maisons appartenant aux blanches, s'occupant aussi bien des sols que de la cuisine, élevant le plus souvent avec plus d'amour et de proximité les futurs maitres et maitresses blancs de Jackson.
La première bonne à rejoindre son projet est Aibeleen, qui a perdu son garçon des années plus tôt, et quitte systématiquement les familles pour lesquelles elle travaille dès lors que les enfants dont elle s'occupe grandissent et changent le regard qu'ils portent sur elle. Mais dans l'Amérique des années 60, alors que les femmes de la Ligue veulent faire passer un projet de loi sur la nécessité de séparation de toilettes pour les noirs et les blancs, il est dangereux de parler de ce qui se passe dans les grandes maisons blanches. D'autant que la violence, l'humiliation et la répression des noirs ne sont jamais loin, il suffit de lire les journaux, et que Martin Luther King prépare une marche sur Washington !

Roman choral à 3 voix, La couleur des sentiments nous est relaté par Miss Skeeter, Minnie et Aibileen, trois femmes différentes, mais aussi sympathiques qu'attachantes. Emouvant, ce livre nous fait réagir en mettant en évidence les lois et discours de ce temps-là, qu'on ne peut que qualifier de racistes. Les rapports humains sont au coeur du livre, l'humour n'est jamais loin, et Katryn Scott dépeind avec un certain réalisme la vie dans les années soixante dans les états unis ex-esclavagistes. Elle fait ainsi revivre un passé que l'on serait vite tenté d'oublier.
Pour ma part, ce qui m'a étonnée dans cette lecture, c'est la relation amour-haine que vouent les bonnes à leurs blanches patronnes, qui le leur rendent bien, ne serait-ce que pour conserver la suprématie de la couleur de leur peau ! Même si j'ai trouvé la fin moins bonne que le reste du livre, et que le déroulement de l'histoire reste assez convenu, ce livre évite la plupart du temps de tomber dans les clichés ou de devenir larmoyant.
La couleur des sentiments est un bon roman pas compliqué et bien mené, à lire pour se détendre, et se rappeler que, si le monde aujourd'hui n'est certes pas parfait, l'élection d'un Obama à la présidence des USA était juste inimaginable il y a une poignées d'années de cela !
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Une histoire pas banale.
En 1962 dans le Mississipi, les lois raciales, adoptées en dépit de l'abolition de l'esclavage et de la proclamation de l'émancipation des Noirs deux siècles plus tôt, ont déterminé depuis longtemps la place de chacun.

La suprématie blanche revendiquée par les membres du ku klux klan est toujours d'actualité et les familles bourgeoises, tel qu'elles l'ont fait de tout temps, considèrent les Noirs comme des êtres inférieurs. Mais à Jackson, les lignes de ce schéma, apparemment immuable, vont bouger quand une jeune blanche, aidée par deux bonnes noires effrayées mais déterminées, écrit une histoire qui deviendra exemplaire.

Exemplaire comme ce roman où Kathryn Stockett a évité l'écueil de la caricature, montrant qu'il existe des Blancs pour défendre des Noirs, qui ne sont pas toujours exempts de défauts, en dépit du racisme viscéral et de l'obscurantisme de la communauté blanche. Incontournable.

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L'histoire se déroule à Jackson, en 1962, dans une petite ville du Mississipi. Tandis que les femmes blanches occupent leurs journées en réceptions, soins esthétiques, cancanages et actions sociales diverses et variées, les Noires quant à elles sont employées pour élever leurs enfants, nettoyer leur maison et faire la cuisine. A une époque où la ségrégation raciale est encore une normalité, où les femmes ne parviennent pas encore à s'émanciper et où la violence ordinaire empêche les gens de sortir de chez eux, trois femmes vont s'unir, une Blanche et deux Noires, allant ainsi à l'encontre de tous les diktats imposés par leur société. Elles vont ainsi tenter d'ouvrir les yeux de leur communauté sur l'injustice sociale qu'elle perpétue au détriment de la dignité humaine.


Comme de nombreux lecteur avant moi, je me suis complètement laissée séduire par le trio atypique et néanmoins attachant formé par Skeeter, Aibileen et Minny. Trois femmes au caractère bien trempé qui se distinguent par leur volonté de faire bouger les choses et de voir la société évoluer vers un monde meilleur. Leurs voix s'élèvent avec une étonnante justesse pour nous dépeindre leur quotidien fait d'humiliations et de frustrations. Une plume agréable, fluide qui s'écoule avec une facilité déconcertante et nous plonge au coeur d'un combat passionnant.


Avec ce roman bouleversant et profondément engagé, Kathryn Stockett nous offre un témoignage remarquable des moeurs américaines dans les années 60 à travers le portrait contrasté d'un pays où le racisme, la discrimination et les persécutions côtoient la solidarité et le courage d'un peuple opprimé. « La couleur des sentiments » est un magnifique roman choral qui place les femmes au coeur de son intrigue, leur donne la parole et parvient à nous bouleverser avec une étonnante facilité. Une découverte indispensable !
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En ce mois d'août 1962, Miss Skeeter vient de terminer ses études et elle rentre chez ses parents à Jackson dans le Mississipi. Sa famille appartient à la bourgeoisie locale et bientôt elle retrouve ses anciennes amies. Mais la douce Constantine, la bonne de la famille est partie sans lui laisser un mot. Cette femme l'a élevée, elles s'aimaient profondément, Skeeter veut connaître les raisons de son départ soudain mais elle se heurte au silence de son entourage.
Miss Skeeter va alors se lier d'amitié avec Minnie et Aibileen, deux bonnes noires aux caractères bien différents et ensemble elle vont faire le projet un peu fou et dangereux de publier un recueil de témoignages de bonnes au sein des familles blanches…
On rentre alors dans l'intimité des familles, la tension est palpable à chaque page, il faut beaucoup de courage pour affronter chaque jour un dur labeur dans des conditions effroyables et dans le climat de haine et de racisme complètement banalisé. Les humiliations quotidiennes sont autant de morsures à la dignité humaine pour toutes ces femmes, malgré une ambivalence des sentiments dans l'attachement très forts aux enfants qu'elles élèvent. Certains blancs n'hésitent pas en effet à déléguer complètement l'éducation de leurs enfants à des domestiques noirs tandis qu'ils installent des toilettes dehors pour eux afin de ne pas attraper de maladies !!!
Durant toute la lecture de ce livre j'ai beaucoup pensé à Rosa Parks qui un jour a refusé de céder sa place dans le bus parce qu'elle était noire en 1955. A sa mort en 2005, la société de bus RTA rendit hommage « à la femme qui s'est tenue debout en restant assise. »
Kathryn Stockett à travers ces portraits de femmes tout en nuances les tient elles aussi debout.

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Au vue du nombre d'avis sur ce livre, je vais passer mon tour pour en faire le résumé... Je dirais simplement que ce fut une lecture toute en émotions : rire, pleurs, rage... Une lecture qui ne laisse pas indifférente... Un livre qui foisonne, un livre qui procure un véritable plaisir de lecture... le genre de livre qu'on referme en se disant qu'on vient de lire une grande oeuvre, une oeuvre importante et nécessaire... Et que dire des personnages... Des personnages auxquels on s'attache, avec lesquels un lien se tisse, qu'on voudrait pour ami... Bref, une excellente lecture.
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Dans les années 62-63, le Mississippi a toujours la couleur de l'apartheid. Personne n'ose s'opposer aux lois raciales qui imposent la séparation des blancs et des noirs dans tous les domaines. Deux bonnes noires et une jeune fille blanche vont oser se lier d'amitié et essayer de changer les choses en écrivant leur histoire.

Kathryn Stockett montre à travers ces trois personnages féminins les relations difficiles entre les familles blanches et leurs domestiques noires, mais aussi la bonne société blanche et son hypocrisie. Elle nous plonge dans une époque, une ambiance, au milieu de personnages poignants.Tantôt drôle, tantôt émouvant, ce roman polyphonique est foisonnant, passionnant, et difficile à lâcher… Un premier roman remarquable dont l'âme est le caractère incroyable de trois femmes. C'est une vrai réussite ! Alors lisez vite La couleur des sentiments, vous ne le regretterez pas. Et, vous aurez envie de lire ou relire "Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur" d' Harper Lee...

A noter que ce roman bouleversant qui mêle habilement les petites histoires de vie avec L Histoire américaine est déjà en cours de tournage avec Spielberg aux commandes !
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Un récit partiellement autobiographique, un ouvrage sociologique, une fiction douce-amère sur la réalité de la ségrégation raciale aux Etats-Unis dans les années 60. Ce livre c'est un peu tout ça. Et bien plus encore.
A travers la vision de trois femmes, deux noires et une blanche, l'auteur nous montre non seulement la condition noire dans les Etats du Sud des USA à cette époque mais aussi la condition féminine dans son ensemble. le quotidien plus ou moins difficile, ce qu'une petite ville peut receler de bonté comme de médisance et de cruauté, d'ignorance, de dangers, de non-dits et parfois de courage.
Même si cette fiction est très édulcorée (beaucoup moins que l'adaptation filmée néanmoins), les faits sont là sous une jolie couche de vernis et de bons sentiments. La postface éclaire le lecteur sur le caractère fictif du récit malgré son ancrage dans une réalité beaucoup plus brutale.
On vit avec ces femmes. Emouvant et écrit dans un style très simple, ce roman se lit avec plaisir et donne envie d'aller chercher plus loin, du côté historique du thème pour découvrir les destinées qui ont marqué cette époque.
Un bien joli hommage à travers le prisme de la couleur des sentiments.
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Un manuscrit refusé par 45 agents littéraires avant d'être publié en 2009, voilà ce qui finalement m'a le plus choqué !
L'auteure, originaire elle-même de Jackson, Mississippi, nous propose pour son premier livre les relations très particulières en 1960 entre les « Bonnes » et les femmes blanches.
Un roman bien mené, rythmé par les confessions de quelques bonnes qui malgré leurs peurs, osent parler. Elles racontent alors les conditions de travail qui leurs sont imposées par les règles en vigueur dans un état qui regrette encore l'abolition de l'esclavage et qui considère toujours les personnes de couleur comme des sous-personnes. Sous-personnes qui élèvent néanmoins les bébés de ces femmes blanches et qui créent des relations profondes avec ces enfants. Enfants qui devenus grands gardent souvent beaucoup de tendresse pour leurs nounous de couleur.
Et parlons un peu de ces femmes blanches, qui vont toutes à la fac à la pêche au mari, qui sont paresseuses, futiles, intolérantes et qui ont l'intelligence d'un pois chiche. Et elle se prennent pour les reines du monde alors qu'elles mènent une vie superficielle qui les tient occupées, jour après jour. Et gare enfin à celles qui se démarquent du lot, qui voient les choses autrement et qui pensent que la situation doit évoluer vers une société plus tolérante et égalitaire, elles risquent autant que les nounous qui veulent s'exprimer.
Un roman fiction qui est le témoignage d'une société ségrégationniste qui, je l'espère, a évolué en 50 ans mais je n'en suis pas si sûre…
Un récit qui montre une fois de plus que l'inculture est la mère de l'intolérance, que ce soit à propos de la couleur de la peau ou de l'appartenance à une religion et ça, c'est malheureusement toujours bien d'actualité.
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