J'avais lu ce livre lorsque j'étudiais
Supervielle au lycée, j'étais sous le charme de sa poésie. Son style a gardé sa fraîcheur et c'est ce qui sauve ce curieux roman. Je pense n'avoir pas compris tout ce qui était en jeu dans le désagréable personnage du voleur d'enfant. le titre peut sans doute évoquer des thèmes sordides, mais aujourd'hui l'actualité libère la parole volée des enfants. Et cent ans plus tard, l'on ne peut plus accepter des histoires comme celle-ci.
Le point de vue dominant est celui d'un homme dont la folie perturbe la domination de ses pulsions. Il vole donc des enfants qu'il juge malheureux. Son emprise sur la famille est décrite, mais l'auteur ne le juge pas. Les enfants apparaissent bien falots, quel dommage de ne pas les avoir mis au centre du récit !
Avec un point de vue pas seulement masculin,
Jules Supervielle aurait pu réussir un récit moins décevant.
La poésie de l'écriture offre heureusement quelques surprises qui rappellent l'émerveillement que m'on procuré ses poèmes.